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Martha Argerich : Une soirée inoubliable au Palais du Pharo

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Le concert symphonique organisé par l’association Marseille-Concerts au Palais du Pharo restera gravé dans les mémoires des mélomanes et musiciens présents ce soir-là.

En hommage au pianiste Nicholas Angelich, associant sa mémoire à celle de Robert Fouchet, grâce à la présidente Karine Fouchet et au directeur artistique Olivier Bellamy, le public marseillais a eu la chance d’assister à la performance exceptionnelle de Martha Argerich, véritable légende de la scène pianistique internationale.

2e concerto de Beethoven… Martha Argerich le transcende, de bout en bout, insufflant toute la jeunesse du compositeur et faisant vibrer le piano d’une manière éblouissante. Son énergie rayonnante galvanise l’orchestre philharmonique de Marseille, poussant ses musiciens à donner le meilleur d’eux-mêmes et à créer une cohésion dynamique remarquable, menés par Lionel Bringuier, chef d’orchestre à l’autorité souriante qu’il communique à ses interprètes.

L’émotion est à son comble. Elle bouleverse chacun d’entre nous. Le temps s’arrête dans le mouvement lent. Ou s’étire. On ne sait plus… C’est une chance. Et nous en sommes tous conscients. Ce que nous vivons à cet instant ? Nous l’avons rêvé, longtemps.

Farouchement libre, indépendante, hors système, le génie de Martha Argerich, c’est aussi son jeu unique et la profondeur émotionnelle insondable, inestimable cadeau, en communion avec un public fasciné. Dernier accord. Clameur et Ovation debout de la part du public de l’auditorium du Pharo, emporté hors du temps. Le temps s’étire encore.

La Gavotte de la 3e Suite anglaise de Bach, interprétée avec maestria par Martha Argerich, puis l’intégralité des cinq mouvements de « Ma mère l’Oye » de Maurice Ravel, joués en bis avec la pianiste japonaise Akane Sakai, directrice du festival Martha Argerich de Hambourg, qui avait interprété en première partie de concert le concerto « Jeunehomme » de Mozart.

Le temps s’arrête, encore un peu. Martha salue et sourit humblement. Elle sourit, comme à son piano. Martha ne joue pas du piano. Elle plaisante, parle, communie avec lui, avec nous. Monstre technique, monstre sacré, son modèle n’écrase pas, il émancipe.

Elle est une leçon humaine. Son inépuisable énergie et son tempérament indomptable en font un mythe inimitable. Ce dimanche, nous étions au plus près d’une étoile. Si rien ne semble lui résister, pour elle aussi le temps semble s’être arrêté.

Isabelle Verna Puget

Rmt News Int • 20 décembre 2023


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