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Un mois d’octobre mené tambour battant au Théâtre Toursky

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A Marseille, le Toursky, Théâtre d’excellence

En couverture du programme 21/22 du Théâtre International Toursky, un oiseau au plumage bleu, symbole de liberté, de pépiements de joie, d’envol vers une culture ‘nécessaire’ retrouvée et deux mots : ‘Résiste, Existe’.

Force est de constater qu’en matière de programmation, le Théâtre Toursky présente une saison 21/22 d’excellence. Des spectacles variés, de caractère, des artistes de premier plan, une place importante faite aux jeunes, des festivals, des universités populaires…

« La Légende du Saint Buveur » – C. Malavoy -crédit photo DR

Il m’est apparu comme une évidence qu’il fallait, avant de se pencher sur les spectacles, saluer le Directeur Richard Martin et toute l’équipe du Toursky qui réussissent là, après une inactivité forcée, un tour de force exceptionnel. Malgré des mesures sanitaires importantes, il est réconfortant de voir que lorsqu’un théâtre offre cette qualité, cette sincérité, cet amour, le mot n’est pas trop fort, le public répond toujours présent.

Après une fracassante ‘Faites de la Fraternité’ les 24 et 25 septembre, avec ‘La mémoire et la mer’  Richard Martin et Vincent Beer Demander ressuscitant Ferré, Saidou Abatcha et son amour des mots,  les deux scènes du Toursky ont accueilli, coup sur coup, plusieurs chefs-d’œuvre. L’excellent Christophe Malavoy, le 1er octobre, a captivé  les spectateurs avec « La Légende du Saint Buveur », un mélange d’émotions et de retenue pour ce sans-abri campé par un acteur admirable.

J’entrerai dans ton silence – crédit photo théâtre du Balcon

Le 5 octobre, c’est  ‘J’entrerai dans ton silence’, une réflexion vertigineuse sur la différence, qui a occupé la scène. Sur les textes de Hugo Horiot et Françoise Lefèvre, servis par trois fabuleux acteurs : Serge Barbuscia, qui signe également la mise en scène et l’adaptation, Camille Carraz, sublime dans le rôle de la mère, et Fabrice Lebert, poignant. Pendant la pièce, précédée par une conférence-débat d’Hugo Horiot, c’est dans la salle que le silence, assourdissant, s’est installé. Le 8 octobre, « Rimbaud en feu » et un Jean-Pierre Darroussin prodigieux ont sidéré les spectateurs avant le tonnerre d’applaudissement final de ce seul-en-scène d’anthologie. Clémentine Célarié, grandiose, a magnifié Maupassant dans ‘Une Vie » le 9 octobre suivi, le 12, du fascinant Duo Intermezzo : Libertad, pour le 100e anniversaire d’Astor Piazzola.

Le 16 octobre c’est un tout jeune homme, Pierre Perret, du haut de ses 87 berges, qui a enflammé le public avec ‘Mes adieux provisoires’. De ‘Lili’ aux ‘Jolies colonies de vacances’, un Perret humaniste qui n’hésite pas à déclarer en musique « lorsque la femme est grillagée, toutes les femmes sont outragées », un grand moment avec un immense troubadour chanteur. Les 19 et 20 octobre, Nawar Bulbul, stupéfiant, immense, magnifique acteur syrien réfugié en France, a tenu le public en haleine une heure quinze durant : Egalité, un hommage à Michel Seurat et à tous les prisonniers politiques dans une interprétation époustouflante.

EGALITE – crédit photo DR

Enfin, pour clore ce mois d’octobre mené tambour battant, ‘The Marceline’ par le chorégraphe Marcos Marco, une plongée dans la vie du clown Marceline, un mariage de danse, de grâce et de poésie, un jeu de pantomime qui touche au cœur. Sans oublier l’Université Populaire qui a donné carte blanche à Catherine Salviat, de la Comédie Française.

C’est donc une avalanche de spectacles plus attrayants, plus qualitatifs, plus jouissifs les uns que les autres qui se sont succédé au théâtre Toursky en ce début de saison. Cela laisse augurer de la suite. Je vous engage à feuilleter son programme, c’est un florilège de bonheurs en perspective. Qu’il est bon d’être, à nouveau, au Théâtre. Vive la Culture et Merci Monsieur Richard Martin !

Danielle Dufour-Verna

Rmt News Int • 24 octobre 2021


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