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The culture beyond borders

Des temps d’incertitude (I)

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La Commission de la Culture et de la Communication du Sénat présidée par Mme la sénatrice Catherine Morin-Desailly a entendu jeudi 16 avril, en visioconférence, le ministre de la culture, Franck Riester. Ce dernier a détaillé les mesures d’aides et de soutiens mises en place pour pallier aux urgences liées à l’épidémie de Covid-19 dans les secteurs de la Culture et de la Communication.

Notre premier volet concerne le second point abordé dans l’audition : la question de la communication et des médias. Le second concernera la question de la culture et des festivals qui a fait l’objet de nombreux questionnements de la part des sénateurs membres de la commission.

MEDIAS ET COMMUNICATION

Concernant les médias et  plus largement la communication, de nombreuses questions ont été posées au Ministre. La nouvelle de l’application des droits voisins en faveur de la presse et des médias, cheval de bataille du sénateur David Assouline, pour lutter contre l’hégémonie des GAFA, a été saluée mais deux questions principales ont préoccupé les sénateurs : la question d’un crédit d’impôt communication en faveur des médias et celle du maintien de France 4 souhaité par les sénateurs.

Crédit d’impôt pour les médias

Face aux interrogations du sénateur Jean-Pierre Leleux sur la création d’un crédit d’impôt communication, Franck Riester a indiqué que ses services « étudiaient ce dispositif qui faisait sens pour tirer la croissance et la consommation ». Ce crédit d’impôt communication concernerait également la presse afin d’accompagner la reprise de l’activité mais le Ministre a cependant tenu à rappeler que les demandes d’aides étaient nombreuses et concernaient tous les secteurs de l’économie. Pour répondre aux inquiétudes de certains sénateurs en matière de financement de l’audiovisuel public, le Ministre, conscient des efforts budgétaires déjà accomplis par les entreprises depuis trois ans, a annoncé qu’« un plan spécifique pour l’audiovisuel public serait élaboré pour tenir compte de la crise des recettes, notamment publicitaires ».

Au regard des difficultés rencontrées par la presse, en particulier des titres de presse quotidienne régionale, le Ministre a annoncé une accélération du versement des aides permettant aux éditeurs de faire face à leurs échéances de trésorerie. Un accord a également été trouvé pour faire bénéficier les pigistes du chômage partiel, avec trois piges dans l’année et deux dans les quatre derniers mois.  Le Ministre n’a cependant pas clairement répondu à l’inquiétude de Michel LAUGIER concernant  » la résolution de la crise de Presstalis » : le sénateur appelle « l’ensemble des parties à un accord rapide et conforme aux intérêts de l’ensemble de la filière ».

La suppression de France 4 en question

Catherine Morin-Desailly rappelle la forte mobilisation des membres de la commission pour le maintien de France 4 au nom de l’équité entre les Français : ces derniers n’ont pas tous accès aux plateformes en ligne dont la position hégémonique se trouve renforcée que ce soit pour l’accès à l’information, la captation de valeur ou la diffusion des productions ainsi que le démontre cette crise sanitaire. Franck Riester a salué le travail effectué par la chaine qui a su être très réactive en proposant des programmes adaptés et il a précisé que « le principe de l’arrêt de la chaîne allait être réexaminé » en comparant « une grille de programmes théorique sur laquelle le groupe France Télévisions a été invité à travailler et l’offre alternative que l’entreprise prévoit à destination de la jeunesse » en cas d’arrêt de France 4.  Pour rappel, dans le projet de réforme de l’audiovisuel, la diffusion de France 4 devait cesser le 9 août 2020 : à ce jour, l’avenir de la chaine n’est pas complément assuré même si elle a démontré tout l’intérêt de son maintien.

Le Ministre de la Culture a alors déclaré que « le projet de loi de réforme de l’audiovisuel devra tirer les conséquences de la crise » et  que si les objectifs du projet de loi portant sur la réforme de l’audiovisuel demeuraient « pertinents concernant la préparation de la télévision hertzienne du futur et la mise à contribution des plateformes au financement de la création », son contenu – numérique et hertzien- devrait évoluer afin de tirer les conséquences de la crise : les géants de la VOD (netflix, amazon prime et consorts) ont vu leurs plateformes prises d’assaut par les internautes, confirmant leur primauté en terme de diffusion de contenus. La diffusion hertzienne qui permet de pallier à la fracture internet clairement révélée par la crise a prouvé ici toute sa raison d’être et le Ministre insiste sur le besoin de l’assurer.

La question de l’avenir de Radio France a également été évoquée au regard du plan de réduction des effectifs et de restructuration du groupe prévu par le projet mais aucune réponse n’a été précisée. De nombreuses autres questions restent encore en suspens à ce jour concernant ce volet.

Néanmoins, pour les médias intéressés, nous vous proposons un lien où sont listées les aides aux médias et à la presse proposées par les différentes tutelles (Etat, régions, métropoles) ainsi que les GAFA. Suivez ce lien : https://www.festival-infolocale.fr/google-facebook-etat-regions-les-aides-pour-les-medias-locaux-face-a-la-crise-du-coronavirus/

Diane Vandermolina

 Image de Une : Photo libre de droit / Crédit: Nerthuz/Getty Images/iStockphoto

Rmt News Int • 21 avril 2020


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