RMTnews International

The culture beyond borders

EL NINO LORCA – avignon off 2016

image_pdfimage_print
Share Button

El niño Lorca, hommage réussi à un poète génial au destin brisé trop tôt

 

EL NINO LORCA –Spectacle musical- Création

Mise en scène : Hélène Arnaud

Création Vidéo : Christian Boustani

Scénographie : Charlotte Villermet

Lumières : Fred Millot

Créé du 12 au 16 Janvier 2016 à l’Espace Léo Ferré à Marseille

Joué du 7 au 30 juillet au théâtre des 3 soleils à avignon off 2016 à 22h20

Avec Christina Rosmini, chant-comédie – Bruno Caviglia, guitare

Durée : 1H 15

 

Bruits de pneus, de portières puis de bottes…Et soudain, des coups de fusil. Une marionnette s’écroule de sa chaise. La Lune-mère entre, recueillant le petit  pour l’étreindre contre son cœur et chuchotant avec tendresse : « J’avais un enfant… mi niño… Un enfant de Lune ! ».

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Dans sa dernière création, pour les 80 ans de sa mort, Christina Rosmini a voulu rendre un vibrant hommage à un enfant éternel, Federico Garcia Lorca, enfant au sourire facile et plein d’amour qui courait du matin jusqu’au soir dans le jardin familial de Fuente Vaqueros. Sans occulter sa fin tragique lorsque, à l’aube du 18 août 1936, le poète républicain est fusillé par les franquistes, accusé de cruauté pour avoir dépeint une réalité, celle de la misère qui pousse hélas les gens à devenir durs et cruels!

 

L’émotion qui se dégage du spectacle tient le spectateur en haleine tout du long du récit de la vie del niño Lorca. Sont racontés avec un humour, parfois empreint de tristesse ou de nostalgie, l’enfance de ce révolutionnaire amoureux des mots et défenseur de la liberté et des pauvres, puis son amitié avec Buñuel (dont il est le héros du film « le chien andalou »), Dalí (à noter la vidéo très bien réalisée où l’on voit les moustaches volantes de ce dernier et les quelques anecdotes croustillantes relevées sur le peintre), Neruda et les autres, et enfin, ses voyages à New York (Etats Unis), à la Havane (Cuba), et Buenos Aires (Brésil), où il fut accueilli en héros (et Christina d’exécuter avec magnificence un tango sur une chaise, ainsi que des imitations à mourir de rire des habitants de ces villes et de leurs manies).

 

Intégrant des coplas flamencas harmonisées par le poète lui-même, amoureux de musique, Christina offre au public un spectacle de belle facture, musicale et théâtrale, en dépit de quelques instants où les envolées lyriques sont stoppées par un changement un peu brutal de jeu ou de voix. Accompagnée de son musicien de mari, excellent à la guitare flamenca, la comédienne, jouant en interaction avec la vidéo, un personnage à part entière, occupe tout l’espace scénique, manipulant avec doigté la magnifique marionnette en papier de Lorca sur laquelle se trouvent ses dernières lettres ! Dans ce spectacle, deux choses sont remarquables : la direction d’acteur, précise, et par la suite, le jeu exceptionnel de la chanteuse-danseuse, toute en nuance sur scène, étant à la fois narratrice et comédienne. Son interprétation est tour à tour grave et enfantine, sérieuse et pétillante ; sa diction, claire et précise tant en français qu’en espagnol, et sa gestuelle, fine et élégante.

Un spectacle actuel et très réussi, qui mérite le coup d’œil à notre époque où la montée des extrêmes est plus vivace que jamais : n’oublions pas qu’un poète tue plus avec sa plume qu’une arme et que la culture est plus que nécessaire pour lutter contre les fascismes!  DVDM

Rmt News Int • 12 juillet 2016


Previous Post

Next Post