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Le Clou, exposition temporaire au Centre de conservation et de ressources du MUCEM

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Le Clou, exposition en deux volets

Au Centre de conservation et de ressources (CCr) du 30 novembre 2015 au 24 juin 2016 1, rue Clovis Hugues – 13003 Marseille. Entrée libre. Plus d’infos sur MUCEM.ORG

Au Frac provence-Alpes-Côte d’Azur du 4 mars au 24 avril 2016 20, bd de Dunkerque – 13002 Marseille

Bon à savoir !

Le Centre de conservation et de ressources (CCR) du MuCEM est un bâtiment de 10 000 m2, dont près de 8 000 de réserves : situé à l’angle des rues Guibal et Clovis Hugues, il abrite l’ensemble des collections et fonds conservés par le MuCEM, soit près de 250 000 objets, 130 000 tableaux, estampes, dessins, 450 000 photographies, près de 100 000 ouvrages et périodiques, ainsi que 500 mètres linéaires archives papier, sonores et audiovisuelles. Le CCR est ouvert au public, ayant pour vocation de montrer l’envers du décor, les coulisses du musée avec sa réserve ou « appartement témoin » d’une superficie de 800 m2, donnant à voir un échantillonnage des collections conservées par le MuCEM. La réserve est accessible tous les premiers lundis après-midi de chaque mois, sur réservation (reservationcrr@mucem.org).

Le clou dans tous ses états

Le CRR a offert, pour les mois de novembre 2015 à juin 2016, une carte blanche à Damien Airault (en photo ci-dessus), spécialiste de l’histoire des expositions et grand passionné des collections de l’ancien Musée national des Arts et Traditions populaires fondé par G.H. Rivière. Farfouillant à la recherche d’objets insolites dans les réserves, est né le projet de proposer dans la petite salle du CRR une exposition autour du clou, objet banal par excellence, que nous utilisons tous, et dont les usages et emplois multiples révèlent un intérêt bien particulier, en ce qu’ils véhiculent des interprétations anthropologiques, historiques, religieuses et artistiques, voire même psychanalytiques. Cette exposition d’inspiration surréaliste, dans sa conception et de par l’étrangeté de son objet, a été conçue en partenariat avec l’association Rond-Point Projects, dirigée par Camille Videcoq, qui organise chaque année une résidence de commissaires d’exposition à laquelle était invité le jeune homme.

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Le clou est un objet souvent oublié. Pourtant, il est nécessaire à l’accrochage d’une exposition ou pour la construction d’un bâti. Il fait également l’objet d’un concept Lacanien (la théorie du point de capiton, où se découvre le lien entre signifiant et signifié, ici expliquée par un psychanalyste sur une vidéo projetée en fond de salle). Liant science, art et artisanat, cette exposition pluridisciplinaire ne peut laisser indifférent le visiteur. En effet, se dévoilent la reconstitution d’une forge du Queyras de 1940, merveilleusement conservée (où « un travail d’archéologue a été nécessaire pour reconstruire cette forge de maréchalerie » précise le commissaire de l’exposition), des clous de porte ou de ratelier, des clous à jambon ou de cercueil, des clous décoratifs pour tapisseries ou meubles, voire même des clous d’illusionnistes, certains trouvés dans une boutique de farce et attrape, des clous de charpenterie navale et des faux clous, également des clous ayant appartenus à une relique sacrée (à côté desquels se trouve un pentagramme qu’il a reproduit avec des clous pour signifier « son usage en sorcellerie ou en satanisme », commente-t-il, non sans humour)…. S’y ajoutent des œuvres d’artistes contemporains, faites à base de clous ou autour du clou, citons le travail de Tatiana Wolska ou celui de Lawrence Weiner sur lequel se lit cette énigmatique phrase « un clou chasse l’autre ». Un autre artiste, Fred Pradeau, a, quant à lui, proposé une installation où se trouvent exposés tous les ingrédients utiles à la création d’hydrogène, intitulé « Potentiel Hydrogène », la réalisation de l’œuvre eut été trop dangereuse.

Cette exposition  « aborde les multiples formes et significations d’un objet ayant traversé les siècles et les civilisations. Combinant l’art d’aujourd’hui et ancien, les religions, l’histoire des métiers ou encore l’archéologie, l’ensemble révèle la multiplicité de fonctions symboliques et des usages dudit objet, ici, le clou ; ce qui montre comment les cultures subliment, détournent ou interprètent leurs objets les plus courants ». Faisant appel à un imaginaire collectif, elle découvre la fonction sociale de l’art. Ainsi, le visiteur voyage entre les époques et les mondes, se promenant au sein d’un espace scénographié à la façon des expositions surréalistes des années 30 -où se mêlaient objets mathématiques, œuvres littéraires, curiositas, et masques africains-, que notre hôte avoue admirer. « Cet assemblage d’objets hétérogènes permet à l’art de rentrer dans le vie, avec son large emprunt fait au réel. J’ai volontairement omis de mettre des cartels afin de laisser une entière liberté au visiteur, afin qu’il s’approprie lui-même l’exposition ».

« L’art contemporain est un regard à renouveler sur les objets » explique Camille Videcoq. Et ce qui l’a intéressée, dans l’idée un peu fantaisiste de Damien, est « ce questionnement philosophique sur le rapport en notre sensibilité immédiate aux choses et la charge d’histoire et de savoir portés par ces objets ». Car la qualité d’un commissaire d’exposition est « d’être un amateur passionné et curieux ». Ce que ne reniera pas Damien dans la mesure où il dit et assume « être fasciné par l’ingéniosité de l’humain », son souhait étant « de mettre en valeur ce patrimoine commun avec des objets qui nous entourent au quotidien ». La suite de l’exposition -qui elle, est à voir jusqu’au 24 juin 2016 au CRR-sera visible dès le 4 mars au FRAC ! Vous saurez alors tout (ou presque) sur le clou et ses symbol(iqu)es. DVDM

ENCADRE

Le clou du spectacle          

A noter qu’à l’occasion et en correspondance avec cette exposition, sont proposés « Objets Déplacés », spectacles-performances se tenant au Mucem de novembre à mai : ce cycle de spectacles a pour but de s’interroger sur la perception d’un objet lorsqu’il est déplacé vers un ailleurs, hors de l’espace muséal, pour une durée éphémère. Chaque artiste de renom invité réalisera une œuvre qu’elle soit chorégraphiée ou mise en scène, autour des collections du MUCEM.

Décembre 2015 : Danse/ La Procession/ Nacera et Dalila Belaza les Vendredi 18 et samedi 19 décembre 2015 à 20h30

Mars 2016 : Installation | Performance/ EL ORGULLO DE LA NADA, « L’Orgueil du rien » Angelica Liddell les Vendredi 4 à 20h30 et samedi 5 mars 2016 à 16h et 20h30

Mai 2016 : Danse / Faustin Linyekula les Jeudi 26 et vendredi 27 mai 2016 à 20h30

Plus d’infos sur http://www.mucem.org/fr/node/3863 (tarifs 11/15€)

 

copyright photos (c) DVDM

Rmt News Int • 29 novembre 2015


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