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The culture beyond borders

De délicieuses parenthèses romantiques à l’espace Léo Ferré

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C’est à Carole REY, Soprano que Richard MARTIN a confié l’ouverture du bal de la très prolifique saison 2015/2016 du TOURSKY. Au sein de l’espace Léo FERRÉ , propice à l’intimité collective, Carole REY, accompagnée au piano par la remarquable Anja PESKOVA, nous offre un récital très personnel.
Elle choisit volontairement pour commencer les compositeurs romantiques allemands : SCHUMANN, SCHUBERT et GRIEG qui permettent un voyage au cœur de toutes les émotions (de la peur à la mélancolie), de tous les sentiments et en particulier l’espoir ( de tous les sentiments, l’espoir, tenace, n’est- il pas celui qui perdure lorsque les autres ont disparu?). Et la Diva les chante, vêtue d’une robe bleue comme la nuit sur teint de porcelaine. Avec L’émotion est présente. Elle tend au sublime dans Mondnacht extrait des liederkreis opus 39 de Robert Schumann. L’interprétation, fluide et harmonieuse au point de faire oublier la rugosité de la langue germanique.

Le cygne du compositeur norvégien Edvard GRIEG fut envoûtant, la voix accomplie de la Soprano perçant le silence, puissante et cristalline, telle une Rusalka bienveillante surgissant des flots pour prendre son auditoire par la main, par le cœur et l’entraîner vers son royaume romanesque. Le public ne s’y trompe pas et l’ovationne .
D’ailleurs, Carole REY n’envisage pas son public comme on envisage un groupe, une masse dans la pénombre d’une salle de spectacle. Non. Elle plante son regard dans les yeux de chaque spectateur comme pour ne chanter que pour lui, que pour un seul. C’est très rare…….
Une robe rouge vermillon succède à la bleue en seconde partie de programme afin d’honorer les flamboyants compositeurs italiens qu’elle affectionne : BELLINI, DONIZETTI et TOSTI. L’interprétation de Juliette tutoyant la folie fut magistrale et singulière. Elle incarne une Dorina idéale de Don Pasquale. Voilà une artiste que l’on aimerait voir s’épanouir sur les planches des grandes scènes lyriques européennes !
Il y a autant de manières d’être talentueux que de manières d’être humain……Nul doute, mademoiselle REY en a encore sous le pied. Les filles de Cadix de Bizet en bis permet à la soprano de s’épanouir totalement ! Richard MARTIN disait en prélude au spectacle qu’il est important de faire savoir aux gens qu’on aime……….qu’on les aime. Le public vous aime Carole REY et espère pouvoir encore ouvrir avec vous de nouvelles parenthèse suspendues, de ces moments où ni le temps, ni l’endroit importent, de ces instants qui comptent, non seulement pour l’artiste mais surtout pour le spectateur. Un régal !

Pascale Robyn

(c) photos Florent Fabregues

 

Récital donné les 2 et 3 octobre.

Prochain spectacle : Zygmunt Follies de Philippe Genty du 3 au 7 novembre. www.toursky.fr

Rmt News Int • 16 octobre 2015


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