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Marseille, Au Tableau !

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Préparez cahiers et cartables, l’ancienne école Saint-Thomas d’Aquin reprend du service. Du 10 juin au 10 octobre 2015, le temps d’un été, l’école accueille l’exposition éphémère Aux Tableaux !

L’association Juxtapoz a proposé à une quarantaine d’artistes internationaux, issus de divers univers artistiques, d’investir les lieux avec comme seul règle d’illustrer leur vision personnelle de l’école. Maternelle, primaire et lycée ont ainsi vu leurs murs, cour, escaliers et salles de classe se transformer au gré des envies des artistes. Aucune parcelle de mur n’est laissée vierge. Une exposition vitaminée dont les salles nous plongent dans nos souvenirs de jeunesse ou tout au contraire nous laissent perplexe.

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Pour vivre l’exposition, une démarcation au sol guide nos pas. Il nous suffit de suivre les grosses flèches, et l’aventure commence par un passage par l’école primaire. Une sonnerie retentit et des bruits d’enfants envahissent les murs ; l’exposition est à la fois visuelle et auditive. La première cage d’escalier est rythmée par le « cercle de la vie », pas celui du Roi Lion hélas !, mais les étapes de la vie de Pedro Richardo. Entre gris et jaune, le face à face avec un fœtus nous fait froid dans le dos. La première salle de classe illustrée par Clément Laurentin est « Destandarisé ». Ici les élèves prennent le pouvoir, plusieurs standards de l’école sont représentés : lignes à copier, école au fil des saisons, livret scolaire et une préférence pour le basket-ball boulette. Notre coup de cœur va à la salle de classe décorée à la craie de Gilbert Petit.

Cette salle définit parfaitement le terme éphémère, certains dessins commençant même à s’effacer. Quand vous mettez un pied dans cette classe, sa beauté vous coupe le souffle. On a l’impression d’entrer dans le monde imaginaire d’un enfant. Le décor est digne d’un film de Tim Burton. L’artiste a voulu montrer la perception du monde d’un enfant avec un regard naïf. Pari réussi. L’école primaire propose alors une dizaine de salles de classe. Certaines pièces comme la salle « La Chambre bleue » ne nous évoquent en rien les bancs de l’école. La dernière cage d’escalier de l’école nous prend par surprise avec ses cours sur l’éducation sexuelle. Et même si l’intention se veut rigolote, fermez les yeux de vos enfants.

Direction la maternelle ! Un peu de douceur après toutes ces émotions. Peu de salles ici, mais, décidément c’est la journée, un autre coup de cœur. Il est « l’heure de la sieste ». L’illustratrice Olivia de Bona a parfaitement traduit la tendresse qui entoure les tout-petits ici remplacés par des animaux en papier : on y retrouve les expressions enfantines et la sérénité des dormeurs. Cette salle ne peut qu’attendrir les plus durs d’entre nous.

Avant d’arriver au lycée, il faut traverser la cour de récré envahie par le chahut des enfants. À ne pas rater l’aire de jeu, transformée en loto de l’avenir. Un coup de toboggan et les plus jeunes sauront ce que l’avenir leur réserve. Une vision de l’avenir et de l’école assez noire et sarcastique qui amusera les plus grands avec ses formules bien trouvées. Comme un avant-goût du lycée. Au lycée, une certaine incompréhension règne, la moitié n’évoquant pas (ou si peu !) l’école.

Même si ces salles excellent en beauté et mettent en exergue les talents artistiques des street-arters, une certaine déception nous envahit quant au manque de relation avec la thématique du lieu. Une pause par le fantasme étudiant s’impose. Quel élève n’a jamais décroché en plein milieu d’un cours pour rêvasser ou fantasmer sur celui ou celle qui nous faisait craquer ? C’est ce qu’ont montré Heng et Remy Uno, avec le dessin des plus réalistes d’une jeune femme brune légèrement vêtue.

La salle « rock’n roll » est un bon dans le passé pour tout élève ayant suivi un autre cursus que le cursus classique. Une copie conforme d’une classe d’adolescents rebelles avec, en prime, des animations sonores pour une totale immersion. On se remémore alors nos bêtises d’ados, un sourire au coin des lèvres. Certains ont utilisé leurs salles pour transmettre un message comme l’artiste Russ : ce dernier exprime son avis personnel sur l’effet « négatif » des études sur les jeunes.

Au sortir de cette exposition, malgré quelques petites déceptions, nous sommes ravis, le talent des artistes forçant l’admiration. L’exposition est éphémère alors courez voir cette petite touche de couleur au cœur de Marseille. Nul ne doute qu’elle réveillera vos souvenirs de jeunesse.

Camille Journet

Infos pratiques

Le projet Aux Tableaux ! a lieu du 10 juin au 10 octobre 2015.

Adresse : Ancienne école Saint-Thomas d’Aquin, 23 rue Dieudé, 13006 MARSEILLE

Téléphone (pendant les jours d’ouverture de l’exposition) : 04 13 20 77 10

Horaires d’ouverture de l’exposition : mercredi de 13h à 20h et vendredi, samedi, dimanche de 11h à 20h.

Tarif : 2€ d’adhésion pour un accès illimité au site.

http://www.aux-tableaux.com/

 (c) photo Camille Journet

Rmt News Int • 18 juin 2015


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