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LILIOM

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LILIOM de Ferenc Molnar(1909)

Mise en scène de Jean Bellorini

La Criée à la Friche Belle de Mai

18-21 Décembre 2014

Très influencé par le théâtre réaliste et naturaliste français du 19ème siècle, l’écrivain juif hongrois Ferenc Molnar(1878-1952) est l’auteur de quelques pièces de théâtre qui témoignent d’une grande habileté scénique, et dont la plus connue reste Liliom, créée en Allemagne par Max Reinhardt en 1910,puis par Georges Pitoëff, à Paris, en 1923,avant de connaître l’adaptation cinématographique de Fritz Lang en 1934.

Lilom raconte en huit tableaux l’histoire d’un jeune bonimenteur de foire, apache et voyou, qui vit d’illusions, rêve d’Amérique, tombe amoureux d’une petite bonne Julie, lui fait un enfant, se met à réaliser un braquage qui tourne mal, et se voit contraint au suicide. On le retrouve dans l’au-delà, au Purgatoire, où il obtient de revenir sur terre pour y recommencer une vie honnête, mais il finit par retomber dans les mêmes fautes.

L’adaptation de Rady, Moati et Vouyoucas, en sept tableaux, ne prend pas en considération cette dimension et propose une conclusion plus onirique. Il faut reconnaitre que la dramaturgie de Molnar, très intelligente dans ses tableaux réalistes et outranciers, perd toute crédibilité à la fin, en se fourvoyant dans des images allégoriques, à la frange du rêve, qui transforment en innocent une gouape plus ou moins diabolique…

Le talentueux Jean Bellorini met en scène cette pièce dans un manège d’autos tamponneuses installé entre deux caravanes de camping, remorques d’automobiles des années cinquante, devant une grande roue lumineuse, et sous une herse qui tombe sur le plateau dans le dernier tableau. Sa direction d’acteurs est irréprochable grâce à de jeunes comédiens motivés, passionnés, qui ont tous le physique de l’emploi. Mais encore Julien Bournich(Liliom) et Clara Mayer(Julie), Damien Vigouroux(Balthazar) et Amandine Calsat(Marie), Delphine Cottu et Jacques Hadjaje, parviennent à captiver le public pendant deux heures parce qu’ils sont dotés d’une force vitale qui touche profondément. Philippe Oualid

(c)photo Marie Clauzade

Rmt News Int • 21 décembre 2014


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