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Le Violon et l’oiseau

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           Voici un disque, un livre CD, un conte fleuri de musique, que je recommandais pour Noël, et qui convient à Pâques, au printemps confiné, pour les enfants, petits ou grands d’ailleurs. Il s’appelle Le Violon et l’oiseau, édition Seulétoile Artifices. Il s’agit d’un petit album de quarante pages, format 20 x 28,5 cm. dans lequel est collé le petit CD de 36 minutes de cette fable musicale d’Alice Julien-Laferrière et Matthieu Bertaud, mis en mots sans niaiserie infantilisante par Armelle Bossière et mis en notes par l’Ensemble Artifices. C’est illustré par Victoria Morel et raconté avec une douceur sans rien de doucereux par Émeline Bayart, avec la participation de Matthieu, et d’Alice de cet ensemble baroque Artifices, les instigateurs de l’aventure.

            Voici donc un petit oiseau qui chante merveilleusement bien des chants que lui a enseignés une petite fille avec une serinette, un petit orgue à oiseaux pour apprendre aux oiseaux domestiqués à imiter des airs. Ce petit oiseau est en cage…

(MERCI À L’AUTEUR DE CE DESSIN PARLANT SINON CHANTANT!)

            Je n‘aime pas les oiseaux, les animaux en cage. J’ose me proclamer franciscain pour cet amour des animaux. Saint François parlait de frère Soleil, de frère Oiseau, disant ainsi l’unité continue de toute la nature, de toute la chaîne du vivant dont nous commençons à reconnaître la solidarité dans l’urgence de sauver la vie sur terre. Descartes, proclamant avec arrogance « l’homme maître et possesseur de la nature », imposait le dogme horrible des « animaux machine » qui autorisait sur eux les pires atrocités puisqu’il les décrétait insensibles. Fort heureusement, on vient de reconnaître officiellement leur sensibilité.

            Or voilà que ce petit oiseau, à la faveur d’une tempête, voit sa cage brisée et découvre dehors, le monde des oiseaux naturels et leurs chants variés sans qu’ils comprennent le sien. Voici, d’abord, le  » Ballet des poussins » dans leur coque » de Moussorgski.

            1) Plage 4 : plage 4

          Le petit oiseau s’émerveille de certains chants qui lui sont inconnus comme ces « fauvettes plaintives » de Couperin :

            2) Plage 7 : Plage 7

            Il se désole, pauvre oiseau domestiqué ! Aucun de ses chants les plus beaux que la petite fille lui a mécaniquement appris ne touche les autres oiseaux. Mais voici que l’arbre merveilleux, dont une branche figure un violon, va lui apprendre, au son magique de cet instrument, son nom qu’il ignorait jusque-là :  c’est un canari, et  il découvre donc ainsi les chants naturels des oiseaux préludés par Purcell :

            3) Plage 16 : Plage 16

            Finalement, ayant trouvé son nom et sa voix naturelle, le petit canari, applaudi par la petite fille, s’envole, libre enfin, parmi ses frères oiseaux. Adorable fable initiatique d’une quête identitaire, une réflexion délicate sur le naturel et l’artificiel, l’inné et l’acquis, qui sensibilise les enfants au respect de la nature. 

           Le livre s’enrichit de trois bonus, un sur les oiseaux et la musique, sur l’apprentissage de la musique aux oiseaux, avec cette serinette de la petite fille ; un bonus sur les instruments de musique qui illustrent le conte. Un joli conte, joliment écrit, joliment dit, joliment joué et illustré : un joli cadeau pour Noël et pour Pâques

          Je dédiais cette émission à tous les enfants pour Noël aujourd’hui pour Pâques, et, en particulier, à ma petite fée Iris qui aura maintenant six ans et à son lutin de petit frère Lucien.

Et voici des « Devinettes », invitant les enfants à reconnaître les chants naturels des oiseaux dont il a été question dans le conte :

             4)  Plage 22 : Plage 22

Air de serinette, La Petite Chasse

Le Violon et l’oiseau, édition Seulétoile Artifices.

MUSIQUES de Heinrich Biber (pour le Rossignol, mais aussi Le Chat,  imité au violon), Louis-Claude Daquin, Jacques Hotteterre (Tourtelles en duo flûte et violon), Jean-Féry Rebel, François Couperin, Purcell, Moussorgski (Le ballet des poussins dans leur coque, extrait des Tableaux d’une exposition) et Camille Saint-Saëns. 

 Les auteurs parlent de la serinette

et de leur CD :

http://www.musicologie.org/20/le_violon_et_l_oiseau.html

Alice Julien-Laferrière l’initiatrice du projet, sous les auspices de la LPO Côte d’Or et Saône et Loire, dont le Vice-Président Christian Mayade, signe une petite postface adressée aux enfants. La LPO, c’est la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Ces oiseaux dont nous savons aujourd’hui qu’ils disparaissent et qu’il est urgent de sauver pur sauver la biodiversité dont dépend notre survie.

         Depuis 2016, l’Ensemble Artifice réinvente l’univers aux mille facettes du baroque et de l’illusion en se consacrant à l’imitation en musique à travers des concerts, spectacles, promenades, conférences, destinés à divers publics dans des lieux variés. L’association Ensemble Artifices au gré d’une « Balade des Oiseaux » où musique baroque et ornithologie émerveillent de concert l’assistance.

Benito Pelegrín

Rmt News Int • 8 avril 2020


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