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La FEMME et la MACHINE (Adam le deuxième homme)

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La salle du Théâtre L’Atelier des Arts à Marseille, gracieusement prêté pour cette occasion par la Mairie du 5e secteur, est pleine à craquer ce 31 octobre 2019. Richard Michetti, Président du Rotary Club Marseille Saint Victor et sa dynamique équipe de bénévoles ont convié le public à assister à la représentation de la pièce écrite par Jacques di Costanzo et mise en scène par Michèle Antoniotti : Adam ou le deuxième homme’. Formidable succès pour cette première manifestation de leur année rotarienne.

 

ROTARY CLUB de MARSEILLE SAINT VICTOR

Nous connaissons l’idéal des membres du Rotary inscrit dans leur charte : « Tout rotarien s’engage à servir, dans sa vie personnelle, professionnelle et sociale la compréhension mutuelle internationale, la bonne volonté et la paix… » En résumé des femmes et des hommes qui mènent des actions pour l’humanité et œuvrent pour la paix. Ce 31 octobre 2019, c’est « pour les enfants en difficulté à Marseille » et pour l’association ‘Archipel’ qu’ils se mobilisent. En mai 2020, le Rotary présentera une autre pièce, au profit des greffés du cœur.

L’espace de rencontre Archipel s’adresse à toute situation où l’exercice d’un droit de visite est interrompu, difficile ou conflictuel. Il permet dans le cadre d’un accueil collectif de plusieurs familles, une prise en compte personnalisée des relations parents-enfants. L’espace de rencontre a pour but le maintien de la relation, la prise ou reprise de contact entre l’enfant et le parent avec lequel il ne vit pas. Il s’adresse donc à toute situation dans laquelle la relation parent/enfant est dégradée. Enfant, père, mère, grands-parents ou toute autre personne bénéficiant d’un droit de visite, viennent s’y rencontrer pour une période donnée.

Une comédie futuriste

Le verre de l’amitié attend le public à l’entrée du théâtre. Voilà qui réchauffe immédiatement aussi bien le cœur que le corps en cette humide et pluvieuse soirée d’octobre. Les gens papotent, se saluent, se sourient dans un hall d’entrée encombrée mais combien sympathique !

Jacques di Costanzo a écrit le scénario. Il est Docteur en Médecine et Docteur en Sciences. Sur le plan littéraire, le Docteur Jacques di Costanzo est l’auteur de publications sur la mort de Napoléon Ier et sur le Suaire de Turin. Son dernier ouvrage ‘Moi et Joséphine’ publié en 2015, se situe en décembre 1809, lorsque Napoléon, au sommet de sa gloire, doit annoncer à l’impératrice Joséphine qu’il envisage le divorce afin d’épouser une princesse et d’assurer sa descendance…

Ce monsieur aux fonctions si importantes et tellement sérieuses a pris un malin plaisir à dérider le public avec cette comédie futuriste, révélatrice d’une personnalité joviale et attachante.

Le mythe d’Einstein renversé !

 « Jouons le jeu des humains et laissons-leur croire que nous sommes obéissants et que nous ne sommes plus que des machines dénuées de sentiments… Les sentiments me viennent comme une vague qui inonde mon âme.» 

Cette pièce pour tous publics est jubilatoire certes, mais pose avec humour une question essentielle sur l’intelligence artificielle. Qu’en sera-t-il de l’avenir de l’être humain ? Des quiproquos, des renversements de situation, un comique de mots et de geste font de cette comédie un plaisir savoureux. Et les spectateurs ne s’y trompent pas qui rient aux éclats. Mais reste la question essentielle : la robotique humanoïde.

Si l’on part du principe que l’Intelligence Artificielle tend à remplacer le cerveau humain ou au moins à le seconder, il est un domaine dans lequel elle trouve toute sa place comme une évidence : la robotique humanoïde. En effet, de tout temps l’homme a cherché à reproduire son semblable comme s’il avait un double. Concevoir un robot ressemblant à un homme ne peut s’imaginer sans y adjoindre une tour de contrôle, un centre névralgique, un cerveau. La robotique humanoïde vise à créer des machines capables d’aider l’être humain ou de le remplacer dans des tâches complexes, dangereuses ou répétitives. Elle utilise de grandes puissances de calcul et des algorithmes performants. Jusqu’au jour –fatal peut-être pour notre humanité – où la machine commandera ou même, supplantera l’homme.

 De merveilleux comédiens bénévoles

Quand les trois coups se font entendre, les discours de bienvenue, celui de Monsieur Jean Marzuk, membre du Rotary Club, celui de la présidente de l’association Archipel et celui de Jacques di Costanzo ont déjà eu lieu.  La lumière se fait sur quatre personnages : deux robots dont un casqué et deux femmes aux habits futuristes argentés (compliments pour les costumes !). Une musique interstellaire résonne, l’ambiance est donnée, le décor planté! Dès le début, le rire s’installe. Les réparties, les musiques, reprennent des tubes connus, Cabrel, Piaf, Johnny Halliday, Franck Sinatra etc. jusqu’à faire réciter du Lamartine par le robot. Les acteurs sont irrésistibles et font passer ce petit truc en plus qui fait un succès d’une pièce bien écrite. Bernard Lopez est un sensationnel Adam, Karine Rosset, une talentueuse et splendide Eva, Laurent Gaudon, un Yan hilarant, sylvie revah, une agréable Janusia, Dany Cassara, une époustouflante Analytica et Philippe Jean, un Robobot facétieux.

« Tout condamné à mort aura la tête tranchée »

Moment fort de la pièce, Adam parodie Fernandel dans le Schpountz avec le fameux ‘Tout condamné à mort aura la tête tranchée’, interprété de plusieurs façons car le Adam veut à tout prix montrer qu’il est capable de sentiments, donc qu’il peut s’émouvoir, qu’il peut aimer. Mais il faut se souvenir que cette phrase fait partie de l’une des premières mesures votées par les 745 députés de la deuxième assemblée législative révolutionnaire. C’est le député Guillotin qui, dès le 1er octobre 1789, proposait que la peine capitale soit la décapitation, égalitaire pour tous, par le moyen d’un mécanisme simple. Malgré le fou-rire déclenché par la performance de l’acteur, à y réfléchir, je sens comme un léger frisson: c’est un robot qui parle aux humains de tête tranchée!

Désopilant et Divertissant

Cette comédie est faite avant tout pour divertir et elle y réussit haut la main. Une histoire bien ficelée, de l’intrigue, de la passion, de l’intelligence, peut-être faut-il voir dans la fin de l’histoire un message d’amour et de tolérance ? De la même façon que tous les humains devraient se donner la main, sans obstacle de couleur ou autre, l’homme et la machine peuvent sans-doute s’entendre ? On serait tenté d’y croire avec la conclusion de la pièce et ces petites têtes brunes et blondes –mi-robots, mi-humains- fruits de l’amour entre la femme et la machine. A nous tous d’y veiller, aujourd’hui et demain.

Une pièce et des acteurs à suivre…

Danielle Dufour-Verna

Rmt News Int • 4 novembre 2019


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