PRÉAVIS DE DÉSORDRE URBAIN du 14 au 19 SEPT 2015

Pour sa 9ème édition, du 14 au 19 septembre 2015 à Marseille, le Festival international de la performance PDU, initié par Red Plexus*, se déploie sur trois journées dans la rue entre Longchamp et Noailles (les 14-16) entre 18h30 et 20h et trois autres journées à la Friche Belle de Mai (les 17-19), du côté de l’abris-bus  dès 18h30 puis au petit plateau à partir de 20h30.

A la reconquête citoyenne de l’espace urbain

Ce festival ne se cantonne pas à proposer uniquement des performances : « il ne s’agit pas d’un festival de performance pure », précise sa directrice Christine Bouvier. En effet, il allie plusieurs disciplines (danse, théâtre, vidéo,…). Ce sont ainsi 13 artistes dont deux anciennes du FAI AR, qui seront en résidence pendant le festival (« en aval de la création et non en amont », explicite l’organisatrice) pour adapter, revisiter et expérimenter des projets artistiques interrogeant notre rapport à l’espace public au travers de performances transdisciplinaires. « Un montage des images filmées pendant la semaine du festival sera projeté le samedi en clôture à la Friche ». Les artistes présenteront leur travail de façon informelle tous les matins à l’occasion des Morning Plexus de 10h à 12h et Radio Grenouille organisera des interviews d’artistes dans une voiture (départ à 15h, au dépose minute de Saint Charles) pour une balade d’un nouveau genre dans les rues de la ville.

Ces Performances d’Arrêt d’Urgence dédiées au corps, désirs et rituels ont pour objectif de questionner « le corps dans l’espace public, le corps à l’épreuve de la ville, le libre mouvement des corps dans un espace public de plus en plus privatisé, dans ces non-lieux que sont les stations de bus ou de tram. Il s’agit d’explorer et d’habiter autrement ces parcours urbains, ces lieux de transit porteurs d’anonymat et de passivité, et de proposer au public de partager une expérience artistique, existentielle ». Les 13 artistes internationaux émergents ou reconnus sélectionnés pour l’audace de leur proposition et la dimension évolutive et expérimentale de leur processus créatif vont alors filer la métaphore de la « sortie des rails ». Pour cette raison, la première partie du festival se déroule à proximité des arrêts du tramway, « symbole du rail unique avec ses arrêts obligés ». Ce seront huit arrêts fictifs qui seront créés entre Longchamp et Noailles, les performances ne pouvant se jouer aux arrêts eux-mêmes comme l’avaient souhaité, en premier lieu, les organisateurs ; ce qui par ailleurs confère plus de sens à ces actions artistiques.

Des artistes aux propositions ‘en cours’ originales

L’Asile 404, un lieu d’expérimentations sonores basé à Marseille, fera intervenir un gang de méchants cubes rouges débarquant en nombre, investissant un arrêt fictif de tramway, pour bouleverser nos chemins. Puis le suédois Gustaf Broms, avec son personnage sorti d’une forêt, brisera la monotonie du trajet du tramway, de l’arrêt, de l’attente des passagers et du paysage urbain, « provoquant contemplation et communication dans ces espaces engloutis par les messages de consommation ». Anna Byskov, avec Slow dance Away, proposera, quant à elle, un tournage au public qui désire participer à une étape de la réalisation d’un film relatant l’errance d’une star déchue dans les rues de Marseille. Venu de Pologne, Antoni Karwowski, assis à l’arrêt d’urgence derrière sa machine à coudre, va archiver les éléments de votre passage. L’allemand Frédéric KRAUKE interrogera les limites de l’action dans l’espace public, en expérimentant en live les propositions du public.

Lucile Rimbert, femme insomniaque, invitera le badaud à un arrêt d’urgence où à l’oreille, elle chuchotera des choses au curieux, dans un tête à tête de 10 minutes. Bino Sauitzvy, venant du Brésil, proposera une performance de création collective, en collaboration avec ses étudiants du Département de Théâtre de l’Université Paris 8 Saint Denis: les rondpoints seront transformés en jardins humains. Rémi Uchéda élaborera une installation composée de 10 pneus, tantôt immobile, tantôt en action. Pina Wood et Marlène Llop, avec FlopWood, s’interrogeront sur la notion d’image collective, fabriquée avec des inconnus, en direct, sous le regard d’autres inconnus. L’idée de la manipulation de l’individu ou des foules est à la base de cette expérimentation faite autour de la figure d’un metteur en scène où l’acte de mettre en scène et de diriger un corps devient visible.

Jany Jérémie installera son Camion-Studio photographique au Kiosque des réformés où elle invitera les femmes de plus de 50 ans à se faire photographier. L’artiste qui travaille sur le vieillissement de la peau photographiera de très près les plis et les usures de la peau, pour en révéler la beauté et dire que la Vie est Yes! A ses côtés, la marseillaise Sandrine Julien, avec Anamorphose #1, exposera son corps, au regard du public, dans une voiture remplie de fruits et de vermicelles. ORNIC’ART installera un Driving sous les néons sur le square Léon Blum, autour du kiosque à musique, le 14 septembre de 19h30 à 21h en collaboration avec l’asile 404 et la brigade P. S’inspirant des rendez-vous autour du feu que le journal de 20h a depuis remplacé, les artistes proposeront un faux journal autour des thématiques développées dans fragments d’un discours amoureux de Barthes. Le spectateur, installé dans une des sept voitures mises à sa disposition, assistera à des discussions posthumes avec Sarah Kane dont le thème sera notre vie amoureuse urbaine.

A vos agendas ! A noter que des brigades P et S constituées d’étudiants et d’amateurs interviendront lors de ce festival aux côtés des artistes.

DVDM

Plus d’infos sur www.redflexus.org

Gratuit / Centre-ville et Friche belle de Mai/14 au 19 septembre/ Toute la journée

*Red plexus intervient aussi dans divers espaces de notre ville lors des plexus rouges organisés depuis deux ans en collaboration avec Zinc, L’asile 404, l’Embobineuse et la Friche.