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The culture beyond borders

Cinéma Russe au Toursky jusqu’au 23 mars

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LE TOURSKY FAIT SON CINEMA

Dans le cadre du 22e festival russe, et plus précisément pour les journées Cinéma, le théâtre Toursky présente six films russes, six chefs d’œuvres. On connaît l’excellence de la programmation dans ce théâtre et le niveau exceptionnel du cinéma russe. On se souvient de la phrase de Lénine « Le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important. » Cette affirmation n’est pas usurpée. Le cinéma russe contemporain en apporte également la preuve. La sublimation des images est telle que l’on reste sous le charme longtemps après les projections.

Dans l’époque « brouillon » actuelle, avec l’exemple de grandes puissances « démocratiques » méprisant la culture, il nous faut rester vigilants et lutter pour donner à la culture la place qu’elle mérite car « sauver la culture, c’est sauver l’homme ! »

J’ai donc  choisi de vous entretenir précisément d’un des films présentés à ce festival : FRANCOFONIA d’Alexandre Sokourov.

« Fascinant de beauté, d’esprit, d’humanité et de sensualité ! Deux hommes, férus de culture, mettent à l’abri les œuvres d’art très convoitées du Louvre, hors de Paris, sous l’occupation nazie. Une histoire vraie, incroyable et passionnante, magnifiquement interprétée. »

 « Qui voudrait d’une France sans le Louvre, d’une Russie sans l’Ermitage ? »

Sokourov (en photo ci-dessus pendant le tournage de Francofonia) utilise le Louvre comme machine à remonter le temps  et se fait peintre, historien et marin

Jacques Jaujard était le conservateur en fonction au moment de l’occupation de la France par les nazis. Le comte Franziskus Wolff-Metternich était l’homme envoyé par Berlin pour répertorier l’inestimable patrimoine du musée du Louvre pour en transférer une partie en Allemagne. Les deux hommes étaient très différents ; un fonctionnaire et  un aristocrate et très ennemis mais ils collaborèrent pour préserver les trésors d’Art et ce qu’ils représentaient. C’est à eux que pense Sokourov en réalisant son film sur le Louvre, mais aussi à Napoléon, et à la Marianne, à l’Ermitage et à l’assaut de Léningrad, et à un bâteau qui navigue dans la tempête, arche moderne, chargé de tableaux qui risquent de finir pour toujours au fond de l’océan. Sokourov dépasse l’idée du musée comme lieu pour préserver l’art, et en fait une élégie, le portrait d’une nation et d’un continent, un code génétique identitaire.

Sokourov s’affirme politiquement, mêlant gravité et ironie dans une combinaison d’images et de sons magistraux ; Il traverse le Louvre et le temps. Les extraordinaires péripéties qui ont mené à la conservation des trésors du Louvre, cachés et échappés au pillage nazi, lui servent aussi comme requiem à ce qui a été perdu pour toujours, dans sa Russie, et dans le reste de l’Europe. Un film splendide à ne manquer sous aucun prétexte.

Danielle Dufour-Verna

FRANCOFONIA  d’Alexandre Sokourov (90 mn – film présenté à la Mostra de Venise -sous-titré en Français) Mercredi 22 mars à 20h30 –

 Théâtre Axel Toursky 16 passage Léo Ferré 13003 Marseille Tél 04 91 02 58 35

Rmt News Int • 21 mars 2017


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