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Le Parvis des Arts, un nouveau directeur fidèle à la ligne artistique impulsée par son créateur

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Top départ pour une nouvelle saison riche en spectacles où il sera question d’humain, d’amour, de violence, de tristesse et de joie.

Entre continuité et renouveau

Julien Therme, issu du monde entrepreneurial, mais doté d’une sensibilité artistique nécessaire à la direction d’un lieu culturel, a repris, en janvier 2016, le flambeau d’Olivier Arnéra, fondateur en 1996 du Parvis des Arts (sis 8 rue du Pasteur Heuzé, Marseille 3ème), son directeur pendant près de 25 ans. C’est le départ volontaire d’un homme, comédien et directeur artistique : ce dernier, de son humble aveu, « a préféré se consacrer aux créations de sa compagnie trentenaire, la Sketch’Up compagnie ».

Il revient par ailleurs cet hiver avec une nouvelle création « Espèce d’humain toi-même », dont il signe le texte, mise en scène par Brahim Tekfa, comédien aux côtés de Wilma Lévy dans « sous un ciel de chamaille » de la compagnie des passages (également présenté cette saison au Parvis le 16 décembre à 20h30). La création sera jouée du 3 au 18 février (vendredi et samedi à 20h30) : sur le modèle d’une « exo-conférence à la façon d’Alexandre Astier avec 5 conférenciers sur scène », elle explorera « les paradoxes de l’humanisme et de l’humanité moderne », en écho à la thématique de l’année, humanisme et humanité.

Une filiation revendiquée

C’est l’affirmation d’une filiation en termes de valeurs que nous dévoile Julien lors de la conférence de presse, insistant sur les valeurs d’entraide et de solidarité héritées de l’histoire du lieu, quand il était encore une paroisse dans les années 40. Car nous rappelle-t-il : « depuis la naissance du Parvis, il n’a jamais été question de séparer le social de l’artistique ».  Les deux étant intrinsèquement liés, le lieu a toujours voulu proposer des ateliers et activités où les maîtres mots étaient « exigence, qualité et service » précise Olivier. Ce travail d’action culturelle et sociale menée depuis 25 ans a valu par ailleurs au lieu une belle reconnaissance par les habitants de ce quartier, pourtant, réputé difficile.

Pour preuve, un atelier Lycéens et apprentis a été créé à la demande des collégiens de l’atelier Ados souhaitant continuer leur activité théâtrale. L’atelier théâtre en herbe a été doublé pour faire face à la demande croissante et l’atelier pousse de théâtre, consolidé pour la deuxième année consécutive. Ces ateliers enfants bénéficient du soutien financier de la CAF et sont le fruit d’un partenariat de longue date avec la MPT Kléber. Du côté des ateliers adultes, en plus des ateliers débutants, création ou avancés, un atelier femmes a été mis en place pour les femmes du quartier souhaitant pratiquer le théâtre quel que soit son niveau de langue française (atelier gratuit). Une formation marionnette, un atelier chant et interprétation, un stage de clown et un stage d’écriture complètent l’offre des ateliers et le programme de découverte et pratique du spectateur initié dans le cadre du projet « emmène-moi au théâtre », cher à Olivier.

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Un souffle nouveau pour le Parvis et son équipe fraîchement reconstituée

Cette année, la saison fait la part belle à de nouveaux venus même si les compagnies résidentes ou associées reviennent présenter leur création ou reprise de création.

En novembre, après une carte blanche donnée à Franck Libert et à sa compagnie Haut les cranes, et avant le festival sur le fil, 9ème édition (du 18 au 20 novembre : seul festival annuel en France dédié à un public sourd et malentendant), il sera temps de se laisser surprendre les 12 et 13 novembre à 20h30 par « le Cabaret du Elles » de la compagnie du Yak : Fred Kodiak et Magali Lindemann incarnent deux chanteuses, l’une lyrique, l’autre jazz, toutes deux prisonnières de leur répertoire et des idées reçues qui les empêchent d’explorer de nouveaux territoires. S’inspirant du cabaret-concert où les artistes chantent et jouent pendant que le public ripaille, cette création relate une rencontre improbable à savourer.

Le mois de décembre sera plutôt dédié aux enfants avec la présentation de « Dimelo », un conte chorégraphié à destination des petits par la cie la Innombrable (5 au 9 décembre) et « Boucle d’or » par le Divadlo Théâtre (12 au 16 décembre). Sans détailler toute la programmation, sachez que, dans le cadre de l’esprit de compagnie offert à Stéphane Lefranc du 3 au 27 janvier, la compagnie du funambule créera les 27 et 28 janvier à 20h30 un spectacle inspiré de «les enfants » de E. Bond sous le titre provisoire de « Brique Le », une tragédie de l’enfance perdue dans une version marionnettique libre. Notez également la reprise de « Papiers Timbrés », ode poétique à ce matériau si particulier dont un amoureux fou vous fera découvrir tous les secrets usages (les 13 et 14 janvier à 20h30).

Après un second esprit de compagnie en février/ mars où le public pourra découvrir deux textes de Pagnol dans une version seule en scène inédite avec l’Accompagnie,  et un mois de mars consacré aux classiques et aux modernes (dont un Molière adapté par la compagnie Mascarille), le Parvis lance, en amont du festival de théâtre amateur, l’opération « coup de pouce » à des compagnies amateurs pour leur offrir la possibilité de jouer dans des conditions professionnelles (31 mars au 2 avril).

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Une nouvelle compagnie fait cette année son entrée au Parvis, la Cie Pata Paya : cette dernière mêle musique, danse et chant et propose au public un conte flamenco intitulé « la petite gitane et le général » du 19 au 30 avril, en alternance avec une soirée cabaret les samedis. Le mois de mai verra le retour d’un spectacle de fort belle qualité, mis en scène par Frédéric Ortiz : « Etoiles jaunes » du 5 au 20 (vendredi et samedi à 20h30, sauf le 19 mai où se déroule au Parvis la nuit de l’éthique à partir de 19h). Si vous ne l’avez pas encore vu, il est temps d’aller assister à une représentation de ce spectacle fort et poignant, excellemment interprété par Cécile Vigne et Anne Marie Ortiz, écrit à partir du témoignage de Ruth Freschel, déportée à Auschwitz.

Une saison riche en spectacles donc, et en nouveautés ! Seul bémol : faute de budget suffisant, les spectacles adultes présentés à 20h30 ne sont joués qu’une à deux fois, seuls les spectacles jeunes publics et la création maison (à l’exception d’« étoiles jaunes ») sont étalés sur une série de 4 à 6 représentations. Néanmoins, notons le bel effort de fait sur les tarifs des entrées : le prix maximum s’élève à 12 € et de nombreuses réductions permettent aux personnes à revenus modestes de voir un spectacle à 9€ et 6€, les spectacles jeunes public présentés en journée sont quant à eux à 5€ !

Alors pourquoi se priver d’aller au théâtre, d’autant plus qu’une buvette attend les spectateurs avant et après le spectacle, et que le lieu, en dehors d’une salle de 90 places, arbore un joli patio ? DVDM

Plus d’infos sur http://www.parvisdesarts.org/ ou 0491640637

(c) photo du parvis des arts Sitop

Rmt News Int • 26 septembre 2016


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