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The culture beyond borders

Exposition: L’art singulier s’épanouit en Provence.

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Si vos pas vous mènent un de ces jours du côté de Marseille, surtout, surtout…..faites un petit détour d’une trentaine de kilomètres à peine. En venant de la cité phocéenne, après le dernier virage à gauche, juste avant le pont qui conduit au village de Pont de l’Etoile, elle est là ! La maison est là, toute pimpante parmi ses voisines. De l’asphalte jusqu’aux tuiles, elle vous confisque le regard de ses couleurs camaïeu.

Même s’il pleut.

Et aujourd’hui, il pleut et je suis en retard à mon rendez-vous. Un dernier message pour avertir de mon arrivée. Mon impatience ne faiblit pas. J’entends des pas et la porte s’ouvre sur l’hôtesse de ces lieux, Danielle Jacqui, la plus emblématique icône de l’art singulier. Elle m’accueille gentiment. Le port altier avec sa couronne de cheveux tressés d’un blond vénitien, une pointe de malice dans le regard pétillant, je pourrais la croire sortie d’un roman des sœurs Brontë.

Nos estomacs crient famine, nous allons donc déjeuner en compagnie de ses amis chaleureux et bienveillants, Fred et Eve.

Nos échanges commencent avec simplicité, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Je la convie à me raconter son art, sa passion, son œuvre. A mes questions, pourquoi ? Pourquoi cette maison dont chaque centimètre carré porte son empreinte ? Pourquoi l’art singulier, pourquoi une telle boulimie de création depuis toutes ces années ? Humblement, elle répond qu’elle ne sait pas ou plutôt que c’est grâce aux autres, ceux d’avant, « les invisibles…. ». C’est donc mystique…..D’ailleurs, Danielle organise chaque le festival d’art singulier d’Aubagne qu’elle a fondé.

Ceux d’avant….. Gaston Chaussac pour la peinture ou Robert Tatin pour la sculpture et l’architecture, deux tous premiers artistes contemporains à s’être distanciés de l’art officiel, revendiquant une spontanéité indéniable face à l’intellectualisme des artistes alors établis.

Quand j’évoque ses projets, elle m’annonce en riant qu’elle est condamnée à vivre encore 30 ans au moins pour réaliser le déambulatoire d’une chapelle de Draguignan.

Repus, retour à la maison. L’intérieur est à l’image de la façade. Une remise recèle les œuvres de l’artiste (poupées, tapisseries, toiles peintes avec un ingrédient alimentaire dont Danielle tait le secret, des sculptures, des paravents….). L’atelier veille sur les toiles fraichement peintes. Les escaliers qui mènent à l’étage n’échappent pas au coup de pinceau. Du sol au plafond, la marque de Danielle s’oblitère : la chambre, la cuisine où j’ai du mal à distinguer le réfrigérateur et la plaque de cuisson. Seule, une horloge comtoise se glorifie peut-être de n’être point passée par les mains de la peintre qui vit, mange, dort et respire « singulier »….

Mais déjà il faut partir vers un autre rendez-vous, un autre lieu « L’antre deux mondes » au quartier des créateurs à Marseille où s’expose une collection privée de Danielle Jacqui. Un endroit insolite où le passant déambule à loisir. A noter qu’Hervé Germain, remarquable artiste plasticien, peintre et photographe y expose également ses œuvres singulières (portraits au marc de café entre autres, photos et films).

Ainsi s’achève mon immersion dans l’univers de l’art singulier et des talents « pluriel » de Danielle Jacqui.

Si vos pas vous mènent un de ces jours du côté de Marseille, surtout, surtout…..faites le détour, la maison est là, elle vous attend….

 

Pascale ROBYN

 

 

La Maison de celle qui peint

Pont de l’Étoile – 13360 Roquevaire

 

L’ Antre De Monde 40 Rue Estelle, 13006 Marseille

 

 

 

Rmt News Int • 13 janvier 2016


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