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The culture beyond borders

Parce que le Monde…

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Le printemps tarde à se profiler mais la saison des festivals est déjà bien entamée avec les nombreuses conférences de presse à rallonge détaillant chaque programmation et dans lesquelles tous les amis de chacun des festivals sont invités. En mai, viendra le tour des présentations de saison des grandes structures, le même sacerdoce, le même cérémonial souvent ennuyeux où nous est détaillé la programmation avec les mêmes invités.  Alors, certes, il s’agit là d’un exercice obligé pour un programmateur et les journalistes qui ne peuvent se dérober à ces conférences de presse réunissant tout le gratin marseillais.

 Là où le bât blesse, c’est que les mêmes journalistes se déplacent rarement aux présentations d’événements ou de lieux de moindre envergure, par manque de temps et/ou d’envie. Et nous passons d’une conférence de presse avec plus de cent invités et une bonne quinzaine de médias représentés à une conférence de presse avec trois pelés et deux tondus et un, voire deux, médias représentés. Il en est de même pour les créations et spectacles présentés en toute intimité ou en grande pompe. Ce grand écart est le quotidien du journaliste curieux de découvrir de nouveaux horizons culturels à l’exigence de qualité commune.

Et n’est-il pas de son devoir d’en rendre compte le plus honnêtement possible, avec tout le sens critique nécessaire à l’élaboration d’un tel papier ? Hélas, la critique au sens noble du terme se fait rare et les articles sont souvent peu fouillés, survolant avec allégresse le travail d’un artiste, usant de qualificatifs grandiloquents tel un éloge à la création, sans s’appuyer sur la réalisation et l’interprétation, en jetant des mots encenseurs sur le papier à l’emporte-pièce.  Que l’on souhaite soutenir un travail et que l’on ait tendance à se laisser emporter par l’enthousiasme ne doivent pas faire oublier le rôle du journaliste qui est d’informer au plus juste sur la réalité d’un objet.

Ceci vaut pour toute forme de journalisme et plus encore pour le journalisme culturel au service de ce bien précieux qu’est la Culture, ce ferment de notre libération et de la fraternité aujourd’hui mis à mal par une politique comptable du chiffre. Ah le chiffre, il est devenu Roi dans notre société et à chacun de faire étalage de son bon score en terme de fréquentation, de nombre de représentations et d’articles de presse parus en sa gloire. Mais que se cache-t-il derrière cet apanage du chiffre roi ? Une réalité qu’il nous appartient de démasquer et, en la caricaturant (des exceptions existent fort heureusement), celle d’un fossé grandissant entre les fortunés bien nés et les moins chanceux pourtant méritants, les roublards opportunistes et les petites gens honnêtes.

Ainsi va le Monde et la Culture. DVDM

copyright photo: Diane Vandermolina

Rmt News Int • 9 avril 2018


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