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The culture beyond borders

Rencontre avec Claude Onesta, entraineur de l’équipe nationale de Handball

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« Ce n’est pas une méthode, c’est du management ! »

À l’occasion de la première édition réussie du «rendez-vous économique de la Cepac » le 29 juin dernier au Silo (Marseille), Claude Onesta, sélectionneur de l’équipe de France de Handball depuis 14 ans, était invité pour y présenter les clés du succès de son club sportif devant un millier de chefs d’entreprises et acteurs du monde économique de la région PACA invités à ce forum des réseaux, dont la thématique était « faire plus avec moins », un défi majeur pour tous les acteurs, qu’ils soient culturels, sociaux, économiques et politiques, de la cité. En effet, avec huit titres à leur actif depuis 2008, les Experts règnent sur le monde du Handball. Il est aisé de se demander alors ce qui les différencie des autres et comment cela peut être appliqué au monde de l’entreprise et pourquoi pas, au monde de la culture. Il s’est alors confié à nous sur sa particulière gestion des entraînements et du collectif et c’est un homme humble, à la voix imposante qui nous répond.

Quand vous parlez des entrainements, vous dites que vous ne voulez pas verser dans l’autoritarisme. Alors pouvez-vous nous expliquez votre méthode ?

Je n’ai pas de méthode à proprement parlé. En fait, ce n’est pas une méthode, c’est du management. Car le propre d’une méthode, c’est d’être figée. Dans le management, il y a des éléments et il faut avoir des principes. Avec l’expérience, j’ai pu remarquer que crier sur les joueurs n’était pas la solution. L’autorité peut générer une performance, mais à long terme, cela ne peut pas durer. Si l’on veut performer dans la durée, il faut de la solidarité. Mon désir était de prouver que se préoccuper des joueurs amenait à la réussite.

C’est un atout comparé aux autres équipes ?

Vous voyez bien que les méthodes traditionnelles ne marchent pas. Nous sommes venus ébranler les certitudes selon lesquelles il fallait être un dictateur et hurler sur les joueurs. Alors quand vous faites différemment et que vous gagnez, les gens s’intéressent à vous.

Cette solidarité les joueurs l’acceptent ?

Beaucoup me disent que j’ai 100 ans de retard avec ça. Moi, j’ai l’impression d’avoir 100 ans d’avance. Nous pouvons tout à fait fraterniser dans une équipe. Les intérêts partagés ont tendance à amener du positif. Je ne crois pas à la mise en concurrence. Les gens passent plus de temps à se protéger par crainte qu’à agir. Alors qu’en accompagnant les gens, ils sont moins terrorisés et sont plus capables de solidarité. La vie est tellement plus simple quand ils s’entendent, car que l’on gagne ou que l’on perde, on était ensemble. Je le dis à mes joueurs quand ils ne s’entendent pas : Quand vous réaliserez que ce que vous performez ensemble sera plus important que si vous agissez seul, vous aurez réussi. Ce n’est que du bon sens.

Avez-vous déjà commencé à vous préparer pour 2016 qui va être une année riche en compétition ? (Nb : Championnat d’Europe de Handball et jeux Olympiques 2016).

La compétition, c’est concrétiser le moment de préparation. Nous nous dirigeons vers 2016 sans peur, avec le sentiment d’avoir la chance de pouvoir participer. C’est avec pas mal de sincérité mais bien sûr des moments de doute que nous nous lançons dans la compétition. Mais, c’est principalement un privilège. Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir participer à de tels événements.

Propos recueillis par Camille Journet

 

Ci-dessus Claude Onesta ©photo Diane Vandermolina

Rmt News Int • 18 juillet 2015


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