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Exposition Claude Serrile – Porteur d’Espoir-

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A partir du 3 février jusqu’au 18 février 2023, les habitants de Lille et d’ailleurs, ainsi que tous les amants de l’art vont pouvoir se réchauffer au soleil des tableaux de Claude Serrile, un artiste venu du sud accrocher ses tableaux, dans ce lieu magnifique, pour l’exposition que Vincent Bonduelle lui consacre.  Il ne faut surtout pas rater l’exposition des tableaux de Claude Serrile, un artiste original au talent fou.

Né à Marseille en 1946, Claude Serrile est peintre saltimbanque formé à l’école de la vie et de l’Art, à l’école de la rencontre d’œuvres classiques et contemporaines célèbres et connues telles que celles de J. Villeglé ou J.M. Basquiat qui vont orienter ses choix vers son travail d’aujourd’hui.

Serrile est un artisan de la peinture, un « œuvrier ». Avec lui, la peinture contemporaine conserve toutes ses lettres de noblesse. Son travail est un regard sans concession sur notre société. Il est l’acteur qui se nourrit de son observation du monde, qui pioche dans le quotidien. Il peut tout à la fois entreprendre une réflexion sociale et prendre une position engagée, tout en revendiquant une recherche esthétique. Sa peinture a une signification universelle : elle permet d’exprimer ses sentiments, ses révoltes devant l’imperfection de la société et ses désirs utopiques de changement. Mais rien n’est plus beau que cette utopie sous-jacente dans les tableaux de Claude Serrile.

Un artiste surfant sur le courant de l’art brut engagé.

« A la bonne place car un artiste est par essence engagé, il regarde la société et l’évolution du monde, il aime recentrer l’homme dans son environnement en lui rappelant les fondamentaux de l’existence. A travers sa peinture toujours haute en signification, Claude Serrile dénonce avec force, conviction et rage les maux de la société qui l’entourent. L’injustice, les inégalités, le racisme, la violence, la haine, la maladie…, sont ses leitmotivs artistiques, ses thèmes de prédilection que l’on retrouve dans chacune de ses œuvres, tentant de réveiller tant bien que mal la conscience de l’être humain pour espérer bâtir un monde meilleur où les femmes et les hommes évolueraient en paix. C’est dans ces souffrances qu’il puise sa force de persuasion pour la retranscrire à sa manière dans son oeuvre picturale. L’artiste n’a de cesse d’accuser avec foi et gravité ce qui le dérange. Claude Serrile continuera à accuser tant qu’il ne sera pas convaincu d’une civilisation meilleure qu’il espère tant. Il y croit, persuadé, envoûté par cette envie de réconcilier l’univers et ses nations si diverses. Utopie, rêve ou pur fantasme ? Je vous invite à découvrir ses oeuvres avec autant de conviction et d’admiration qu’elles me procurent. Belle découverte à vous. » Vincent Bonduelle

Marquées chacune par l’originalité du style et une autonomie absolue d’invention et de développement, les œuvres d’art Brut de Claude Serrile apparaissent ainsi, de manière diversement imaginative et complexe, comme autant de systèmes personnels d’écriture idéographique et de notation musicale dont les éléments sont des figures humaines, des animaux ou des choses, Les formes géométriques, les signes, les objets, les collages, les inscriptions et les couleurs, ont pour origine les mots également ou surtout les sons qui se répètent dans l’espace et dans le temps, de l’œuvre d’art selon le rythme mesuré d’une composition poético-musicale ou le rythme irrégulier et varié d’une narration orale.

Porteur d’Espoir                  

Parce que l’art est un des instruments les plus puissants pour inspirer la civilisation, parce que nous vivons dans une société inéquitable, injuste, qui maltraite son environnement au point de mettre en péril l’Humanité et plus globalement la vie sur Terre, Claude Serrile se veut ‘œuvrier’, celui qui fait œuvre de ses mains, qui privilégie le fond plutôt que la forme, la raison plutôt que la séduction. S’il est parfois frondeur, ses lignes sur la toile sont ses seules pierres. S’il est révolté, c’est plutôt du côté des Croquants ou du rêve de Martin Luther King.  Si ses œuvres sont mordantes, elles n’agressent jamais.

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Si les figures ont un rendu stylisé, primitif, pour certaines en plein style tribal, leur expression en est décuplée. Si elles peuvent apostropher, questionner, secouer, ébranler, elles fascinent, subjuguent, délient, dénouent les tensions, apaisent, et réconfortent.  Ses lignes, sans finitude, s’enroulent, s’éloignent, se rejoignent, se heurtent, se fixent, se caressent ; le trait  est vif, continu, haché, suggéré, estompé ; la texture s’affine, s’épaissit, éclate, l’espace se fait mouvement, le mouvement, lumière, la lumière, expression ; les formes sont imprévisibles, authentiques. La facture, la beauté de l’œuvre séduit de prime abord, mais le message happe, interpelle. Dans les toiles de l’artiste, le rouge ‘s’écarlate’, le jaune s’illumine, le bleu devient profond, le noir se mêle au blanc. Claude Serrile, Toujours, nous engage, avec passion, sur le chemin de la tendresse.

 ‘Oeuvrier’ de l’art brut

Claude Serrile œuvre pour partager, transmettre. Il parle de souffrance, la sienne et celle du monde, il parle de douleur, de perte, de peur, de l’actualité qui secoue, de l’amour qui étreint. Il parle de partage et de fraternité. Il parle de paix et de conscience. Claude Serrile est un passeur d’idées, un questionneur, un éveilleur de sentiments. Claude Serrile parle de chacun de nous. Son imaginaire échange avec le nôtre.

Chacun des tableaux de ses est un appel, une prière, une émotion qui emporte au-delà de la simple contemplation. De l’artiste au spectateur, c’est un dialogue qui s’installe, qui perdure, avec, en filigrane, le plaisir de la découverte, de l’exquis, du rapport à l’esthétique, l’émoi profond.

Penser, réfléchir à ce que nous voyons, percevons, c’est permettre une lecture critique du monde. Avec son art sans concession, Claude Serrile laisse des signes et contribue à l’histoire.

Que les tableaux exposés soient de ‘larmes’, de ‘courage’, de ‘réflexion’, qu’ils ‘s’interrogent’, qu’ils soient ‘Peuple des Fontaines’, qu’ils ‘marchent sur la tête’, ou qu’ils assènent ‘Tu m’auras pas’ ou ‘abandonne jamais’….

… à la manière dont la terre, après un hiver rude, se prépare à la germination, c’est à une renaissance, porteuse d’espoir, que nous convie la remarquable exposition dédiée à Claude Serrile.

Danielle Dufour Verna

 

Exposition 177 Boulevard de la liberté – 59800 LILLE

Vernissage en présence de l’artiste : Jeudi 2 février 2023 de 19h à 21h30

Du vendredi 3 au samedi 18 février 2023 (Visites sur rendez-vous au +33 (0) 6 84 84 56 56)

Portes ouvertes les samedis 4, 11 et 18 février 2023 de 11h à 19h

 Contact: VINCENT BONDUELLE 06 84 84 56 56/ contact@vincent-bonduelle.com [3]  /Vincent Bonduelle.com

La Tendresse à la Criée

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La crise du « Metoo » a jeté une lumière crue, acidifiant et accusant —en bien des sens— celle du patriarcat, justement accusé par le féminisme militant, problème devenu thème, anathème et système général générant de généreux bénéfices capitalistiques (comme le dit fort bien Tigran le militant, rien ne se perd dans le capitalisme) par toute une série de séries qui sévissent sur les plateformes, uniformisant, en forme, fond et discours, depuis l’origine nord-américaine, cette antique guerre des sexes —pardon, des « genres »— qu’on voudrait pacifiquement réglée à notre époque.

      Macho

         Exemplairement réussie, la dernière série espagnole douce-amère de Netflix Machos Alfa, emblématique puisque issue du pays qui a donné au monde le mot « macho » que les Espagnols ont moins vu en leur pays qu’au Mexique, d’où nous vient le terme de féminicide, horrible réalité qu’il faudrait aussi interroger comme un sinistre substrat agissant sur la surface lisse, apparemment apaisée, des rapports homme/femme, où même l’homosexualité, comme en Espagne, ne semble plus poser de problème alors qu’en France, très en retard aussi sur la défense des femmes, l’homophobie, hélas, tue encore. Même la Cuba du virilisme militariste d’état, qui s’est tristement illustrée par la persécution impitoyable des homosexuels, faisant d’illustres victimes comme sa gloire nationale des lettres José Lezama Lima, a légalisé le mariage pour tous qui, dans ces pays naguère emblématiques d’un machisme de la violence, a été accepté sans problème. Il est vrai qu’on n’y a pas connu de mouvements peureusement attachés au passé comme la « manif pour tous », qui nous font redouter un futur de recul des libertés individuelles, s’ils arrivent un jour au pouvoir comme aux États-Unis.

    Alpha et oméga du mâle

         Bref, ou plutôt long processus de l’alpha du masculin aboutissant au final oméga d’une nouvelle masculinité dans ces séries à force de séminaires de déconstruction du mâle, chère à Sandrine Rousseau (qui ferait se retourner dans sa tombe Derrida) qui découvre (?) au XXIe siècle, Le Cru et le Cuit de 1964 de Levi-Strauss, pour jeter l’anathème sur le barbecue et, dans un abus finalement sexuel, elle récupère l’écologie, qui n’a pas de sexe, avec son écoféminisme réducteur, assimilant la mainmise masculine sur la fertilité des sols à celle des femmes, réduites ainsi, par la culture patriarcale dominante (l’androcène), à la simple nature : un essentialisme du féminin qui ne serait donc pas une construction culturelle comme disait de Beauvoir dont ce spectacle offre une convaincante illustration…appliquée aux hommes : on ne naît pas homme, on nous fabrique pour l’être. Ainsi ces jeunes hommes soumis ou révoltés contre ce formatage.

       Dure tendresse

         Lourde porte métallique à deux battants, noire usine en ruines ou désaffectée, c’est la scène, le champ clos où vont s’ébattre, se battre, débattre un groupe de huit jeunes hommes chantant, dansant, dissertant, parfois trop.

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         Ce ne sont pas les Jets et Sharks de West side story, bandes meurtrièrement rivales pour la conquête, raciale aussi, du territoire. L’agressivité est ici tempérée par l’amitié et la violence est vite canalisée et condamnée par le groupe. Les débats, ce sont d’abord les ébats, réussis ou ratés le plus souvent, avec les femmes, pardon, les “meufs”, territoire à conquérir, mais comment?, inquiétante étrangeté de la différence sexuelle compliquée aujourd’hui des exigences nouvelles du féminismes qui semble avoir condamné désormais l’expression spontanée du désir masculin, exacerbé en plus, de nos jours, par la pornographie obsédante qui donne virtuellement, comme facile, un accès complexe à la sexualité réelle qui, comme la vertu, a ses degrés.

    Carte du Tendre mise à jour

         « J’en peux plus de cette époque ! », s’écrie l’un des garçons. Et l’on compatit sincèrement. On souhaiterait à ces pauvres jeunes hommes déboussolés, la boussole d’une Carte du Tendre au goût du jour, si finement peaufinée par les Précieuses, en rien ridicules, pour canaliser la brutalité instinctive du désir masculin, installant les soupirants dans une rêveuse attente en rien attentatoire au plaisir mais en en devenant l’exacerbation extatique finale.

         Ainsi, hors les danses, remarquables, réglées au cordeau, l’une des meilleures scènes est à coup sûr celle des techniques, tactiques, ou plutôt tâtonnements de la drague car reposant sur des cas concrets exposés par les protagonistes souvent dépités, désappointés, piégés entre désir mâle pressant, leur évidence, et ce qu’ils savent aujourd’hui, sans pouvoir le cerner concrètement, du nécessaire consentement, ambigu, féminin : qui ne dit mot, consent ? Alors qu’autrefois (époque bénie ?) une femme pouvait consentir hypocritement tout en s’en défendant verbalement (« Non… »), et se refuser à avouer son plaisir en un temps où une « honnête femme ne jouit pas ». Aujourd’hui, le non est NON, certes, mais le oui est-il oui s’il est ensuite désavoué ?

         Ce spectacle, plus que pièce, s’inscrit, plus qu’il ne s’écrit réellement en texte, dans notre moment historique, dans cette idéologie plus qu’idéal, dans ce mouvement d’idées que, dans l’ambition généreuse de n’en oublier aucune, on nous offre ici comme un répertoire général, tombant parfois dans le générique d’un catalogue, d’un chapelet virant au cliché de tirades moralisatrices (les femmes occultées par l’Histoire officielle, le mur des lamentations des viols) sur des thèmes dont la cause est connue, jugée, condamnée, verbeuse narration freinant l’action, alors que parfois, une simple phrase bien venue en dit plus long que leur paraphrase. Ainsi, joli coup de théâtre verbal, renversant la peur (bien justifiée physiquement) de la femme par celle de l’homme qui les craint mentalement :

         « et toi, tu as déjà eu peur d’une femme en talons dans la nuit ? »

         Il y a aussi la réplique du père apparemment libéral saluant l’outing de son fils homosexuel pour la raison traditionnelle, conservatrice et misogyne, que les femmes sont des emmerdeuses. Quelques bonheurs d’expression bien portés par ces jeunes, plausibles acteurs, sans doute pour l’heure moins comédiens que danseurs et même acrobates, en tous les cas combinant adroitement ces diverses disciplines : déjà bêtes de scène. Comme illustrant la phrase de Warhol sur le « quart d’heure de gloire », chacun a, démocratiquement, sinon un quart d’heure, un numéro personnel, tirade, chant, danse tel le beau solo classique sur pointes et quelques légers sauts de biche de l’un d’eux, la déclamation en position acrobatique de tel autre. (On ne les individualisera pas nominalement en l’absence de distribution hors du fatal qrcode qui contraint à l’impolitesse d’ouvrir son portable —quand on a le privilège d’en avoir un et, inévitablement, on en entend sonner dans la salle…— par une fausse écologie : un mobile est plus polluant en carbone que du papier recyclé 1).

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         Être un homme et mourir

         Les groupes sont remarquables de cohésion dansante ou en images d’une grande beauté plastique, sculpturale. L’un des moments forts du spectacle est, dans sa violence, cette avalanche, cet amas de soldats mitraillés : on a vus ces jeunes hommes vivre, chanter, danser, offrir leur contact au public dans la salle, et les voilà morts, nous renvoyant à l’horrible réalité de la guerre et à ce Pope monstrueux prêchant à de jeunes garçons de partir pour tuer et se faire tuer en Ukraine pour prouver qu’ils sont des hommes, pervers propos d’un supposé homme de paix, religieux, relayés par de non moins aguichantes, prometteuses influenceuses semblant s’offrir en repos du guerrier au héros vainqueur, sur mobile, dont le mobile est financier : marchandes de chair à canon. Nul texte ici, ou inaudible, mais image muette d’une insoutenable éloquence rythmée par la Symphonie N°3 de Beethoven, dite « Héroïque », sur sa « Marche funèbre », ironiques et fatales funérailles de l’héroïsme : illustration évidente de l’idéologie du bellicisme patriarcal —quand il n’y a pas de cause légitime à défendre. Et je n’oublie pas, comme je le rappelais dans mes travaux, au-delà de la supposée guerre des sexes, celle des générations, qui faisait dire à des vieux —pardon des séniors— en 68 :

         « Ah, ces jeunes, il leur faudrait une bonne guerre pour les calmer… »

         Ces jeunes, tous sauf sans doute l’ancien petit rat de l’Opéra, semblent enfants des cités, de l’immigration par la consonance des noms entendus et non lus, ce qui aiguise à coup sûr leurs problèmes, dont celui du harcèlement homosexuel, ces jeunes bien vivants n’ont pas besoin de guerre, déjà engagés dans celle qu’ils se livrent à eux-mêmes pour leur identité dans un temps trouble pour leur image, leur « genre », au miroir troublant du féminisme militant.

         Mais la limite est sans doute le désir illimité de tout brasser, de trop embrasser sans trop étreindre, et peut-être peu éteindre du feu des problèmes assaillant les jeunes d’aujourd’hui. C’est un miroir, grossissant, déformant par l’accumulation et son désir didactique, que tend ce divertissant spectacle juvénile à la jeunesse nombreuse, chaleureuse, qui vibre avec enthousiasme, on ne sait si au propos ou aux danses et chants, qu’elle reprend parfois. Le divertissement est si réussi qu’on ne sait si, dans le plaisir qu’il procure, le message passe ou s’efface. Benito Pelegrín

1 C’est ce que nous disaient ce 12 janvier, les scientifiques des Troisièmes Rencontres Cosquer, soulignant d’ailleurs la fragilité de l’archivage numérique dont on ignore l’obsolescence alors que celui en papier a traversé le temps sans trop de dommages.

La tendresse , présentée du11 au 14 JANVIER | THÉÂTRE | DURÉE 1H45 | À PARTIR DE 15 ANS

Coproduction les tréteaux de France/Écriture et dramaturgie Kevin Keiss, Julie Berès, Lisa Guez avec la collaboration d’Alice Zeniter

Conception et mise en scène Julie Berès/Chorégraphe Jessica Noita

Avec Bboy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Charmine Fariborzi, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Schneider, Mohamed Seddik

crédit photos: La tendresse©Axelle de Russé

« Méditerranée, voyage dans les cuisines » de Mireille Sanchez

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Certains livres se dévorent, d’autres se dégustent comme un plat délicat. C’est le cas du monumental ouvrage réalisé par Mireille Sanchez sur la cuisine de la Méditerranée intitulé sobrement « Méditerranée, voyage dans les cuisines ».

Les symphonies azuréennes de la cuisine méditerranéenne : Un voyage enchanteur et enchanté à travers les saveurs et les couleurs de la Méditerranée

L’ouvrage regroupe les trésors culinaires transmis depuis des décennies par les femmes de 24 pays riverains et insulaires. Avec 1300 recettes différentes, ce livre est accessible à tous, quel que soit le niveau en cuisine, grâce à sa diversité de recettes, allant des entrées aux plats principaux en passant par les desserts.

L’ouvrage est divisé en 18 chapitres qui couvrent tous les aspects de la cuisine méditerranéenne, des apéritifs et des entrées aux fruits secs en passant par les poissons, les légumes, les viandes, les sauces, les œufs, les fromages, les fruits, les pâtisseries, les épices, les herbes et les condiments, les olives, les huiles, les vinaigres et les boissons.

Chacun de ces chapitres dévoile les secrets culinaires de la Méditerranée, avec des recettes authentiques, des ingrédients locaux et des techniques traditionnelles, précédées de petits récits savoureux et gourmands qui donnent une couleur unique à chaque recette.

Un grimoire culinaire à garder à portée de main

Il s’agit bien plus que d’un livre de recettes de cuisine. C’est un livre qui s’ouvre comme un atlas, où les saveurs se déploient comme des cartes. C’est une encyclopédie de recettes de cuisine, une somme, un grimoire enchanté, dirons-nous tant il est parsemé d’anecdotes et d’histoires croustillantes sur les cuisines méditerranéennes.

Écrit avec gout et passion par une amoureuse de la cuisine familiale, c’est-à-dire « sans robot ni mixer »,  il offre plus d’un millier de recettes à essayer chez soi. Il suffit de l’ouvrir au hasard pour partir à la découverte d’une spécialité méconnue, inspirante, ou encore de choisir une recette qui plaît, que ce soit en fonction de l’origine du pays, de la liste d’ingrédients ou encore d’un souvenir d’enfance.

De belle facture, épais et volumineux, sobre dans son design et sans chichi, il peut trouver sa place sur une étagère pour les collectionneurs mais les gourmands le garderont précieusement sous le coude, comme un talisman. Il faut dire qu’il lui faut un bel espace pour prendre toute son envergure.

L’idéal, un pupitre massif pour le garder toujours en vue et pouvoir le consulter facilement, comme on le ferait d’un manuscrit ancien recelant des recettes de potions et autres décoctions à vertu enchanteresse.

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Un parti pris minimaliste pour libérer les imaginaires culinaires

Ce livre offre un véritable voyage culinaire à travers les flots de la Méditerranée, où chaque page révèle un nouveau trésor, incantation à base d’ingrédients frais et de traditions ancestrales. Il transporte les lecteurs dans un monde de saveurs et de parfums, où l’imagination et la créativité culinaire prennent vie.

Mireille Sanchez a volontairement choisi de ne pas inclure de photos dans son livre afin de laisser l’imagination et la créativité de chacun voguer d’une rive à l’autre, emmenant les lecteurs au cœur du berceau de nos civilisations, en passant par Malte, la Sicile, la Crête, la Grèce, Israël, le Liban, la Sardaigne, la Corse, l’Italie, et bien d’autres îlots encore.

L’auteure a aussi fait le choix de la sobriété pour la couverture, en utilisant les couleurs blanche et bleue, le blanc symbolisant la lumière, et le bleu le voyage et les bateaux des pêcheurs.

Une référence en termes de cuisine

Elle est née et habite à Marseille, qu’elle considère comme incarnant la Méditerranée dans la Méditerranée, et de son propre aveu, elle aurait pu faire le double ou le triple de pages pour le livre, car elle aime se perdre dans la rédaction d’un livre.

Sa marque de fabrique ? Elle est simple, c’est plus qu’une collecte de recettes, c’est un savant mélange de recettes avec des histoires et petites anecdotes dont elle aime à parsemer ses livres comme dans  « Le Poulet voyageur ». Car Mireille est une voyageuse culinaire passionnée et curieuse.

Elle a parcouru des milliers de kilomètres pour découvrir les différentes cuisines de la Méditerranée, et son livre en est le témoignage. Avec 1099 pages et près de 3500 grammes, ce livre monumental est une encyclopédie référence de la cuisine méditerranéenne.

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Un travail de longue haleine

Mireille Sanchez a passé 15 ans à collecter, croiser, déguster, recueillir et rédiger les recettes de cuisine issues des pays riverains de la mer Méditerranée comme on collectionne des trésors. 15 ans à parcourir les rives de la mer, à découvrir les saveurs, les traditions, les secrets des 24 pays qui la bordent.

Pour sélectionner les recettes, Mireille Sanchez a mis l’accent sur les recettes familiales et traditionnelles, qui mettent en exergue des produits locaux et qui entrent en résonance avec des recettes voisines. Par exemple, la socca, fierté niçoise, se retrouve à Oran en Algérie sous le nom de calentina, car il y a des échos entre les différentes rives de la Méditerranée.

De plus, les religions ont enrichi la cuisine. Étant très présentes dans cette région du monde, elles ont conduit à des variations intéressantes dans les modes de cuisson, la préparation et la sélection des aliments, leur association. Par exemple, on y apprend qu’il y a des élevages de porc en Israël.

Un hymne à notre Méditerranée et à ses trésors et secrets culinaires

C’est un livre qui vous fera voyager, découvrir, et savourer la cuisine méditerranéenne. Il propose un véritable voyage culinaire à travers les siècles, où les traditions culinaires se transmettent par les femmes de ces pays.

La Méditerranée est une mer riche en histoire et en culture, et la cuisine y est un reflet de cette diversité. Depuis 5000 ans, cette mer a été le lieu de passage de différents peuples et empires, chacun apportant ses propres traditions culinaires.

Aujourd’hui, les touristes viennent y chercher le soleil et la douceur de vivre, et c’est en découvrant les différentes cuisines de la région qu’ils peuvent véritablement comprendre l’âme de la Méditerranée.

Ce livre est un incontournable pour tous ceux qui souhaitent découvrir cette région à travers ses saveurs. Diane Vandermolina

Rencontre avec Mireille Sanchez

« En Méditerranée, on se met à table comme autrefois on allait à l’agora, la table est vivante, on s’y aime, on s’engueule, on y refait le monde. La table crée un lien social et c’est normal car le débat est né ici. » aime-t-elle dire.

https://www.rmtnewsinternational.com/wp-content/uploads/2023/01/podcastMSanchez.mp3 [8]

Fiche d’identité 

MEDITERRANÉE Voyages dans les cuisines – MIREILLE SANCHEZ – Editions de La Martinière – 55 €

1099 pages, 3500 grammes, 5000 ans d’histoire de cette mer, 24 pays et îles aux rives bordées par la Méditerranée

1300 recettes réparties en 18 chapitres : Apéritifs & Entrées – Les Légumes – Les Poissons – Légumes Secs & Céréales – Les Viandes – Sauces Tomate, Sauces Piquantes & Sauces d’Accompagnement – Œufs, Omelettes, Flans & Crèmes – Les Fromages – Laits & Laits Fermentés‚ Beurres & Smen, Yaourts – Fruits Et Agrumes – Fruits Secs – La Boulangerie – Pâtisseries, Confiseries & Glaces – Épices, Herbes & Condiments – Olives, Huiles & Vinaigres, Condiments & Eaux Parfumées – Boissons – Cuisine Au Vin – Cuisine Des Pirates.

La Provence, terre d’accueil des femmes cinéastes de la Méditerranée

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Des mémoires de la Méditerranée aux récits initiatiques et familiaux, cette 17ème édition des Rencontres Films Femmes Méditerranée (FFM) fait la part belle au matrimoine cinématographique du pourtour méditerranéen et de l’Europe avec une proposition italo-germano-espagnole inédite dans le cadre de Fenêtre sur l’Europe ; l’occasion de découvrir un film allemand, Girl Gang de Susanne Regina Meures, un film espagnol, Les Plombiers de Neus Ballus et un film italien, Il Paradiso del Pavone de Laura Bispuri qui questionnent tous trois notre façon de vivre ensemble.

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Girl Gang de Susanne Regina Meures ©DR 27 novembre 17h30 aux Variétés

Une présence élargie sur le territoire et un large panel de pays représentés

Ce festival atypique, ponctué de rencontres, leçons de cinéma et autres réjouissances, a lieu du 26 novembre au 1er décembre -avec plusieurs mises en bouches dès le 17 novembre- dans une dizaine de ville de la Région Sud paca : il s’étend de Digne à Hyères en passant par Marseille, Aix, La Ciotat ou encore Pertuis, Port de Bouc, Cucuron et Forqualquier ; soit quatorze salles de cinéma.

Avec 16 pays représentés, parmi lesquels Haïti, le Sénégal, le Tunisie, la Bosnie Herzégovine, la république Tchèque, la Grèce, le Liban, la Palestine, l’Arménie, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Portugal et la France bien entendu, il promet d’être riche en découvertes.

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Freda de Gessica Généus ©DR 29 novembre 17h30 aux Variétés

Solidarité et partage au cœur des Rencontres FFM

« Dix-sept ans, c’est un bel âge » se réjouit la présidente Karin Osswald avant de spécifier « les frontières sont à dépasser et il est important de montrer les différentes réalités qu’elles recouvrent ». « Les frontières sociales sont également à dépasser » rajoute-t-elle. « A une époque où le cinéma est boudé par les jeunes, nous nous sommes engagés auprès des personnes en difficulté et qui souffrent ».

« Deux cents places sont offertes aux personnes éloignées du cinéma » détaille Michel Jancou, président de la Caisse Prado du Crédit Mutuel, un partenaire fidèle de la manifestation. Nous l’avons interrogé sur les raisons qui sont à l’origine de ce soutien à FFM.

https://www.rmtnewsinternational.com/wp-content/uploads/2022/11/Michel-Jancou.mp3 [11]

« Un engagement remarquable » continue Karin Osswald qui a souhaité cette année « reconduire la gratuité des rencontres aux moins de 26 ans, étudiants, demandeurs d’emplois et bénéficiaires des minimas sociaux afin de permettre au plus grand nombre d’assister au festival »

Le soutien apporté au calabrais Mimmo Lucano, ancien maire de Riace, qui a reçu la médaille de la ville le 5 novembre dernier des mains du maire de Marseille, Benoît Payan, pour son accueil et aide des jeunes migrants africains sous sa mandature – ce qui lui a valu d’être condamné à 13 ans de prison – est significatif des valeurs défendues par FFM ; des valeurs humanistes, de partage et solidarité.

La Méditerranée, les femmes et la culture

« La Méditerranée est notre terre commune » assure Jean Marc Coppola, adjoint à la culture de la ville de Marseille. A l’heure où le gouvernement envisage de réduire les festivals estivaux lors de JO2024, il se réjouit qu’à Marseille, il y a beaucoup de festivals : « il n’y en jamais trop et sans ses festivals, Marseille ne serait pas Marseille » s’exclame-t-il avant de dire son plaisir d’assister un festival qui « met en évidence les femmes dans la culture, et plus particulièrement dans le cinéma ». « Cette édition est dédiée aux femmes iraniennes qui se battent pour la liberté de leur peuple » indique la présidente de FFM.

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Jean Marc Coppola ©Emilien Brunelière

« J’ai hâte de ces rencontres humaines et riches » continue l’élu, félicitant le travail des créatrices de FFM envers les publics éloignés de la culture. « Marseille n’est pas qu’une terre de tournage, elle est une terre de création et de diffusion cinématographique » précise-t-il alors que l’arrêt des tournages de Plus Belle la Vie dont les studios sont à visiter gratuitement du 9 au 26 novembre les mercredi, vendredi et samedi (inscription sur https://my.weezevent.com/visite-des-studios-de-plus-belle-la-vie [13]) a mis un coup de frein à l’emploi de nombreux intermittents du spectacle en Région.

Avant de conclure qu’il attend de tous les arts « qu’ils trouvent des réponses sur le monde de demain », réaffirmant le rôle essentiel de la culture dans la construction du monde à venir, de celui qu’on va léguer aux générations futures.

FFM, ce sont aussi des ateliers de médiation et d’éducation à l’image

Portés par Camilla Trombi, ces ateliers -en mixité ou non- visent à sensibiliser les publics éloignés de la culture -enfants, femmes, jeunes des cités- au cinéma avec un travail de terrain mené tout le long de l’année auprès d’eux que ce soit dans des centres sociaux, dans les écoles etc. « Le cinéma est un moyen fantastique pour sensibiliser aux violences faites aux femmes et à l’égalité femmes/hommes » souligne Camilla avant de poursuivre.

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Karine Oswald et Camilla Trombi au micro ©Emilien Brunelière

« En décembre, un projet orignal permettra à des femmes de se mettre dans la peau d’une organisatrice d’un événement cinématographique avec un atelier de programmation et tout le travail de recherche en amont que cela suppose », que ce soit en terme de choix du film à projeter, d’organisation de la séance ou encore de prise de contact avec les ayants droits et de communication.

Pour couronner les actions culturelles mises en places, les lycéens de Marseilleveyre, Marie Curie, Victor Hugo et Perrier sont invités à devenir jury d’une sélection de courts-métrages.

Ouverture et temps forts

Les Rencontres s’ouvrent le 26 novembre avec le film d’Erige Sehiri Sous les Figues qui donne à voir la rébellion de jeunes femmes contre les structures patriarcales, patronales, et coloniales de la Tunisie, dans un huis-clos à l’ombre des figuiers, lors de la cueillette estivale. La réalisatrice prolongera l’expérience avec une leçon de cinéma, le lundi 29 novembre.

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Sous les figues de Erige Sehiri ©DR 26 novembre à 20h aux Variétés – avant-première

Une invitation au Festival Olhares do Mediterrâneo met en lumière les films de deux grandes cinéastes qui ont à cœur de travailler les maux et la complexité de leur territoire : Yvone Kane de Margarida Cardoso et Contre ton cœur de Teresa Villaverde. L’un affronte le passé colonial du Portugal au Mozambique, l’autre filme une famille en souffrance dans le Portugal contemporain aux prises avec la crise économique.

Zoom sur Françoise Romand et ses dérapages contrôlés

Autrice de documentaires burlesques, intimes et politiques, « passionnée des histoires de famille et des secrets, arrière-petite fille d’un acteur ayant joué dans les films des frères Lumière, et marseillaise », Françoise Romand partagera trois de ses longs métrages le 29 novembre avec en bonus une ciné-romand le 3 décembre où « chez l’habitant, les spectateurs seront invités à prendre la place de la cinéaste et à voyager dans l’intimité d’un lieu, guidés par des anges dans leur balade ». Tout un programme !

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Francoise Romand ©Matthieu Constance

Au final, ce sont 40 films projetés, 14 invité(e)s et 6 événements, des séances jeune public ainsi que deux préludes, le 17 novembre au Mucem avec Le jour où j’ai découvert que Jane Fonda était brune d’Anna Salzberg et le 25 novembre aux Variétés à l’occasion de la journée dédiée aux violences faites aux femmes avec la projection de A girl walks home alone at night, réalisé par Anna Lily Amirpour avec une intervention de Meriem Rahbi, programmatrice de cinéma et experte en cinéma de genre et du genre au cinéma, une rencontre faite en partenariat avec Solidarité Femmes 13 et le CIDFF 13.

Afin de prolonger le plaisir, toute l’équipe du festival invite le public à échanger avec elle et les invité(e)s tous les jours du festival entre 14h et 18h à la Fabulerie, leur QG. A vos agendas. Diane Vandermolina

Le programme complet: C’est par ici ! [17]

Toutes les infos sur https://www.films-femmes-med.org/ [18]

Encadré

FFM : Un fil rouge, le Voyage initiatique

La programmation fait ainsi la part belle aux adolescences aux prises avec des quotidiens initiatiques, banals ou magiques. Avec son film Le jour où j’ai découvert que Jane Fonda était brune, Anna Salzberg nous emmène dans une quête intime pour comprendre ce qui a mené sa mère à faire le choix d’avoir un enfant seule. Le film glisse alors vers le politique lorsqu’il rencontre la pensée féministe des années 70 en France et retrace une histoire des luttes pour la libération des femmes.

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El Agua de de Elena López Riera ©DR  1er décembre à la Baleine à 17 h – avant-première

El Agua accompagne les mouvements intimes d’une jeunesse rurale qui croit à la magie des inondations. Entre animation et images d’archives, Aurora’s Sunrise raconte le destin hors du commun d’une jeune survivante du génocide arménien émigrée au États-Unis. Elle devient une étoile montante de Hollywood grâce à son récit des massacres dont elle a été témoin, porté à l’écran dans les années 20. Ces récits initiatiques font état des enjeux contemporains pour les jeunes femmes du pourtour méditerranéen et au-delà.

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Alice + Barbara de Camille Holtz ©DR 1er décembre à 10h30 à la Baleine

Alice + Barbara fait état de l’absence d’espaces dédiés à la jeunesse et l’invisibilité des jeunes femmes dans les territoires ruraux à travers deux sœurs filmées dans la fixité de leur chambre, laissant en suspens la question : partir ou rester ? On transite vers des fresques familiales, avec Atlantic Bar, qui donne à voir une famille élargie, choisie, autour d’un espace en danger de faillite : le bar qui tient tout le monde ensemble. Freda, reste, envers et contre tout à Haïti pour soutenir sa famille alors que le pays s’effondre et que l’ailleurs lui tend les mains. Mediterranean Fever raconte la fuite d’un homme qui cultive davantage ses liens avec sa dépression qu’avec ses proches, dans la léthargie de l’hiver à Haifa.

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BALADA de Aida Begic ©DR 1er décembre à 20h aux Variétés

Enfin, l’initiation ne prend jamais fin avec le film de clôture,le 1er décembre, Balada, qui accompagne un personnage récemment divorcée et séparée de sa fille, à l’incipit d’un nouveau récit de soi, encore en désordre, mais rempli d’alliées. A suivre!

En une, LE JOUR OÙ J’AI APPRIS QUE JANE FONDA ÉTAIT BRUNE d’Anna Salzberg projeté le 17 novembre à l’auditorium du Mucem à 20h

La Catalogne en force au Festival Cinehorizontes

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Pour sa 21ème édition, Cinehorizontes, le festival du film espagnol, se déroule du 12 au 24 novembre dans 12 salles de Marseille et de toute la Région SUD. A cette occasion, la Catalogne est à l’honneur : le public pourra découvrir 11 films catalans, une première cette année. De plus, un grand hommage est fait à Carlos Saura, réalisateur aragonais, pour ses 90 ans avec la projection de 16 de ses films.

Des films, des invités et des compétitions en pagaille

Se sont plus de 50 films qui ont été sélectionnés dont plusieurs avant-premières et inédits. Les courts-métrages et les rencontres offrent un panorama de découvertes et aux compétitions classiques (Fiction, Docu ou encore Courts métrages), s’ajoute une compétition spéciale Belle Jeunesse le 22 novembre au cinéma le Prado.

En l’occurrence, deux des films en compétition ont été réalisés par des femmes : Robin Bank d’Anna Giralt Gris, auréolé du prix du public du festival DocsBarcelona 2022 et El Agua d’Elena López Riera, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2022.

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Libélulas de Luc knowles projeté le 21 novembre à 20 h 45 au Prado – en compétition

Cinehorizontes dévoile au cinéphile le meilleur de la nouvelle vague cinématographique espagnole avec entre autres invités, Jaime Rosales, Fermín Muguruza, Laia Costa, Luc Knowles et Isa Campo. Il faut dire que cette année, le Festival s’ouvre « sous une belle étoile » pour reprendre les mots de Jocelyne Faessel, directrice du festival : de nombreux films présentés ont été auréolés de multiples récompenses et pas des moindres.

Mises en bouche cubaine et argentine

En prélude au festival, deux soirées dédiées à l’Amérique latine sont proposées, le 12 novembre à l’Alhambra autour d’une programmation cubaine, le 13 novembre à l’Art-plexe avec une spéciale Argentine.

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Penelope Cruz dans Competition officielle de Mariano Cohn et Gastón Duprat le 13 novembre à l’Art-plexe à 15h

Le première journée permettra de découvrir à 16 h un vieux film d’Humberto Solás, réalisé en 1968 : Luciá, relatant trois histoires de femmes à trois périodes clés de l’histoire de l’île et retraçant l’évolution de la condition féminine à Cuba. Après un repas cubain à 19h, le cinéphile assistera à la projection inédite du film de Miguel Coyula à 20h15 : Corazón Azúl en présence de l’actrice Lynn Cruz. Un conte fantastique dans lequel les autorités castristes expérimentent des manipulations génétiques pour créer « l’homme nouveau » révolutionnaire : leurs créatures deviendront vite incontrôlables et sèmeront le chaos dans l’île.

La seconde propose à 15h Competencia Oficial de Mariano Cohn et Gastón Duprat avec un trio d’acteurs et actrices de haut vol : Antonio Banderos, Penelope Cruz et Óscar Martínez. Le film est une réflexion acide sur l’univers du 7ème art à travers la confrontation tragique de deux stars masculines à l’égo surdimensionné sous l’œil d’une cinéaste hollywoodienne. Puis un spectacle de bal tango sera donné par José Moreto et Rose Alazarine, professeurs au sein de l’association les trottoirs de Marseille et ce, dès 17h30. Pour finir la soirée en beauté, on retrouvera le trio d’acteurs dans le film Karnaval des deux réalisateurs de compétition officielle. Un drame aux accents de malambo.

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Carlos Maura ©DR

Hommage à Carlos Saura, un des cadors du cinéma espagnol

Avec 52 films au compteur et à la confluence des arts, l’ami de Luis Buňuel n’a de cesse d’étonner : de la dénonciation élégante du franquisme à l’époque de la censure aux films musicaux auxquels il s’est adonné après la mort de Franco, sa filmographie est pour le moins éclectique et riche. Celui qui a préféré laisser aux plus jeunes réalisateurs de la Movida les questionnements moraux est le parrain de cette édition du festival.

C’est lui-même qui a choisi les 16 films projetés pour cette édition. La musique, omniprésente dans ses films ; l’Opéra et le théâtre ; la danse, à l’image du flamenco, un art en mouvement et en perpétuelle évolution auquel il voue une passion infinie, ou encore la peinture, avec ses fresques inspirées de la société espagnole, sont au cœur de son œuvre.

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El rey de todo el mundo de Carlos Maura présenté en ouverture du festival puis à Avignon, Aix et Nice entre autres villes

Son artiste fétiche, protagoniste de ‘Carmen’ et de l’‘Amour sorcier’ entre autres films, Laura Del Sol, sera par ailleurs présente les 15 et 16 novembre lors de la projection des films dans lesquelles joue. El rey de todo el mundo, le dernier film de Maura, sera lui projeté en avant-première lors du gala d’ouverture du festival le 15 novembre au cinéma le Prado à 20h.

Le programme se complète d’une table ronde au MUCEM le 16 novembre à 15h au Fort Saint Jean, d’une leçon de cinéma à la bibliothèque de l’Alcazar le 17 à 15h et d’une exposition d’affiches de ses films à la Mairie du 1er/7ème arrondissement (dès le 14 novembre). Nancy Berthier, directrice de la Casa de Velázquez, présentera Carlos Saura o el arte de heredar qu’elle a co-écrit, le 22 novembre à 15h au Cube à Aix.

Une clôture musicale et cinématographique

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Toscana de Pau Durà en clôture du festival

Toscana’, de Pau Durà, sera le film de la cérémonie de clôture : il est présenté au cinéma le Prado le 24 novembre après le concert de Christina Rosmini, accompagnée de son guitariste de mari, Bruno Caviglia à partir de 20h. Incontournable, l’artiste aux multiples talents nous régalera de ses chants, danses et musiques venues du Sud de l’Espagne. Inédit, Toscana est une comédie déjantée au parfum d’Italie.

A vos agendas ! Diane Vandermolina

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Affiche Cinehorizontes

Le programme, c’est par ici! [28]

Infos et résas : https://www.cinehorizontes.com/infos-pratiques/ [29]

En une, Mi vacío y yo , film catalan d’Adrián Silvestre d’après l’histoire de et avec Raphaëlle Perez le 22 novembre à 18h au vidéodrome 2 (avant-première)

Le Hero Festival ensoleille la fin des vacances de la Toussaint

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L’année dernière, le Hero avait accueilli 26000 héro festivaliers à l’occasion d’une édition plus resserrée. Pour sa 8ème édition, les 5 et 6 novembre au Parc Chanot. le Hero Festival retrouve sa dimension d’avant-crise avec ses 2 halls (soit 13000 m² en intérieur) et ses allées en extérieur (couvrant 10000 m²). Les créateurs du festival espèrent dépasser cette année la barre des 30 000 visiteurs.

Une météo idéale pour le Cosplay

Que le Hero tombe à la fin des vacances de Toussaint, ce n’est pas pour déplaire à Annabelle Fouques, co directrice du festival: « c’est un divertissement avant la reprise et nous sommes gâtés côté météo : on peut profiter de belles journées sans avoir trop chaud, notamment pour les cosplayeurs. C’est une période qui est top. »

Le Cosplay est bien entendu toujours au cœur de l’événement, riche en animations gratuites pour tous les âges et toutes les générations. Que serait le festival sans ses défilés et concours de cosplay ? « L’an passé, j’ai eu un coup de cœur pour une dame costumée en Maléfique : elle me racontait qu’elle avait collé les plumes une à une. Il y en avait plus de 3000. J’ai beaucoup d’admiration pour ce que font les cosplayeurs, moi qui ne suis pas manuelle ni créative ».

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MEDIEVAL ©Bina Gn Photographie

Une attention particulière a été portée à la réécriture de l’histoire du Festival « en créant un fil rouge au travers des différents univers » développe Annabelle. A cet effet, aux côtés des traditionnels villages des sports, des jeux ou encore du village médiéval avec ses vikings de tout poil, il s’enrichit de la création d’un village des créateurs et artisans, 40 au total dispatchés dans les trois Univers Konoha, Krypton et Brocéliande. L’occasion de découvrir des créations faites main !

Lecture pour tous et toutes : une volonté réaffirmée

« Pour nous, c’est important de promouvoir le livre et séduire un nouveau lectorat ». Le village du livre comptera cette année pas moins de 60 auteurs et illustrateurs ainsi que 10 maisons d’édition indépendantes: « on a développé cette partie qui me tient beaucoup à cœur : on trouvera des comics, des BD, de la littérature de style héroïque fantaisie, des mangas. On n’en a jamais eu autant. J’aurais aimé le développer encore plus mais quand j’avais sollicité le Centre National du Livre, j’ai eu une réponse négative, le festival n’avait pas l’envergure suffisante. »

Mais qu’à cela ne tienne, Annabelle persiste et signe. « La particularité du festival, c’est que les gens viennent pour voir une chose et découvrent dix autres choses. Le principe est d’amener un public qui ne lit pas à découvrir des auteurs et les auteurs aiment rencontrer les gens qu’ils ne rencontrent pas dans les salons du livre classiques : ils ont des échanges différents. Faire venir un nouveau public, c’est ce que je trouve intéressant. »

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KONOHA ©Clément Bidard

Masterclass et plus si affinité pour jeunes en recherche d’emploi

La dimension sociale est cette année au cœur des préoccupations des organisateurs : « On a zéro subvention mais plusieurs délégations de la ville de Marseille vont venir cette année : on a développé un partenariat, et j’en suis heureuse, avec la mission locale de Marseille. On a construit ensemble tout un contenu et une programmation à l’attention des jeunes qu’ils accompagnent pour échanger avec eux sur les métiers, leur permettre de rencontrer les professionnels et les aider dans leur chemin vers la réintégration sociale. »

« Il s’agit aussi de montrer aux visiteurs du Hero ce que la mission locale peut faire pour eux : quand un jeune est un peu perdu, qu’il a lâché l’école ou le travail, le rôle de la mission locale est de l’aider à retrouver son chemin. Il y aura des masterclass avec des professionnels, des artistes. Les illustrateurs viendront témoigner de leur parcours, leurs galères et leurs réussites, échanger avec les jeunes et leur donner des tuyaux si certains sont intéressés à se lancer là-dedans. » poursuit-elle.

La dimension internationale assurée par le couple star de la série Charmed

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HOLLY MARIE COMBS ©DR

« Dans les invités internationaux, on en a trois dont deux connus qui traversent l’Atlantique pour venir rencontrer le public marseillais et un acteur britannique de Star Wars (Andrew Lawden). Tous les plus de vingt-cinq ans connaissent Charmed. La série a duré 8 saisons avec pas mal de rediffusions aussi. Tout le monde connaît les sœurs Halliwell et a partagé quelques unes de leurs aventures à la télé. Le fait qu’il y en a une qui vienne, c’est extraordinaire. On est très content et on a des réactions étonnantes du public : ils sont fascinés parce que Holly Marie Combs et Brian Krause (Piper et Léo dans le série ndlr) viennent à leur rencontre à Marseille. » C’est d’autant plus un événement que la sortie du reboot de la série la remet sur le devant de la scène.

« Il y aura sur la grande scène chaque jour un jeu de question/réponse avec le public, gratuit, et des séances photo-dédicaces pour des moments un peu plus privés avec les festivaliers, à réserver sur la billetterie en plus. Pour ma part, je suis impatiente de rencontrer Holly Marie et Brian. J’avais 25 ans quand la série est sortie, j’ai le même âge qu’elle et elle a eu trois garçons comme moi qui sont nés à peu près aux mêmes dates. Je ne suis pas une artiste mais à part ça, on a le même profil et parcours personnel » nous confie-t-elle.

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BRIAN KRAUSE ©DR

Pour le plaisir des sens

« Je suis contente de retrouver Codrad, le dragon qui déambule au fil des allées : on lui a préparé tout un programme d’envergure. On a aussi une nouvelle scène : la scène musicale sur laquelle il y aura des découvertes. On a invité des jeunes talents qu’on n’a jamais vu au Hero Festival. On a également un beau plateau de comédiennes françaises dont la voix française d’Holly Marie : ce sont 3 générations de doubleuses qui se croisent avec des parcours et anecdotes à partager avec le public. » Il s’agit de Clara Soares, Dominique Vallée (la voix de Piper) et Virginie Ledieu.

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Annabelle Fouques ©Alexandre Chabrier

Dans le hall 1, « on a repris le food-court qui avait bien marché l’an passé. Une dizaine de spécialités asiatiques sont regroupées autour de grandes tables disposées au milieu. Dans les allées, en extérieur, on trouve les food-trucks avec différentes spécialités, du salé au sucré (barbe à papa, marron chauds, des crêpes…) pour toutes les heures de la journée». Ce sont au total 20 points de restaurations.

Alors, prêts pour le Hero Festival ? Diane Vandermolina

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Bon à savoir pour la première fois au HF :

Adossé à l’événement, le Marseille esport festival offre aux gamers un terrain de jeux XXL dans le Hall 2 entièrement dédié à l’esport et au gaming. A vos manettes ! DVDM

Infos pratiques : https://www.herofestival.fr/marseille/ [36]

Attention : fermeture des portes à 18h30/ Tarifs de 11 à 48€ par (enfant, famille 2 adultes et 3 enfants) /28€ les deux jours par adulte (moultipass)

En une, Annabelle Fouques, co-directrice du Hero Festival ©Alexandre Chabrier

Henri Tomasi, l’intégrale pour violon en première mondiale

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L’intégrale des œuvres pour violon, d’HENRI TOMASI, par Stéphanie Moraly, violon, l’Orchestre Symphonique de la Garde Républicaine dirigé par Sébastien Billard, et Romain David, piano. Un CD Naxos

Malgré le frein de la pandémie, en 2021, cinquantenaire de la mort et 120e anniversaire de la naissance d’Henri Tomasi, sinon tout ce qui était programmé, de nombreux événements ont commémoré et célébré l’homme et l’œuvre, en France, Marseille, en Corse, à Paris, et à l’étranger. Certains des hommages ont pu avoir lieu. Et nous rendons hommage à ce disque qui nous offre enfin ses œuvres complètes pour violon. C’est donc une première mondiale.

Faut-il présenter encore le grand compositeur, l’un des plus grands et des plus prolifiques de son temps, Henri Tomasi (1901-1971) ? Marseillais d’origine corse, né à la Belle-de-Mai. Quatre ans plus tard, il habite Mazargues, alors un village où son père, facteur, est muté. Celui-ci l’élève plutôt sévèrement. Le père est flûtiste amateur. Henri en hérite, sinon une fortune, au moins l’amour de la musique. À Marseille, grandiose port alors ouvert sur le monde, Porte de l’Orient, comment un gamin, un jeune homme, dont les racines sont dans une île, ne rêverait-il pas de mer, de voyages, lointains, comme le Marius contemporain de Pagnol ? Il désire être marin. Mais il va voguer et voyager par la musique. Il fait ses études musicales à Marseille puis à Paris, au Conservatoire, en compagnie de son ami, le futur grand violoniste Zino Francescatti, né à Marseille un an après lui. Tomasi est « Grand Prix de Rome » en 1927. Il ne va cesser de composer. Il devient un chef d’orchestre réputé, au service de la musique des autres, et de la sienne, nourrie de toute cette expérience orchestrale et d’une connaissance précise des instruments.

Son œuvre, est immense, répétons-le : elle couvre tout le vaste champ orchestral, et le large éventail interne des pupitres, des instruments de l’orchestre, l’ensemble du spectre sonore et les parties, les composantes, toute la palette des couleurs. Il a écrit pour violon, guitare, alto, basson, trompette, saxophone, sans oublier piano, et orchestre naturellement ; ses Fanfares liturgiques pour ensemble de cuivres de 1944, sont toujours jouées avec succès dans le monde entier.

Il s’est intéressé au patrimoine musical local, laissant des œuvres provençales, des mélodies corses, il s’est essayé à tous les genres musicaux, dont de puissants opéras (Don Juan de Mañara, Sampiero corso, L’Atlantide, qu’on a eu le privilège trop lointain de voir à Marseille), des oratorios comme le poétique Retour à Tipasa, sur le texte d’Albert Camus (1966), Le silence de la mer, sur le roman de Vercors où la musique est la transcendance du texte littéraire ; il est l’auteur de grandes fresques symphoniques et vocales (Symphonie du Tiers-Monde, Chant pour le Viet-Nâm, Requiem pour la paix, et, très singulier, son jeu scénique symphonique L’Éloge de la folie d’après l’œuvre satirique de l’humaniste Érasme.

D’une inspiration aussi libre que son esprit, il compose à l’écart des modes musicales de son temps, tout en restant pleinement enraciné et déchiré dans son époque si trouble, entre deux guerres mondiales et des guerres coloniales, il en dénonçant les injustices et les violences. Son œuvre manifeste l’angoisse, ces ombres terribles, mais aussi une lumière de la Méditerranée de l’humanisme hérité de l’Antiquité civilisatrice. Même consacré à la seule musique pour violon de Tomasi, ce CD témoigne de cette veine, de cette source méditerranéenne.

Ainsi, le premier opus du CD, est un concerto pour violon de 1962, Périple d’Ulysse, inspiré de la Naissance de l’Odyssée, un roman de Jean Giono. Il fut créé par le grand violoniste Devy Erlih, commanditaire et dédicataire, en 1964, avec l’Orchestre national de France. Ce concerto est suivi de Capriccio, une pièce de 1931 révisée en 1950, violon et orchestre, dont nous écoutons un extrait du deuxième mouvement, l’Andante, une pure ligne du violon qui se lamente sur les pleurs obstinés scandés par les larmes graves de l’orchestre : PLAGE 6

À part ce Capriccio et le Poème pour violon et piano, nous avons en effet, dans ce CD une sensible inspiration méditerranéenne, le Chant hébraïque, le Chant corse, Paghiella, Sérénade cyrnéenne (« Sérénade corse »), dédiée à Zino Francescatti et même la Tristesse d’Antar, la douce mélopée orientalisante sur un héros maudit par sa couleur de peau, tiré du Roman d’Antar, un texte arabe mêlé de vers situé dans la Syrie préislamique du VIe siècle, qu’on croit par erreur épopée du XIIe siècle. Aussi célèbre dans les pays arabes que les Mille et Une Nuits, transmis oralement. Ici, violon et piano s’unissent en une dramatique montée d’angoisse : PLAGE 9 

On ne résistera pas au Chant corse de 1932 que Tomasi aimait au point de l’arranger pour divers instruments (clarinette, cor, violoncelle, hautbois, violon, et très en faveur aujourd’hui dans les concerts, celle pour saxophone alto). Nous écoutons un extrait de la
version pour violon et piano, instruments amoureusement unis en toute douceur lumineuse par la violoniste Stéphanie Moraly, qui règne forcément dans toutes les pièces du CD, et le pianiste parfaitement en harmonie de Romain David. Chant berceur et rêveur dont nous écoutons quelques mesures : PLAGE 11 

La dernière œuvre pour violon et piano du CD est Paghiella, appelée aussi « Sérénade cyrnéenne », c’est-à-dire ‘Serénade corse’, Cyrnos étant le nom grec de la Corse. La paghjella est un chant polyphonique traditionnel corse, qu’on a l’habitude d’entendre de nos jours par des groupes corses. Cette pièce est dédiée à son ami d’enfance, le violoniste marseillais Zino Francescatti. C’est vivant, vibrant, virtuose, avec des accents, me semble-t-il, hispaniques : après tout, l’Espagne n’est pas étrangère à la Corse, qui lui doit sa tête de Maure et, ce que l’on ignore en général mais qu’on sait quand on est philologue étudiant les influences*, la forme poétique du quatrain octosyllabique assonancé aux vers pairs à la façon du romance castillan, comme les voceri. Nous quittons ce beau disque sur son rythme enlevé : PLAGE 12 

Benito Pelegrín

* Travaux de ma compagne Jeanne Battesti, corse et hispaniste, avec laquelle je participais aux travaux du Centre d’Études corses de l’Université de Provence, avec des colloques sur l’île.

 

Des petits plats dans les grands pour la 97ème foire internationale de Marseille

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Du 23 septembre au 3 octobre, la foire internationale de Marseille invite de grands noms de la gastronomie française et provençale pour régaler les visiteurs. Au menu de ces agapes automnales, citons la venue du parrain, Norbert Tarayre dit Nono, présent la journée du 25 septembre puis de Mohamed Cheikh dit Momo, le gagnant de Top Chef 2021 le 30 septembre à 19h pour dévoiler quelques-uns de ses secrets à l’occasion d’un échange. Et ce n’est que le début.

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Marc Boffredo, Chef de projets manifestations, SAFIM,Adèle Bachmann, Présidente de Sour Pastis et Anna Gallone, Directrice du Développement, SAFIM ©DVDM

Des animations culinaires à foison

Un village aux senteurs de Provence dit village provençal permettra au badaud de découvrir un panel de bières artisanales avec Sour Pastis, présidée par Adèle Bachmann entre autres plaisirs gourmands.

Interview Adèle Bachmann, Présidente de Sour Pastis

https://www.rmtnewsinternational.com/wp-content/uploads/2022/09/adelepodcast.mp3 [38]

Gourméditerranée fêtera ses 10 ans le premier week-end avec au menu la sortie du magazine de l’association et un concours de cuisine amateur : la finale est prévue le 25 septembre de 10h à midi.

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Lionel Lévy, président de Gourmediterranée entouré d’un des deux vice-présidents, Philippe Zérah (Dalloyau, 1860, le Palais) et Jérôme Raphaelli, président de Sud’Cré ©DVDM

Interview Lionel Lévy, président de Gourmediterranée et Philippe Zérah, vice-président

https://www.rmtnewsinternational.com/wp-content/uploads/2022/09/gourmediterraneepodcast.mp3 [40]

Le 28 septembre, le champion du monde pizza, Ludovic Bicchierai, partagera ses astuces pour réussir sa pizza avant de laisser place au chef pâtissier Renzo Ballota de Pizze et Sfizi. Il propose deux recettes de douceurs typiquement siciliennes : le fameux cannolo et la moins connue mais appréciée de tous les gourmets, la cassata siciliana.

Interview Ludovic Bicchierai, champion du monde de pizza 2016

 

Le MIN Marché Marseille Méditerranée fête ses 50 ans cette année et organisera des journées survitaMINées les 29 et 30 septembre. Les disciples d’Escoffier proposeront quant à eux de nombreuses animations le second week-end autour du gout avec intronisation de nouveaux disciples.

Interview Alain Laporte, président départemental des Disciples d’Escoffier

Le plus grand restaurant du monde

Par ailleurs, l’espace food-truck a été complètement réaménagé dans un esprit guinguette explique Patrick Glénat, président de la Food-trucks Association. Cet espace vient compléter une offre de restauration déjà bien garnie.

« Ce sont 10 000mètres carrés dédiés à la restauration, autrement dit le plus grand restaurant du monde » développe Marc Boffredo, chef de projets manifestations de la SAFIM.  « Une ferme trufficole propose des arbres qui donnent des truffes en 4 ans au lieu des 8 ans habituels » rajoute-t-il. De quoi faire saliver les amateurs de ce petit champignon de luxe.

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Marc Boffredo, Chef de projets manifestations, SAFIM, Adèle Bachmann, Présidente de Sour Pastis, Anna Gallone, Directrice du Développement, SAFIM, Patrick Glénat, Président de la Food-trucks Association et Quentin Mengual, Chroniqueur « Hors-Jeu » © DVDM

Une offre plus qualitative et internationale

Avec sa thématique de la régalade, la FIM modernise son offre. Un comité de sélection a été mis en place par l’équipe de la Safim, les organisateurs de la FIM, pour offrir une offre de restauration plus qualitative au visiteur, nous apprend Laetitia Lenquête, secrétaire générale de la Safim. « Nous préférons jouer sur le qualitatif et garantir au visiteur la qualité des produits mis en vente sur les stands. Nous avons ainsi ouvert nos stands à de petits producteurs locaux et de nouveaux restaurateurs. »

En dehors de la gastronomie italienne qui pour la seconde année investit le Hall 1, délaissant le centre des congrès, les amateurs de cuisine pourront découvrir les saveurs des pays lointains. L’Inde, nouvelle venue, occupe 800 mètres carrés dans le Hall 6, le Hall dédié à l’International qui fait son grand retour cette année après une édition passée où la pandémie n’avait pu permettre le déplacement des lointains rivages : du continent asiatique au continent américain en passant par l’Europe, l’Afrique, les îles tropicales, également l’Arabie saoudite.

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Loïc Fauchon, PDG de la SAFIM ©DVDM

 Le e-sport en locomotive

Bien entendu, les classiques halls et esplanades dédiés à la maison et à l’ameublement, à la mode, à l’automobile, aux institutions sont de la fête et un grand nombre d’animations originales autour de l’art et de la musique est proposé tout le long de l’événement.

A ceux-là, s’ajoute un espace e-sport totalement repensé avec de nombreux concours FIFA pour amateurs et professionnels. « Jouer à la Fifa est un métier ». La zone de gaming s’étend sur 1500 mètres carrés précise Quentin Mengual, chroniqueur  de « Hors-Jeu », un spécialiste dans le domaine. La grande finale du concours se déroule le 2 octobre.

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Quentin Mengual, chroniqueur  de « Hors-Jeu » ©DVDM

Un terrain de pétanque innovant permet aux amateurs de boules de pratiquer ce sport à loisir.

Le retour de Massaliote, la plateforme pour découvrir la FIM autrement

Avec plus de 550 produits proposés, Massaliote offre une large gamme au visiteur souhaitant en amont de la FIM fouiner dans les bons plans pour mieux organiser sa venue. Une façon de profiter de la Foire autrement.  Car cette année, ce sont plus d’un millier d’exposants à découvrir dont 40% de nouveaux. « La Foire se renouvelle, elle évolue et s’adapte à son époque » précise fièrement Loïc Fauchon.

Interview Loïc Fauchon, PDG de la SAFIM

La Foire fêtera son centenaire en 2025 et elle se modernise à grand pas, tirant son offre commerciale vers le haut. Une ascension à suivre de près. Diane Vandermolina

Toutes les infos sur https://www.foiredemarseille.com/ [47]

En pratique: Du 23 septembre au 3 octobre au Parc Chanot

De 10h00 à 19h00 en semaine/ De 10h00 à 20h00 le week-end
Soirées gourmandes le vendredi 23 septembre et samedi 1er octobre septembre jusqu’à 23h00
Nocturnes le samedi 24 septembre et vendredi 30 septembre jusqu’à 23h00

Tarifs de 4 à 7,50€/Entrée gratuite pour les PMR et accompagnateur tous les jours ainsi que les enfants de -12 ans, les séniors le 26, les femmes le 27 et les demandeurs d’emploi le 3. Accès gratuit dès 17h pour les after-work sauf le 30

En une, Loïc Fauchon pose avec le champion du monde de pizza devant un élégant four-voiture ©DVDM

Save the date : « Homo ça coince! », un retour gagnant

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Le collectif Manifeste Rien sera à l’Alcazar, 58 cours Belsunce 13001 Marseille, le 27 septembre à 18h pour une représentation exceptionnelle et gratuite de leur création « Homo, ça coince ! ». Du Théâtre, du vrai théâtre, qui aurait sa place sur les grandes scènes françaises. Courez-y!

La représentation est suivie d’un débat avec l’auteur-metteur en scène et Laurent Gaissad, socio-anthropologue, auteur de « Hommes en chasse. Chroniques territoriales d’une sexualité secrète », Presses Universitaires de Paris Nanterre (Ethnographies Plurielles).

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Une « joyeuse » performance d’acteur sur un sujet grave : l’homosexualité

Le spectacle est interprété par un Olivier Boudrand magnifique, précis dans sa gestuelle, notamment lorsqu’ il mime les mouettes ou encore donne vie à un comptoir de bar, sa machine à café… Vêtu d’un costume de cérémonie blanc, au col bien droit, il est seul en scène durant une bonne heure sur un plateau nu. A la fois émouvant et drôle, il incarne avec talent et sobriété, une grande justesse et sans caricature, les 15 personnages du spectacle et passe avec dextérité de l’un à l’autre (la difficulté de jeu résidant à jouer plusieurs personnages interagissant dans une même scène) : Albert, un macho homophobe amoureux de Betty, une trans argentine, une famille marseillaise classique et bon teint dont le papa va s’encanailler à la place Sébasto et leur fils, une lesbienne afro-américaine délurée et sa copine camionneuse, un joueur de flipper maghrébin, un habitué des relations homosexuelles tarifées, un garçon de café enjoué, etc… sans oublier Monsieur Loyal, le narrateur.

Ce dernier, dans un langage parfois cru mais jamais vulgaire, parle des pratiques sexuelles entre femmes ou encore commente la scène précédente : le principe du « rewind » et de la répétition est par ailleurs fort bien vu et amené, notamment lorsqu’il demande ironiquement : mais où va le papa ? avant que le comédien ne rejoue la scène et ne nous dévoile cette réalité d’une double vie à laquelle nous nous attendions.

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Monsieur Loyal

Jeu sur des clichés « rassurants » pour mieux les dénoncer

De nombreux clichés sont ici dénoncés lors des interventions du narrateur : celui de la lesbienne féminine ou encore de la tapette créative plus tolérés par la société que les trans. Alors, même si les personnages au premier regard peuvent paraître aux yeux de certains « clichés », leur histoire et évolution au fil du spectacle les éloignent de cette caractérisation rassurante, déjouant les préjugés: pour exemple, un garçon qui enfant aimait les robes ne devient pas forcément homosexuel (le fils de la famille marseillaise) ou un macho grande gueule et susceptible, bête et homophobe, peut se révéler, en amoureux transi, dans un renversement tout hégélien, doux comme un agneau (Albert ne relevant pas les railleries de la camionneuse sur sa personne ou se baladant, bras dans les bras, avec Betty à la vue de tous).

Olivier porte cette création avec conviction et offre à entendre un texte intelligemment écrit où se mêlent paroles de tous les jours et réflexions sociologiques poussées sur la question des identités et des sexualités, servi par une mise à la scène efficace et judicieuse qui épouse le texte avec finesse, sans déplacements inutiles ou gestuelle parasite.

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Albert

Vers une déconstruction des catégories

Ecrite à partir de diverses sources littéraires, d’une étude sociologique élaborée par Laurent Gaissad (socio-anthropologue) et de témoignages vécus recueillis par Jeremy Beschon avec la collaboration de Virginie Aimone et du comédien, cette création nous questionne sur nous-mêmes, notre sexualité, nos désirs et notre position par rapport à la norme hétérosexuelle établie qui contamine chacun de nous, que nous soyons homo, hétéro, trans ou autre. Comme l’écrit Kant, dans la Préface de « La Critique de la Raison Pure », « la raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même d’après ses propres plans ».  Avec ce spectacle, la compagnie démontre qu’un travail de déconstruction des catégories ancrées dans nos inconscients collectifs est nécessaire si nous souhaitons appréhender les relations humaines et sexuelles autrement que sous un angle hétéro-normé : la discussion sur le mariage homosexuel entre la colocataire afro américaine du jeune marseillais monté à Paris et sa petite amie est ici pertinent et riche en enseignements sur les luttes LGBT, leur récupération politique et la question de leur politisation (dépolitisation pour certains, re-politisation pour d’autres).

En effet, au-delà de la reconnaissance de la légitimité du couple homosexuel qu’il apporte, le mariage pour tous n’est-il pas une « hétéro-normalisation » du couple homosexuel où l’un fait la femme, le second l’homme ? Il en est de même pour les couples de lesbiennes même si concernant ces dernières les fantasmes masculins sur leur sexualité persistent. Tout l’intérêt du spectacle réside donc en ce qu’il interroge d’un point de vue politique les luttes LGBT, les racismes et les discriminations en tout genre touchant toutes les minorités, plus particulièrement au travers de la vie et du personnage de Betty (touchante quand elle raconte les abus subis par sa mère de la part de son patron, entre exploitation et viol répétés d’une immigrée argentine).

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Betty

Un grand bravo à Jeremy Beschon et toute l’équipe du collectif!  In fine, comme dirait Betty, « si on aime quelqu’un il faut l’embrasser tous les jours » et ce quel que soit le regard de l’autre sur notre couple ! Diane Vandermolina

Retrouvez notre interview réalisée à l’occasion de la création du spectacle en 2019! Jérémy Beschon à notre micro nous expliquait le travail mis en œuvre pour cette création d’une actualité troublante quand on sait la complexité du sujet (citons ici l’ambiguïté du regard de l’autre sur les femmes et hommes LGBT, entre fascination pour le freaks et le violent rejet de la différence dont, à l’instar de toutes les minorités, ils/elles sont victimes). Un sujet d’autant plus délicat que nous assistons à une augmentation de 66% des violences physiques faites aux personnes LGBT (voir le rapport SOS homophobie)

https://www.facebook.com/rmtnewsinternational/videos/764180733983746/

Interview Diane Vandermolina/Vidéo Paola Lentini

Texte : Jeremy Beschon avec la collaboration de Virginie Aimone, Olivier Boudrand et Laurent Gaissad / Mise en scène : Jeremy Beschon / Avec : Olivier Boudrand / Lumières : Jean Louis Floro.