La Symphonie n°2 dite « Résurrection » de Mahler
Un Concert éblouissant célébrant la vie après la mort.
Gustav Mahler est un compositeur et chef d’orchestre autrichien, auteur de dix symphonies, dont la dernière est inachevée. D’origine juive mais converti au christianisme, il décède en 1911 à l’âge de 50 ans. Pour ses 20 ans, le festival Musiques Interdites lui rendait hommage le 23 novembre en donnant pour la 1ère fois à l’Opéra de Marseille, la Résurrection, œuvre des plus populaires du compositeur avec le Chant de la Terre.
D’inspiration chrétienne, la Symphonie no 2 en ut mineur a été composée entre 1888 et 1894. Partageant le style monumental des Première et Troisième Symphonies, elle se situe dans la lignée de la Neuvième Symphonie de Beethoven.
D’une durée de 90 minutes, elle se déroule en 5 mouvements : Allegro maestoso (Totenfeier); Andante moderato ; Scherzo (In ruhig fließender Bewegung); « Urlicht » (Sehr feierlich, aber schlicht) et Im Tempo des Scherzos (Wild herausfahrend).
De la marche funèbre du début murmurée par le chœur au final saisissant, la symphonie nous transporte dans un espace-temps intemporel entre ciel et terre. La douleur du deuil, les doutes et les angoisses laissent place à l’intime, le spirituel, l’émotion suspendue jusqu’au final bouleversant où Malher laisse entrevoir un espoir, révélant une possible renaissance de l’âme après notre mort.
Michele Spotti, presque en transe, a offert une direction magistrale d’une élégance et d’une précision millimétrée : puissance dramatique du 1er mouvement, douceur bucolique du 2ème mouvement, montée en puissance des mouvements suivants ponctués de respirations et de silences jusqu’à l’explosion finale. Chaque instrument trouvait sa juste place dans cette architecture musicale monumentale : le chatoiement des harpes, les pizzicatos aériens des cordes, les envolées lyriques post-romantiques des violons contrebalancés par la puissance des cors et la solennité guerrière des cuivres.
L’orchestre, entièrement dévoué, accompagnait avec ferveur et justesse deux solistes touchantes au sommet de leur art : Aude Extremo (mezzo-soprano) avec son interprétation émouvante de l’« Urlicht » (Lumière Primitive) et Irina Stopina (soprano), dont le duo avec Aude était formidable.
Le chœur, d’une force impressionnante dans « je mourrais pour vivre. Tu ressusciteras », préparé par Florent Mayet, a complété à merveille ce moment intense et rare dédié à ce compositeur longtemps ignoré et pourtant si génial.
Une expérience musicale inoubliable. Un grand bravo à tous et un grand merci à Michel Pastore pour avoir programmé cette œuvre exceptionnelle. Diane Vandermolina.
Vu le 23 novembre à l’Opéra. Avec le chœur et l’orchestre de l’Opéra de Marseille.
Crédit photos : Christian Dresse



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