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Save the date : Conférence le 4 novembre à 18h à Marseille (Mairie 1/7)

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Clarifier le Concept de biens communs 

Dans un monde marqué par la globalisation libérale et l’idéologie propriétaire, la notion de “biens communs” émerge comme une alternative citoyenne pour repenser la gestion collective des ressources essentielles.

À l’occasion d’une carte blanche offerte à des chercheurs en partenariat avec la Mairie du 1er et 7e arrondissement, l’économiste Jean-Benoît Zimmermann animera une conférence gratuite intitulée Des biens communs au bénéfice de tous ? ce mardi 4 novembre 2025, à 18h, dans l’auditorium de la Mairie (61 La Canebière, 13001 Marseille). Une occasion unique de décrypter ce concept qui, bien que sur toutes les lèvres, reste souvent mal compris.

Jean-Benoît Zimmermann, directeur de recherche au CNRS et membre du GREQAM-AMSE (Aix-Marseille Université, CNRS et EHESS), est un polytechnicien atypique (promotion 1970) qui conjugue deux passions : la photographie graphique et porteuse de sens, et l’économie appliquée (docteur de Paris IX Dauphine).

Sa présentation vise à clarifier la notion de “biens communs” : des ressources non exclusives et rivalisantes, accessibles à tous mais limitées par leur usage individuel telles que les poissons dans l’océan ou les forêts exploitées pour le bois, où l’accès est libre mais où l’utilisation par l’un en réduit la disponibilité pour les autres; ils englobent également les logiciels open source, les terrains de jeux, jardins partagés, ou même la santé, la culture, l’éducation et la paix.

Historiquement, les biens communs remontent au droit romain avec les res communes – des choses n’appartenant à personne mais à la disposition de tous. Au Moyen Âge, les prés communaux en sont un exemple tangible.

Plus récemment, Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie en 2009, a décrypté ces mécanismes, montrant que la gestion collective peut être plus efficace que la privatisation ou la nationalisation. En Italie, un mouvement contre la privatisation de l’eau a conduit une commission parlementaire, menée par le juriste Stefano Rodotà, à proposer d’inscrire les biens communs dans la Constitution : des entités “qui représentent une utilité fonctionnelle à l’exercice des droits fondamentaux tout autant qu’au libre développement de la personne”.

La notion de commun définit un mode d’action collective autour d’un bien commun afin de l’utiliser de manière équitable et durable, de le préserver contre la dégradation ou la prédation, voire même de le créer et de l’enrichir.

Cette gestion des biens communs repose sur la coopération au sein d’une communauté avec des accords sur l’accès, la maintenance et la préservation. Leur gestion est souvent publique, mais peut virer à la marchandisation (comme les permis à polluer). Dans d’autres cas, des communautés hétérogènes – cultivateurs, touristes, habitants – s’organisent pour défendre un bien, comme la qualité d’un paysage local via des règles communes. Pourtant, ces modèles ne sont pas sans défis.

Le concept de “tragédie des communs”, théorisé par Garrett Hardin en 1968, prédit une surexploitation inévitable due à l’usage collectif. Ostrom et d’autres ont réfuté cela, démontrant que des règles communautaires bien conçues évitent la ruine et garantissent la durabilité pour les générations futures.

À Marseille, cette conférence s’inscrit dans un contexte local où les enjeux – eau, espaces verts, patrimoine culturel – résonnent particulièrement avec les initiatives citoyennes des quartiers.

DVDM

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Rmt News Int • 21 octobre 2025


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