Saison 2025/2026 de l’Opéra-Odéon de Marseille

Directeur de l’Opéra de Marseille, Maurice Xiberras nous donne les grandes lignes de la saison à venir qui s’annonce riche en découvertes.

M.X. : « Cette année, nous avons deux raretés sur les 8 opéras programmés. C’est la première fois que nous présenterons I Masnadieri, un opéra de jeunesse de Verdi (version concertante, le 8 février), et Ermione de Rossini (version concertante, les 22 et 24 février) avec des prises de rôles, et surtout des noms prestigieux. Je trouve que c’est un luxe d’avoir Nino Machaidze, Nicola Alaimo et Enea Scala pour ces soirées. Et j’en suis content. Notre chef, Michele Spotti, a été formidable pour relancer la machine après le Covid. Il a un charisme et une jeunesse : il a bousculé nos certitudes et me bouscule dans mes certitudes ! Des fois, il me donne des coups de pied en me disant : « Non, mais tu sais, il faut faire ça, allez, ose ! » Et j’ose. C’est pour ça que vous verrez la mise en scène de Falstaff (du 9 au 15 novembre) faite par Denis Podalydès, car on me reproche souvent d’être un peu conventionnel dans mes choix de metteurs en scène et de productions. Et là, la production risque de secouer. »

DVDM :Vous allez également programmer, à la demande de Michele Spotti, le Rheingold, le prologue de la Tétralogie ?

M.X. : Michele Spotti a voulu diriger son premier Wagner ici, à l’Opéra de Marseille, grâce à la confiance qu’il a en notre orchestre, par rapport au public, à l’histoire qui le lie à cette maison d’opéra. Il a donc voulu faire son Das Rheingold (du 5 au 13 mai). Je lui ai dit, écoute, tu es un chef italien habitué au bel canto, au Verdi, au Rossini, au Bellini… Est-ce que tu ne veux pas prendre Le Vaisseau Fantôme, une approche plus facile ? Il a dit non et a choisi Das Rheingold. Il a envie de se lancer ses propres défis. Il est jeune mais je suis stupéfait de voir tout ce qu’il fait. Ce sont des prises de risques, et pour un chef d’orchestre, c’est une prise de risque importante : l’apprentissage d’une partition, le travail de table, prendre la baguette et travailler avec l’orchestre…. Il a une puissance de travail que j’ai rarement vue. C’est formidable pour nous.

DVDM : A côté des opéras, vous avez deux soirées de danse dédiées aux chorégraphes.

M.X. : Il y en a une à l’Opéra, dédiée aux quatre chorégraphes marseillais qui ont fait l’histoire de la danse : Maurice Béjart, Roland Petit, Joseph Lazzini et Marius Petipa. Marius Petipa, créateur du Lac des Cygnes, Giselle, et des grands ballets romantiques et classiques. Roland Petit, directeur du Ballet National de Marseille. Joseph Lazzini, chorégraphe visionnaire, directeur du ballet de l’Opéra à une époque où il y avait un ballet et une école de danse ici, jusqu’à ce que Roland Petit crée sa propre compagnie. Maurice Béjart, Marseillais, né rue Ferrari. Ça va être une soirée avec notre orchestre (les 24 et 25 janvier). Et puis, il y a du ballet à l’Odéon avec la compagnie Acontretemps (le 7 février).

DVDM : Vous programmez de nombreuses opérettes.

M.X. : Nous sommes la seule salle en France à proposer une saison d’opérettes au Théâtre de l’Odéon, avec orchestre. Ce ne sont pas des spectacles au rabais. Il y a Andalousie (les 29 et 30 novembre), Violettes impériales (les 17 et 18 janvier), Hello Dolly ! (comédie musicale, les 7 et 8 mars), La Grande Duchesse de Gérolstein (les 23 et 24 mai), et La Route fleurie (les 18 et 19 avril). Et puis, il y a des spectacles jeune public, comme Les Travaux d’Hercule avec Musicatreize (le 2 avril). Pour La Petite Sirène de Régis Campo, une opérette formidable, on a dû refuser du monde, elle sera reprise au programme pour 2027.

DVDM : Côté tarifs ?

M.X. : C’est 10 euros pour les moins de 28 ans. C’est formidable, ça rajeunit le public tout en conservant les anciens. Les étudiants et les jeunes saisissent ce moyen de venir à l’Opéra. On pousse la porte et on découvre Wagner, Verdi, Puccini… des concerts symphoniques, ou du jazz, pour 10 euros. Il y a,  avec l’Orchestre symphonique, un concert gratuit le 21 juin qui s’inscrit dans notre saison symphonique. Et le concert du Nouvel An (le 10 janvier) à 12 euros. 

Propos recueillis par Diane Vandermolina

Photo de une: Christophe Billet

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