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Coup de cœur Avignon off 2024 : Des Chèvres en Corrèze

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Peut-on échapper à l’inéluctable, se prémunir du système actuel où la société de consommation impose sa loi, où le système sécuritaire a perdu de sa superbe, où la violence défile chaque jour sur nos écrans de télévision, nos smartphones et dans la presse ?

En ce moment, les relations amicales ou amoureuses s’effacent et se consomment comme un bien de consommation courante. En fin de compte, la nouvelle génération ne semble avoir devant elle qu’un avenir obscur et impénétrable tel une brume épaisse et opaque.

Toutes ces ombres pointent du doigt une seule et même entité : « l’homme », l’espèce humaine en particulier. Une espèce à la fois perdue, égarée et cruelle, mais aussi belle sans pour autant s’affirmer.

Existe-t-il une issue à cette situation ? Peut-être se retirer de cette société tel un ermite pour se protéger personnellement, puis réfléchir sereinement et posément à une éventuelle solution, si tant est qu’il en existe une.

C’est ce chemin que Charles a choisi, ce personnage un peu singulier qui profite de l’irruption du public dans sa grotte pour se métamorphoser en conteur et nous narrer son histoire.

Nous voici donc face à cette scène, plongés dans une grotte où le temps semble s’être arrêté, où les objets n’ont pas bougé depuis des lustres.

Le fauteuil trônant au centre de la pièce est littéralement enraciné dans la végétation environnante. Au fond de la caverne, des centaines de bouteilles jonchent le sol. On y trouve également un banc des plus rudimentaires, bricolé de toutes pièces, puis plus rien. Comme si le fait de n’avoir aucune possession le libérait de toute entrave.

Charles nous adresse la parole, d’abord surpris de notre présence, presque craintif. Il se dissimule derrière le fauteuil avant de prendre confiance et de s’y installer. Il commence alors à nous exposer son exil forcé.

Un seul en scène où la précision du jeu de l’acteur est inégalée, où les mots s’entrechoquent et résonnent dans votre esprit, comme pour vous faire prendre conscience de l’urgence de la situation. Cette situation, au fond, nous interpelle, nous questionne et nous invite à réagir en fonction de nos moyens face aux circonstances qui nous sont imposées.

Une pièce remarquable et en tout point magnifique qui, malgré les difficultés actuelles, suscite en nous l’envie de reprendre notre vie en main pour « élever des chèvres en Corrèze ».  

Benoit Bertrand Corso          

Des Chèvres en Corrèze

Durée : 1h10

Texte et Interprétation : Dimitri Lepage

Mise en scène : Jérôme Jacob-Paquay

Au théâtre Episcène jusqu’au 21 juillet à 14h30

Photos spectacles: Jérôme Jacob-Paquay

Réservations par mail reservation@episcene.fr ou par téléphone +33 (0)4 90 01 90 54

Informations : https://www.episcene.be/spectacle/des-chevres-en-correze-2/ 

Rmt News Int • 19 juillet 2024


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