
Le Mucem se transforme en temple avec Migrations Divines
Coup de tonnerre au Mucem ! Zeus, Seth et consorts envahissent le 2e étage du Musée. Du 24 juin 2015 au 16 novembre 2015, l’exposition Migrations divines présente 200 merveilles archéologiques de l’Antiquité : objets rituels, statuettes et images de culte datant du troisième millénaire avant notre ère au troisième siècle après JC.
Des objets prêtés par la Fondation Gandur pour l’art, les Musées de Marseille et d’Arles antique ainsi que les Musées d’Art et d’Histoire de Genève. Une collection que Jean-Claude Gandur, présent à l’inauguration de l’exposition, précise avoir mis 40 ans à constituer. L’exposition, répartie en trois grandes parties : « Panthéons », « L’homme en quête d’éternité » et « Rencontres et échanges », traite de la représentation du divin dans les religions polythéistes égyptiennes, romaines et grecques.
Elle s’ouvre ainsi sur une vitrine de pièces d’exceptions, hors chronologie, dont une des plus vieilles représentations de l’homme en Égypte, sculptée dans des défenses d’hippopotames et d’éléphants. La première partie est consacrée à la représentation des différentes divinités, où l’on découvre des pièces dans un état de conservation impressionnant. Comme la tête de statue archaïsante de Dionysos. La position de certaines statues vous fera sourire, comme ce buste de Satyre, qui affiche l’air lubrique le caractérisant face à la statue d’une jeune Nymphe. A vous de lever la tête pour admirer au passage le jeu de toiles projetées au plafond.
Dans la deuxième partie, vous pouvez vous arrêter dire bonjour à Félix, un chat momifié égyptien de la fin de la basse époque, ainsi bien nommé par Jean Claude Gandur. Cet espace plonge le visiteur dans la quête d’éternité de l’Homme et des Grands Hommes. La statue en bronze d’Alexandre le Grand nous plonge dans nos anciens cours d’histoire sur les conquêtes. Coup de cœur pour la tête du fils adoptif de César, l’empereur Auguste, que l’on aurait facilement confondu de loin avec son père. Après une pause bien méritée devant des cartes géographiques bien dessinées aux couleurs chatoyantes, agrémentées de citations de philosophes grecs, nous entrons dans l’espace consacré au dieu Dionysos, dieu du vin et de la folie. Seule interrogation : qu’est que cette amphore à eau fait là, au milieu des bustes et représentations du dieu errant à la double naissance* ?
La dernière partie traite de la réappropriation par les trois civilisations des cultes voisins lors de leurs déplacements et échanges commerciaux. Encore un coup de cœur, ici, pour une statue très bien conservée, la colonne décorée du héros Ganymède qui ressemble à un ange. Un nom qui fait débat. « Pourquoi Ganymède ? Pour moi, ça a toujours été un héros inconnu » explique Jean-Claude Gandur. Mais, ce que l’on retient avant tout de cette exposition est la conservation remarquable des diverses statues et objets qui l’enrichissent.
Pour les fans de mythologie, l’exposition est l’opportunité de voir des objets d’exception qu’on ne voit pas tous les jours. Et pour les professeurs de la région, l’exposition étant visible jusqu’à début novembre, c’est l’occasion idéale d’emmener les élèves pour illustrer les cours sur les divinités. Et pourquoi, une fois l’exposition achevée, s’imaginer quitter les lieux avec une couronne tel César à la suite de la conquête d’un nouveau royaume?
Camille Journet
Infos Pratiques :
MUSEE DES CIVILISATIONS DE L’EUROPE ET DE LA MEDITERRANEE
7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 Marseille
Réservations et renseignements 04 84 35 13 13
Tarifs : Billet MuCEM tarif plein 8 € / tarif réduit 5 €/ Billet famille 12 € (valable pour 5 enfants maximum accompagnés de 2 adultes)
* Dionysos, fils de Perséphone et de Zeus, fut à la demande d’Héra, la femme de Zeus, dévoré par les titans à l’exception de son cœur retrouvé par Athéna qui le rendit à son père pour qu’il en féconde Sémélé. C’est ainsi qu’il renaîtra de la cuisse de Zeus après que ce dernier, sur les conseils de sa jalouse femme, Héra, se soit révélé dans toute sa splendeur divine au regard de la belle mortelle Sémélé qui portait alors son enfant. (ndlr)
©photos DVDM
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