La poésie de la résistance!
LE BAL DES INTOUCHABLES par la COMPAGNIE LES COLPORTEURS
conçu par Antoine Rigot, Agathe Olivier, Cécile Kohen
mise en scène Antoine Rigot/ dramatrugie Cécile Kohen
composition musicale et interpretation: Boris Boublil, Guillaume Dutrieux, Antonin Leymarie, Coline Rigot
Avec Tatiana-Mosio Bongonga, Gilles Charles-Messance, Pauline Dau, Aourell Krausse, Balthasar Moos, Natalie Oleinik, Agathe Olivier, Antoine Rigot
production Les Colporteurs
Jusqu’au samedi 23 février à 20h30, le 17 février à 15h
Relâches les lundis et jeudis/ Sous chapiteau : Parc Chanot Boulevard Rabatau 13008 Marseille
M° Rond-point du Prado
durée du spectacle : 1h30/prix des places de 6 à 20 euros/ réservations 08 2013 2013
+ d’infos www.lestheatres.net
tout public à partir de 8 ans
La poésie de la résistance!
Crée en 1996 par Agathe Olivier et Antoine Rigot, la compagnie les Colporteurs travaille à croiser les genres du cirque, du théâtre et de la musique afin de proposer au public des créations poétiques à forte valeur symbolique dans lesquelles évoluent, au coeur de la piste et dans les cimes du chapiteau, acrobates, trapézistes, danseurs de corde lisse, fildeféristes, musiciens-chanteurs, violoniste funambule, équilibristes de chaise.
Dans cette création, bien nommée ‘le bal des intouchables’, qui convoque une création musicale envoutante digne d’un film de Tim Burton, Antoine Rigot, fildefériste resté paralysé au niveau du bassin suite à un accident en 2000, offre à voir et entendre un balletti burlesque sur le quotidien des intouchables, ces exclus de la société. Pour mémoire, en Inde, dans le système hiérarchisé des castes, l’« Intouchable » désigne, par définition, celui qu’on ne peut pas toucher, c’est-à-dire celui qui est si indigne et si impur qu’il risque de souiller autrui par la vue ou par le contact physique. D’où l’entrée sur scène des 7 artistes valides, enfermés dans des sacs poubelles, jetés d’une brouette au sol tels des déchets par un nettoyeur barbu. Une entrée en matière qui nous plonge directement dans le vif du sujet. Ici, les intouchables sont des handicapés moteurs, des invertis, des marginaux, des originaux etc…. Une galerie de personnages se rebellant contre une société tendant à les confondre dans une norme sociétale à laquelle ils échappent.
Sensibles et généreux, joyeux et touchants, les artistes de la compagnie sont réunis sur une piste de cirque, nous racontant, de façon tragicomique et sur un mode grotesque, le tragique du quotidien de ces personnages au travers de numéros à la fois poétiques et beaux: le spectateur assiste ainsi à un duo de trapézistes à la fois impressionnant et sensuel exécuté tel une déclaration d’amour; à des scènes de rééducation drôles et émouvantes: un jeune homme à la jambe folle essaie vainement ou presque de grimper sur un pilier du chapiteau; Antoine Rigot parvient après de difficiles efforts à se lever de son fauteuil, sous les invectives d’une kyné foldingue lui assénant en ricanant ‘lève toi et marche’, avant d’arriver, aidé de deux cannes géantes, à remonter sur un fil, accompagné de sa compagne d’infortune, elle-même fildefériste de grand talent. Le numéro de funambulisme de cette dernière quand elle entre sur scène sur les épaules d’Antoine, lui même caché sous sa robe rouge en crinoline géante, est à couper le souffle. Un autre magnifique duo, celui de la jeune fildefériste et du jeune homme la poursuivant de ses assiduités au point de la tuer.
La scène la plus touchante (celle de la séance d’habillage d’Antoine avant le balletti final) est ici exemplaire du travail mené par la compagnie. En effet, les Colporteurs, ce ne sont pas uniquement des artistes de cirque de haut niveau proposant des performances hallucinantes: ce sont des artistes qui lient l’émotion au geste circassien. La maitrise de l’acrobatie ou du funambulisme sert ici un propos. La parole s’échappe de la bouche des artistes, comme une évidence; le rire exulte de leur gorge comme un remède à la tragédie; l’amour et la sensualité se dégagent de la gestualité d’un corps malaisé. Au delà du point commun de tous ces intouchables qui partagent leur différence par rapport au monde, surgit en creux un appel de chacun à la résistance, une volonté d’être soi même, d’assumer ses échecs, ses réussites, ses rêves, sa réalité, ses différences. De cet appel à résister à un monde souhaitant absorber toutes nos différences nait la plus grande beauté de cette création à l’esthétique se situant entre un Buster Keaton et un Bacon..
Et Antoine Rigot de conclure ‘A la suite de mon accident, les séquelles imposées à mon corps d’acrobate m’ont poussé à mettre au coeur de mon propos artistique la fragilité de l’être humain, cela, en m’appuyant sur mon expérience de l’altération physique, de la perte, mais aussi des champs d’exploration du langage que cette nouvelle réalité m’a ouvert”. DVDM
(c) photos Jean Pierre Estournet

boxing odds 4 juin 2013 - 1 h 23 min
Bonjour, vous êtes écrivain impressionnant, j’aime http://www.rmtnewsinternational.com