Camille Claudel, de la Grâce à l’Exil !
Du 30 mars au 2 juin : venez découvrir l’oeuvre, la vie de Camille Claudel en Avignon
Le Musée départemental d’Arles Antique propose dans le cadre de MP2013 d’avril à septembre une exposition consacrée à Rodin (voir leur site www.arles-antique.cg13.fr) intitulée ‘Rodin, la lumière de l’antique’, éclairant l’oeuvre du maître au travers du prisme de l’Antiquité et de la création contemporaine. En parallèle, à l’occasion des 70 ans de la mort de celle qui fut la maîtresse de Rodin, un événement d’envergure intitulé ‘De la grâce à l’exil’ se trame à deux encablures de la cité des Papes autour de Camille Claudel.
Cette dernière a été internée dans un Asile Psychiatrique à Paris en 1913 puis transféré à l’Hôpital de Montfavet où elle décède trente en plus tard, à l’aube de ses 80 ans. C’était en 1943 et elle fut enterrée dans le cimetière de l’hôpital avignonaise puis mise en fosse commune, aucun membre de sa famille n’ayant réclamé sa dépouille mortelle, même pas son frère Paul encore vivant ! Quoi de plus naturel que l’hôpital de Montfavet* souhaite organiser un événement à la mémoire de cette femme qui refusa tout le long de son internement de toucher ne serait-ce qu’un petit pain de glaise et se nourrissait d’oeufs frais et de pomme de terre en robe des champs qu’elle cuisinait elle-même, craignant un empoisonnement. Camille était-elle folle ou simplement paranoïaque? Certes, elle détruisit ses oeuvres en 1906 de peur que Rodin ne lui vole ses idées de sculptures, comme il avait pu le faire du temps de leur liaison. Celle qui ravit le coeur de Debussy, alors ami de son petit frère Paul, errait dans les rues de Paris, se présentant ivre aux vernissages de ses oeuvres exposées…..Au grand damne de sa famille qui, après la mort de son père, signa son internement.
Les oeuvres présentées à l’occasion de la manifestation sont pour certaines connues et déjà exposées au Musée Rodin qui lui consacre tout de même une confortable place. C’est le cas du buste de Paul à 37 ans (oeuvre tardive), la Valse (qui a été l’objet de plusieurs moulages), l’Implorante (une des figures constituant l’oeuvre phare de Camille, le magnifique Age mûr, symbole dans les années 1895 de sa recherche artistique personnelle et de sa rupture avec Rodin), la tête d’esclave, la femme accroupie ou la vieille Hélène (oeuvres de jeunesse qui lui valurent l’admiration du Maître et de son ancien professeur Alfred Boucher). D’autres sont moins connues comme la Femme aux bras croisés ou la Tête d’aveugle chantant pour ne citer que ces dernières. Au total, ce sont pas moins d’une douzaine d’oeuvres qui seront présentées dont une sculpture intitulée ‘Camille lisant’ exécutée par Boucher himself! De quoi se plonger dans l’univers révolté – torturé ?- d’une grande artiste en souffrance de reconnaissance! Camille, dans sa recherche artistique, s’est éloignée des néo-classiques et affranchie du modèle antique dominant pour créer des oeuvres émotionnellement fortes desquelles se dégage une théâtralité rare tant ses sculptures expriment des états d’âme perceptibles au delà de la posture (l’amour et le bonheur dans Sakountala, le désespoir dans la Suppliante…).
L’exposition est accompagnée de sculptures originales réalisées spécialement par des patients des ateliers du forum interpôles des ateliers de psychothérapie à médiation créatrice (FIAPMC) dirigés par Marie Laurencin. Ces oeuvres seront exposées en regard aux oeuvres de Camille Claudel sur son thème principal ainsi décliné autour de « La femme, la folie, la création ». Puis, l’hôpital proposera le 26 avril un colloque à la salle de spectacles du CHM afin d’approcher les différents thèmes que nous inspirent la vie de Camille Claudel et nous questionnent. Un solo de danse interprété par Roberte Léger sera présenté les vendredi 24 mai à 17 h 30 et samedi 25 mai 2013 à 20 h 30 à la salle de spectacles du CHM autour des “Lettres de Camille”, un temps de volupté à travers un solo de danse-théâtre mis en scène par la chorégraphe contemporaine elle-même. Une création théâtrale autour de Camille Claudel conclura la manifestation : il s’agit de la pièce ‘Camille Ad Honores’ présentée par le théâtre de l’Autre scène à la salle de spectacles du centre hospitalier de Montfavet le vendredi 31 mai et le samedi 1er juin 2013 à 19 h 30.
Cette exposition d’envergure autour de la figure de Camille Claudel aura lieu au Musée des Arcades (créé en 1990), à l’Hôpital Monfavet (Avignon): du 30 mars au 2 juin 2013. Un événement incontournable du printemps que nous vous recommandons chaudement. Car, Avignon, après tout, ce n’est qu’à une heure de train de Marseille…. Alors, à vos agendas! DVDM
* L’hôpital a, en son sein, ouvert un centre d’accueil et de crise portant le nom de Camille Claudel et développe des ateliers de création dirigé par le psychiatre René Pandelon. Il a aussi érigé un cénotaphe et un monument en l’honneur de Camille.
Ouverture de 13h30 à 19h00 en semaine / de 11h00 à 19h00 les week-ends et jours fériés
Tarif plein : 6 € – Tarif réduit : 4 €
Renseignements et réservations : 04 90 03 90 80 en semaine de 8h30 à 17h30
Centre hospitalier de Montfavet 2, avenue de la Pinède BP 40092 84143 MONTFAVET
www.ch-montfavet.fr

carnosine eye drops 23 février 2013 - 7 h 39 min
Très vite, la connivence puis la complicité artistique s’installent ; devant le génie de Camille, l’originalité de son talent et sa farouche volonté, Rodin ne résiste pas longtemps ; tel qu’il le dit lui même : « Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose ». Et à ceux qui la critiquent, Rodin répondra : « Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle ». Camille influence profondément Rodin, qui modèlera « l’Éternelle idole », « le Baiser » (ils y travaillèrent à deux), ainsi que la monumentale « Porte de l’Enfer »… Suivront également des œuvres comme la Danaïde ou Fugit Amor.