Flou photographique

La Galerie Françoise Estran située dans la rue Edmond Rostand a ouvert son lieu à un jeune photographe qui s’expose pour la première fois. Dans une salle dédiée aux jeunes talents, se découvrent les oeuvres de David Klein.

Cette petite salle jouxte la grande salle consacrée pour l’heure (et jusqu’au 23 février) à Sophie Degano : cette dernière propose une exposition d’oeuvre exécutées à l’encre de chine intitulée « Femmes en noir » sur les violences faites aux femmes. Un travail sur de grands pans de toile de jute, qui nous questionne sur la place de la femme dans un monde en guerre. Saisissant, voire inquiétant, mais très pertinent au regard de l’actualité. L’exposition de David Klein, ‘Défocalises’, est quant à elle visible jusqu’au 9 mars. Elle présente une série de photographies volontairement floues. Non pas un flou de bouger mais un flou lié à une mise au point basée sur du gros flou, les photos étant prises à un mètre de distance. Cette technique a été élaborée avec soin, et plus de précision, suite au passage de l‘argentique au numérique. Ce travail méticuleux, nécessitant de la patience, mené par David, Cévenol vivant à Marseille, a pour origine une photo involontairement floue prise il y a une dizaine d’années (ci-dessus), « un heureux hasard » nous explique-t-il le jour du vernissage. Cette démarche en totale contradiction avec la démarche classique de tout photographe amateur est pour son auteur un prolongement de l’effet de persistance rétinienne des tâches de lumière que nous avons pu tous expérimenter face à un écran d’ordinateur ou autre. Cela lui permet de s’immerger dans la nature ainsi photographiée, dans l’élément, sans distance aucune mais avec sensualité. Il ne photographie alors que des paysages, ici une calanque, voire un estran, ces endroits où il aime se balader seul.

Contre la retouche des photos via des logiciels comme photoshop, il a du jeter des milliers de clichés avant d’exposer ses photographies, des petits ronds inhérents au floutage apparaissant sur les photos. David Klein, dont le discours est aux antipodes de nombreux artistes contemporains se cachant derrière un nuage de philosophie brumeuse, propose en toute simplicité ainsi un voyage au coeur des couleurs méditerranéennes. DVDM

Infos sur www.galeriefrancoiseestran.com