Rencontre avec JEAN CHARLES GIL autour de H2O mémoires de l’eau
H2O mémoires de l’eau
Conception originale, Chorégraphie Jean-Charles GIL
Création le Vendredi 8 février 2013 Au Silo – Marseille / Horaires : 20h00/ Représentation scolaire à 14h30 / Locations : http://www.silo-marseille.fr/
En tournée
Mercredi 6 mars 2013 au Grand Théâtre de Provence – Aix En Provence / Horaire : 20h30 / Locations www.lestheatres.net / 08 2013 2013
Samedi 4 mai 2013 au Théâtre des Salins – Scène Nationale à Martigues / Horaire : 20h00 / Locations www.theatre-des-salins.fr/
‘H2O, mémoires de l’eau’ est une plongée au coeur de la formation originelle de l’eau, lorsque les hydrogènes se rencontrent puis s’accouplent à l’oxygène pour créer cet élément vital sans lequel nulle vie ne pourrait exister ni subsister. Usant d’une écriture chorégraphique associant breakdance et danse classique, symbole de cette rencontre-fusion des molécules entre elles, il dessine tel un calligraphe un ballet résolument moderne autour des mémoires de l’eau que sont les fonds abyssaux recèlant de nombreux trésors du passé, trésors oubliés que les scaphandriers et archéologues explorent et exhument des fonds marins afin d’en dévoiler une infime parcelle….
Présentée dans une version inachevée, en avant première, au Forum mondial de l’eau en 2012, la création ainsi donnée en patûre au public que Jean Charles Gil qualifie de ‘croquis chorégraphique’ ne satisfaisait pas son créateur, la création lumière et sonore, les costumes, tous ces éléments d’habillage d’une création qui ont chacun leur importance étaient pour ainsi dire inadéquats et ‘la dramaturgie avait dénaturé la danse’ explique-t-il. En effet, se questionnant sur le comment montrer la danse, il s’intéresse, avec la même exigence, à tous les aspects de cet art complexe qui ne se résume pas à un mouvement et a vécu cette soirée comme ‘un viol’. Il s’est juré depuis de ne montrer ses créations chorégraphiques que lorsque tous les éléments nécessaires à son rayonnement auraient trouvé leur forme la plus aboutie. A défaut, il préfère ouvrir son studio d’Allauch et y proposer des répétitions publiques. Exit donc toute monstration même partielle d’une oeuvre inachevée dans une salle de spectacle. Ce choix catégorique assumé du chorégraphe est en totale adéquation avec le travail qu’il mène au coeur de sa compagnie, le Ballet d’Europe, depuis une dizaine d’année.
Connu et reconnu pour son travail d’accompagnement et d’insertion professionnelle de jeunes danseurs au travers des nombreux workshops présentés– il faut dire que la plupart de ses danseurs ont intégrés les ballets les plus prestigieux à l’issue de leur formation-, Jean Charles Gil ne souhaite cependant pas s’enfermer dans cette catégorie. En effet, ‘je veux donner plus de lisibilité et de visibilité sur mon projet artistique’ nous confie-t-il, rappelant que Forsythe avait fait ‘un travail de recherche artistique d’une dizaine d’années avant d’émerger’. Il souffre cependant d’être qualifié de classique alors que son crédo est celui de ‘l’actualité et l’universalité’ : ‘je suis un chorégraphe de mon temps et j’aime la naturalité du corps dans la danse contemporaine’ précise-t-il. Le chorégraphe est contre l’usage de la violence dans les arts, préférant l’évocation à la monstration, et revendique ‘une liberté et une mixité’ à contrecourant de la dictature de l’art qui impose aux artistes de se fondre dans une catégorie bien précise. ’Nous sommes le reflet de ce que nous vivons’.
Pour la création d’ H2O au Silo, il a retravaillé certains passages de ‘la première partie plus scientifique sur la formation de l‘eau et de l’humanité, ainsi que la transition qui voit le jaillissement de l’eau et par extension de la vie’, afin de les ‘rendre plus lisibles dans l’espace’, en les épurant. Le choix pour les habits s’est porté sur des costumes gris, souples et sobres, immatériels, pour qu’ils soient plus près du corps et définissent au mieux le geste. La seconde partie sur la Mémoire a été entièrement revisitée en étroite collaboration avec l’archéologue sous marin Luc LONG afin d’être ‘au plus juste, au plus près de ce qu’un plongeur peut ressentir lors de ses explorations subaquatiques’. Car il veut ‘partager ce monde avec le public, le faire rêver’. Cette seconde partie est plus onirique et afin de recréer cet environnement bien particulier, il a demandé à Laurent PERRIER de réécrire la musique en y intégrant des prises de son faites par Luc Long lors de ses plongées. Pour la création des images, il a fait appel à Dominik BARBIER et Anne Van Den Steen qui ont travaillé avec le fond d’images prises par Luc Long et ont signé une réalisation graphique de toute beauté (avec un impressionnant travail de morphing). Surgissent ainsi une tête de victoire, protectrice des eaux, et trois sirènes silures (aux formes proches des poissons chats), des bustes dorés enfouis, petites statuettes cassées à l’image de la danse cassée des six jeunes breakers amateurs venant de Tanger, Paris et Marseille qu’il a intégré à sa création, fidèle à sa ligne directrice.
H2O se présente ainsi telle une création chorégraphique totale ouvrant notre imaginaire sur une réalité rêvée, un monde poétique que nous méconnaissons et qui cache encore de nombreux secrets tant l’exploration sousmarine en est à ses balbutiements. Une des créations phrares de cette année capitale à découvrir! DVDM
H2O, mémoires de l’eau
Conception originale, Chorégraphie Jean-Charles GIL
Création musicale Laurent PERRIER
Décors Nicolas MUSIN
Costumes Gabriel Massol et l’HOM de UMASAN (breakers Mémoires de l’eau)
Conception vidéo, éclairages Dominik BARBIER et Anne VAN DEN STEEN
avec le soutien de FEARLESS MEDITERRANEE
Sources images et sons plongeurs Luc LONG
Mise à disposition gracieuse des supports par 2ASM
Interprètes 12 danseurs du Ballet d’Europe
6 danseurs de break dance
Production Ballet d´Europe – coproduction Marseille Provence 2013, Capitale européenne de la culture. Avec le soutien des partenaires officiels : Suez Environnement – SERAM / Grand Port Maritime de Marseille-Fos / L´HOM de UMASAN // de notre partenaire Société du Canal de Provence // et du KLAP Maison pour la Danse (Résidence de finalisation 2013)



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