ICI, AILLEURS à la Friche Belle de Mai
Visite en images de l’exposition ICI, AILLEURS
L’exposition d’art contemporain présentée à la Friche Belle de Mai, lieu de fabrique artistique qui se veut être le cœur de la création contemporaine pendant l’année capitale, regroupe une quarantaine d’artistes de renommée internationale venant des deux rives de la Méditerranée. L’exposition se déploie sur 2400 mètres carrés de surface dans trois niveaux de la Tour Jobin réaménagée, sur le toit terrasse de la Tour et au cœur de la nouvelle Tour Panorama*. Elle se décline autour de trois thèmes : le déplacement (entendons voyage et exil), l’histoire au présent (questionnant le monde actuel), la mémoire et la transmission (sur l’appropriation du passé). Cette exposition dont nous vous dévoilons quelques images offre au public un panorama de l’art contemporain dans tous ses états. Quelques œuvres attirent l’attention par leur intérêt documentaire (notamment les installations vidéos de B. Khalili ou A. Paci), d’autres par leur qualité plastique (les noeuds soufflés de JL. Moulène ou les oeuvres dérangeantes de J. Perez), ou encore par leur aspect saugrenu qui ont suscités de nombreux commentaires moqueurs dans l’assemblée (citons le cube de confettis, la mer échevelée ou l’installation de chaises de Janis Koulenis).
‘Ici, Ailleurs’ révèle les limites de l’art contemporain : en effet, afin d’apprécier la plupart des oeuvres présentées, il est nécessaire de connaître le raisonnement présidant à la création. Cette hyper-intellectualisation du geste créatif nuit à l’appréciation immédiate de l’objet par le non initié. Ce dernier peut ne pas comprendre l’intérêt de l’acte ou de l’objet posé ici en oeuvre d’art. S’en suit un violent état de soumission qui, chez le visiteur, se traduit trop souvent par une reconnaissance, que nous pouvons qualifier de complaisante, de son inculture face au génie créatif supposé. Complaisance au regard du dictat d’une mode artistique glorifiant l’art contemporain, encensé par les élites et les médias; Soumission du fait que le public non initié en se remettant en question lui-même n’ose point se rebeller contre ce dictat imposé par une minorité. Violente, du fait qu’il s’agit d’une intrusion visant à annihiler notre propre sensibilité pour qu’elle se fonde dans le politiquement correct. Et ce consciemment ou non!
Alors, que penser de cette exposition sinon que les amateurs d’art contemporain y trouveront probablement leur compte et de quoi disserter de longues heures durant ? Au contraire, le néophyte risque plutôt de s’y ennuyer. Nous conseillons à ce dernier d’autres expositions comme celles de la vieille charité, qui offre à découvrir des photographies de Koudelka et le trésor des Marseillais. DVDM
copyright photos DVDM
*La rénovation de la Tour et la création du Panorama avaient été confiés à Matthieu Poitevin, architecte intervenant au sein de la société ARM dont la spécificité, depuis l’attribution du marché en 2001, est de composer ou recomposer l’espace et la structure avec l’existant, ‘l’air de ne pas y toucher’. Par ailleurs, l’architecte préfère parler de ré-affection de l’espace et des structures. Dans cette petite ville qu’est le système friche, tous les espaces ont successivement été réaménagés depuis les studios, la cartonnerie, les bureaux, les ateliers d’artistes, les grandes tables à la Tour et au Panorama en passant par la création d’un street park et d’une crèche ouverte en 2012! Cette dernière -dont se félicite Alain Arnaudet, l’actuel directeur du Système Friche- accueille les enfants du quartier de la Belle de Mai.
Dates & horaires Du 12 janvier au 31 mars 2013 de 13h/19h
Tarif & réservation 6€
Tour Panorama Friche la Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille

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