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The culture beyond borders

FJ5C : MAALOUF ET COHEN – 19 juillet 2012

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Textes et photos copyright Thierry Vaudé

Ibrahim Maalouf – salle comble. Jour.

Maalouf se pointe, décontracté, souriant; il rend hommage au festival des 5 continents, où il jouait déjà 2 ans auparavant, et où il avait (son groupe) été filmé ; film qui circula beaucoup sur youtube, et fit connaître et décoller son groupe.
Une intro assez tranquille mais communicative. Un 2e morceau très pêchu. Il bouge bien; puis un moment très chouette, une comptine au clavier, pour sa fille (avec un petit clin d’œil à Vincent Delerm) qu’il fait reprendre au public, très réceptif. Franc succès.
Subtil et tonique à la fois, il se joue des registres, des cultures, et nous amène, un brin rigolard, un peu partout. Une balade fantaisiste, colorée et schizophrénique comme il le dit lui-même.
Puis vient “Beyrouth”, qu’il découvrit – jeune ado – en 1993, et alors ville de décombres, en écoutant du Led Zeppelin; il retrace cette découverte par un morceau charnel et lumineux, s’achevant dans une acmé hard-rock.Extrêmement sensible et lumineux;
De façon globale, il est assez espiègle, mobile, laisse une large place à ses musiciens avec qui l’entente est visiblement vibrante (il se présente d’ailleurs franchement comme un groupe plutôt que sous son propre nom. Bref, pas du tout mégalo).
Une impression de souplesse d’animal méditerranéen, physique et musicale, avec sa petite touche de mélancolie orientale qui effleure parfois, et une énergie visiblement irradiante, pour son groupe comme pour le public.
Un rappel très très rock (intro bien trip à la cornemuse), et une franche ovation du public;
Visiblement, ils auraient bien fait un autre rappel, mais le timing ne le permit pas!

Avishaï Cohen – Salle ultra comble. Nuit.

En trio; un gros matou bien balancé, avec 2 jeunes chats un peu proprets, à première vue;
mais ils cachent bien leur jeu…
Après une intro assez classique, ils commencent à dévoiler l’étendue de leur terrain de jeu,
et font découvrir de façon très fine leur talent respectif et commun.
Une facilité déconcertante pour nous faire découvrir par l’intérieur les facettes intimes de leur culture, des soli et des échanges ébouriffants de richesse, de finesse;
Ils sont extrêmement joueurs, se font visiblement des tours pendables entre eux, et déploient une énergie explosive.
Cohen est ultra-expressif, court partout, vraiment une impression d’aristochat bondissant partout, extrêmement à l’aise dans son élément;
il chante (très très bien) parfois; des moments touchants, justes et beaux. Public scotché.
Le pianiste et le batteur, extrêmement fins jouent avec lui d’une façon extraordinaire.
Une impression de fraîcheur et de magie de 1ère rencontre, concentriques et excentriques à la fois, avec une évidente complicité ultra-joyeuse; l’impression qu’il se prennent et se surprennent à leur propre jeu, toujours plus ;
Ils font monter la sauce sans discontinuer, toujours plus fort, et toujours plus pêchue, toujours plus joyeuse, vivante et ébouriffante, avec des apports électro, techno de + en + évidents. Leur culture orientale s’insinue par tous les angles et prend une dimension universelle dans ce bouillon jouissif.
4 rappels très très chauds, avec un public en folie totale; ils partent épuisés, visiblement heureux, et nous avec l’impression d’avoir re-découvert la musique et ses immenses possibilités de régénération.
Une musique libre et décoiffante et ivre, servie sans retenue par des musiciens d’une générosité et d’une chaleur extraordinaires.T.V.

Rmt News Int • 27 juillet 2012


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