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The culture beyond borders

Les Apaches

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Qui sont donc les Apaches de Macha Makeieff?

Les Apaches, c’est le nom de la dernière création de la directrice de la CRIEE ; c’est aussi le nom qui était donné aux gangsters au début du vingtième siècle, ces barbares qui sillonnaient les villes, ces mêmes voyous qui se mettaient en scène dans la violence de leur quotidien. Par extension, ce sont aussi ces artistes de Music Hall qui jouèrent ces Apaches et virent leur art succomber au succès du cinéma muet, ces mêmes artistes transformistes-acrobates-musiciens-chanteurs-danseurs qui inventèrent le cinéma muet et disparurent entre les deux guerres.
Le spectacle ‘Les Apaches’ présente ainsi des fragments de vies enchevêtrées d’une époque révolue pourtant encore vivace dans les mémoires – le regain d’intérêt des artistes actuels pour le genre du Music Hall des années 20 en témoignant. Encore un spectacle nostalgique sur la belle époque du Music Hall vous demanderez-vous ? Ce serait oublier que Macha, même lorsqu’elle traite de sujets délicats et difficiles comme la douleur de la création ou désespoir des artistes, le déclassement social ou la condition ‘mal commode’ des artistes – qu’ils s’agissent de ceux d’aujourd’hui ou de hier, voire de demain, oui, Macha laisse s’échapper de ses créations une incroyable vitalité jubilatoire, une troublante jouissance.
Alors, même si, à l’image du Titanic prêt à heurter son iceberg mortel, le ‘Nickelodeon’ de ces personnages farfelus et touchants, Music Hall en friche où résonnent les bruits d’un passé fantomatique, est dévasté par la guerre et dépassé par le passage vers un nouveau monde, il reste ce lieu magique où la fantaisie se joue de la désespérance. Ce qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle de nos lieux culturels, soumis à de drastiques baisses de subvention, dont la vie est grandement menacée mais qui pourtant persistent dans leurs propositions artistiques. Ce que nous raconte ici Macha, c’est aussi cette croyance, cette foi de l’artiste dans son art, dans le jeu dans lequel il se consume, cette vaillance de l’artiste qui y va, toujours et encore. Envers et contre tout.
Sans déflorer plus en avant cette création que la directrice de la Criée fidèle à ses convictions souhaite accessible et partageable par tous – quelque soit sa connaissance ou non du théâtre et de ses codes-, nous vous conseillons ce spectacle dans lequel jeu, danse, transformisme, cinéma muet, acrobaties et musique attendent impatiemment leur public. DVDM

Du 13 au 30 mars dans la grande salle de la Criée : www. theatre-lacriee.com

Rmt News Int • 8 mars 2012


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