Les Songes de la Horde, un rêve éveillé
Les Songes de la Horde
Par la Compagnie Yun Chane (Ile de La Réunion)
Chorégraphe : Yun Chane
Danseurs : Anne-Sophie Payet, Anthony Anna, Didier Boutiana
Musique : Honza, Rémi Decrouy, Perrine Mansuy
Du 8 au 31 juillet 2011 à 21h, Chapelle du Verbe Incarné-Avignon
Dans le cadre du Festival OFF d’Avignon
Spectacle tout public- Durée 55 minutes
Tarifs : 10-15 euros / Réservations : 04 90 14 07 49
Les Songes de la Horde a été créé en 2008. La chorégraphe, Yun Chane, est originaire de la Réunion, une île au carrefour des cultures, un mélange qu’elle intègre à la perfection dans son œuvre en associant hip hop et danse contemporaine.
Une horde est « une troupe nombreuse d’hommes errants », ici les hommes sont deux et la Femme est au centre de tout. C’est elle qui ouvre « le bal », seule en scène dans une robe fluide et blanc cassé. La musique tonne comme un orage, tombe comme une pluie battante. Le clair obscur laisse apparaître l’ombre de la danseuse sur chacun des pendrillons. Les mouvements se répètent ensuite dans un solo de djembé, avant que la musique ne s’éloigne et que les projecteurs ne laissent apparaître deux corps masculins à l’avant scène. La lumière dessine les muscles de ces torses dénudés. Chacun vient à se mouvoir. Les pas de hip hop se mêlent à ceux de la capoeira complétés par les mouvements contemporains de la danseuse. Le solo devient duo puis trio, la femme devient objet de convoitise, les hommes la cherchent puis l’ignorent et la retrouvent enfin. Le corps du danseur qu’il soit défiant ou complice permet toujours à l’autre interprète de trouver un appui, de servir de rebond, ou devient prétexte à des portés joueurs ou sensuels qui calligraphient l’espace.
La lumière chaude, les ambiances sonores, les corps dénudés et métissés des danseurs créent une atmosphère, dessine un tableau en sépia plein de sensualité et de poésie. Le mélange du hip hop et de la danse contemporaine se fait dans une parfaite harmonie, différents mais ensemble comme ces corps qui se repoussent puis s’attirent jusqu’à fusionner dans le porté final. Un art maîtrisé pour un moment simplement sublime. S’il s’agit d’un songe, alors ne nous réveillons-pas !
Par Samantha ROUCHARD
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