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Les Châteaux de la Loire : un des berceaux de notre culture !

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Depuis 2007, 19 sites touristiques du Val de Loire à cheval sur deux régions (la région Centre et les pays de la Loire) se sont unis afin de présenter au visiteur un territoire unique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Venez découvrir ces extraordinaires châteaux et magnifiques jardins au passé glorieux, goûtez à la cuisine médiévale, revivez des soirées renaissance, baladez vous le long de la Loire, fleuve suivant la course du Soleil et appréciez ses lumières si riches et nuancées, uniques en France, visitez les vignobles ligériens et dégustez au passage un Saumur ou un Chinon.

Les châteaux de la Loire vous offrent ainsi la possibilité d’acheter des pass et un passeport privilèges afin de découvrir à un tarif préférentiel leurs beautés dans tout le Val de Loire, qu’il s’agisse d’un Week-end en amoureux ou d’une semaine en famille. De nombreuses formules d’accueil sont fournies aux visiteurs et à leur famille afin qu’ils profitent pleinement des trésors culturels et naturels de cette vaste contrée où la nature est omniprésente (pour exemple, un potager bio a été créé au château de Villandry pour les gourmets). Des séjours alliant visites culturelles et farniente au bord de mer pourront contenter les parents et les enfants, le Val de Loire étant situé entre les côtes bretonnes et celles des landes. De quoi ravir petits et grands, amateurs d’art et de sports, de gastronomie et de fêtes italiennes (en mai/juin au Clos Lucé), voire de spectacles de lumières (ces derniers existent depuis 1952).

Nous avons rencontré à l’occasion d’une conférence de presse présentant le projet plusieurs représentants des châteaux de la Loire dont le châtelain Henri Carvallo (château de Villandry réputé pour ses extraordinaires jardins) ; Catherine Simon Marion, chargée du développement culturel du Château du Clos Lucé (où vécut pendant trois années Léonard de Vinci, voir photos ci-dessus), situé près du Château d’Amboise ; Nathalie Koening pour les châteaux d’Azay-le-Rideau, Angers et l’abbaye de Cluny (cette dernière propose aux amateurs une visite virtuelle de l’abbaye aujourd’hui en ruine grâce à la mise en œuvre de nouvelles technologies de pointe, à savourer !) et des spécialistes chargés du développement touristique de la région, dont Nathalie Malaurie pour la mission Val-de-Loire et Pierre Yves Legrand pour la région pays de la Loire.

Il est fort agréable de noter la complicité entre les différents intervenants : elle est le reflet de cet esprit fédérateur exemplaire qui a permis aux châteaux de se réunir pour développer une offre où services de qualité, innovations techniques et plaisirs culturels sont au centre de leur préoccupation. Avec la crise de 2009, les châteaux ont certes perdu une part importante de touristes étrangers (essentiellement anglais) qui représentent 40% du tourisme dans la Loire (dans les musées parisiens, ils ne représentent que 32%), perte fort heureusement compensée par le tourisme intérieur, séduit par cette proposition, une alternative conviviale à Paris.

Les châteaux de la Loire font aujourd’hui partie des marques reconnues à l’étranger à l’image de la Côte d’Azur ou de Paris. Il ne faut pas oublier que la France est la première destination touristique au monde : il est aisé d’imaginer que la diversité des offres de tourisme culturel assurée par les châteaux ne peut qu’inciter les étrangers (anglais, chinois ou japonais), amoureux de la culture et gastronomie française, et nous, français du Sud de la France, à faire un tour du côté de la Loire. Pierre Yves nous explique que le château de Nantes donne aux visiteurs la chance de se plonger dans la vie du château à différentes époques. Ce qui est une prouesse technique extraordinaire et une façon ludique d’en apprendre plus sur notre histoire et la renaissance.

Qui plus est, avec Rayanair et Air France, la Loire n’est qu’à 1h20 de Marseille, un peu plus de 5 heures en TGV ! Alors pourquoi se priver ? DVDM

Pour connaître le détail des offres, visitez le site internet commun à tous les châteaux : www.loire-châteaux.org [2]

Deux mois sous le signe de l’art cubain…

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C’est ce que nous propose l’association Cuba Del Sol représentée par François Michel Lambert et Chantal Chataing (en photo ci-contre). Deux mois pendant lesquels vous découvrirez l’image d’un pays, d’un peuple, d’un mode de vie allant à l’encontre des clichés habituels véhiculés par les médias. Musique, soirée cabaret, projection cinématographique, lectures poétiques, exposition où le regard d’un photographe marseillais croise celui d’un photographe de la Havane (un travail autour du jumelage des deux villes est en cours), débat autour de l’image du Ché, cette fameuse photo de Korda (celle qui est devenue un logo commercial à l’image de Nike ou autre grande marque sans grand rapport avec la réalité du personnage) prise le 5 mars 1960 après l’attentat perpétré contre un navire français au large de l’île-état, objet des convoitises américaines du fait de sa situation géopolitique. Bref, une bonne dizaine de propositions artistiques et culturelles seront présentées aux publics des villes de Marseille, Aix, Gardanne et Salon.

Nous nous attacherons ici à présenter plus particulièrement deux événements phares :

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F. Missen

– projection du film « Jours tranquilles à Guatanamo » réalisé par le journaliste François Missen, à Salon le 21 janvier. L’auteur du documentaire souhaite via ce reportage sur les « scènes de vie à Guantanamo », ville située à 25 km de la base militaire américaine, à Cuba, donner un coup de pied dans la fourmilière de la pensée unique qui véhicule hélas de nombreux clichés autour de Cuba. Cet homme curieux et intellectuellement honnête s’insurge contre les escroqueries présentées dans les médias marrainées par Zoé Valdès, la voix de Cuba en France: il ne joue point ici le rôle du donneur de leçon (image que les étrangers ont à juste titre des français qui passent leur temps à refaire le monde dans les bars, ce qui est hélas véridique lorsque nous discutons avec des étrangers ou visitons des pays étrangers). Au contraire, il s’attache à montrer la vie quotidienne, frôlant la schizophrénie de ces habitants de la ville de Guantanamo, nous expliquant la difficulté pour un pays qui a vécu plusieurs siècles d’esclavage de passer en 50ans à la Démocratie, telle que nous occidentaux la définissons.

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P. Ciot

-l’exposition Regards croisés organisée avec le concours de la Mairie du 1/7 où les photos seront à découvrir dans des containers et au cours de laquelle le public pourra être pris en photos devant un décor havanais ou marseillais par les deux photographes présents : Pierre Ciot, marseillais connu pour ses portraits, et Ariel Arias, cubain dont on a pu découvrir l’an passé les superbes photos à l’occasion du premier festival Arte Cubano. Vernissage le 11 février à 18h au niveau du Kiosque à Musique, en haut de la Canebière (Marseille). Exposition visible jusqu’au 28 février !

Diane VANDERMOLINA

Pour plus d’infos sur les autres interventions de Bénito Pelegrin, Aconcha et autres personnalités invitées dans les colloques, soirées, débats…, n’hésitez pas à vous référer au site festival arte cubano [6]

MP2013: la POSTE, premier partenaire officiel !

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Signature en présence de Hugues de Cibon, Bernard Latarget, Jacques Pfister, et deux membres de la direction de la POSTE

La CCIMP et l’association Marseille Provence 2013 nous ont conviés en présence de Monsieur Latarget (directeur de MP2013), Hugues de Cibon (chargé du mécénat au sein de l’association) et Jacques Pfister (directeur de la CCIMP) à la signature du premier partenariat officiel entre l’association et la POSTE. Le groupe la Poste, dont la privatisation semble pour son directeur être un levier d’amélioration et de diversification des services proposés par le groupe, s’est engagé auprès de l’association à être un partenaire officiel. Alors qu’est ce qu’un partenaire officiel ? C’est une entreprise qui investit sur les 3 ans un million et demi d’Euros dans l’association.

Bien que la composante financière ne soit pas négligeable, le partenaire officiel n’est pas considéré comme « une vache à lait ». Au contraire, l’association souhaite associer pleinement et concrètement les partenaires officiels à l’élaboration du projet comme l’explique Hugues de Cibon. « Le partenaire est producteur et concepteur du projet ». C’est par ailleurs une des raisons qui ont poussé la CCIMP à initier les 7 groupes de travail incitant de nombreuses entreprises à donner leurs avis et idées sur les moyens de contribuer au mieux au rayonnement du projet. Les entreprises peuvent investir dans de grands projets (une vingtaine), voire des projets spécifiques à un domaine, ou via le club d’entreprises MP2013, auquel une petite entreprise peut adhérer pour 1000€. Les possibilités de partenariats apparaissent multiples et les sommes engagées par les entreprises peuvent osciller de 1000 à un million et demi d’euro pour les plus gros partenaires.

Cette dynamique de travail en étroite collaboration entre monde économique et monde culturel est nécessaire, voire fondamentale, à la réussite du projet, « les subventions attribuées n’étant guère plus élevées que les subventions accordées chaque année au secteur par les tutelles », continue Monsieur Latarget. « 2010 est l’année de la concrétisation des projets, notamment des gros chantiers comme le MUCEM, le Centre Régional de la Méditerranée sur le J4, la réhabilitation de l’îlot 3 de la Friche Belle de Mai, la cité des arts de la rue…. 2009 a été l’année d’élaboration des critères et modalités de sélection et de financement des projets. On a reçu plus de 600 propositions de projets. Une fécondité qui montre l’intérêt suscité par MP2013. (… pour rappel) les principaux critères de sélection des projets sont : la conjonction entre excellence et popularité, sa faisabilité financière et pérennité, sa dimension internationale et durable, son aspect fédérateur et collectif. »

Alors qu’avons-nous appris de neuf sur MP2013 à cette conférence de presse ? Rien de nouveau sous le soleil : impossible de connaître officiellement les projets sélectionnés même si officieusement certains projets sont déjà labellisés ou en cours de labellisation ; impossible d’avoir une réponse concrète et complète sur un problème majeur concernant l’accueil des étrangers en PACA. En effet, votre dévouée a questionné les différentes parties en présence sur la mise en œuvre de services et signalétiques bilingues français/anglais: la seule réponse qui nous a été faite par le directeur de la Poste est qu’à Saint Giniez, il existe un guichet où le guichetier parle anglais, espagnol ou italien pour aider les étrangers… M. Pfister nous a parlé de l’esprit client, un dispositif qui concerne une trentaine d’entreprises (restaurant, hôtel, boutique) à Marseille où les services peuvent être proposés en anglais…

Certes, on peut arguer que l’office du tourisme s’est déjà mis à l’anglais… mais je répliquerais que quant il s’agit de prendre le métro, le taxi ou le bus, un étranger s’arrache les cheveux : les signalétiques sont toutes en français, de nombreux bus n’indiquent même pas l’arrêt suivant, la signalisation du Métro (plan d’évacuation, destinations, achat de tickets…) n’est qu’en français…, même le Tramway -qui indique les arrêts- est uniquement conçu en français…. Par exemple, demandez au chauffeur de bus -en anglais- où se rendre, c’est chose hasardeuse surtout quand on constate qu’ils ne savent pas toujours comment vous répondre, et ce, en français !!! De plus, en ce qui est de la ville elle-même, tous les panneaux sont uniquement en français. Essayer de trouver le centre ville quand vous ne savez pas comment cela se dit en français ! Pourtant, il suffirait que de quelques panneaux bilingues pour faciliter la circulation en ville…

C’est toute une infrastructure qui est à repenser en bilingue, tout un chantier pour que le territoire puisse accueillir au mieux les touristes étrangers : un dernier exemple, prenez la voiture pour sortir de Marseille et emprunter la nationale pour Vitrolles quand vous ne connaissez pas la ville : vous êtes sûr de vous perdre et pourtant vous êtes français… Ce sont des constats bêtes que n’importe qui peut faire. Or, il suffirait de peu de choses pour faciliter la vie de tous et améliorer la qualité d’accueil des étrangers (nous, français, ne sommes ni les champions du sourire ni les champions de l’accueil*): je vous enjoins à prendre exemple sur Taipei, ville où la circulation pour un étranger ne parlant pas chinois est extrêmement aisée (tout y est pratique) et où l’accueil des étrangers est sans conteste un des plus chaleureux qui soient sur terre !!! Sans aller aussi loin, rendez vous à Lyon.

Alors, retroussons nos manches et au travail ! Que chacun de nous au sein de son activité concoure à offrir un accueil des plus agréables et « convenient » à nos amis étrangers qui viendront visiter notre beau territoire en 2013 !!! DVDM

Il suffit de discuter avec des étrangers pour se rendre compte que même s’ils sont francophiles (ils adorent la beauté du pays ; la culture française et nous envient dans plusieurs domaines), ils trouvent les français majoritairement prétentieux, imbus d’eux-mêmes et fort peu sympathiques ni chaleureux. Une image peu flatteuse qui nous colle à la peau, et ce, nonobstant le fait que nous, français, ne parlons pas ou peu anglais…

La Criée, une affaire d’amiante symptomatique d’un malaise politique national

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En cette veille de Noël, le personnel permanent de la Criée s’interroge sur l’avenir même du théâtre. En effet, suite à la dépêche diffusée par l’AFP le 16 décembre dans laquelle Monsieur Hermann, cité par Anne Béade, aurait exprimé de vives inquiétudes quant à la non-réouverture de la grande salle avant la saison prochaine du fait des travaux de désamiantage de la dite salle, nous avons été convoqués à un point presse par les délégués du personnel dont Jean Claude Leita est le porte parole. Ni ces derniers ni la direction même du théâtre –partie en tournée avec « la Nuit des Rois », création du directeur Jean Louis Benoit, n’étaient au courant de ces déclarations : quel fut leur choc à la lecture du communiqué de l’AFP !!!

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En effet, si la grande salle ne ré-ouvre pas, ce qui est fort possible (après désamiantage complet, expertises et analyse des rapports d’experts, il faudra encore attendre au moins un mois l’accord de la CRAM), voire très envisageable au grand désarroi des salariés (si réouverture il y a, ce ne sera pas avant avril 2010), il en va de la santé financière du théâtre : le coût lié aux travaux de désamiantage causant la fermeture de la grande salle sur plusieurs mois s’élève à près de 400 000€ dont 140 000€ de pertes liées à la réduction de la jauge, 170 000€ de dédits versés suite à l’annulation des spectacles et 130 000€ de désamiantage. En cette période où les subventions de l’Etat accordés au théâtre se réduisent, ces surcoûts mettent le théâtre dans le rouge. Qui plus est, la fermeture de la grande salle et l’annulation de nombreux spectacles, ce sont des emplois d’intermittents en moins : la Criée qui embauche une trentaine de permanents recourait à l’embauche d’une centaine d’intermittents (artistes et techniciens inclus) lors de l’accueil de grosses productions dans la grande salle. Or, dans le cas de figure où la grande salle reste fermée, il en va de ces emplois et des intermittents dont le statut est déjà bien grignoté par des lois restreignant l’accès à l’intermittence à de nombreux artistes.

Fort heureusement, la petite salle a ré-ouvert, ce qui permet aux salariés de la Criée de travailler mais dans quelles conditions et à quel prix ? Telle est la question. De nombreux dysfonctionnements liés aux travaux de mise aux normes du théâtre et à la rénovation de la façade -qui avait causé sa fermeture la saison passée- se révèlent fort ennuyeux : pour exemple, le monte charge ne fonctionne pas (la Criée ne peut plus accueillir de personnes en situation de handicap et certains décors ne peuvent être montés dans la petite salle), le système de chauffage du théâtre est tombé en rade la veille de la conférence de presse, les verrous des portes d’entrée du théâtre ont été changés à maintes reprise (le public n’arrive pas à ouvrir les dites portes), des éclairages sont absents (les travaux ayant été interrompus par le désamiantage)… et j’en passe. A cela, se rajoute la question du désamiantage de la grande salle : ce dernier a été effectué ces derniers mois mais le rapport de l’APAVE missionnée par la Criée révèle qu’il reste des traces d’amiante friable sur certaines surfaces fortement sollicitées lors du travail des techniciens. C’est le cas des mailles du caillebotis du grill par lesquels passent les cordes et câbles ainsi que des murs proches des charriots de lestage et des poteaux de fond de scène soumis au choc de matériels lors de leur manipulation par les techniciens. Un de ces derniers, Didier Bourgeat, présent à la conférence de presse, atteint d’une affection liée à l’amiante et ayant porté plainte contre X, nous a longuement expliqué les risques encourus par les techniciens dans la grande salle. Cette dernière est, à ce jour, inexploitable. « A moins de laisser le rideau de fer fermé et ne conserver que l’avant scène pour des débats ou autres réunions d’entreprises », ironisent certains membres du personnel.

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Il est tout de même étonnant que l’entreprise chargée du désamiantage n’ait pas consulté les techniciens et ait laissé de nombreuses parties à risque. Comme nous l’explique Jean Claude, il était interdit aux techniciens du théâtre de discuter avec les salariés de la dite entreprise. Or, il eut été bien plus logique que tous travaillent en concertation afin d’éviter de devoir – comme cela va être le cas- reprendre les travaux de désamiantage de la grande salle. Ces derniers nécessitent des travaux de confinements longs et couteux afin que la salle soit sécurisée au maximum pour permettre le désamiantage. Un coût supplémentaire inutile ! Ces travaux requerront soit la dépose du grill, son nettoyage et sa repose ; soit son changement. Quelle que soit la solution choisie, ce surcoût se rajoute à celui des dédits et autres dépenses inhérentes à la fermeture de la grande salle du théâtre. Et cela est bien ennuyeux tant pour les salariés que le public.

Le public, pris en otage par un problème qui le dépasse, et des salariés, désorientés. Ces derniers, chargés des relations publiques, se trouvent dans une situation délicate, n’ayant aucune information quant à la poursuite du désamiantage : les annulations et changements de programme se font au jour le jour, ce qui ne facilite pas leur travail et créé une brèche dans la crédibilité du théâtre. Déjà que le théâtre avait vu fondre son taux d’abonnement et résistait grâce aux comités d’entreprise, il est certain que la saison prochaine, les relations publiques auront un double travail à fournir s’ils veulent faire se réabonner les CE mécontents. On ne peut blâmer ces derniers qui ont des comptes à rendre à leurs clients et ne connaissent pas le fond du problème. En effet, pour un néophyte, il est difficile de savoir qu’il s’agit d’un problème de communication entre la Mairie et ses services, les entreprises en charge des travaux et la direction du théâtre informée au compte-goutte. Ce que demandent les salariés, comme l’explique Béatrice Duprat, chargée des relations publiques, « c’est de pouvoir travailler dans des conditions de sécurité normale, dans un lieu accessible à tous où chacun peut travailler sans inquiétude quant à sa santé : on aimerait utiliser notre énergie pour faire nos métiers de théâtre et être tenus informés des choses». Ils ne demandent pas la lune, juste quelques éclaircissements et des actes…Ils vont par ailleurs tenter de rencontrer les élus de la ville et de MPM, voir solliciter le ministère de la culture dès la rentrée 2010.

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Hélas, il semblerait que ce ne soit pas la préoccupation première de la Mairie centrale. Le Maire de Marseille et Robert Martin, chargé du service des bâtiments communaux à la Mairie, restent silencieux en dépit des courriers adressés par l’administrateur du théâtre, Alexandre Madelin. De plus, l’entreprise missionnée par la ville a, semble-t-il, fait les travaux en dépit du bon sens (comme c’est souvent le cas à Marseille) : aucune cartographie précise de la grande salle n’a été faite nous apprend un des techniciens du Théâtre. La Criée, par l’intermédiaire de son administrateur, va néanmoins faire appel à un second expert, indépendant celui-ci, pour compléter le rapport de l’APAVE. Mais elle reste toujours en attente des analyses de l’expert mandaté par la Ville qui, à ce jour, n’a transmis aucun document à la Criée alors que le rapport a été envoyé au bureau en charge du dossier début décembre. « C’est à se demander si la ville de Marseille tient à conserver son théâtre national ou s’il s’agit là d’une manœuvre politique pour dégoupiller le directeur de son poste. » Voilà les questions qui minent certains des salariés du théâtre. Qu’il s’agisse d’un problème politique, oui, mais de là à ce qu’il s’agisse d’une manœuvre destinée à faire partir l’actuel directeur, je n’ose pas y penser. Car avec Marseille Provence 2013, la ville de Marseille a fort à faire : elle investit dans de nombreux projets couteux et prioritaires. De plus, en quelques années, à force de ne pas avoir entretenus les bâtiments dont elle est propriétaire, la ville doit faire face à de nombreux travaux imprévus : l’Odéon, l’Opéra qui tombe en ruine, et maintenant la Criée et l’amiante… Or, de l’amiante, il y en a partout : le Merlan a été désamianté pendant les travaux qui l’ont fait vagabondé deux saisons, les écoles et autres bâtiments municipaux sont couverts de flocage à base d’amiante, on en trouve même dans nos maisons.

Alors ? Vous me direz que tant qu’on ne touche pas à ces pans de murs et que l’amiante ne s’effrite, tout va bien mais le risque est grand pour de nombreux bâtiments et structures culturelles appartenant à la ville, construits dans les années 80 : il est fort probable qu’un jour ou l’autre, ils subissent le même sort que la Criée… Et ceci est valable dans tout la France.

Il nous apparait que le cas de la Criée est révélateur d’un grand malaise dans le domaine de la construction où des matériaux dangereux sont utilisés (la laine de verre non exempte de danger remplace l’amiante dans certaines parties de la Criée). Pour exemple, dans les années à venir, certains parlent de centaine de milliers de morts liées à l’amiante ! C’est énorme… et fortement inquiétant !!! Que faire contre ce fléau ? La question reste en suspend tant que le gouvernement ne se décide pas à se charger du dossier Amiante qui nous concerne tous. En cela, la mauvaise gestion du désamiantage dans le cas de la Criée devrait servir d’exemple afin d’éviter et des dépenses inutiles et des mélimélos politiques : il s’agit d’un problème de santé publique tout de même ! Un problème à prendre à bras le corps au-delà de nos mésententes politiques ou de nos petites querelles de poissonniers. DVDM

Marseille la lumineuse

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Avec ce septième trophée des lumières, la ville de Marseille réaffirme son engagement dans un plan lumière où l’éclairage durable est au cœur de toutes les questions et préoccupations. Outre les dispositifs photovoltaïques, la ville investit dans une étude in situ sur l’éclairage publique durable à base de LED (diodes électroluminescentes) dans la rue Thubaneau, une première en France, nous rappelle Hélène Venturino, conseillère municipale déléguée à l’énergie.

Etaient présents à ses côtés, J.C.Charmet, directeur d’une des entreprises mécènes des trophées, Cabus et Raulot ; P. Boucher, le président de l’association Lumicon, porteur du projet des trophées, et l’artiste associé à cette édition, invité à mettre en lumière du 17 au 24 décembre le magnifique bâtiment de la Préfecture, un joyau architectural méconnu, sis place Félix Barré. Ce Dernier, parisien d’origine, nous explique la beauté de Marseille, une ville « bien partie pour être une ville lumière ».

Et ce sans vouloir copier Lyon et sa fête des lumières puisque le concept est différent : il vise à offrir aux marseillais une mise en valeur du patrimoine de la ville afin que le public puisse redécouvrir ces superbes bâtisses anciennes tout en éprouvant les dernières technologies en matière d’éclairage durable et d’éco-énergie, explique la conseillère municipale.

Le procédé utilisé par l’artiste, P. Werrener, le Chromolithe, consiste en une espèce de coloriage hight tech fait sur ordinateur à partir d’une photo prise in situ et projeté sur la façade. Il réalise aujourd’hui un rêve. Une trentaine de projets se disputeront l’honneur des jurés au lieu de 17 l’an passé… C’est dire l’investissement des entreprises dans ce challenge auquel s’associent la ville de marseille et les associations de commerçants.

Avant que le Silo et d’autres bâtiments industriels mythiques de notre ville ne soient mis en lumière, cette trentaine de façades va être l’objet du concours et quatre d’entre eux se verront remettre les très beaux trophées signés Edouard Levine. La grande absente de ce concours est Notre Dame de la Garde dont nous espérons qu’elle sera l’objet d’une mise en lumière pérenne sous peu…

Un souhait que nous émettrons : que ce projet puisse s’inscrire de plein pied dans le projet de l’association Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture. Surtout que, de plus en plus de projets offrent une mise en lumière pérenne et ne se contentent pas d’une mise en lumière éphémère… En espérant que le désir d’Hélène Venturino d’associer à ce projet l’école supérieur des beaux arts de marseille se réalise. Diane VANDERMOLINA

Pour plus d’infos sur les prix attribués, consultez le site www.marseille.fr [15]
Découvrez l’ensemble des sites mis en lumière ci-dessous. [16]

Quand la culture se privatise à grands pas…

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Nous assistons à une phénomène guère nouveau, mais qui se radicalise depuis l’arrivée de Sarkozy à la présidence, celui de la privatisation de la culture. Ce phénomène était l’apanage des chaines de télévision privée, le fait de certains radios privées, le royaume du cinéma grand public et de la musique, c’est-à-dire, le monde étriqué du show biz. Il investit aujourd’hui, au grand damm des saltimbanques, le milieu du théâtre public.

Nous ne parlerons pas du théâtre privé présentant essentiellement des comédies, souvent dédié à l’humour et aux ones (wo)men show, délaissé par le gouvernement dans la mesure où rares sont les subventions votées pour ce genre théâtral, plus connu sous le nom de café théâtre. Nous ne citerons pas les initiatives théâtrales de certains lieux dont les propositions jugées par trop classiques ou populaires par les DRAC ne bénéficient que d’un soutien financier clairsemé. Ni de toutes ces salles nombreuses ne répondant pas aux critères flous et obscurs d’attribution des subventions publiques…

Ici, l’objet de notre billet est le théâtre public: alors qu’est ce qu’un théâtre d’intérêt public? C’est un lieu financé au moins à 50% par l’Etat c’est-à-dire le ministère de la culture via les DRAC. Sont concernés les Théâtres Nationaux, les Centres d’Art Dramatique Nationaux (dits CDN) et les scènes nationales. Les théâtres, créés à l’initiative d’un seul homme, voire dirigés par une même personne depuis une quinzaine d’années, ne sont pas des théâtres dit public : et pour cause, leurs crédits sont essentiellement apportés par les municipalités (plus de 50% des subventions totales), les conseils généraux et régionaux; viennent en dernier lieu les DRAC s’ils font l’objet d’une convention avec le ministère. Ces théâtres ont néanmoins un cahier des charges donné par la Mairie à respecter en terme de politique culturelle à visée sociale. Ils se doivent d’accueillir des artistes locaux et d’avoir une ouverture sur les publics défavorisés. Ces cahiers des charges plus ou moins respectés sont conseillés et ne font pas forcément l’objet de conventions.

Pour un théâtre public, il n’en va pas de même : le directeur est nommé, suite à un appel à candidature public, à la remise d’un projet et à une audition, par les membres d’une comission placée sous la houlette du ministre de la culture dont la voix est prépondérante. Il est nommé, selon les types de scènes, pour trois années, mandat renouvelable trois à cinq fois. Les conditions d’admission des candidats sont drastiques: le directeur doit être également metteur en scène et avoir travaillé dans le théâtre dit public. De plus, il a pour mission de montrer le fleuron de l’activité théâtrale nationale tout en offrant la possibilité d’offrir aux artistes locaux de présenter leur travail.

Ceci défriché, examinons le cas du CDN de Montpellier qui s’insurge à juste titre contre la nomination à sa tête d’un homme, Jean Marie Besset, qui sans être metteur en scène est inconnu du théâtre public, ayant fait carrière en tant qu’auteur dramatique dans le théâtre privé. Qui plus est, il s’entoure d’un metteur en scène faisant l’objet d’immenses polémiques: ce dernier, Gilbert Desvaux, travaille dans une entreprise privée d’événementielle qu’il a créé et a participé à un événement fêtant les 40 ans au pouvoir d’un dictateur, Khadafi. Cette nomination, dont les conditions ont été plus que douteuses selon les candidats malheureux contestataires – le ministre aurait imposé son choix-, provoque un tollé général dans le milieu du théâtre public.

En effet, quand le Ministre choisit de nommer à la tête d’un théâtre public un homme venant du théâtre privé, non seulement il bafoue les règles même de nomination d’un directeur de théâtre public -et ce malgré qu’elles soient discutables-, en imposant un fait du prince, mais -par cet acte là – remet en cause et renie la raison d’être du théâtre dit public c’est-à-dire d’un théâtre aux tarifs réglementés et à la programmation se voulant aussi qualitative que diversifiée, destinée à un large public dans un but à la fois artistique et pédagogique selon un principe cher à notre pays: liberté (par rapport au pouvoir politique), égalité (d’accès pour les publics), fraternité (dans les échanges artistiques). Cet emblème de notre démocratie et cette dernière sont par ce simple fait bafoués. Et ce sans prendre en compte la polémique concernant l’artiste associé au directeur nommé.

De là à privatiser le théâtre public en lui supprimant ses subventions, il n’y a qu’un pas à faire… Surtout en cette période de crise où la restriction des budgets est de mise. Sans envisager un avenir si sombre – la suppression totale des subventions n’est pas pour demain – il se révèle évident que le ministère de la culture s’engage sur une pente bien glissante : celle d’une culture d’Etat où l’Art théâtral passera des mains des artistes s’efforçant de proposer des oeuvres de qualité questionnant le monde – même si le choix des spectacles proposés peut être consensuel et discutable – aux mains des entrepreneurs de divertissement grand public, hélas fort souvent débilisant, à l’image des émissions de divertissement proposées sur le PAF.

C’est une dérive réelle et dangereuse pour la création artistique: sans vouloir juger des divertissements, ils ont certes leur place au sein de ce que l’on nomme si pompeusement culture, cette dernière ne doit pas se réduire à ce genre. Elle doit proposer une variété et multiplicité de genres : qu’il s’agisse de théâtre contemporain, qui fût grandement à la mode dans les DRAC et ce jusqu’à récemment, classique, humoristique… Chacun a son rôle et son utilité sociale, sa place au sein de la culture.

Hélas, nous remarquons que via la politique culturelle engagée par le gouvernement français, la culture et le théâtre sont assujettis, à l’image de toutes les politiques qu’elles soient scientifiques, économiques, sociales…, aux modes et qu’ils se font l’échos d’une tendance mondiale à l’abêtissement des masses. Du moins tel est le chemin dans lequel s’enfonce pleinement le théâtre dit public de part la volonté d’un homme et d’un seul… DVDM

Un petit nouveau… qui commence à faire parler de lui !

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My Little Marseille…
Encore un nouveau site internet sur Marseille me demanderez-vous… En quoi se différencie-t-il des gros blockbusters que sont Cityvox et/ou autres sites dédiés à notre chère ville… Question à laquelle nous répond Daphnée, chargée du site marseillais… Tout d’abord, mylittlemarseille.com n’a pas été créé par hasard : il fait suite à la réussite de mylittleparis.com, initié par Fany et Amandine… Un premier site qui a trouvé sa cible et dont les résultats sont encourageants. Alors pourquoi ne pas tenter la même chose à Marseille ?

Mais avant tout en quoi consiste ce site ? En de bons plans, et à notre époque de crise, il faut dire que le bon plan est encore plus en vogue quelle que soit la cible visée… L’idée de départ est simple : quand on est entre amis, on se repasse souvent les bons plans: le bouche à oreille fait le reste… et les femmes, trentenaires dynamiques, appartenant aux CSP plus, cible privilégier de ce site, en sont très friandes… Pour preuve, le site parisien connaît un record de 130 000 abonnés à la newsletter bi-mensuelle. A Marseille, en quelques mois, ce sont déjà 5500 abonnés… La responsable espère avoir 30 000 abonnés d’ici deux ans.

Le fonctionnement est simple et se base sur l’adhésion naturelle des shopping-addicts : aucun achat de base de données quelle qu’elle soit. La raison est double : d’une, cela répond à une éthique de travail puisqu’au sein du site sont distingués contenus publi-rédactionnels (ces derniers sont clairement signalés), publicités adaptées au graphisme du site (en accord avec Kanako, la dessinatrice japonaise du site) et bons plans écrits par des journalistes en toute liberté. De deux, une étude de la société mère indique que les statistiques de tracking portent à 60% le nombre d’abonnées ouvrant leur bon plan alors que sur un e-mailing classique, seulement 10% des abonnés à une newsletter ouvrent l’email reçu. L’atout majeur de ce site repose sur la confiance, confiance en un bon plan testé et approuvé qui n’est en rien une publicité mensongère au profit d’une marque.

Le site se divise en une dizaine de rubriques dont une rubrique insolite, mode, culture et une demi-douzaine de journalistes font profiter les curieuses de leurs bons plans. Si vous souhaitez en savoir plus, allez donc faire un saut sur www.mylittlemarseille.com [17], un site ludique, agréable et visuellement sympathique. DVDM

MARSEILLE ET LA CULTURE

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Marseille, ville culturelle…

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Pour ceux qui sont restés sur l’image d’une Marseille portuaire, où la culture serait un désert –ce qui ne fut jamais le cas quoiqu’en pensent certains, notamment après la fermeture de l’Alcazar, après la guerre… – détrompez vous : Marseille est une ville culturellement riche et diversifiée… Alors que certains pans de ce que l’on nomme si pompeusement Culture ou Art ne soient pas du gout de tous, soit ! A chacun sa vérité, dirais-je en parodiant ce cher Pirandello… Une pièce de théâtre qui par ailleurs fut jouée à Marseille en 2005/2006 au Toursky avec Niels Arestrup et Gisèle Casadesus, la maman de Jean Claude (célèbre compositeur et chef d’orchestre, récemment venu à l’Opéra de Marseille) et grand maman de Caroline (ben oui, la comparse de Didier Lockwood dans le Jazz et la Diva, qui présentait le second opus le 4 décembre au Toursky)…La création avait par ailleurs reçu un accueil triomphal mérité, rappelez-vous…

Ce petit aparté n’est pas fortuit : depuis que Marseille a posé sa candidature au titre de Capitale Européenne de la Culture 2013 – pour être plus précise, c’est le territoire Marseille Provence qui a remporté grâce au talent de Monsieur Latarget, soutenu dans ses efforts par les hommes politiques, les acteurs économiques et culturels du territoire, le titre tant convoité. Je disais donc que depuis la candidature, tout le monde découvre la vie culturelle à Marseille, comme si à Marseille, il n’y avait jamais eu de culture auparavant… C’est juste que la culture fût très peu médiatisée et que la politique culturelle ne fût de longues années durant que si peu mise en avant par les élus, notamment l’ancien adjoint à la culture… Car tout de même, Marseille a toujours eu une vie culturelle et ce n’est pas feu Edmée Santy qui m’aurait contredite…Elle qui a connu et aidé tous les directeurs de théâtre à leurs débuts… Elle qui a connu Béjart et les autres… Tous ces artistes originaires de Marseille et dont le talent était internationalement reconnu, ces artistes adoubés de tous… Citons, pour remonter plus loin dans le temps, Edmond Rostand (ben oui, l’auteur de Cyrano de Bergerac) sur lequel Pierre Roumel a écrit un magnifique livre. Sans oublier Pierre Barbizet auquel sa femme Caline et notre confrère, Jacques Bonnadier, rendent hommage dans un ouvrage récemment publié…

Penser que Marseille, ville culturelle, c’est récent : c’est oublier la longue et persistante tradition des opérettes marseillaises, de l’Opéra et de tous ces théâtres et autres salles vieilles de quelques centaines d’années… Le Gymnase a récemment fêté ses deux siècles d’existence… Bref, pour ceux qui considèrent Marseille comme une ville dont la culture se résume aux boules, au pastis et à Fanny, revoyez votre copie ! Alors certes, depuis la candidature, les choses se sont accélérées et certains projets vont enfin voir le jour… Ben oui, au lieu de 10 à 15 ans, les constructions et autres aménagements (Le Mucem, le silo, la Buzine…) seront prêts d’ici 3 ans… Le titre ainsi remporté est un coup d’accélérateur pour la politique culturelle de la ville, mais ce n’est en rien ce qui construit une politique culturelle.

Je m’explique : culture, il y avait avant la candidature ; culture, il y aura toujours, quoi qu’il arrive. La candidature oblige la ville à débloquer des fonds pour réaliser concrètement des projets en latence dans les bureaux, projets qui n’auraient peut être pas vu le jour si il n’y avait eu ce titre. Car quoi que dise notre maire, la culture n’a jamais et ne sera jamais la priorité d’un gouvernement et même si en temps de crise, à Marseille, on refuse aujourd’hui de réduire le budget culture –Monsieur Hermann a été formel : rassurez vous donc amis artistes, vos subventions ne vont pas se réduire comme des peaux de chagrin et pour certains projets, vous pourrez même cumuler les aides –. Et pour cause, il y a l’enjeu du titre ! Mais, il n’en va pas de même pour le gouvernement (voir notre article sur le Toursky)!

Soyons réalistes et arrêtons d’être hypocrites ou naïfs ! Pourquoi la ville investit-elle autant dans la culture en dehors du titre ? La raison est toute simple : elle résulte d’un calcul mathématique. Les villes les plus riches aujourd’hui sont essentiellement des villes culturelles. Et pourquoi ? Parce que dans notre monde consumériste, les besoins primaires étant largement satisfaits, les besoins secondaires et tertiaires s’accroissent et la culture devient un pur objet de consommation. Qui plus est, consommer du culturel (et du culturel intello même si on n’y comprend rien), cela fait bien. Il y a des modes dans tous les domaines et la culture n’y échappe pas, l’art non plus par ailleurs quand on remarque le nombre de créations qui se ressemblent tant dans les idées que dans le processus. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’Art ni de Culture… Mais comme à toutes les époques, il y a à boire et à manger, et seul le temps nous dira ce qui était de l’art en ce début de 21ème siècle. Ceci dit, la mode a des effets positifs en ce qu’elle porte avec elle son lot d’artistes talentueux qui survivront aux siècles à venir… C’est comme cela que le monde évolue…

Donc je ne cracherais pas – cela serait idiot et gratuit – sur les investissements de la ville de Marseille dans les infrastructures, la politique muséale de Monsieur Hermann (un des rares adjoints à la culture à fréquenter aussi assidument toutes les salles marseillaises –et pas que les grandes, ben oui, il faut le souligner, il aime son travail, le prend au sérieux, s’y investit concrètement) et tous les grands projets des autres conseillers municipaux que sont Eliane Zayan, Anne Marie D’Estienne d’Orves, Jeannine Imbert… et nous en oublions. Aujourd’hui, Marseille compte une quinzaine de grands festivals (nous vous conseillons d’aller sur www.marseille.fr [15]pour en savoir un peu plus sur les festivals répertoriés), de belles salles (l’opéra, le gymnase, le toursky, la criée) un grand nombre de théâtres (une bonne cinquantaine), de beaux musées (la vieille charité, le musée grobet laladié, le musée d’histoire de marseille, longchamps…)…. Bref, dans cet écrin magnifique qu’est notre ville, entre ses calanques et ses montagnes, nous pouvons nous vanter d’avoir de bien grands et beaux théâtres même si certains tombent en ruine (l’Odéon en travaux, la Criée en plein désamiantage, l’Opéra fissuré de toute part, un cinéma comme les Variétés soumis aux aléas des inondations, le Toursky à l’avenir incertain…) !

Et c’est bien là que le bas blesse à Marseille : la politique culturelle a certes investi dans de beaux et grands projets (le ballet national de marseille, le centre national des arts de la rue…) mais elle a omis de penser à l’entretien des bâtiments et structures existantes depuis des dizaines et des dizaines d’années, hélas, trois fois hélas… Car avant de bâtir de nouvelles choses, consolidons l’existant… Cette logique de base échappe à Marseille et à de nombreux marseillais… Marseille, comme on le dit souvent en s’amusant, est une planète à part entière : Planète Mars… Oui, et même si c’est une plaisanterie, elle a son fond de vérité. A Marseille, les choses se font rarement dans un ordre très logique, c’est la logique marseillaise… Une logique que j’ai quelque peu retrouvée à Taipei, étrangement… Une ville du sud aussi… Enfin, je ne suis pas ici pour taper sur le doigt des maires successifs mais présenter un fait : la logique marchande sous-tend la logique culturelle. Vu que de nombreuses études ont souligné que le tourisme et la culture – via le tourisme culturel de plus en plus en vogue – étaient un beau moteur de croissance, tout le monde s’engouffre dans la brèche… Bien entendu, c’était tout d’abord un tourisme culturel orienté vers la découverte des traditions et du patrimoine historique puis le tourisme culturel s’est ouvert au divertissement et à la culture artistique à proprement parler. Alors pourquoi ne pas profiter de ce regain d’intérêt pour l’art pour offrir aux artistes les moyens de créer ?

Il serait idiot de repousser une telle manne potentielle qui permettrait à la ville d’avoir un rayonnement international… Ce n’est cependant pas une raison pour proposer n’importe quoi et à n’importe quel prix et c’est à cela que doit veiller l’association Marseille Provence 2013 : ne pas tomber dans la prostitution ou le consensus mou qui ferait que les artistes devraient adapter leur offre culturelle à la demande du plus grand nombre, notamment à celle des portefeuilles des mécènes, politiques ou sponsors. Il est nécessaire que les artistes puissent rester libres et indépendants dans leur création et offrir au public un art qui le fasse réfléchir, et non pas seulement un art qui le divertisse béatement ou l’anesthésie sous des concepts fumeux. Ce sont ces deux dérives qu’il faut à tout prix éviter sans tomber non plus dans l’excès d’un art révolutionnaire de propagande à la chinoise (je parle du continent chinois) où la liberté de l’artiste est un prétexte pour cacher une idéologie aux tendances totalitaires (on peut aussi parler de récupération politique d’une mode artistique érigée en art d’état). Il en va de l’avenir de la culture que d’essayer d’atteindre un savant équilibre entre liberté, qualité et popularité artistique. Tout un programme qui je l’espère sera à la hauteur de nos attentes et ambitions.

En attendant leur réalisation, voici quelques grandes expositions concoctées par Marie Paule Vial pour les années à venir: le grand atelier de la Méditerranée, de Van Gogh à Bonnard ; l’Orientalisme en Europe : de Delacroix à Kandinsky ; La Peste…Pour finir, nous citerons Dominique Vlasto qui conclut ainsi la conférence de presse*: « 2013 n’est pas une fin en soi mais une étape dans l’avenir de la ville » et il ne faut pas l’oublier, même si 2013 sera un feu d’artifice culturel… En ce qui est des projets, nous vous laissons lire le communiqué de la ville qui, d’ici 2013, devra débourser près de 118 millions d’euros, soit un budget bien plus élevé que le budget présenté par l’association pour la réalisation de 2013.

Diane Vandermolina

*Cette conférence de presse a lieu suite à la visite de Frédéric Mittérand à Marseille et à la pose de la première pierre du MUCEM…

** Communiqué de la ville de Marseille sur Marseille, ville culturelle [20]

Le coup de gueule d’un Grand Fou….

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Richard Martin

Le 25 novembre, au Toursky, fief de Richard Martin, s’est tenue une conférence de presse dont nous nous serions bien passés si les journaux avaient d’eux-mêmes pris soin de vérifier les chiffres que le Préfet leur avait donné à se mettre sous la dent (voir communiqué ci-contre)…

Hélas, et cela ne date pas d’hier, le journalisme n’est plus ce qu’il était et devant la masse de communiqués à traiter – voir à copier coller- rares sont les journalistes disposant du temps nécessaire au recoupage des informations et à la vérification de l’exactitude des chiffres. Pression des directions, des publicitaires, des institutions… et dans certains cas, laissez aller de la profession… Nous n’épiloguerons pas sur cette situation dramatique que vit depuis plusieurs dizaines d’années la presse française (nous avions fait un reportage sur ce sujet dans un des numéros de la saison 2008/2009 de la RMT) même si cela nous navre profondément… Mais où sont donc les journalistes pointilleux et soucieux de leur lectorat, aujourd’hui ? A cette question, je ne saurais quoi répondre…. Fort heureusement, il y a des journalistes qui restent fidèles aux principes de base du journalisme et se battent pour une presse libre et de qualité…

Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet qui occupe Richard Martin. Ce dernier est à ce jour excédé par le manque de parole d’un ministre (« il a grillé son allumette » dirait Jean Poncet) : ce dernier avait juré sur son honneur qu’il donnerait un calendrier précis des aides qu’il lui était possible de débloquer pour le Toursky auquel rappelons-le a été supprimé la subvention de la DRAC au motif officiel fallacieux. En effet, selon le préfet de Région, le Toursky ne ferait pas de création. Or, même si il est à regretter que les créations ne soient présentées que deux à trois jours dans le théâtre (et pour une raison simple, c’est qu’il faut remplir les 750 fauteuils du Toursky situé dans un quartier difficile), le Toursky propose plusieurs créations par an son fidèle public. Qu’il s’agisse de créations « maison » ou de créations portées par des compagnies régionales ou marseillaises (citons par exemple Quartiers Nord). Certes, ces créations ne sont peut être pas au gout de la DRAC, elles sont peut être trop populaires, pas assez élitistes aux yeux et des dirigeants de la DRAC et des autres théâtres marseillais qui ont vilipendé avec bassesse le directeur du Toursky, invoquant le motif qu’il percevrait trop de subventions alors que tel n’est pas le cas en comparaison d’autres lieux (voir tableau ci-contre).

Nous ne rentrerons pas dans la polémique concernant la qualité des spectacles que le Toursky présente : dans ce lieu comme dans les autres par ailleurs, des spectacles de belle facture et de grande qualité côtoient des spectacles de moindre envergure et d’une qualité artistique douteuse. Mais tel n’est pas le risque de toute création artistique ? Et n’existe-t-il pas comme partout ailleurs des imposteurs ? Ceci étant noté, on peut reconnaître une chose, c’est que Richard Martin permet aux personnes à faibles revenus de venir découvrir des spectacles en son lieu pour le prix de 3€… Et cela sans contrepartie financière du gouvernement et en dépit du cout exorbitant de certains spectacles accueillis ! Une chose est sûre, c’est que Richard est resté fidèle à son désir d’ouvrir la culture à tous en présentant des spectacles de tous genres et à tous les prix… Au contraire d’autres structures culturelles !

Il est tout de même bien dommage de se rendre à l’évidence que chaque structure se bat pour son petit pécule de subsides selon le principe « à chacun sa chapelle et ses privilèges » et ne fasse pas réellement l’effort de jeter ne serait ce qu’un regard bienveillant sur le travail mené par ses voisins. Beaucoup de mesquinerie ridicule, de jugements à l‘emporte pièce, d’égocentrisme et de méfiance dans un milieu où les valeurs de solidarité, de partage et de fraternité devraient être moteurs de l’action des théâtreux (directeurs de lieu et artistes). Leur étendard ! Hélas, trois fois hélas, chacun se bat de son côté pour conserver sa part du gâteau, voire l’augmenter au détriment de ses voisins… C’est dans la nature humaine me direz vous mais, cela n’est-il pas aggravé par l’opacité de l’attribution des subventions ?

N’est ce pas la politique globale du gouvernement que de diviser pour mieux régner en distribuant de façon floue et parfois arbitraire les subventions aux différents lieux ? Car honnêtement, les modalités d’attribution des subsides de l’Etat sont-elles si transparentes que cela ? Ne relèvent-elles pas du fait du prince dans certains cas, voire d’affinités entre les acteurs culturels et les politiques ? N’est ce pas comme cela que fonctionnent les sociétés dans le monde quelque soient leurs régimes politiques ? Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour savoir cela que les plus malins sont ceux qui réussissent le mieux à tirer partie des failles du système, même si cela est éthiquement parlant intolérable et artistiquement néfaste pour la création. A force de rédiger des projets répondant aux critères des demandes de subvention, les artistes ne se prostituent-ils pas ? A force de surfer sur la vague de la mode, ne vendent-ils pas leur âme au diable ? A force de hanter les couloirs des hommes politiques, ne perdent-ils pas la flamme rebelle et créative qui les animait pour ne devenir que des pantins au service d’un gouvernement qui plébiscite une culture populiste aseptisée ?

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Jean Poncet

Telles sont les questions que je me pose aujourd’hui quant au devenir de l’art et plus particulièrement du théâtre en France et dans le monde, le théâtre n’est-il pas plus que tout autre art, un art engagé par essence, un art rebelle au diktat du pouvoir, un art libre où le public est amené à réfléchir sur lui-même et la société dans laquelle il vit? Alors, faut-il soutenir Richard Martin et son comparse, Jean Poncet, dans cette lutte ? En quoi cette lutte doit-elle être suivie par tous les acteurs culturels de France et de Navarre ?

Oui, je soutiendrais cette action car au-delà de la question des subventions retirées à son théâtre –une somme modique en comparaison avec les dépenses colossales et justifiées du lieu-, la révolte de Richard Martin soulève une question cruciale concernant le système même des critères d’attribution des subventions et remet en cause une pratique fallacieuse. Sans remettre en cause le bien fondé de l’attribution d’aides aux structures culturelles qui sans ces aides ne sauraient survivre au système capitaliste mondial, il serait peut être bon de refondre le système et le rénover en profondeur afin d’éviter les dérives et autres abus de pouvoir auxquels nous assistons depuis de bien longues années. Un nouveau système plus équitable est à penser et à développer afin que les structures culturelles puissent perdurer et offrir une diversité artistique sans laquelle un pays se meurt. Pour ce combat humaniste, fraternel et solidaire, je ne puis que soutenir l’action de Richard et appeler les acteurs culturels à enterrer leur hache de guerre pour monter au front avec Richard. Et ce, dans l’intérêt de tous à long terme et au-delà des querelles de chapelles et d’égos.

A l’occasion de la conférence de presse, Richard a clairement et honnêtement, sans langue de bois et pour une fois, sans citation à la Ferré, exprimé sa détermination : « Je ne lâcherais pas quitte à en crever…Le théâtre est un problème de droit de l’homme, c’est une question de dignité humaine…. si les gens allaient plus au théâtre, ils ne se suicideraient pas… cette société part en couille et il faut que tous les saltimbanques aient une autre façon de penser et travailler ensemble ». Ah bon entendeur, salut ! Votre dévouée, DVDM.

ANNEXES

Tableau sub-3 [23]

communique de presse présentant un état des lieux de la situation du Toursky [24]