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Retour aux sources du théâtre avec Catherine Marnas et Pippo Delbono

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(c) pierre grosbois

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(c) brigitte enguerand

A écouter sur Radio Grenouille (plus d’infos [4]) cette semaine : Interview de Catherine Marnas autour de la reprise aux Salins de sa dernière création, les 7 et 8 janvier, intitulée le retour au désert de Koltès (plus d’infos [5]), et rencontre avec Pippo Delbono autour de son œuvre présentée par le Merlan et la Criée jusqu’au 16 janvier (plus d’infos [6]) …

Ah, quel bonheur que de recevoir des artistes dont le discours n’est pas emprunté, ni pétri de ces digressions « intellectualisantes » servant à flatter leur égo ! Et même si l’on peut être sceptique face à leur création comme je le fut face à « Saint Jeanne des Abattoirs » présenté à la Criée en 2006/2007, mise en scène par Catherine Marnas, j’avoue que cette discussion que nous avons partagée sur les ondes de Grenouille, en compagnie de Lionel Vicari, dans l’émission Qui sont ces serpents ?, m’a remplie de joie… J’ai apprécié la simplicité et l’humilité du discours de Catherine et Pippo…

Car tous deux ont un regard lucide sur le « réel », la vie et la société, ou le « politique » au sens grec du terme de vie dans la cité, et l’humain, la violence, la souffrance mais aussi les joies des hommes ! Dans leurs créations respectives, l’enjeu de l’objet théâtral présenté au regard du spectateur est l’être, la question de l’existence et du vivre, dans une société où le paraître déshumanise les relations humaines et nous fait perdre le sens du réel que grâce à l’imagination et au théâtre nous pouvons réinventer. Tous deux présentent un théâtre où l’émotion est reine et maîtresse du jeu : cette émotion souvent confondue avec le pathos dans les critiques des journaleux s’inscrivant dans la défense de l’art contemporain conceptuel et aseptisé où l’artiste regarde son nombril plutôt que l’autre.

Le tabou de l’émotion et du politique, tel fut l’objet de notre discussion avec Catherine Marnas pour laquelle le théâtre est par essence politique de par son ancrage dans le réel. L’émotion est liée au politique, puisqu’elle touche à l’humain, à ce qui est au plus profond de nous, ce que l’on nomme en anglais « feeling », sentiment, ressenti, vécu…, telle un regard « charnel » porté sur le monde alentour, une ouverture à l’autre… L’émotion, base même de l’art théâtral que l’acteur cherche aux tréfonds de son être, et qui fait cruellement défaut dans la création française à la mode aujourd’hui ! Et ce même lorsqu’il s’agit de parler de mort ou de maladie ou de violence. Pas de complaisance ni de faux semblants.

Et c’est là tout le plaisir que l’on peut avoir à discuter avec Pippo Delbono, un homme au charisme troublant, au discours vrai et sans fards, lorsqu’il nous parle de son travail avec les membres de sa compagnie, des acteurs à part entière, plus acteurs que les élèves sortis des conservatoires, cette fabrique d’acteurs de vernissage comme il les nomme… Pippo ne fait pas du théâtre bourgeois ou de vernissage !!! Il ne fait pas dans la psychologie non plus, il travaille sur l’être (il peut travailler des heures et des heures avec un de ses acteurs sur un geste, à l’image des chanteurs d’opéra chinois dont la gestuelle lente et précise nécessite un immense travail), avec l’être de ses acteurs (qui sont aussi auteurs et créateurs du spectacle qu’il conçoit) et dont il dit être humblement celui qui cherche une harmonie dans le chaos.

Influencé par les rencontres qu’il fait, celle d’une peinture de Bacon ou des hommes et femmes qui partagent sa passion, par la musique qui est fondamentale chez ce créateur à l’intelligence charnelle, son œuvre est d’une lucidité folle (pour reprendre le titre d’un livre à venir intitulé « la lucidité folle de Pippo Delbono »), lucidité qu’il revendique sous toutes ses formes qu’elle soit dans la souffrance ou la folie… Lucidité d’un homme face à la vie, à la mort, à l’humain, à la peur, à la souffrance, à la folie…

Un réel bonheur que de l’écouter parler de son art et que je souhaite partager avec vous… Alors, à vos écouteurs sur radio grenouille. DVDM

Marseille la lumineuse

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Avec ce septième trophée des lumières, la ville de Marseille réaffirme son engagement dans un plan lumière où l’éclairage durable est au cœur de toutes les questions et préoccupations. Outre les dispositifs photovoltaïques, la ville investit dans une étude in situ sur l’éclairage publique durable à base de LED (diodes électroluminescentes) dans la rue Thubaneau, une première en France, nous rappelle Hélène Venturino, conseillère municipale déléguée à l’énergie.

Etaient présents à ses côtés, J.C.Charmet, directeur d’une des entreprises mécènes des trophées, Cabus et Raulot ; P. Boucher, le président de l’association Lumicon, porteur du projet des trophées, et l’artiste associé à cette édition, invité à mettre en lumière du 17 au 24 décembre le magnifique bâtiment de la Préfecture, un joyau architectural méconnu, sis place Félix Barré. Ce Dernier, parisien d’origine, nous explique la beauté de Marseille, une ville « bien partie pour être une ville lumière ».

Et ce sans vouloir copier Lyon et sa fête des lumières puisque le concept est différent : il vise à offrir aux marseillais une mise en valeur du patrimoine de la ville afin que le public puisse redécouvrir ces superbes bâtisses anciennes tout en éprouvant les dernières technologies en matière d’éclairage durable et d’éco-énergie, explique la conseillère municipale.

Le procédé utilisé par l’artiste, P. Werrener, le Chromolithe, consiste en une espèce de coloriage hight tech fait sur ordinateur à partir d’une photo prise in situ et projeté sur la façade. Il réalise aujourd’hui un rêve. Une trentaine de projets se disputeront l’honneur des jurés au lieu de 17 l’an passé… C’est dire l’investissement des entreprises dans ce challenge auquel s’associent la ville de marseille et les associations de commerçants.

Avant que le Silo et d’autres bâtiments industriels mythiques de notre ville ne soient mis en lumière, cette trentaine de façades va être l’objet du concours et quatre d’entre eux se verront remettre les très beaux trophées signés Edouard Levine. La grande absente de ce concours est Notre Dame de la Garde dont nous espérons qu’elle sera l’objet d’une mise en lumière pérenne sous peu…

Un souhait que nous émettrons : que ce projet puisse s’inscrire de plein pied dans le projet de l’association Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture. Surtout que, de plus en plus de projets offrent une mise en lumière pérenne et ne se contentent pas d’une mise en lumière éphémère… En espérant que le désir d’Hélène Venturino d’associer à ce projet l’école supérieur des beaux arts de marseille se réalise. Diane VANDERMOLINA

Pour plus d’infos sur les prix attribués, consultez le site www.marseille.fr [8]
Découvrez l’ensemble des sites mis en lumière ci-dessous. [9]

MARSEILLE ET LA CULTURE

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Marseille, ville culturelle…

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Pour ceux qui sont restés sur l’image d’une Marseille portuaire, où la culture serait un désert –ce qui ne fut jamais le cas quoiqu’en pensent certains, notamment après la fermeture de l’Alcazar, après la guerre… – détrompez vous : Marseille est une ville culturellement riche et diversifiée… Alors que certains pans de ce que l’on nomme si pompeusement Culture ou Art ne soient pas du gout de tous, soit ! A chacun sa vérité, dirais-je en parodiant ce cher Pirandello… Une pièce de théâtre qui par ailleurs fut jouée à Marseille en 2005/2006 au Toursky avec Niels Arestrup et Gisèle Casadesus, la maman de Jean Claude (célèbre compositeur et chef d’orchestre, récemment venu à l’Opéra de Marseille) et grand maman de Caroline (ben oui, la comparse de Didier Lockwood dans le Jazz et la Diva, qui présentait le second opus le 4 décembre au Toursky)…La création avait par ailleurs reçu un accueil triomphal mérité, rappelez-vous…

Ce petit aparté n’est pas fortuit : depuis que Marseille a posé sa candidature au titre de Capitale Européenne de la Culture 2013 – pour être plus précise, c’est le territoire Marseille Provence qui a remporté grâce au talent de Monsieur Latarget, soutenu dans ses efforts par les hommes politiques, les acteurs économiques et culturels du territoire, le titre tant convoité. Je disais donc que depuis la candidature, tout le monde découvre la vie culturelle à Marseille, comme si à Marseille, il n’y avait jamais eu de culture auparavant… C’est juste que la culture fût très peu médiatisée et que la politique culturelle ne fût de longues années durant que si peu mise en avant par les élus, notamment l’ancien adjoint à la culture… Car tout de même, Marseille a toujours eu une vie culturelle et ce n’est pas feu Edmée Santy qui m’aurait contredite…Elle qui a connu et aidé tous les directeurs de théâtre à leurs débuts… Elle qui a connu Béjart et les autres… Tous ces artistes originaires de Marseille et dont le talent était internationalement reconnu, ces artistes adoubés de tous… Citons, pour remonter plus loin dans le temps, Edmond Rostand (ben oui, l’auteur de Cyrano de Bergerac) sur lequel Pierre Roumel a écrit un magnifique livre. Sans oublier Pierre Barbizet auquel sa femme Caline et notre confrère, Jacques Bonnadier, rendent hommage dans un ouvrage récemment publié…

Penser que Marseille, ville culturelle, c’est récent : c’est oublier la longue et persistante tradition des opérettes marseillaises, de l’Opéra et de tous ces théâtres et autres salles vieilles de quelques centaines d’années… Le Gymnase a récemment fêté ses deux siècles d’existence… Bref, pour ceux qui considèrent Marseille comme une ville dont la culture se résume aux boules, au pastis et à Fanny, revoyez votre copie ! Alors certes, depuis la candidature, les choses se sont accélérées et certains projets vont enfin voir le jour… Ben oui, au lieu de 10 à 15 ans, les constructions et autres aménagements (Le Mucem, le silo, la Buzine…) seront prêts d’ici 3 ans… Le titre ainsi remporté est un coup d’accélérateur pour la politique culturelle de la ville, mais ce n’est en rien ce qui construit une politique culturelle.

Je m’explique : culture, il y avait avant la candidature ; culture, il y aura toujours, quoi qu’il arrive. La candidature oblige la ville à débloquer des fonds pour réaliser concrètement des projets en latence dans les bureaux, projets qui n’auraient peut être pas vu le jour si il n’y avait eu ce titre. Car quoi que dise notre maire, la culture n’a jamais et ne sera jamais la priorité d’un gouvernement et même si en temps de crise, à Marseille, on refuse aujourd’hui de réduire le budget culture –Monsieur Hermann a été formel : rassurez vous donc amis artistes, vos subventions ne vont pas se réduire comme des peaux de chagrin et pour certains projets, vous pourrez même cumuler les aides –. Et pour cause, il y a l’enjeu du titre ! Mais, il n’en va pas de même pour le gouvernement (voir notre article sur le Toursky)!

Soyons réalistes et arrêtons d’être hypocrites ou naïfs ! Pourquoi la ville investit-elle autant dans la culture en dehors du titre ? La raison est toute simple : elle résulte d’un calcul mathématique. Les villes les plus riches aujourd’hui sont essentiellement des villes culturelles. Et pourquoi ? Parce que dans notre monde consumériste, les besoins primaires étant largement satisfaits, les besoins secondaires et tertiaires s’accroissent et la culture devient un pur objet de consommation. Qui plus est, consommer du culturel (et du culturel intello même si on n’y comprend rien), cela fait bien. Il y a des modes dans tous les domaines et la culture n’y échappe pas, l’art non plus par ailleurs quand on remarque le nombre de créations qui se ressemblent tant dans les idées que dans le processus. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’Art ni de Culture… Mais comme à toutes les époques, il y a à boire et à manger, et seul le temps nous dira ce qui était de l’art en ce début de 21ème siècle. Ceci dit, la mode a des effets positifs en ce qu’elle porte avec elle son lot d’artistes talentueux qui survivront aux siècles à venir… C’est comme cela que le monde évolue…

Donc je ne cracherais pas – cela serait idiot et gratuit – sur les investissements de la ville de Marseille dans les infrastructures, la politique muséale de Monsieur Hermann (un des rares adjoints à la culture à fréquenter aussi assidument toutes les salles marseillaises –et pas que les grandes, ben oui, il faut le souligner, il aime son travail, le prend au sérieux, s’y investit concrètement) et tous les grands projets des autres conseillers municipaux que sont Eliane Zayan, Anne Marie D’Estienne d’Orves, Jeannine Imbert… et nous en oublions. Aujourd’hui, Marseille compte une quinzaine de grands festivals (nous vous conseillons d’aller sur www.marseille.fr [8]pour en savoir un peu plus sur les festivals répertoriés), de belles salles (l’opéra, le gymnase, le toursky, la criée) un grand nombre de théâtres (une bonne cinquantaine), de beaux musées (la vieille charité, le musée grobet laladié, le musée d’histoire de marseille, longchamps…)…. Bref, dans cet écrin magnifique qu’est notre ville, entre ses calanques et ses montagnes, nous pouvons nous vanter d’avoir de bien grands et beaux théâtres même si certains tombent en ruine (l’Odéon en travaux, la Criée en plein désamiantage, l’Opéra fissuré de toute part, un cinéma comme les Variétés soumis aux aléas des inondations, le Toursky à l’avenir incertain…) !

Et c’est bien là que le bas blesse à Marseille : la politique culturelle a certes investi dans de beaux et grands projets (le ballet national de marseille, le centre national des arts de la rue…) mais elle a omis de penser à l’entretien des bâtiments et structures existantes depuis des dizaines et des dizaines d’années, hélas, trois fois hélas… Car avant de bâtir de nouvelles choses, consolidons l’existant… Cette logique de base échappe à Marseille et à de nombreux marseillais… Marseille, comme on le dit souvent en s’amusant, est une planète à part entière : Planète Mars… Oui, et même si c’est une plaisanterie, elle a son fond de vérité. A Marseille, les choses se font rarement dans un ordre très logique, c’est la logique marseillaise… Une logique que j’ai quelque peu retrouvée à Taipei, étrangement… Une ville du sud aussi… Enfin, je ne suis pas ici pour taper sur le doigt des maires successifs mais présenter un fait : la logique marchande sous-tend la logique culturelle. Vu que de nombreuses études ont souligné que le tourisme et la culture – via le tourisme culturel de plus en plus en vogue – étaient un beau moteur de croissance, tout le monde s’engouffre dans la brèche… Bien entendu, c’était tout d’abord un tourisme culturel orienté vers la découverte des traditions et du patrimoine historique puis le tourisme culturel s’est ouvert au divertissement et à la culture artistique à proprement parler. Alors pourquoi ne pas profiter de ce regain d’intérêt pour l’art pour offrir aux artistes les moyens de créer ?

Il serait idiot de repousser une telle manne potentielle qui permettrait à la ville d’avoir un rayonnement international… Ce n’est cependant pas une raison pour proposer n’importe quoi et à n’importe quel prix et c’est à cela que doit veiller l’association Marseille Provence 2013 : ne pas tomber dans la prostitution ou le consensus mou qui ferait que les artistes devraient adapter leur offre culturelle à la demande du plus grand nombre, notamment à celle des portefeuilles des mécènes, politiques ou sponsors. Il est nécessaire que les artistes puissent rester libres et indépendants dans leur création et offrir au public un art qui le fasse réfléchir, et non pas seulement un art qui le divertisse béatement ou l’anesthésie sous des concepts fumeux. Ce sont ces deux dérives qu’il faut à tout prix éviter sans tomber non plus dans l’excès d’un art révolutionnaire de propagande à la chinoise (je parle du continent chinois) où la liberté de l’artiste est un prétexte pour cacher une idéologie aux tendances totalitaires (on peut aussi parler de récupération politique d’une mode artistique érigée en art d’état). Il en va de l’avenir de la culture que d’essayer d’atteindre un savant équilibre entre liberté, qualité et popularité artistique. Tout un programme qui je l’espère sera à la hauteur de nos attentes et ambitions.

En attendant leur réalisation, voici quelques grandes expositions concoctées par Marie Paule Vial pour les années à venir: le grand atelier de la Méditerranée, de Van Gogh à Bonnard ; l’Orientalisme en Europe : de Delacroix à Kandinsky ; La Peste…Pour finir, nous citerons Dominique Vlasto qui conclut ainsi la conférence de presse*: « 2013 n’est pas une fin en soi mais une étape dans l’avenir de la ville » et il ne faut pas l’oublier, même si 2013 sera un feu d’artifice culturel… En ce qui est des projets, nous vous laissons lire le communiqué de la ville qui, d’ici 2013, devra débourser près de 118 millions d’euros, soit un budget bien plus élevé que le budget présenté par l’association pour la réalisation de 2013.

Diane Vandermolina

*Cette conférence de presse a lieu suite à la visite de Frédéric Mittérand à Marseille et à la pose de la première pierre du MUCEM…

** Communiqué de la ville de Marseille sur Marseille, ville culturelle [12]

Le coup de gueule d’un Grand Fou….

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Richard Martin

Le 25 novembre, au Toursky, fief de Richard Martin, s’est tenue une conférence de presse dont nous nous serions bien passés si les journaux avaient d’eux-mêmes pris soin de vérifier les chiffres que le Préfet leur avait donné à se mettre sous la dent (voir communiqué ci-contre)…

Hélas, et cela ne date pas d’hier, le journalisme n’est plus ce qu’il était et devant la masse de communiqués à traiter – voir à copier coller- rares sont les journalistes disposant du temps nécessaire au recoupage des informations et à la vérification de l’exactitude des chiffres. Pression des directions, des publicitaires, des institutions… et dans certains cas, laissez aller de la profession… Nous n’épiloguerons pas sur cette situation dramatique que vit depuis plusieurs dizaines d’années la presse française (nous avions fait un reportage sur ce sujet dans un des numéros de la saison 2008/2009 de la RMT) même si cela nous navre profondément… Mais où sont donc les journalistes pointilleux et soucieux de leur lectorat, aujourd’hui ? A cette question, je ne saurais quoi répondre…. Fort heureusement, il y a des journalistes qui restent fidèles aux principes de base du journalisme et se battent pour une presse libre et de qualité…

Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet qui occupe Richard Martin. Ce dernier est à ce jour excédé par le manque de parole d’un ministre (« il a grillé son allumette » dirait Jean Poncet) : ce dernier avait juré sur son honneur qu’il donnerait un calendrier précis des aides qu’il lui était possible de débloquer pour le Toursky auquel rappelons-le a été supprimé la subvention de la DRAC au motif officiel fallacieux. En effet, selon le préfet de Région, le Toursky ne ferait pas de création. Or, même si il est à regretter que les créations ne soient présentées que deux à trois jours dans le théâtre (et pour une raison simple, c’est qu’il faut remplir les 750 fauteuils du Toursky situé dans un quartier difficile), le Toursky propose plusieurs créations par an son fidèle public. Qu’il s’agisse de créations « maison » ou de créations portées par des compagnies régionales ou marseillaises (citons par exemple Quartiers Nord). Certes, ces créations ne sont peut être pas au gout de la DRAC, elles sont peut être trop populaires, pas assez élitistes aux yeux et des dirigeants de la DRAC et des autres théâtres marseillais qui ont vilipendé avec bassesse le directeur du Toursky, invoquant le motif qu’il percevrait trop de subventions alors que tel n’est pas le cas en comparaison d’autres lieux (voir tableau ci-contre).

Nous ne rentrerons pas dans la polémique concernant la qualité des spectacles que le Toursky présente : dans ce lieu comme dans les autres par ailleurs, des spectacles de belle facture et de grande qualité côtoient des spectacles de moindre envergure et d’une qualité artistique douteuse. Mais tel n’est pas le risque de toute création artistique ? Et n’existe-t-il pas comme partout ailleurs des imposteurs ? Ceci étant noté, on peut reconnaître une chose, c’est que Richard Martin permet aux personnes à faibles revenus de venir découvrir des spectacles en son lieu pour le prix de 3€… Et cela sans contrepartie financière du gouvernement et en dépit du cout exorbitant de certains spectacles accueillis ! Une chose est sûre, c’est que Richard est resté fidèle à son désir d’ouvrir la culture à tous en présentant des spectacles de tous genres et à tous les prix… Au contraire d’autres structures culturelles !

Il est tout de même bien dommage de se rendre à l’évidence que chaque structure se bat pour son petit pécule de subsides selon le principe « à chacun sa chapelle et ses privilèges » et ne fasse pas réellement l’effort de jeter ne serait ce qu’un regard bienveillant sur le travail mené par ses voisins. Beaucoup de mesquinerie ridicule, de jugements à l‘emporte pièce, d’égocentrisme et de méfiance dans un milieu où les valeurs de solidarité, de partage et de fraternité devraient être moteurs de l’action des théâtreux (directeurs de lieu et artistes). Leur étendard ! Hélas, trois fois hélas, chacun se bat de son côté pour conserver sa part du gâteau, voire l’augmenter au détriment de ses voisins… C’est dans la nature humaine me direz vous mais, cela n’est-il pas aggravé par l’opacité de l’attribution des subventions ?

N’est ce pas la politique globale du gouvernement que de diviser pour mieux régner en distribuant de façon floue et parfois arbitraire les subventions aux différents lieux ? Car honnêtement, les modalités d’attribution des subsides de l’Etat sont-elles si transparentes que cela ? Ne relèvent-elles pas du fait du prince dans certains cas, voire d’affinités entre les acteurs culturels et les politiques ? N’est ce pas comme cela que fonctionnent les sociétés dans le monde quelque soient leurs régimes politiques ? Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour savoir cela que les plus malins sont ceux qui réussissent le mieux à tirer partie des failles du système, même si cela est éthiquement parlant intolérable et artistiquement néfaste pour la création. A force de rédiger des projets répondant aux critères des demandes de subvention, les artistes ne se prostituent-ils pas ? A force de surfer sur la vague de la mode, ne vendent-ils pas leur âme au diable ? A force de hanter les couloirs des hommes politiques, ne perdent-ils pas la flamme rebelle et créative qui les animait pour ne devenir que des pantins au service d’un gouvernement qui plébiscite une culture populiste aseptisée ?

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Jean Poncet

Telles sont les questions que je me pose aujourd’hui quant au devenir de l’art et plus particulièrement du théâtre en France et dans le monde, le théâtre n’est-il pas plus que tout autre art, un art engagé par essence, un art rebelle au diktat du pouvoir, un art libre où le public est amené à réfléchir sur lui-même et la société dans laquelle il vit? Alors, faut-il soutenir Richard Martin et son comparse, Jean Poncet, dans cette lutte ? En quoi cette lutte doit-elle être suivie par tous les acteurs culturels de France et de Navarre ?

Oui, je soutiendrais cette action car au-delà de la question des subventions retirées à son théâtre –une somme modique en comparaison avec les dépenses colossales et justifiées du lieu-, la révolte de Richard Martin soulève une question cruciale concernant le système même des critères d’attribution des subventions et remet en cause une pratique fallacieuse. Sans remettre en cause le bien fondé de l’attribution d’aides aux structures culturelles qui sans ces aides ne sauraient survivre au système capitaliste mondial, il serait peut être bon de refondre le système et le rénover en profondeur afin d’éviter les dérives et autres abus de pouvoir auxquels nous assistons depuis de bien longues années. Un nouveau système plus équitable est à penser et à développer afin que les structures culturelles puissent perdurer et offrir une diversité artistique sans laquelle un pays se meurt. Pour ce combat humaniste, fraternel et solidaire, je ne puis que soutenir l’action de Richard et appeler les acteurs culturels à enterrer leur hache de guerre pour monter au front avec Richard. Et ce, dans l’intérêt de tous à long terme et au-delà des querelles de chapelles et d’égos.

A l’occasion de la conférence de presse, Richard a clairement et honnêtement, sans langue de bois et pour une fois, sans citation à la Ferré, exprimé sa détermination : « Je ne lâcherais pas quitte à en crever…Le théâtre est un problème de droit de l’homme, c’est une question de dignité humaine…. si les gens allaient plus au théâtre, ils ne se suicideraient pas… cette société part en couille et il faut que tous les saltimbanques aient une autre façon de penser et travailler ensemble ». Ah bon entendeur, salut ! Votre dévouée, DVDM.

ANNEXES

Tableau sub-3 [15]

communique de presse présentant un état des lieux de la situation du Toursky [16]

Adopter un fauteuil de théâtre jusqu’en 2013?

Publié Par Rmt News Int Sur Dans Article/Critique,Marseille,MP2013,News,Théâtre/Opéra | Pas de commentaire
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Telle est la nouvelle astuce trouvée par le directeur du pôle Acte et du GTP (alias Dominique Bluzet) pour trouver des fonds afin de pérenniser les actions de l’ASSAMI.

L’ASSAMI, Késako? L’association des amis et mécènes intelligents… Cette association, co-fondée par le Gymnase, jeu de paume, grand théâtre de provence et deux entreprises privées, citons la SARL du levant et la société Deloitte, a pour objet d’offrir des actions en faveur d’un public défavorisé ainsi que 600 places de spectacles par an aux publics empêchés pour reprendre l’expression aujourd’hui consacrée. Que représentent 600 places au regard, toutes jauges confondues, des trois théâtres? A vrai dire, pas grand chose… De même, n’existe-t-il pas un cahier des charges incitant les lieux culturels à développer des actions en faveur des publics n’ayant pas accès à la culture? En contre partie de quoi, des subventions leur sont allouées…

Nous ne rentrerons pas dans le détail des actions développées par l’ASSAMI, un coup d’oeil sur internet suffira à vous en faire une idée. Notons que le président de l’ASSAMI, Christian Garin a souligné qu’ils proposaient des spectacles spécialement conçus pour répondre aux attentes du public visé (ici les enfants). Ou comment sous couvert d’un discours se parant des valeurs humanitaires de solidarité, de partage, oeuvrant pour l’accessibilité de la culture et l’ouverture de la culture à tous, se camoufle un discours libéraliste de base: adapter l’offre à la demande… Bien qu’un spectacle jeune public obéisse à certaines règles (durée, pédagogie…), il ne faut pas confondre respect du public et démagogie pure et simple… Même si certaines des actions soutenues sont louables et justifiées, en soi très intéressantes, il ne faut pas que l’action de les soutenir soit un prétexte pour soulager sa conscience coupable de libéraliste…

Mais tel n’était pas l’objet de la rencontre organisée à la CCI ce mardi 24 novembre, il s’agissait de mettre aux enchères des fauteuils des trois théâtres (15 fauteuils vendus en moyenne 1400€ et portant chacun le chiffre treize, seul le rang faisait la différence et honnêtement, ils n’étaient pas fort bien situés) afin de collecter des fonds supplémentaires pour l’ASSAMI… Une mise aux enchères où chaque mécène sans être propriétaire du fauteuil aurait son nom sur le fauteuil jusqu’en 2013…

Une action limitée dans le temps alors que 2013 – au delà du feu d’artifice de spectacles proposés dont nous ne préjugerons pas de la qualité et que Monsieur Bluzet nous a, dans le détail, chiffrés avec, bien entendu, des grands noms de la scène française comme M à qui a été commandé l’écriture d’une symphonie et pour les amoureux de Camus, une foultitude de créations autour de son oeuvre- bref, MP2013 ne doit-il pas être le commencement d’une politique culturelle homogène de grande envergure afin d’assurer une pérennité de l’action culturelle sur le territoire?

Cette soirée, où les congratulations ont fusé de toute part pour féliciter le très « malin » Dominique Bluzet (qualifié ainsi à juste titre par la secrétaire de l’ASSAMI: on n’aura rarement vu  » un homme de culture » être un si excellent chef d’entreprise), a été quelque peu amusante: citons Monsieur Bluzet parlant de la difficulté de travailler avec la SNCF: « notre projet d’invention d’un voyage autour d’une oeuvre est difficile à mettre en place, la SNCF, ça ne se bouge pas facilement »… Autre parole croustillante en début de rencontre à l’attention des retardataires « hé ben, les retardataires, ils seront en retard »…

C’est sur cette petite note teintée d’un humour (que nous vous laissons le soin d’apprécier) que nous terminons notre compte rendu d’une rencontre présentant sous toutes ses coutures le projet du pôle théâtral dirigé par Dominique Bluzet pour 2013 et des spectacles, il va y en avoir un grand nombre à ne plus savoir où mettre la tête… Restera-t-il de la place pour tous les autres projets qui se bousculent au portillon de l’association Marseille Provence 2013? DVDM

Noël à Marseille

Publié Par Rmt News Int Sur Dans Article/Critique,Festival,Marseille,News | Pas de commentaire
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Cette année, la ville de Marseille a redoublé d’efforts pour offrir aux Marseillais un Noël fourmillant de nouveautés et d’animations dans tous les quartiers de la ville, et principalement sur l’axe de la Canebière en partant du vieux port jusque sur les hauteurs délaissées de la Canebière… Car il y a urgence à revitaliser le haut de la canebière, insiste M. Menucci, maire du 1/7. Il est par ailleurs prévu nous apprend-il de travailler à la construction d’un cinéma afin de redynamiser ce secteur qui a fait fuir les santonniers ces dernières années et n’attire plus les commerçants depuis que la canebière est devenue une avenue où les banques ont remplaçé les bars et autres cafés d’antan…
Avant de vous annoncer le programme des réjouissances, découvrez quelques images des premiers jours du marché de Noël… ainsi que l’affiche nouvelle de la foire aux santons que chaque santonnier offre grâcieusement au visiteur…

Une bonne raison d’aller faire un petit saut sur la canebière en attendant les lancement des animations qui auront lieu jusqu’à Noël!!! DVDM