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Avignon off 2017 : le jardin de M. Ruraru par The Puppet & Its Double Theater

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Tous les jours jusqu’au 29 juillet au théâtre de la condition des soies, 13, rue de la Croix à 12h (sauf les 17 et 24 juillet)/ Réservation au +33 (0)4 90 22 48 43.

Inspiré d’un livre d’image écrit par un auteur japonais en 2008, « Le Jardin de Monsieur Ruraru » est un spectacle de marionnettes sur table et d’objet, destiné à un jeune public, créé par la compagnie taïwanaise The Puppet & Its Double Theater.

Il raconte l’histoire d’une étonnante rencontre entre un vieux barbon individualiste et un crocodile au grand cœur, un tantinet menaçant; de cette rencontre, sa vie en sera bouleversée.

De subtils effets et jeux de lumière accompagnent cette poétique création marionnettique : ils plongent le spectateur, avec ses clairs obscurs laissant apparaître de délicates lucioles vertes virevoltant dans un jardin assoupi, dans un monde de beautés naturelles. Un clin d’œil écologique à notre monde hyper connecté, bardé d’écrans en tout genre, duquel la nature est souvent absente.

En pleine nuit, à ses heures les plus sombres, sous une lumière délicatement tamisée, se réveille un serpent vagabond, niché près  d’un cours d’eau, au-dessus duquel un tronc sert de pont naturel, à l’orée d’un bois imaginaire. Ce dernier borde l’ébauche de pelouse d’un vieil homme misanthrope et solitaire qui, dès son réveil, se bat avec les mauvaises herbes persistantes sous la douce lumière matinale. Une scène cocasse où des épis de riz farceurs rendent la vie dure à l’apprenti jardinier.

Quand Monsieur Ruraru sommeille en sa demeure, le petit jardinet s’anime : les oiseaux, taupes, hérons et chiens s’amusent et se délectent avec joie. Ils sautillent entre les branches d’arbre coupées, se cachent entre les feuilles des vignes vierges, fouinent au grès de leur envie l’espace offert à leur convoitise, aboyant ou sifflotant gaiement au grand dam du vieil homme qui ne supporte pas l’invasion de son jardin.

Ce dernier tentera de le clôturer en vain, les animaux espiègles saccageant sa barrière d’un blanc parfait, détraquant son système de commande électrique. Notons ici l’ingéniosité des mécanismes habilement utilisés.

Le vieil homme souhaite profiter seul de la vue immaculée de sa verte pelouse mais n’arrive point à se débarrasser de ces maudits animaux : les jours se suivent, entre un propriétaire agacé et des bêtes malicieuses, un jeu du chat et de la souris, auxquels les marionnettistes prêtent, avec talent, leurs voix. Ici, mention spéciale pour la jeune femme dont les imitations du chien et de l’oiseau sont excellentes.

Les artistes, vêtus de noirs, une casquette sur la tête, manipulent à vue les objets faits de rondelles de bois flottant et de troncs sculptés, de feuilles sèches et de brindilles subtilement agencées pour nous laisser imaginer de véritables animaux avec un réalisme étonnant. Ici, la matière inerte qui compose les marionnettes s’anime sous nos yeux, formant des êtres vivants à part entière, grâce à la dextérité des deux manipulateurs.

Ce parti pris n’ôte nullement la magie de la manipulation, laissant le spectateur admirer le doigté des deux artistes dont l’effort de jeu est admirable : chacun incarne avec cœur et justesse les êtres qu’ils manipulent, à l’image d’un autre soi-même, dans une mise en abîme intelligente. Le curieux peut alors ressentir au travers des mimiques et jeux de regard des deux marionnettistes ce que ressentent ces animaux, en tant qu’ils sont dotés de sensibilité.

Ce qui se révèle avec plus d’acuité lorsque le vieil homme tombe sur un crocodile endormi qu’il prend pour une vieille branche cassée et dont il veut se débarrasser tant elle gâche la beauté de sa pelouse. Une scène finement ciselée où les rôles se renversent, le crocodile bonhomme sauvant de la noyade le vieil homme, lui apprenant pour l’occasion la douceur du plaisir procuré par le doux toucher de l’herbe fraiche de sa pelouse.

De gratouilles en chatouilles, Monsieur Ruraru commence à savourer les joies de (la) farniente, paisiblement assis à même sa pelouse. Son visage se détend sous la pâle lumière, ses mouvements se font plus doux et de grommellements, les sons qu’il émet se font râles de plaisir.

Accompagné d’une musique où l’on passe de la crainte de l’autre à la douceur du vivre ensemble, avec ses sonorités douces, ce spectacle de marionnette est un petit bijou qui ravit autant les enfants, subjugués par la beauté des marionnettes et du décor où s’amassent feuilles sèches et plantes vertes, que les adultes aux oreilles desquels le récit sonne tel une ode au partage, un appel contre le rejet de l’autre et de la différence.

Nous l’attentions avec impatience et nous ne fûmes point déçus de cette dernière création jeune public d’une compagnie taïwanaise de renommée internationale.

Et même si la mise en place du récit souffre de quelques longueurs à son commencement, la magie et la beauté du spectacle, la maîtrise des techniques mises en œuvre, la précision de la mise en scène mais également l’émotion palpable qui transparait à chaque mouvement, dans chaque scène, nous emportent très vite dans l’imaginaire humaniste et poétique de la metteur en scène.  Une mise en scène au cordeau avec ce supplément d’âme si propre au théâtre.

In fine, sans être moralisatrice ni mièvre, cette création qui explore les potentialités fécondes de l’art de la marionnette, entre tradition et modernité, où la réalité est suggérée par l’illusion d’un réel recréé, mérite de rencontrer un large public tant elle met en avant un véritable savoir-faire au service d’un (savoir-)vivre où le partage (avec) et la reconnaissance de l’autre (dans sa différence) au fondement même de notre humanité devraient être au cœur de nos sociétés contemporaines individualistes et ultralibérales.

Un spectacle qui ne peut laisser indifférent et nous fait réfléchir sur nous-mêmes et le monde qui nous entoure.  A voir absolument. DVDM

 

Le Jardin de Monsieur Ruraru

Compagnie The Puppet & Its Double Theater

Chia-Yin CHENG, directrice artistique

 D’après le livre d’image de l’illustrateur japonais Hiroshi ITO

Mise en scène de Mei-Hua HSUEH

Avec Ssu-Wei HUANG, Yi RUAN (marionnettistes)

Jeune public, A partir de 3 ans/ durée : 55 minutes

Taïwan in Avignon 11ème édition !

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En 10 ans de participation au festival Avignon off, les curieux ont pu découvrir pas moins d’une cinquantaine de créations d’une bonne trentaine -si ce n’est plus- de compagnies taïwanaises. Installées à la Condition des soies depuis 2009, auparavant accueillies par le feu théâtre du Funambule, elles ont su conquérir un public fidèle, amoureux de cette belle île lointaine à l’histoire méconnue dont les créations présentées au cours de l’été en reflètent la complexité ainsi que le dynamisme culturel.

Pour avoir parcouru l’île de Formose et y avoir rencontré de nombreux artistes de tous les horizons, qu’ils s’agissent de comédiens venant de la capitale Taïpei ou de musiciens originaires de la capitale historique Taïnan, voire encore de danseurs habitant en d’autres endroits de l’île, Kaohsiung, où vient d’être construit un immense complexe dédié aux arts, le Centre National des Arts de Kaohsiung composé de deux salles –Opéra et Concert-  comptant chacune pas moins de 2000 places, il est vrai que la venue de 4 compagnies taïwanaises chaque été – auparavant elles étaient plus nombreuses, une question de budget, hélas !- est une escale incontournable dans mon périple avignonnais. L’occasion de retrouver des amis, de rencontrer de nouveaux artistes !

Mais avant que de vous les présenter, revenons-en à la saison dernière qui a permis à quelques compagnies d’engranger des dates de tournées. Citons ici La Naissance par Flying Theatre et Cie L’Est et l’Ouest qui, après un arrêt dijonnais cet hiver pour sa participation heureuse au festival A pas contés, revient les 18 et 19 septembre 2017 à Charleville-Mézières à l’occasion du Festival mondial des Théâtres de Marionnettes. Sans oublier le grand succès taïwanais du off 2016 : Floating Flowers par B.DANCE. La compagnie sera les 20 et 21 novembre 2017 au Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan, le 24 novembre 2017 à la Scène Nationale Bar-Le-Duc, le 28 novembre2017 au Théâtre d’Auxerre et le 1er décembre 2017 au Festival Les Enfants du Désordre à La Ferme du Buisson.

Comme quoi, le ministère taïwanais de la culture et le centre culturel de Taïwan à Paris ont eu raison de miser sur ce grand rendez-vous festivalier international ! Car la scène artistique taïwanaise a une réelle énergie et une identité propre : le festival permet ainsi de donner une chance aux jeunes compagnies taïwanaises d’être représentées à l’international, donnant à voir une toute nouvelle image des arts vivants taïwanais, mais il favorise également des rencontres fructueuses avec d’autres compagnies étrangères afin de développer des projets de collaboration artistique avec ces dernières. Cette année encore, Taïwan-Avignon OFF propose quatre spectacles, trois au Théâtre La Condition des Soies et un au CDC – Les Hivernales : parmi eux, un spectacle de marionnettes, Le jardin de M. Ruraru, du cirque avec How long is now ? et deux spectacles de danse, As four Step suivi de the Hole, où sont explorées les frontières des formes.

A ce programme s’ajoutent cette année des projections de deux films d’art et d’essai taïwanais qui vont ravir les cinéphiles français pendant le festival d’Avignon OFF. A l’occasion de la sortie en salle en France de « Taipei Story » de Edward Yang (Version restaurée 1985 / 110 min / Vostf ) et « Adieu Mandalay » de Midi Z (2016 / 108 min / Vostf), le cinéma d’art et d’essai avignonnais Utopia, sis 4, rue des escaliers Sainte-Anne, organise en partenariat avec le Centre Culturel de Taïwan à Paris, deux séances de projections spéciales, en présence du journaliste et critique du cinéma Jean-Michel Frodon : le Mercredi 12 juillet, à 16h pour TAIPEI STORY et Jeudi 13 juillet, à 16h pour ADIEU MANDALAY.

Bon festival à tous et à vos agendas! DVDM

 

Encadré : AU MENU DES ARTS VIVANTS TAIWANAIS

AU THÉÂTRE LA CONDITION DES SOIES (13 rue de la Croix 84 000 Avignon) DU 7 AU 29 JUILLET 2017 (relâche les 17 et 24 juillet)

À 12H00 / SALLE CARRÉE / THE PUPPET AND ITS DOUBLE THEATER : LE JARDIN DE M. RURARU

Première en Europe : Marionnettes / Jeune public dès 3 ans Durée : 55 mn

C’est un grand plaisir pour nous que de retrouver après 8 ans d’absence les magnifiques et si délicates marionnettes de The Puppet and Its Double Theater, créé il y a 17 ans par Chia-Yin CHENG. Vous aviez aimé I Am Another Yourself (Je suis un autre toi-même) ? Vous allez adorer cette dernière création toute en douceur et poésie : le jardin de Monsieur Ruraru, dans laquelle le curieux pourra se laisser hypnotiser par des marionnettes faites de feuilles et de brindilles. C’est l’histoire d’un homme qui fier de sa pelouse l’entretient jalousement jusqu’à se munir d’un lance pierre pour faire fuir tout animal s’aventurant sur son trésor jusqu’au jour où la découverte d’un tronc d’arbre le change radicalement. Cette grosse branche est en réalité un crocodile qui séduira notre misanthrope : ce dernier découvrant le plaisir de s’allonger sur sa pelouse finira par y accueillir tous les animaux, partageant ainsi les joies de la jouissance partagée de son trésor avec tous.  Un joli conte que nous avons hâte de découvrir.

À 16H00 / SALLE RONDE : FORMOSA CIRCUS ART (FOCA) : HOW LONG IS NOW?

Première en Europe/Cirque / Tout public dès 7 ans Durée : 65 mn

Pour ce nouveau spectacle, le Formosa Circus Art (anciennement connue sous le nom de MIX Acrobatics Theater ) s’est  débarrassé  des codes circassiens classiques pour élaborer une nouvelle forme plus épurée où les accessoires traditionnels, balles, bouteilles de flair, anneaux, massues, font place à des objets de la vie courante que l’on trouve au supermarché : porte- manteaux, seaux, serpillières, déboucheurs à ventouse, boîtes de conserve et autres objets usuels. Les séquences traditionnelles de jonglage et acrobatie ont été abandonnées  au profit du mouvement même des performeurs dont le corps banal se tord de façon monstrueuse pour constituer avec les différents objets auxquels il s’assemble de véritables sculptures vivantes. Une double question sous-tend cette création : est-ce pour répondre aux besoins de son mode de vie que l’homme  invente  des  objets  ou est-ce l’apparition des objets qui  modifie  notre  mode  de  vie  ?  Est-ce  que  c’est par le biais des objets que l’homme identifie les situations et les relations ou est- ce que ce sont les objets qui déterminent l’état d’esprit et les pensées, au point même d’être ce qui permet d’évaluer la distance séparant deux personnes ?

À 17H40 / SALLE RONDE : TJIMUR DANCE THEATRE : AS FOUR STEP

Première en France/Danse contemporaine / Tout public dès 6 ans Durée : 55 mn

As Four Step est une création de Baru MADILJIN,  chorégraphe  du Tjimur Dance Theatre dont les créations s’enracinent dans le savoir et les conceptions philosophiques des Païwan relativement à « la terre, la tribu, l’ethnie, les mythes et la nature ». Le titre chinois du spectacle signifie par ailleurs « comme  si  ce n’était pas de la danse ». Après un travail de déconstruction, puis de reconstruction de la « danse des 4 pas », danse festive de l’ethnie païwan, exécutée au son des psalmodies ancestrales avec une succession répétitive de pas, à gauche, à droite, en avant, en arrière, Baru MADILJIN en propose  sa  version  personnelle dans une chorégraphie, –synthèse harmonieuse entre la culture traditionnelle païwan dont est extraite la quintessence et les arts contemporains de la scène-, étonnamment épurée, accompagnée par une musique qui amène le spectateur à un état méditatif au gré des mouvements rythmiques, entre danse et non-danse, des corps des quatre danseurs.

AU CDC – LES HIVERNALES (18 rue Guillaume Puy 84 000 Avignon) DU 9 AU 19 JUILLET 2017 (relâche le 13 juillet)

À 21H45 : HSIAO-TZU TIEN : THE HOLE

Première en Europe/Danse contemporaine / Tout public dès 8 ans Durée : 50 mn

L’inspiration de la jeune chorégraphe trouve sa source dans ses expériences personnelles et dans les sentiments qui en découlent. Ses champs d’investigation principaux sont la solitude, les contradictions et le désarroi humains. A partir de ses observations, elle tente, via le corps de danse, de donner forme sensible à son propre ressenti en continuant à déchiffrer le « crypto-langage » qui s’exprime à travers les contradictions de notre société. The Hole est alors une tentative d’utiliser le corps pour accéder à la source originelle des sentiments et émotions ; de se servir des contradictions et du désespoir qu’engendre la société pour réfléchir à ce « sentiment de flottement » inhérent à notre époque et qui naît de la tension entre l’homme et son environnement. Dans cette œuvre, les tableaux se succèdent comme les fragments d’une mémoire retrouvée et, grâce à la sonorisation live et aux lumières, reproduisent sur scène l’occurrence des accidents de la vie et des états émotionnels qui en dérivent, dans une imprévisibilité permanente et avec une seule constante : la fuite du temps, à l’image d’une réflexion sur le doute immense induit par la réponse à l’interrogation « qui suis-je ? ».

DV

 

En entête, le jardin de M. Ruraru de la cie The Puppet and Its Double Theater/crédit photo The Puppet and Its Double Theater

Aux amoureux de l’île de Formose, une invitation à la découverte le 17 janvier à Paris

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Une journée d’études consacrée à Taïwan : histoire, mémoire, identité le mardi 17 janvier de 10h00 à 17h00 au Musée Guimet de Paris. Un rendez vous à ne pas manquer!

Située au cœur des routes commerciales d’Asie orientale, Taïwan connut un destin troublé par les ambitions de ses proches et plus lointains voisins. Comptoir commercial des puissances européennes du 17ème siècle, province chinoise de la dynastie Qing, colonie japonaise puis siège des institutions de la République de Chine, le territoire fut géré par une succession de pouvoirs qui y laissèrent traces de leurs caractéristiques culturelles et identitaires. Initialement peuplée de tribus austronésiennes, l’île fut aussi la terre d’accueil de nombreuses populations venues s’y installer ou s’y réfugier. Quelle mémoire la société contemporaine garde-t-elle de ces différents épisodes de son histoire ? Que reste-t-il dans les imaginaires de la période coloniale ou de la période de régime autoritaire qui a suivi ? Sur quelle narration collective se construit aujourd’hui l’identité taïwanaise ? Quelle incidence cette mémoire a-t-elle sur les dynamiques interethniques et sur les relations avec la Chine ? Quelle place cette jeune démocratie, premier pays d’Asie à avoir fait un grand pas en faveur du mariage pour tous, souhaite-t-elle occuper en Asie orientale et dans le monde ?

Au menu de cette journée riche en découvertes:

10h20 – 10h50: Du thé de Shuishalian au thé de Formose – Culture, production et commercialisation du thé à Taïwan aux XVIIIe et XIXe siècles par Philippe Chevalérias, Maître de conférences – Université de Lille

L’histoire du thé taïwanais commence au XVIIIe siècle avec l’exploitation des théiers poussant à l’état sauvage dans les montagnes de Shuishalian au centre de l’île. Elle se poursuit avec les premières plantations à vocation commerciale dans les environs de Taipei au début du XIXe siècle, avant que le « thé de Formose » n’acquière une renommée mondiale dans les années 1860~1880. Intimement liée à l’immigration chinoise sur l’île, cette histoire s’inscrit également dans le contexte plus large de l’expansion de la culture du thé en Chine au cours du XVIIIe siècle, et de la demande croissante de thé chinois sur le marché mondial à compter du XIXe siècle.

10h50 – 11h20 : Les artistes taïwanais et la Guerre froide par Emmanuel Lincot, professeur (HDR) – Institut catholique de Paris ; Directeur du séminaire « Arts et pouvoirs: mondes chinois, iranien et indien contemporains. Perspectives comparées ». ENS / CNRS / ICP

L’objet de cette communication est de rappeler l’état de la création taïwanaise dans le contexte de la Guerre froide et à travers plus particulièrement un exemple symptomatique, le groupe d’artistes dit de « La Cinquième Lune ». Dès la fin des années cinquante, s’observent des tensions entre la scène artistique de l’île et le régime autoritaire de Chiang Kaï-shek, ainsi qu’une quête identitaire qui allie les spécificités d’une tradition picturale chinoise, très largement réinventée et acquise au développement de l’abstraction, à un véritable souci de se démarquer de l’art figuratif et du réalisme socialiste imposés sur le continent par le régime communiste.

13h30 – 14h00 : Nous jouons donc nous sommes : histoire, mémoire et identité des Bunun à travers la pratique du volley-ball par Jérôme Soldani, ATER – Université Paul-Valéry Montpellier 3 – CERCE

À Taïwan, le baseball bénéficie du statut de « sport national », mais chez les Bunun, groupe austronésien vivant au cœur de la Chaîne centrale formosane, c’est le volley-ball, introduit dans la seconde moitié du XXe siècle, qui fait office de pratique sportive favorite. L’origine de son apparition dans le comté de Nantou reste sujet à débat, les témoignages recueillis à ce sujet sur le terrain pouvant être divergents, voire contradictoires. Il est une certitude cependant que les écoles comme les églises presbytériennes ont joué un rôle fondamental dans la diffusion de la pratique au sein des communautés bunun.
Cette intervention, basée sur des données ethnographiques recueillies dans le comté de Nantou entre juin 2014 et janvier 2016, tentera de retracer l’histoire de l’apparition et du développement du volley-ball dans la région au travers d’archives et d’extraits d’entretiens avec les acteurs. Elle questionnera la façon dont les Bunun se sont réappropriés cette pratique pour en faire un marqueur identitaire les distinguant du reste des groupes vivants à Taïwan, et plus particulièrement de leurs voisins seediq et atayal qui ont pour leur part adopté le basket-ball comme sport emblématique.

14h15 -15h00 Table ronde avec la participation de Philippe Chevalérias, Stéphane Corcuff, Samia Ferhat, Emmanuel Lincot, sandrine Marchand et Jérôme Soldani

•    Les questions identitaires et mémorielles de la société taïwanaise contemporaine
•    La place de Taïwan en Asie orientale et dans le monde
•    L’évolution des relations entre Taïwan et la Chine

Clôture de la journée avec la présentation du documentaire Le Temps des mots (2015) en présence de Samia Ferhat, Maître de conférences – Paris Ouest – Nanterre ; Chercheur – CECMC (Ehess)

Le  Temps des mots relate l’expérience de dix étudiants chinois et taïwanais qui, de 2009 à 2010, ont participé à l’atelier « Dialogue sino-taïwanais autour du cinéma » organisé par Samia Ferhat dans le cadre de ses activités de recherche au sein du Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (EHESS – UMR 8173).  Le but de l’atelier était de faire dialoguer des jeunes issus de deux sociétés séparées par plusieurs décennies d’antagonismes politiques, et menacées par les risques d’escalade militaire. À l’issue de six mois de rencontres et de discussions, les jeunes ont souhaité poursuivre l’échange par la réalisation d’un documentaire qui leur permettrait de présenter cette expérience de dialogue, et d’aller plus avant dans la confrontation de leurs idées.
Le film, par le biais d’images d’archives et d’illustrations originales, relate l’histoire des relations entre la Chine et Taïwan tout en donnant la parole à ces jeunes qui, de manière ouverte et sans tabous, discutent des problématiques identitaires, politiques et mémorielles en œuvre dans la dynamique de ces relations. Il pose par ailleurs la question de l’efficience du dialogue qui, même s’il s’accompagne souvent de malentendus et de tensions, permet néanmoins la construction d’un espace commun d’échange et d’interaction.

Un événement à suivre si vous êtes du côté de la capitale ! DVDM

INFORMATIONS PRATIQUES

Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna 75116 Paris
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h
L’auditorium est accessible les soirs de spectacle à partir de 19h30.

auditorium@guimet.fr / [13]01 40 73 88 18 / www.guimet.fr [14]/

Play me – avignon off 2016

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Depuis ses origines, le MOVE theatre se dit pratiquer de la danse-théâtre : cette forme hybride a toujours su servir le propos des chorégraphies proposées par la troupe à chacune de leur venue à Avignon.

Après Fight me now et 1 :0, voici présenté leur dernière création à juste titre et joliment bien nommée Play me où se mêlent acrobaties, arts martiaux et danse contemporaine sur le thème de l’enfance avec ses jeux, son apprentissage du langage ainsi que des règles sociales à respecter pour le (bon) équilibre de la société.

Dès le début, le spectateur est plongé dans une cours de récréation, observant un groupe d’enfants jouant « innocemment » aux chaises musicales puis un des membres du groupe, le plus fort ou le plus âgé, s’empare d’un micro et s’attable devant de gros dominos en bois où sont inscrits des mots désignant différentes parties de notre anatomie. Il commence à dire doucement, puis scander, et enfin éructer, avec une frénésie grandissante, ces mots au micro : épaule, poitrine, main, genou et les autres de ne faire bouger – entre deux pauses à la 1.2.3 soleil- que cette partie du corps, chacun à sa façon, dans un rythme allant crescendo. Ce qui amènera les membres du groupe à se faire éliminer du jeu, un par un, par un maître de cérémonie de plus en plus excité par ce jeu dans lequel il peut exercer sa domination. Une des filles deviendra même l’objet d’un jeu pervers, au cours duquel, telle un ballon de basket-ball, elle sera balancée, voire jetée, de bras en bras sans interruption, jusqu’à ce qu’épuisée, elle s’écroule, refusant de continuer à jouer….

L’amusement innocent laissera in fine place à une violence assumée. Violence dans le dire des mots* éructés par les protagonistes qui essaient de s’emparer chacun à leur tour du micro, symbole du pouvoir exercé sur les autres, ces marionnettes soumises et pliées aux quatre volontés du maître du jeu. Violence des rapports qu’ils entretiennent les uns avec les autres au cours du jeu et chacun, pourtant, se doit de respecter la règle du jeu préétablie, mais également la nouvelle règle imposée insidieusement par le chef, ce leader qui ne cesse de changer et réinterprète la règle à sa façon. Et chacun de devenir tour à tour victime et bourreau, souffre-douleur et persécuteur… testant les limites des autres. Dans ce jeu de rôle d’une violence rare, se découvrent toutes la souffrance, la frustration et la folie auxquelles l’obéissance volontaire, voire (de plus en plus) contrainte, à des lois (de plus en plus) liberticides peut nous amener.

La chorégraphie met ici en perspective avec intelligence, les rapports d’autorité et de pouvoir, de soumission et de rébellion, qui existent entre les gens dans une société aussi bien réglée soit-elle. Un rapport maître-esclave qui se renverse ici mais qui n’est pas sans rappeler le rapport entre un créateur et son interprète, le chorégraphe en répétition stoppant le danseur dans un mouvement, lui demandant de le reprendre pour le parfaire, encore et encore… Se file en sous texte une bien jolie métaphore : celle de la violence de la danse contemporaine, violence infligée au corps du danseur, avec sa répétition de gestes brefs, ses mouvements d’épaule, de genou, de tête… décortiqués, disséqués, sous nos yeux avec acuité.  « Play me » peut se lire ainsi à deux niveaux : une réflexion critique sur la danse contemporaine et sur l’enfance, ce microcosme en apparence ingénu, néanmoins reflet de la société des adultes où l’acquis est censé prendre le relais de l’inné pour éviter tout dérapage extrémiste. La création musicale et le travail des lumières ne sont pas en reste, suivant cette montée en puissance des dérives de ces êtres-là.

Se joue certes le délicat passage de l’enfance désordonnée à l’âge adulte policé et l’apprentissage chaotique ainsi que l’intégration complexe des normes sociales. Mais, se dévoile en filigrane toute la violence symbolique et réelle induite par les règles -nécessaires à la cohésion sociale et intégrées par tout un chacun- dans nos rapports humains, en ce qu’elles laissent toujours un espace où peut s’effectuer la prise de pouvoir par l’un ou l’autre.

Parler aussi justement de la violence du jeu de la vie au cœur d’une société normée est chose rare à Taïwan mais c’est ce qui anime la compagnie depuis sa création ! Et elle le fait très bien, avec émotion, vigueur et intelligence, au travers de cette métaphore des jeux enfantins. Une création très réussie et fort juste, bouleversante et saisissante de vérité, avec d’excellents interprètes. Bravo ! DV

*les mots tels que kiss, jump ou death désignant les actions de s’embrasser, sauter ou mourir remplacent ici peu à peu les mots désignant des parties de notre anatomie.

Play me du M.O.V.E. Theatre

Chorégraphie: I-Fen Tung

Avec Yeh-Ying Chen, Shu-Chuan Hsu, Ming-Yao Lyu, I-Fen Tung, Daniel Wang

Jusqu’au 30 juillet à 17:10 au Théâtre de la condition des soies –avignon off 2016

(c) photo Ching-Ju CHENG

Floating Flowers – avignon off 2016

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Nous ne répèterons pas ce qui a été écrit par les divers médias sur Floating Flowers de la compagnie B. Dance, présenté sur un plateau nu, sans projections vidéo aucune, avec un beau travail de lumières : nous nous attarderons plutôt sur ce qui nous a touchés dans cette création.

La métaphore aquatique proposée, visant à exprimer les sentiments du chorégraphe, Po-Cheng Tsai, sur la vie et la mort ou comment « contempler la vie en riant » via l’image de l’eau, élément à la fois calme et violent, n’est hélas pas toujours lisible. A sa décharge, il est vrai que son travail contient une composante non dénuée d’humour.

Expliquons-nous : cette création chorégraphique récompensée de nombreux prix partout dans le monde est censée évoquer un lac paisible au fond duquel grouillent des milliers d’êtres, le piano en début puis le violon de la création sonore s’achevant par de la musique électronique expérimentale assourdissante sont là (d’après le dossier de presse)pour signifier le clapotis paisible et le mouvement continu de l’eau  avant le déferlement des vagues (le calme avant la tempête puis le retour au calme) ; les costumes, des jupons-tutus en mousseline blanches (servant de voile ou de jupe de deuil), quant à eux, symbolisent la fluidité de l’élément. Soit ! Mais la danse contemporaine, terrienne et répétitive, avec ses mouvements bien ancrés dans le sol, dont certains nous ont rappelé un certain Prejlocaj, voire notre cher Kéléménis, rend plus difficile que la danse classique, plutôt aérienne et fluide avec ses portées et ses pointes ou pas de deux à petits pas, l’allégorie aquatique de la vie des hommes, telle que voulue par son chorégraphe qui dit s’inspirer d’une fête religieuse taïwanaise organisée à la faveur des morts (avec sa mise à l’eau de lampions dérivant vers les mers profondes), à laquelle le titre même de sa création fait explicitement référence.

Néanmoins, l’aspect tribal de certains passages lorgne du côté des danses aborigènes des peuples originaires de l’île : avec sa frénésie quasi transcendantale proche du soufisme, et  son tremblé  qui accompagne les rituels religieux de ces croyances ancestrales vaudous ou thraces (trop souvent associées à tort au maléfique), le spectateur est plongé dans les rituels de passage de la vie à la mort et vice-versa à la renaissance (le cycle de la vie), voire à la tentative (vaine) de percer le mystère du divin (à l’image des rites dionysiaques). L’introduction d’éléments gestuels influencés par les arts martiaux, notamment le Tai Chi, pendant zen à ces danses tribales, amène un souffle, une respiration dans la chorégraphie menée tambours battants.  Ying et yang se répondent et s’entremêlent sur fond d’un flot ininterrompu de sons électro martelant, de leurs pulsations saccadées, un rythme techno quelques peu suranné, masquant des percussions délicates.

Pourtant, dans cette création, chaque danseur imprime sa marque et laisse son signe : l’une avec ses mouvements de mains et de tête d’inspiration indonésienne, l’autre avec sa gestuelle à la Shiva, voire la transfuge de « Play Me », la plus amusante, aux mimiques délicieuses pour ne citer que ces dernières.  Tous sont fort talentueux et la cohésion du groupe (4 garçons, 4 filles) est sensible : la complicité entre les danseurs trouve son acmé lorsque par paires de deux, ils forment des espèces de géants, à la gestique robotisée.

Floating Flowers, création d’un tout jeune chorégraphe, mêle les genres chorégraphiques, s’appuyant intelligemment sur les qualités artistiques de ses interprètes, mais tend à proposer une performance physique plutôt qu’un spectacle de danse complètement abouti*.

Alors, oui, il y a de bien jolis moments de grâce, des solos, duos et chorégraphies d’ensemble fort bien exécutés, et nous pouvons être portés par l’énergie admirable déployée par la troupe mais nous restons quelque peu sur notre faim, peut-être parce que, comme dans de bien nombreux spectacles de danse contemporaine, il n’est pas assez « dansé » et joue (trop) sur la répétition infinie des mêmes mouvements… DV

*Peut être à cause de l’absence de vidéo-projections qui ici manquent cruellement…

« Floating Flowers », Chorégraphie de Po-Cheng Tsai

Interprètes : Siou-Kee Kek, Chien-Chih Chang, Sheng-Ho Chang, Yuan-Hao Chang, Chiung-Tai Huang, I-Han Huang, Yu Chang, Ming-Hsuan Liu

Au CDC les hivernales du 10 au 20 juillet puis en tournée en Europe !

(c) photo B.Dance company/ Chang-Chih Chen

TW : 10 ans déjà, préambule – avignon off 2016

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Voici dix ans que Taïwan écume le Off avignonnais afin de montrer les créations insulaires de ce beau pays : en 10 ans, nous en avons vu passer des jeunes artistes taiwanais – moins de 40 ans pour la plupart- et les créations qu’ils proposaient étaient bien souvent de belle facture.

Citons nos amis des Ten Drums, du Riverbed, de The Puppet And Its Dubble, du Théâtre De La Sardine, des Shakespeare’s Wild Sisters Group, voire plus récemment les Freedom Beats  et encore la jeune Véra Chen ou Shang Chi Sun, dont nous avions grandement apprécié le travail. Nous en oublions bien sûr puisqu’en dix ans, ce furent une cinquantaine de spectacles que Taïwan présentât, au Funambule avec huit compagnies invitées puis à la Condition des Soies avec cinq groupes puis quatre!

Première chose étonnante cette année, c’est l’absence de spectacle en interaction avec la vidéo, probablement pour des raisons pratiques de calage ! Seconde chose, l’absence d’un spectacle de musique…. J’avoue que retrouver les Ten Drums qui eurent un succès énorme lors de leur passage à Avignon eut été une grande joie tant la maîtrise de leur art (la percussion sous toutes ses formes) est grande ! Mais le choix des programmateurs du théâtre avignonnais, en accord avec le centre culturel de Taïwan, fut tout autre cette année. Deux spectacles de danse Play me du MOVE Theatre et Floating Flowers de la Cie B Dance (ce dernier était présenté aux Hivernales), un spectacle de clown Mamma Luna du Théâtre des Enfants Terribles et de la marionnette-théâtre d’ombre La Naissance, des compagnies Flying group et l’Est et l’Ouest! Que penser de cette sélection ?

Alors que la presse et le public s’est enflammé pour Floating Flowers, le spectacle le plus In de la sélection, dont les dates de tournée sont d’ores et déjà calées- donc, si vous l’avez manqué, ne vous inquiétez pas, vous le verrez sous peu en France et en Europe– , j’avoue que j’ai humblement préféré ceux présentés à la Condition des soies, plus intimistes et peut être moins européens dans la réalisation que Floating Flowers. Pourtant, paradoxalement, Le Théâtre Des Enfants Terribles et L’Est Et L’Ouest ont un pied bien ancré en France : la première, parce que l’artiste a fait ses études de clown dans une école parisienne internationalement reconnue (celle de Lecoq) ; la seconde, parce que son interprète et auteur vit à Marseille depuis de nombreuses années ! Ce serait oublier de parler du MOVE théâtre dont la création a su conquérir notre cœur pour de multiples raisons.

Que dire donc de ces 4 productions ? Nous vous laissons tout le loisir de le découvrir  dans les articles à venir … Néanmoins, gageons de leur indéniable qualité artistique. A suivre, donc ! DVDM

 

(c) photo Centre culturel de Taïwan à Paris

Made in Asia Toulouse, a 5th Edition turned to Taiwan From January 25 to February 10

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Created in 2008, by Didier Kimmoun, worn by the association Tchin-tchine, the festival Made in Asia attempts to present Asian cultures in France. This year proposes to highlight Taiwan contemporary creation through its most talented artists, Hsu Yen Ling and Wang XinXin. This Edition will host dance performances, contemporary theatre and puppets shows, concerts, exhibitions and movie screenings!

The origin of the project, a passion for Asia Today

 

The founder of the festival has spent part of his childhood in China: his father was teacher in Beijing during the Cultural Revolution. He has always been attracted to Asian cultures. After several trips to China, he realized early that Asian people know Western cultures better than westerners, Asian cultures. ‘There is a gap between the knowledge in West Asia and Europe. This gap is greater in the cultural field: in Asia, Western culture is part of school curricula, which is not the case in France.’ This observation led him to develop the project of a festival dedicated to Asia. ‘I did not want an exotic festival for hippies from the Yunnan. I wanted people discover Asian contemporary cultural life‘.

 

Make better understand the reality of contemporary Asia, its developments, its contradictions, and build bridges between East and West.

In 2000, he met the Tchin-Tchine association which organized cultural events to promote Asia. ‘I proposed to develop an annual cultural week around China and open it to other countries such as Viet Nam and Korea. I wanted to propose different kinds of shows, including contemporary living arts, so bad known here. I had to convince the French programmers who were afraid of the reaction of the audience and had difficulty to conceive the existence of a contemporary creation in Asia ‘. Indeed, at this time, only Korea was known for its contemporary dance performances. ‘It took time to find financial partners; I had to convince the city hall and government. I finally had a grant of the city hall’. To complete the budget, he asked private companies offering them such projects as the installation of sculptures in a Hyundai shop, in Labège, with a Korean Sculptor-exhibition from January 25 to February 18, opening on 31 January. ‘Yoon-Hee uses steel, aluminum, bronze, copper, brass, nickel, lead, titanium, zirconium…’ precise Didier.

 

Wang XinXin, With the courtesy of WANG XIN XIN ENSEMBLE

 

A festival turned to sharing and artistic exchange

Didier Kimmoun refuses to present only a ‘one shot’ and develops artistic residencies and exchanges between Asian and French artists, in order to create bridges. That is why this year he welcomed the wonderful Wang XinXin, specialist in Nanguan, for a residence in collaboration with a baroque orchestra. He also invites throughout the year artists residencies like in last November with a Japanese experimentation. Oriza Hirata presented ‘Sayonara’ played by Geminoid F. The country for next festival will be Japan – a necessity related to what happened in Fukushima – and Singapore. For 2014/2015, there will be contemporary Chinese Opera. This year, the guest is Taiwan. Why Taiwan? Because ‘this year is the centennial of the Republic of China and the Taiwanese artists, guardians of hungry Western ways of life and ancient Chinese culture, are very good at crossing East and West, tradition and modernity ‘, he says.

 

The Birth, with the courtesy of the East and the West

 

Theatre, music, dance 

The french audience will be able to admire the extraordinary performance of Hsu Yen Ling, one of the best Taiwanese actress, in ‘Remix – Hsu Yen-Ling x Sylvia Plath, the Monodrama of HSU Yen – Ling’, written by CHOU Man-Nung and staged by BABOO. Produced by the Shakespeare’s Wild Sisters Group, it will be presented on January 25 and 26, at théâtre Garonne. Another great performance will follow, dedicated to young audience: ‘the Birth’*, produced by the East and the West and the Flying group, presented on February 4, in Mediatheque José Cabanis. This show mixes puppetry, shadow theatre and theatre: first part of a trilogy, he takes the children and their parents in the dream of a little girl who, still in the womb of his mother, discovers to the world. This dreamy and poetic trip is interpreted by the talented Chou Jung Shih, accompanied in live by Wang Yu Jun, a gifted young musician. Beside, the festival welcomes Shang Chi Sun, a young choreographer and talented dancer with ‘Traverse’ on January 27 in Espace Bonnefoy, and the fabulous Wen Chi Su with ‘ Loop me’, a multimedia dance performance signed by Yilab. The Ten Drums Art Percussion Group, from the South of Taiwan, based in Tainan, composed of 10 amazing percussionists, will perform ‘the charm of Taiwan’, a tribute to spiritual Taiwan traditions, on February 3 at the salle Nougaro, one of the event of this festival. The XinXin Nanguan Ensemble, led by the majestic Wang XinXin, will present ‘ the Passions’, a musical dialogue between Nanguan, a Chinese traditional instrument, and Baroque music, in collaboration with Passions Orchestra – Orchestra Baroque of Montauban, under the direction of Jean-Marc Andrieu. This concert where Chinese and Baroque music are revisited will allow the audience to discover all the vocal and instrumental virtuosity of Jiang Nan and Wang XinXin on February 8 at the Capitol Theatre.

Remix, with the courtesy of Shakespeare’s Wild Sister Group

Focus on REMIX: Hsu Yen-Ling + Sylvia Plath, A red-hot mono-drama

Remix, Hsu Yen Ling’s mono-drama, is inspired by fever 103, a poem written by Sylvia Plath and deals with the last moments of Sylvia Plath’s life. This last was an American poetess haunted by the idea of death, who killed herself, despaired by love, when she was 30. Hsu Yen ling, fascinating and disturbing, plays magnificently and brilliantly Plath’s character: she becomes completely this hurt woman, wild animal tortured by abused love and sickness. She’s belching, yelling, sighing, murmuring with fervor, violence, and despair the poetess’ words, rewritten by Chou Man-Nung – young Taiwanese author. This poetical rewriting shows the extent of the talent of the young actress, here, in one of her best performances. Baboo’s art direction is very rhythmic and spread intelligently and soberly the poetic whisper of this tortured writing. It swings between foolish and indolent scenes, showing the ambiguous relationships between Plath and her father, Plath and her husband, both beloved and hated men of her life. The spectator becomes the witness of the actress’ inner truth revelation: Ms. Hsu defends body and soul this American author unknown in France. Ms Plath used to live into her husband’ shade, a famous poet, and suffered from the cruelty of a patriarchal society.  We warmly recommend it to the audience.

Young Taiwanese creation in the fields of cinema and fine arts

 

Many exhibitions complete the program: elaborated in collaboration with the Cultural Centre of Taiwan in Paris, under the advice of its Director, Mr. Chen, specialist in Fine Arts, former Professor and artist himself, the audience is invited in various places in Toulouse to have a look at contemporary Taiwanese art. This is the opportunity to meet Yong – Ning TZENG, using ballpoint pen with two exhibitions from 25 January to 11 February, in Espace Bonnefoy – opening January 27 – and from 31 January to 5 February, at Place Commune, opening on February 2. Gallery Lemniscate will host from 26 January to 26 February – opening January 26- MIA LIU WEN HSUAN with its paper sculptures. Char Wei Tsai, for its part, will explore the process of transformation. Chi-Tsung Wu who experimented with simple processes the manufacture of images in reference to traditional painting work will be in residency from January 15 to 1er February and will present his work from 2 to 25 February in Maison Salvan in Labège – opening February 2 at 19: 00. Young Video maker Cheng Ta Yu interested in the human body will be from the 2 to February 25 in Pavillon Blanc- Colomiers – opening February 2 at 7 pm. This palette of artists unveils the creative diversity of the Taiwanese artists in resonance with current issues.

 

The surprise of the Chief: Mister Candle

 

In the heart of the Asian village, one could try martial arts, kitchen workshops, and Asian food and attend the parade of the New Year with the dance of the dragon, accompanied by drums and a release of lanterns on 28 and 29 January. This will be the opportunity to see a young Taiwanese artist, the enigmatic Mister Candle, Huang Ming-Cheng, in residence in the village. Mister Candle is the last discovery Didier Kimmoun made during his recent trip to Taiwan. This young Acrobat has a delirious project and will work with circus artists of Toulouse and Barcelona. His artistic project is to take a photo of him in the position of the candle in various places of the island, in a market or on a moped, bringing a particular look at the fragility of the world he looks backwards and wants to make a 15th years world tour. A gallery of his suspended photos will be shown during the festival. Didier Kimmoun is interested in his artistic posture, his authentic approach in acquaintance with his very lifestyle. Enjoy it!

 

Diane VANDERMOLINA

 

*More on the Birth, follow the link: http://www.erenlai.com [23]

 

More detail on http://www.festivalmadeinasia.com/

FAREWELL MY CONCUBINE

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Farewell my concubine

By the National Guo Guang Opera Company – Taipei- Taiwan

Directed and written by Wang An Chi

With Sheng Chien as Xiang Yu and Chen Mei Lan as consort Yu, Chun An Li as the phantom of consort Yu

Tropentheatre, Amsterdam on the 15th, 16thand 17th September 2011 at 20:30 / Tickets: 34euro/39euro

More http://www.tropentheater.nl/10474

Since its birth in 1995, Guo Guang has always combined traditional opera with modern theatrical concepts, in order to cultivate young audiences while satisfying older connoisseurs. The company experiments new techniques including modern stage design, light and multimedia effects. The company stages new operas, mixing old and modern literature. ‘The Fox tale’, a love story between an immortal fox and a young woman, based on an ancient plot, includes some elements inspired by Japanese modern drawings and is a total rewriting of the ancient story. These new creations have won numerous awards for their artistic achievement. Besides creating operas, Guo Guang makes educational tours to remote corners of the island, putting on shows in country schools and assorted temples, using makeshift stages, and visits old folks’ homes as well as children’s festivals where the troupe members teach “Chinese opera exercises” and “Opera dances” to cultivate interest among the uninitiated ones. They have a performing arts stage in South East Taipei where they present every month traditional operas for less than 15euro.

 

Following their original aim, Guo Guang proposes to European audience a rewriting of ‘Farewell my concubine, in search of a lost afternoon’. The Opera has become famous with the awarded movie Farewell My Concubine by Chen Kaige – 1993. The movie explores the effect of Mao’s political turmoil during the middle 20th century on the lives of individuals, families, and groups, focusing on two male stars in a Beijing Opera troupe – following the old tradition of beijing opera, the youngest one used to play the concubine of the oldest in the Opera- and the woman who comes between them. In 1994, the Contemporary Legend Theatre from Taiwan performed ‘Farewell my concubine’, the Opera, in France.  Around eigtheen years after the movie, the Opera comes in Europe again, in a very new version performed by the Guo Guang company. In this version, the costume design is a recreation of the traditional Beijing opera style costume: some part of the makeup and the color of the costumes refer to Beijing opera but the cut and some materials are more modern.

The original Opera tells the story of Lord Xiang Yu, a hero from the Qin Dynasty, whose fight at Gai Xia against a villain, Liu Bang, leads his concubine, Yu Ji, to commit suicide in order to relieve his concern for her, as proof of her love for him. The Guo Guang rewriting focuses more on the wander of Yu Ji after her suicide, when she meets in the underworld Xian Yu’s battle companion, Wu Zhui who sacrificed himself to his lord. They wonder if their lord succeed or not in the battle, or killed himself with his sword. In another place, Xian Yu who cut his throat after the defeat is looking for his head and meets Fan Zeng who advised him to defeat his enemy by underhanded means, what he did not do, and died of sorrow. Does Xian Yu have to regret his choice? Will he meet his lover again? The rewriting of the story is very close to Greek tragedy in which the hero is questioning himself. The questioning leads to the emergence of the invidual choice, like Antigun who chooses to bury her brothers following the tradition against the established rules. The question of the responsibility in one’s life is raised here with acuity.

No doubt the artists on stage and the opera singers will offer the audience an extremely achieved performance with lyrical moments, martial arts and acrobatics in the very Beijing opera style. DVDM

The Legend Lin company

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The songs of pensive beholding
By The Legend Lin Dance Company
Choreography: Ms Lin
Length: 2 hours

Touring:

Maison de la Culture d’Amiens 10 november 2011 / 20:30

Theatre National de Chaillot 17 et 18 november 2011 /20:30 – first coming at Chaillot !!!

Maison de la Danse Lyon 23, 24, 25 and 26 november 2011/ 20:30 except on wed 23 at 19:30

More on http://theatre-chaillot.fr/danse/legend-lin-dance-theatre/chants-de-la-destinee [24]

Retour aux sources…

In the cultural center of Kaohsiung, was presented on the 23-24th July 2011 the last part of Ms Lin creation dealing with humanity and earth. In this third part, she tries in a very symbolical and beautiful esthetic manner to make us aware of the degradation related to the damage we, as human beings, can cause to the Earth, our pairs and ourselves. The performance in which one does not feel any desolation or despair questions us on how we can find a balance in life, without destroying ourselves and the world like we are used to do actually…

The choreography is based on very measured movements – we can barely see the dancers moving towards us, in very precise and deliberately slow gestures, during the first part – contrasts with the contemporary musical flow – the music reminds us some Dead Can Dance ritual and tribal songs -. In the very beginning, one can see under a white lighting, many female characters with candles, they invite us to listen to a story, our story: the lost of our human concern for our selves, the others and nature in our modern society dedicated to material beholding… And we can see different scenes with suffering characters who shows us the (necessary) metamorphosis of humans (through the main character, the very white and half naked one wearing a big black hat, looking like a desperate animal captive of its abysmal instincts, the ones that lead us towards unhealthy and harmful choices of being). Between those scenes, there is a beautiful love scene between a warrior and the white woman, magic and powerful, especially in the very sensual movements of their arms as if they were tending to transcend their differences, as if love had reunited them into one being, under green-blue earthy like lights… But the following scenes present the death of both the white loving woman – lost in or killed by society- and the warrior- after a fight with another male character-, both carried in a long piece of white – for the woman- and red -for the man- tissues. Because of the society rules and human cruelty, real love cannot survive or ever last; even (hardly) find a place to exist and flower?

‘The songs of pensive beholding’ seem to tell us we have to born again to life, like butterflies, to enhance the future… Is it by a return to the spiritual ancient faith lying in tribal dances and music? The second part, using warmer lights, with an excellent live drum music session- fascinating performers, especially the one near the gong, describes a tribal fight; the rhythm of the music in opposition to the slow movements of the warriors, except the four ones dancing faster and faster to encourage the feline fighters, make us feel the ritual thrill but also the damage caused by some ancient rules, by using red lights color – omnipresent during the show, even by little stroke, like the red long nails of the white woman, the red color on the top of the war long weapons… The use of white -symbol of lost- and red – blood color- or ‘natural’ colors like the green and the blue – symbols of vitality and purity- is not genuine, on the contrary… For example, at the end, when the female dancers come back with their candles, meaning the end of the story, the whole color of the stage is green and blue, hope for a better future through love and spirituality, a path towards more humanity. The movements of the dancers reveal to be a little faster as if they had found the good balance at this moment. The way to get rid of this human suffering the very slow movements of the beginning makes us feel, as if our, humans, had at first a heavy weight on our shoulder to carry on and throw away by finding ourselves the balance between our animal and spiritual part, our soul and body, our and the others, to be completely human, be able to give and preserve our humanity and the Nature…

This high quality show – in the choreography, the dancing, the music, the lightings and the art design, with beautiful costumes made by Tim YIP, using very traditional colors, materials and forms in his manner-, has been applauded by the audience, a young audience who really enjoyed and appreciate the performance even if at the beginning, the slowness of the dance we are not used to can make us feel outlandish, seeming so peculiar and odd but so true… DVDM