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Songe des nuits d’été

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Avec près de 900 évènements au programme, l’année capitale marseillaise s’annonce comme particulièrement fastueuse. Dans la longue liste des réjouissances parrainées par l’organisme MP2013, le festival musical des Nuits d’Istres figure parmi les plus attendus. Du 2 au 9 juillet, cette 22e édition accueillera une fois encore des musiciens aussi talentueux que motivés sur la scène du Pavillon Grignan à Istres, prêts à vous ensorceler! Durant une courte semaine, ces artistes venus de tous les horizons n’auront cesse de vous divertir, et de vous faire découvrir toute la richesse de leur univers musical.

Située dans le cadre enchanteur du Pavillon de Grignan (petit rendez-vous de chasse au XVIe siècle, il est aujourd’hui capable d’accueillir environ 1 700 spectateurs), le festival des Nuits d’Istres propose cette année une programmation alliant excellence et variété. Chaleureusement présentées par Nicole Joulia, 1ère adjointe au maire d’Istres, quatre nuits à la thématique différente se retrouvent ainsi à l’affiche. Tout d’abord, en ouverture, une nuit « world music » le mardi 2 juillet avec le chanteur et musicien malien Salif Keita et le poète Idir. Arrivera ensuite, pour la nuit « hip-hop » du 4 juillet, le groupe de rap marseillais IAM. Le samedi 6 juillet verra un concert unique de Pierre Henry, l’un des pères de la musique électroacoustique, pour la « nuit contemporaine ». Puis, en clôture du festival le mardi 9 juillet, le chanteur américano-libanais Mika viendra mettre le feu à la scène lors de la « nuit pop ».

Pour les plus curieux, penchons-nous davantage sur l’affiche de cette année. Véritable icône de la chanson africaine, Salif Keita a notamment remporté en 2010 les Victoires de la Musique dans la catégorie musique du monde de l’année. Mais l’autre acteur de cette première soirée, le poète et chantre de la musique Berbère, Idir, n’est pas en reste. Considéré comme l’un des précurseurs de la « world music », il revient avec onze nouvelles chansons accompagnées d’une pléthore d’instruments. A noter que Kenza Farah, artiste invitée, viendra chanter un titre en duo avec Idir. Le collectif de rap français IAM fête cette année ses 25 ans d’existence, avec un 6e album studio : « arts martiens ». Les cinq compères continuent de célébrer cette « poésie du bitume » à travers des textes toujours plus créatifs et au rythme intense. Souvent considéré comme le père de la musique électroacoustique, Pierre Henry s’est fait connaitre dès le début des années 50 avec sa première œuvre : « Symphonie pour un homme seul ». Sa performance lors des Nuits d’Istres s’effectuera dans une configuration particulière (seul avec 100 enceintes) et pour un public limité à 600 personnes. En outre, suite à une commande passée par les organisateurs du festival, il jouera « l’Apocalypse de Jean » dont c’est l’unique représentation en France ! Il est sans doute superflu de vous présenter le dernier de la bande. Récupéré in-extremis après le fiasco de l’affaire Guetta, dont le concert se jouera finalement au Dôme, Mika constitue l’invité surprise de cette 22e édition des Nuits d’Istres. Nul doute qu’il sautera sur l’occasion de présenter au public son dernier album : « The Origin of Love ». Sa pop légère et enjouée ne manquera certainement pas d’illuminer la scène du Pavillon de Grignan au cours de l’ultime soirée.

Si le festival garde son engouement populaire, et il n’y a pas de raison que cela ne soit pas le cas, environ 10 000 personnes seront attendues cette année. Pas question pour les organisateurs de changer de philosophie : « la volonté première de ce festival n’est pas d’être consommé par une petite élite, mais servi à une immense majorité », rappelle le maire d’Istres François Bernardini, « c’est une histoire que nous avons voulu longue et chaleureuse ». Cette 22e édition semble tenir toutes ses promesses.
Q.R.

Infos pratiques :
Lieux : Pavillon de Grignan, av. Adam de Craponne
Date : du 2 au 9 juillet 2013
Heure : à partir de 21h
Tarifs : de 20 à 38 euros
Réservations : www.istres.fr ou www.MP2013.fr

CREDIT PHOTO DVDM : de gauche à droite, Madame JOULIA, adjointe au maire d’istres en charge de la culture, Monsieur BERNARDINI, maire d’Istres et Monsieur PARAKIAN, adjoint du maire de Marseille

NATHALIE JOLY, DE RETOUR AU LENCHE !

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Elle était venue en 2010-2011 au théâtre de Lenche à Marseille pour présenter « Je ne sais quoi », un spectacle de lectures et chansons d’après les compositions d’Yvette Gilbert et ses échanges épistolaires avec Freud. Nathalie Joly, suite au legs de documents appartenant à Yvette Gilbert par une nonagénaire, revient aujourd’hui avec un nouveau spectacle « les diseuses » autour de la notion de transmission afin de découvrir au public la richesse et la diversité des formes parlées-chantées d’hier à aujourd’hui. Cela se passe au Lenche du 16 au 30 Mai 2013.

Yvette Guilbert a été un personnage marquant du 19e siècle. Surnommée la grande diseuse de fin de siècle, elle est à l’origine de cette forme à cheval entre la musique et le théâtre qui donne la place d’honneur à la parole. Les textes y sont intelligemment cadencés par des effets d’intonations, et théâtralisés par des mouvements amples inspiré du japonisme. Le rythme de la musique n’est pas véritablement suivi, il n’est plus qu’un fil conducteur qui guide, seule la verve et les effets de voix comptent pour faire naitre les pensées précurseuses.

Les « Diseuses » au féminin comme les « sages-femmes » ou les « diseuses de bonne aventure » ont pour point commun de mettre à jour, de révéler ce qui est encore caché ou muet. Yvette Guilbert a de cette manière été l’initiatrice de la parole des femmes, elle qui s’est éteinte un an seulement avant l’annonce de leur droit de vote. La diseuse était considérée à l’époque comme dérangeante, par ses propos dits choquants et vulgaires pour l’époque. Yvette Guilbert s’intéresse à tous les thèmes de société sans faux-semblant. Thèmes par ailleurs d’une modernité saisissante : sexualité et désir au travers l’Ydille Normande notamment, drogue et dépendance chez les mondaines dans La Morphinée, homosexualité ou encore virginité avec Les Vierges, qui fait polémique sous la IIIe République et dont certains mots ou phrases sont demandés à être supprimés….

L’image des diseuses au travers d’Yvette Guilbert est celle de femmes affirmées qui refusent de se conformer à une bienséance hypocrite. Elles parlent sans gêne, et leurstextes résonnent dans les têtes comme les écrits du Slam ou du Rap actuel. C’est en découvrant les similitudes de ces pensées encore ancrées dans la société du 21e siècle, et l’intérêt qu’à suscité les chansons d’Yvette Guilbert dans ces univers musicaux, que Nathalie Joly a décidé de mettre à profit sa carte blanche pour organiser des rencontres artistiques et musicales autour du parlé-chanté, le 28 et 29 mai 2013, avec le groupe de rap DGT Crew dans « Les diseuses d’Hier à Aujourd’hui ».

En guise d’inauguration avec Paris Bukarest, elle rendra hommage à Maria Tanase chanteuse roumaine, qui restituera cette forme du parlé chanté dans les années 30-40 mêlant méismes et récits dans les « Doïna ». Nathalie Joly semble être aujourd’hui le meilleur pont existant pour faire vivre et découvrir au public les diseuses d’autrefois ; et réunir Yvette Guilbert avec ces générations de chanteurs, si éloignés par le temps mais si proches par leurs écrits et leur résonance. MH

Infos pratiques :
Carte blanche à Nathalie Joly
Lieu : Théâtre de Lenche (4 place de Lenche – 13002 Marseille)
Date : du 16 au 30 Mai 2013
http://www.theatredelenche.info/ tel : 04 91 91 52 22
Prix : 16 euros / spectacle (réductions voir site)

Un savon géant sur le J1 !

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La clepsydre en savon de Marseille, inaugurée le 27 Avril 2013 sur l’esplanade du J1, est née d’une ambition commune de Pierre Bartelot co-directeur avec Caty Avram de la compagnie generik vapeur -existante depuis 30 ans-, Gilbert Latour repreneur de la savonnerie du Midi, et Bernard Demeure, PDG de la savonnerie de Marseille le fer à cheval. Tous trois se sont accordés sur l’idée que, quelque chose de beau et de poétique, était à faire avec cet emblématique savon de Marseille présent dans le monde entier et qui saurait toucher l’ensemble de la population, toutes générations confondues.

MP2013 a été l’élément déclencheur et leur a permis de trouver l’énergie, les fonds nécessaires pour réaliser de manière concrète leur projet et un lieu adapté pour son exposition. Deux années de travail et 30 000 euros plus tard, voici offert au public le fameux savon de Marseille géant ! Il est bon de savoir que le savon a voyagé de l’orient vers l’occident. Les occidentaux n’avaient pas pour habitude d’utiliser du savon, se parfumant simplement,alors qu’à l’inverse la civilisation arabe avait déjà l’usage du lavage et du recours à l’eau pour le corps. Ce produit est donc le témoin des échanges entre civilisations et de l’évolution vers l’hygiène dans le monde occidental.

Cette Clepsydre –sablier ou horloge à eau fonctionnant sous le principe d’un écoulement régulier au fil du temps – est une œuvre monumentale dédiée au savoir-faire des savonniers marseillais et du groupe des eaux de Marseille car il existe entre eux des relations indissociables. L’imposant savon de Marseille disparaitra sous l’écoulement de la meilleure eau de France.Citons les artisans qui l’ont réalisé : « Alain, Bruno, Alex, Jean-Paul et Michel, maitre savonnier du Fer à Cheval et enfin, Marc, du groupe des eaux de Marseille » (dixit Pierre Bertelot). Gilbert Latour, quant à lui parle d’un véritable évènement : « il est le fruit de la collaboration entre le monde culturel, l’entreprise et les collectivités territoriales publiques ou parapubliques. Il est important que cet ensemble, qui constitue les forces vives du pays, soit réuni sur l’ensemble des sujets pour montrer qu’elles sont toutes solidaires pour faire progresser aussi bien la culture, que l’économique et le social ».

MP 2013 a permis « aux habitants, aux élus, ouvriers et chefs d’entreprises de se battre avec le monde de la culture » et de mettre en avant le patrimoine culturel marseillais sous une forme contemporaine grâce aux artistes des Arts de la Rue. Entre deux gouttes, le sénateur Maire a terminé la présentation par des remerciements. Puis les participants se sont joints à la foule autour de la toute nouvelle Biere MP2013, bière blanche au miel, lancée pour l’occasion et qui fut d’ailleurs très appréciée.

Notez dans vos agendas que Generik Vapeur propose en collaboration avec des artistes chiliens, une création intitulée « 17ème arrondissement, quartier utopique » du 10 au 15 mai sur l’esplanade du J1. M.H.


Infos pratiques :
La clepsydre en savon de Marseille
Lieu : Esplanade du J1
Date : du 12 Avril au 21 Septembre 2013
Gratuit

LE VIEUX PORT ENTRE FLAMMES ET FLOTS

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VPA4 [2]

Le Sénateur Maire Jean-Claude Gaudin, le président de Marseille Provence Métropole Eugène Caseli, (en photo ci dessus) et la Directrice de Karwan, Anne Guiot ont présenté, le 24 Avril 2013, les détails de l’organisation technique de l’évènement du « Vieux Port entre flammes et flots » réalisé par la compagnie Carabosse et qui se déroulera le 3 et 4 mai 2013.

Ce spectacle annoncé comme grandiose sera le deuxième coup d’envoi de MP2013 en guise d’inauguration des travaux de réaménagement du Vieux Port.Il permettra de fêter, dans le même temps, l’ouverture prochaine du Mucem prévu le 7 juin 2013. Déjà présenté dans des villes comme Paris à Versailles ou Hue –capitale royale du Vietnam– ce spectacle est décrit par Mr Caseli comme « doux, poétique, et extraordinaire ». Durant deux soirées exceptionnelles, vous aurez la possibilité d’admirer des boules de braises, des fontaines enflammées, des eaux illuminées, des automates, des musiciens et une infinie variété de composition, et d’effets sur les deux rives du port tout ceci dans une ambiance voulue calme et feutrée.

Le vieux port entre flammes et flots apparait tel « un geste urbain et onirique », « une prouesse technique et humaine » annonce Anne Guiot. Ce sont près de 6000 pots de feu qui seront disposés au Vieux-Port réunissant tous les corps de métiers pour l’occasion. Cet évènement marquera le lancement de « la Folle histoire de la Rue 2013» se déroulant à Marseille jusqu’au 20 Mai 2013. Pour ce deuxième grand rassemblement de l’année – après le lancement de MP2013-, Les organisateurs attendent plus de 100 000 spectateurs par soir si ce n’est plus !

Un déploiement important du service d’ordre et de sécurité, renforcés pour l’occasion, a été mis en place pour assurer le bon déroulement de l’évènement, et favoriser la fluidité des passages notamment au niveau du quai flottant où vous pourrez véritablement marcher sur l’eau au milieu des flammes ! Ne vous étonnez pas si vous devez patienter le temps d’entamer la traversée. Le Maire de Marseille a rappelé que son implication pour la culture est au centre de ses préoccupations : « 600 Millions d’euros ont été investis pour MP2013, dont 40% sont portés exclusivement par la ville de Marseille ». Marseille entre flammes et flots représente un budget global de 810 000 euros mais le résultat très attendu semble bien à la hauteur des sommes investies.

Nous vous invitons donc vivement à être présent au rendez-vous le 3 et 4 Mai 2013 pour ce spectacle unique et exceptionnel. Lieu incontournable de la ville, le Vieux Port est le point de rencontre de toutes les occasions : il sera la lumière de Marseille le temps de deux soirées inoubliables.
M.H.

Infos pratiques :
Vieux Port entre flammes et flots
Lieu : Vieux Port (exclusivement piéton à partir de 18h)
Dates : le 3 et 4 Mai 2013
Horaires : de 20h30 à 23h30
www.marseille.fr

FESTIVAL DE JAZZ DES 5 CONTINENTS

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Pour sa 14eme Edition, du 17 au 27 Juillet 2013, le festival des 5 continents ancré au cœur du jardin Longchamps, annonce une programmation exceptionnelle en l’honneur de l’année capital Européenne 2013, avec des artistes de renoms venus des quatre coins du monde. Facteur d’intégration et de métissage, ce festival, initié en 2000 par Roger Lucioni connait aujourd’hui un rayonnement d’envergure internationale. La nouveauté cette année : deux dates supplémentaires, ce n’est plus huit mais dix dates de concerts annoncées, et pour les amateurs, une soirée gratuite en guise d’inauguration, avec le groupe Massaliazz sur l’esplanade du J4. Le festival investira comme toujours les jardins du Palais LongchampS mais aussi le MUCEM. Le jardin zoologique sera le lieu de rencontres musicales, le grand Hall du Théâtre National de la Criée accueillera le Jazz Club FJ5C pour neuf soirées« afters », et enfin des concerts et expositions se dérouleront au pavillon M.

Cette édition toute en nuances et remplie de légendes se veut aussi plus cosmopolite et plus féminine. Elle complètera donc sa liste d’artistes en accueillant la diva Diana Krall, ACS réunissant Geri Allen, Terry Lyne Carrington et Esperanza Spalding célébrerant les 80 ans de Wayne Shorter, Meshell Ndegeo cello en hommage à Nina Simone, et enfin pour la première fois la Corée et le Japon seront présents avec Youn Sun Nah et Hiromi. Le festival débutera dans la soirée du 17 Juillet sur l’esplanade du J4 avec le talentueux Paolo Fresu trompettiste italien – accompagné entre autres du pianiste Bojan Z – qui fera une ode à la méditerranée.Le lendemain, c’est au tour du virtuose électrique Guillaume Perret et son Electric Epic d’enflammer la scène. Ils seront suivis du légendaire Chick Koreaqui profitera de l’occasion pour nous présenter son nouveau groupe « vigil » dans les jardins de Longchamps.

Le 18 Juillet mettra à l’honneur l’empereur de la musique cubaine Chucho Valdés avec notamment en première partie le trompettiste de légende Roy Hargove, et la star montante du flamenco, la chanteuse Buïka. L’inventeur du tropicalisme et brésilien Gilberto Gil partagera la soirée du 20 Juillet avec les légendes du funk et du disco, Nile Rodgers et le groupe Chic. La voix d’or de Diane Krall envoutera le parc le 21 juillet, suivit le23 des ACS, avec la venue de l’incroyable Jazz man Wayne Shorterpour ses 80 ans.Le 24 juillet rendra hommage à deux talentueux musiciens français: l’organiste Eddy Louis et le guitariste Bireli Lagrène qui présentera à l’occasion son nouvel album. Le trompettiste sud-africain Hugh Masekela et Archie Shepp – avec son chef d’œuvre Attica Blues- seront sur scène le 25. Les deux grandes artistes asiatiques : Younsunnah, chanteuse coréenne, et Hiromi, pianiste japonaise, sont à découvrir absolument le 26 Juillet. Enfin, George Benson participe pour la première fois au festival et clôtura cette édition 2013 en revisitant ses plus beaux albums de jazz.

Le maire a renouvelé son engagement pour la culture :« 183 euros par habitant sont investis chaque année pour la culture de ses 860 000 citoyens marseillais ». Le budget artistique du festival est de l’ordre de 600 000 euros, sur un budget total de 2 millions d’euros. subventionné à hauteur de 900 000 euros. Une amélioration est noter toutefois : 56% du budget total est aujourd’hui autofinancé parle festival lui-même.* Le Festival de Jazz des 5 continents se diversifie donc davantage cette année. Il reflète l’implication et le travail dont fait preuve Anne-Marie d’Estienne d’Orves pour faire de son festival un évènement majeur de la scène du Jazz. « C’est grâce au Jazz que l’homme singe devient l’homme sage » disait Mc Solar….

M.H.

*Le montant total des subventions est de 900 000 euros.

Infos pratiques :
Festival de Jazz des 5 continents
Esplanade du J4 :
17 Juillet : concert gratuit
Palais Longchamp
Du 18 au 20 Juillet et du 23 au 27 Juillet : ……………35€ tarif normal et 27€ tarif réduit *
Le 21 Juillet…………………………………………………: 40€ tarif unique
*Voir site internet
http://www.festival-jazz-cinq-continents.com/
Billetteries :04 95 09 32 57

Rituel pour une Métamorphose

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Jeudi 18 Avril. Confortablement installés au salon Paul Ricard, sous les combles du Théâtre du Gymnase à Marseille, nous avons pu rencontrer les acteurs de la Comédie-Française, venus nous parler en toute simplicité de leur dernière création dramatique : « Rituel pour une Métamorphose ». La pièce sera présentée sur la scène du plus vieux théâtre de la cité phocéenne à partir du 29 Avril jusqu’au 7 Mai 2013. Ce projet constitue l’aboutissement d’une collaboration étroite entre MP2013 et les artistes de cette grande maison du théâtre, désireux de revenir jouer dans la plus ancienne ville de France.

La thématique de cette année capitale « L’Europe et la Méditerranée » s’y prêtant merveilleusement, le choix de l’œuvre s’est finalement porté sur une pièce syrienne achevée en 1994 par Saadallah Wannous. L’événement revêt une importance toute particulière. En effet, grâce au magnifique travail fournit par la traductrice Rania Samara et celle du metteur en scène Sulayman Al-Bassam, la célèbre institution fera par la suite entrer ce premier texte en langue arabe, dans sa version française, au répertoire de la Comédie-Française. Ce n’est que justice pour ce prolifique auteur syrien, dont les textes engagés ont contribué à construire le théâtre arabe contemporain, mêlant influences occidentales au riche creuset de la culture orientale. Pour Sulayman Al-Bassam, il a longtemps incarné un « mentor spirituel au sein du paysage décousu du monde arabe moderne. »

Le thème de la pièce, grâce à la virtuosité d’écriture de son auteur, mêle conte oriental, tragédie classique et débat social contemporain. Pour rétablir son autorité et celle de la religion, le mufti de Damas tend un piège au prévôt des notables, Abdallah, qu’il fait surprendre en flagrant délit de débauche avec Warda, une courtisane. Pour confondre ensuite le chef de la police qui a procédé à l’arrestation, il demande à Mou’mina, la femme du prévôt, de se substituer à la courtisane. En échange de cette humiliation, Mou’mina demande à être libérée du poids de son mariage ! Devenue Almâssa la courtisane, elle va user de sa beauté et de son intelligence pour bouleverser l’ordre social établi, cherchant sans cesse à défier et à déjouer l’hypocrisie des mécanismes de domination masculine. Elle gagnera son émancipation, mais paiera le prix fort du chaos qu’elle a engendré. A travers les efforts de cette femme pour conquérir sa liberté, l’histoire reprend en filigrane celle de la quête du pouvoir, du questionnement sur l’identité, et des bouleversements traversés par notre société moderne.

Ce « Rituel pour une Métamorphose » s’interroge sur « le creusement » de l’âme humaine et de la souffrance. Dans le cadre rêvé de la Damas du XIXe siècle, proche de l’Orient fantasmé véhiculé par les savants orientalistes, les idées et les intérêts des personnages se croisent et s’affrontent avec violence. Cette pièce, bien qu’écrit originellement en langue arabe, est très peu jouée dans les pays du Proche-Orient, et souvent pas plus de deux soirs d’affilés. Pour le metteur en scène Koweitien Sulayman Al-Bassam, cela tient du fait que les thèmes abordés remettent en cause des fondements sociaux encore fragiles, entrainant une mise en abîme de l’autorité. Les acteurs parlent même « d’une pièce laïque dans un monde musulman ». Quoi qu’il en soit, cette fable politique fait fi des convenances et s’amuse à mélanger les contradictions entre des décors de rêve et des personnages explosifs, rappelant une réalité par trop douloureuse dans la Syrie actuelle.

Avec cette programmation détonante, Dominique Bluzet, directeur du Théâtre du Gymnase, fait le vœu d’attirer un nouveau public, un qui ne soit pas encore habitué au monde dramatique. Sept représentations sont au programme lors des semaines à venir, puis la troupe de la Comédie-Française réinvestira la salle Richelieu à Paris où elle alternera les séances du 18 Mai au 11 Juillet 2013. Ne laissez pas passer cette chance !
Q.R.

Informations pratiques :

Dates : du 29 Avril au 7 Mai, relâches le mercredi 1er et le dimanche 5 Mai
Lieu : Théâtre du Gymnase, 4 rue du Théâtre Français 13001 Marseille
Horaires : 20h30
Tarifs : de 8 à 34 euros
Tel : 08 2013 2013
Liens : www.lestheatres.net

De la complexité du sentiment amoureux féminin

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Portrait de Femme
De Michel Vinaver
Mise en scène Anne-Marie Lazarini
Avec Jocelyne Desverchère (Sophie Auzanneau), Bruno Andrieux, Jacques Bondoux, Gérald Chatelain,
Cédric Colas, David Fernandez, Claude Guedj, Sylvie Herbert, Isabelle Mentré, Michel Ouimet
Du 6 au 10 avril
Au TNM La Criée (petite salle) Quai Rive Neuve
Rencontre avec Michel Vinaver, auteur dramatique, romancier, critique
le jeudi 8 avril après la représentation
A 20h sauf le mardi et mercredi à 19h
Durée : 1h30
Réservation au 04 91 54 70 54

Places à gagner pour chaque représentation, appelez nous au 0662341507

« Portrait de Femme » retrace le procès d’une jeune étudiante en médecine, Sophie Auzanneau, accusée par les instances judiciaires d’avoir assassiné Xavier, son ex-amant (sur le point de se marier), avec préméditation, par cupidité et orgueil. Cette « ravageuse » aux multiples liaisons et au caractère étrange et complexe, présentée comme un monstre par l’accusation du fait de sa liaison avec un docteur allemand sous l’occupation (elle était infirmière dans un hôpital allemand) et de sa compassion pour une mère infanticide (à laquelle elle lègue ses biens), sera condamnée par les Jurés, chargés de comprendre la raison de son acte meurtrier, aux travaux forcés à perpétuité. La défense à la décharge de l’accusée tente en vain de convaincre les jurés de son instabilité mentale afin d’atténuer les circonstances de son acte odieux et irréversible : intervention d’experts en psychologie, témoignages de sa logeuse, récit de son enfance entre un père froid et une mère déboussolée, rappel de la mort de ses frères, déclarations amicales et tendres sur la fragilité de la femme sous sa carapace d’indifférente… Hélas, rien de tout cela ne suffit à calmer la clameur du public, rumeur bourdonnante symbolisée par un fatras de bruits étouffés de cuivres aux graves discordants.

Cette création, inspirée d’un fait divers s’étant déroulé au début des années 50, joue sur le récit non chronologique des faits ayant poussé Sophie au meurtre (crime passionnel ou punitif d’un amant qui l’avait désavouée ou acte exécuté de sang froid par un être au cœur sec ?) à la façon d’un récit cinématographique avec de nombreux sauts dans le passé (flashbacks). La mise en scène s’articule suivant les différents plans de scène, espaces savamment organisés :

– l’avant scène : côté jardin, pour le récit des tourments de Sophie –en avant, sa chambre/en retrait, une armurerie avec une collection de revolvers dans une vitrine en plexiglas ; milieu de scène, pour ses amours avec Xavier -un bar ; et côté cour, pour le meurtre –en avant, un bureau/en retrait, un poirier, symbole de la maison parentale de Sophie ;
– bords de scène, côté jardin pour les acteurs-public de ce procès intervenants à titre de témoins ;
– fond de scène pour le lieu du procès, ce tribunal d’une hauteur démesurée (où trônent l’« accusateur », le président et le procureur) avec en contre bas deux prétoires (côté jardin, les témoins ; côté cour, les accusés)

Ce dispositif scénographique permet d’attirer l’attention du spectateur sur un carré de scène s’éclairant lorsque se déroule une action, voire offrir au public la possibilité de suivre plusieurs actions se jouant simultanément, en même temps ou à des temporalités différentes. Ce dispositif n’est pas sans rappeler la façon dont sont incrustées, à l’image, des scènes parallèles dans les films actuels. Le parti pris de mise en scène n’est ici pas inintéressant même s’il a tendance à perdre le spectateur, peu habitué à ce genre de construction théâtrale.

L’intérêt de la déconstruction temporelle (façon puzzle) réside en ce qu’elle montre combien la recherche de la vérité est épineuse et tortueuse, comment une analyse minutieuse de faits complexes peut aboutir à de nombreuses digressions discursives dans un procès ou ailleurs. Jusqu’à perdre le juré dans les méandres de faits sans rapport direct avec le crime jugé, un effet pervers savamment orchestré par les avocats qui permet de manipuler un jury sans trop de difficulté (ex : le portrait de Sophie brossé par le procureur, la présentant comme une mante religieuse cupide et arriviste ; voire le discours de l’avocat de Sophie s’adressant plus à l’affect qu’à la raison). Ce qui nous amène à nous demander si l’intérêt de ce spectacle –outre la description de la complexité de l’âme féminine ; par ailleurs, nous nous prenons d’empathie pour ce personnage paumé et exalté, bizarre et cruel, – ne réside pas tant dans le démantèlement du processus judiciaire du procès et la dénonciation de ses perversions. Le jury juge-t-il réellement en son âme et conscience ? Et aujourd’hui, si un tel procès avait lieu, la sentence ne serait-elle pas aussi sévère même si les jurés seraient potentiellement moins sensibles aux arguments visant à caractériser Sophie de « Collabo » ? La question reste en suspens…

Peu de lumières (tamisés et claires), peu de musique, quelques sons enregistrés, un jeu sobre et compassé, des costumes simples, un décor gris, autant d’éléments plongeant le spectateur dans une atmosphère pesante qui, hélas, ne peut s’empêcher de laisser poindre un sentiment de lenteur, mêlée d’ennui, ou plutôt d’impatience. Car même si nous sommes tenus en haleine par ce procès effrayant (notamment en ce qui est des préjugés sexistes véhiculés par l’accusation qui déshumanise complètement cette femme lorsqu’elle parle avec violence « du bain de sang, bain de mensonge » que sont son témoignage et sa vie dissolue, terrible incitation insidieuse du public à la haine vis-à-vis de la coupable), la réalisation manque de souffle et de dynamisme. Les acteurs, dont la diction est de bonne facture, manquent de tonus et leur jeu est par trop réservé. Néanmoins, la comédienne qui incarne Sophie, « ce tigre qui ne sait vers quel endroit bondir » (dixit son amant, le docteur allemand fort bien interprété), « cette femme qui va vers et contre l’autre » (pour reprendre les mots de Xavier, campé avec grande justesse), est touchante d’humanité et de fragilité sous ses dehors revêches (« un jour, je te tuerais pour simplifier » avait-elle dit à son amant, bien avant le meurtre, dans un éclair de lucidité inquiétante). Une prestation saluée avec enthousiasme par un public enchanté. DVDM

(c) photo Marion Duhamel

Made in Taïwan….. about theater !

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Cet espace d’expression vise à compléter d’une certaine façon le site de la revue marseillaise du théâtre [5] puisqu’il est et sera essentiellement dédié à l’art théâtral taïwanais comme pouvait le laisser pressentir le premier article publié ici.

Pourquoi Taïwan, me demanderez vous? Parce que l’origine chinoise de l’île de Formose, parce que sa particularité insulaire. Taïwan, notamment Taipei (sa capitale), représente aujourd’hui un bel exemple d’ouverture et de liberté depuis l’arrêt de la loi martiale il y a quelques vingt-deux ans… Et cette ouverture vers l’universalité se ressent bien plus fortement dans le théâtre taïwanais… que j ‘ai pu découvrir en 2006 avec un spectacle de Ma Chao Chi, jeune clown taïwanaise.

Nous sommes loin de certaines niaiseries européennes bien grasses, voire de cet obscurantisme surfant sur la vague du théâtre contemporain masturbatoire, comme cela est hélas le cas en France…

A Taïwan, l’humour, auto-dérision et légèreté, et le drame, légende et quotidien perlé de tragédie, se répondent, s’entrelacent, partagent le même espace et la même temporalité, sublimés par la grâce de la gestique asiatique et un symbolisme esthétique fort éloigné de l’esthétisme outrancier et vain… Et ce, même dans leurs créations les plus contemporaines, voire les plus réalistes ou figuratives.

De plus, là bas, la danse et le chant font partie intégrante d’une oeuvre -tout bon artiste se respectant maîtrise ces arts – ; ils ponctuent avec subtilité la trame dramatique du récit théâtral, récit pouvant être dans sa forme classique, ou linéaire, mais aussi très moderne, voire fragmentée à l’image du cinéma ou du théâtre actuel européen. Il en est de même du jeu des artistes incorporant aux techniques traditionnelles des techniques d’une modernité étonnante.

Bien que souvent adaptées de fables ou légendes anciennes qui montrent ô combien la Chine ancienne pouvait être ouverte, avant l’arrivée du Parti communiste chinois, ces créations se ré-approprient le présent – leur histoire et l’Histoire du monde et de l’humanité- avec une acuité et une pertinence troublante d’universalité (par exemple, he is my wife, he is my mother de Katherine H. Chou dont nous parlerons dans un autre article).

extrait 1 de He is my wife, he is my mother [6]
extrait 2 de He is my wife, he is my mother [7]

Nous sommes face à des oeuvres qui tendent à partir d’une histoire particulière, propre à leur pays, vers l’universel : certaines scènes pourraient se passer dans n’importe quel pays européen car ce qui se joue dans ces oeuvres modernes est la question onthologique du rapport à soi et à l’autre, des rapports humains, du rapport au monde au-delà des frontières. Questionnements communs à tous les peuples…. lorsque ces derniers dépassent la question de l’avoir.

Pour exemple, Sisters Trio, mis en scène par Hsu Yen ling, adapté d’une vieille légende chinoise et recontextualisé à une époque où les lesbiennes étaient réprimées. Cette pièce en noir et blanc, à la scénographie suggestive et modulable composée d’une kyrielle de petits coussins blancs formant une entrée de grotte, un lit, des assises…., dans laquelle les comédiennes sont vêtues de costumes noirs et de longues chemises blanches, n’est pas sans rappeler les représentations des bars homosexuels des années 20 en France où les garçonnes venaient se retrouver en cachette. L’atmosphère du spectacle et les scènes qui se jouent sous nos yeux, très réalistes pour certaines, nous font oublier que nous sommes face à une création taïwanaise… si ce n’est que le texte est dit en chinois.

Qui plus est, et ce n’est pas sans déplaire, les artistes taïwanais font preuve d’audace dans leurs créations. En effet, lorsqu’on regarde les trois créations de Hsu yen ling qui traitent sous trois angles et à trois temps différents, usant de trois esthétiques distinctes (colorée, noire et blanc, pastel), des rapports saphiques (la première, skin touching , s’apparente plutôt à une comédie sentimentale contée à la façon d’une fable musicale; la deuxième, sisters trio, à un drame historique relatant l’oppression masculine, la troisième, a date, à un récit cinématographique des quotidiens des lesbiennes du monde), on ne peut être qu’impressionné de voir ô combien ses créations détournent le politiquement correct, osant montrer sur scène, avec sensualité et sans voyeurisme, ces moments d’intimité que même en France, il est très rare de voir au théâtre, notamment en ce qui est des relations amoureuses entre deux femmes, un sujet encore très tabou dans le théâtre français.

Une liberté de ton se dégage de ses créations, une liberté conquise avec l’arme de l’intelligence, un brin moqueuse, et non celle de la provocation, hélas souvent gratuite; le tout mis à la scène avec talent et sans prétention, juste celle de dire ce qui est et existe, nous interrogeant en filigrane sur l’ouverture, la tolérance, la liberté et notre choix de vie……

Skin Touching - Hsu Yen Ling

Skin Touching - Hsu Yen Ling

Sisters Trio - Hsu Yen Ling

Sisters Trio - Hsu Yen Ling

A Date - Hsu Yen Ling

A Date - Hsu Yen Ling

Pour terminer, je soulignerais que, contrairement à chez nous, les créations taïwanaises ne se réduisent pas à un ou deux personnages mais bien plus souvent, elles peuvent compter de 8 à 17 personnages, comme cela est le cas des créations de Hsu Yen ling… Pourtant, les artistes là-bas, sont bien moins subventionnés que chez nous…. Alors, pourquoi tant de frilosité, chers amis ?

Diane Vandermolina

crédit photo : photos publiées avec l’aimable courtoisie de Hsu Yen Ling

Le monodrame de Hsu Yen Ling

Publié Par Rmt News Int Sur Dans Article/Critique,International,News,Région PACA,Théâtre/Opéra | Pas de commentaire
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Remix : Hsu Yen Ling + Sylvia Plath
présentation en chinois et français avec sous-titre français
âmes trop sensibles s’abstenir !
Scénariste: Chou, Man-Nung
Interprète : Hsu, Yen-Ling
Metteur en scène : BABOO

Troublant monodrame….

Hsu Yen Ling

Hsu Yen Ling

La poétesse

http://www.youtube.com/watch?v=J816AxnJHNU&feature=related [8]

http://www.youtube.com/watch?v=YYuwrKRjz10&feature=related [9]

Sylvia Plath est une poétesse américaine confessionnaliste qui se suicida à l’âge de 30 ans en s’empoisonnant au gaz. L’auteure décrit dans ses poèmes et romans la détresse qui l’anime, le désespoir qui la hante au fil des années, la folie qui la guette … telle une chronique de son suicide annoncé dans une société et à une époque où le génie féminin était écrasé par la domination masculine.
La jeune femme avait été marquée à vie par la mort brutale de son père alors qu’elle n‘avait que huit ans (le besoin frénétique d’écrire la prit à cet âge) et souffrait de troubles bipolaires aigus l’ayant déjà conduite à une première tentative de suicide (pensant que le suicide était le meilleur moyen d’anéantir le monde). Elle rencontra en 1956 Ted Hugues, poète anglais, qu’elle épousa très vite et duquel elle eu deux enfants, s’oubliant complètement au profit de l’œuvre de Ted qu’elle soutenait et défendait ardemment. Jusqu’à ce qu’elle se découvre la liaison de ce dernier et trahie, décide de le quitter, la colère et la désespérance causée par la mort de cet amour fusionnel lui faisant reprendre le chemin de l’écriture, la douleur exaltant sa verve poétique aux consonances néo-féministes, voire ambigües (son poème « Lesbos »). Son poème « Daddy » est emblématique de son rapport au père, sa haine pour son père l’ayant abandonnée si tôt et pour le père de ses enfants, ce nazi qui l’a trahie.
Les voix de la solitude, les voix de la douleur/ Cognent à mon dos inlassablement écrit-elle dans « trois femmes », hantée par l’idée de la mort de l’imagination. L’hiver de 1962-1963 fut rugueux et elle tomba malade, au point que la fièvre s’empara de son corps et qu’elle écrivit son dernier poème « Le bord », lucide sur les troubles qui l’abimaient.

La création

http://www.youtube.com/watch?v=mqX_dVRYve4 [10]

Le spectacle, présenté à la condition des soies, par la troupe Shakespeare’s Wild Sisters Group, intitulé le monodrame de Hsu Yen Ling, est une réécriture inspirée du poème « 41 de Fièvre » (« Fever 103° »), relatant la nuit précédent son suicide. La troupe taïwannaise ne présente qu’une partie du spectacle, celle où Yenling interprète avec fougue et sensualité Sylvia Plath.
De même, la scénographie constituée d’une baignoire remplie d’eau – sur laquelle sont projetés les sous titres de cette création dite en chinois, en avant-scène côté jardin- et d’une chaise -en fond de scène côté cours- n’est pas la scénographie originelle. Cette dernière est constituée d’un plan incliné incurvé, découpé par une ligne de fuite (large ouverture délimitée en fond de scène par une porte et sur les côtés par le plan incliné, remplacée ici par la chaise) et un trou béant (remplacé ici par la baignoire). Hautement plus symbolique et suggestive…
Des projections vidéos inondent le mur du fond d’images aux graphismes bien réalisés et de prises de vue de Yenling sur scène, à la façon du vjaying, images sombres, éclatées et rassemblées, à l’instar de la poésie troublante de Sylvia Plath, se noyant dans le flot de paroles, de mots éructés, criés, jetés en pâture à nos oreilles, par Yenling, déchirante et déchirée par ce personnage dérangeant, oscillant entre hurlements et chuchotements, entre apathie et exaltation, entre amour et haine, attraction et rejet de l’amour, de la mort… fascinante. La bande son quant à elle n’est pas sans rappeler l’univers de David Lynch.

La réalisation

http://www.youtube.com/watch?v=ovJ7c7iIvDY&feature=related [11]

Le spectacle a été conçu spécialement pour faire émerger le talent indéniable de Yenling, actrice et metteur en scène taïwannaise, reconnue en son pays et auréolée de nombreux prix dument mérités. Yenling -qui dans cette pièce se met réellement à nu et en danger- est saisissante de vérité tant son jeu est animé d’un force intérieure, d’un feu consumant son être, jusqu’à l’oubli de soi… L’actrice fusionne avec la femme qu’elle interprète, qu’elle devient le temps d’une représentation. Avec humilité et talent. Voire une pointe d’humour qui ne nous laisse pas indifférent, notamment lorsque vêtue d’une robe rouge, elle nous accueille, interpelant les spectateurs avec amusement et une candeur feinte… Telle une femme-enfant faussement ingénue… nous demandant avec douceur « dessine moi un mouton » !
La mise en scène n’est pas en reste : elle semble avoir été conçue à la manière d’un souffle poétique, à travers le rythme des mots, les silences du langage et du corps, laissant éclater la puissance des phrases s’inscrivant dans l’espace, résonnant aux oreilles des spectateurs émus par ce long poème qui distille avec subtilité la pureté et la violence des sentiments. La mise en scène joue sur la complémentarité/opposition des deux personnages sur la scène : la figure du mâle (le père/le mari/l’amant) et la figure de la femme (la fille, l’épouse, la mère et l’amante) sans tomber dans le manichéisme. La souplesse du jeu du comédien, sa placidité et sa force tranquille contrastent harmonieusement avec la violence, l’ardeur, la folie du jeu de Yenling tout en rupture et dont les gestes sont pourtant précis et non désordonnés. Elle fait preuve d’une grande maîtrise de son art (à saluer) et il est difficile par instants de ne pas retenir son souffle. De ne pas être subjugué, remué, par cette alliance si réussie entre l’écriture, la réalisation et l’interprétation car même dans les passages les plus durs de la pièce, rien n’est gratuit, ni la répétition inlassable des mêmes paroles, ni le jeu dangereux de Yenling/Sylvia avec le rasoir. Et un mélange de crainte et de fascination nous saisit à l’issue de cette création hautement symbolique où la cruauté du monde, de la vie, de l’amour éclate à nos yeux… Le trouble nous saisit.
Au sortir de la salle, nous nous interrogeons sur la place de la femme dans la société, la domination toujours existante (hélas !) du mâle sur la femme, la violence symbolique exercée sur le sexe dit faible, le patriarcat… Mais aussi sur le sens de la vie, la mort, qu’est ce que être, exister, vivre, aimer, créer ? Et pourquoi ? Pour qui ?

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In fine

Hors l’amour, il reste très peu de choses disait Sylvia Plath…qui a voué sa vie à son amour et dont la poésie naquit de la souffrance de la perte de l’être cher.

L’amour, ce sujet universel et éternel qui inspira tant de poètes.

Je finirais avec ce sonnet de Shakespeare :

Let me not to the marriage of true minds
Admit impediments. Love is not love
Which alters when it alteration finds,
Or bends with the remover to remove:
O no! it is an ever-fixed mark
That looks on tempests and is never shaken;
It is the star to every wandering bark,
Whose worth’s unknown, although his height be taken.
Love’s not Time’s fool, though rosy lips and cheeks
Within his bending sickle’s compass come:
Love alters not with his brief hours and weeks,
But bears it out even to the edge of doom.
If this be error and upon me proved,
I never writ, nor no man ever loved.

Diane Vandermolina

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Rain to Box – Hsu Yen-Ling [17]

crédit photo : photos publiées avec l’aimable courtoisie de The Shakespeare’s Wild Sisters Group