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Dans le tumulte de la rentrée, une bonne nouvelle…

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Les conférences de presse  de rentrée se succèdent à vive allure dans une atmosphère étrange où le martellement des pas pressés des journalistes a remplacé la convivialité des moments d’échanges post-conférences. Les événements n’ont de cesse de se démultiplier, débutant avant même la rentrée des classes qui annonçait traditionnellement le début de saison. Et voilà qu’à peine achevée la trêve estivale se réduisant à peau de chagrin d’année en année, nous retrouvons cette agitation qui nous entraine malgré nous dans un tourbillon incessant d’interviews et de sorties. Oublié le calme paisible des journées estivales, bienvenue dans le tumulte d’informations qui noient la pensée et la réflexion.  

Alors, quoi de neuf en cette rentrée culturelle bouillonnante ? En dehors des traditionnelles présentations de saison ou conférences de presse des événements qui jalonneront les mois de septembre à décembre, une nouvelle et pas des moindres a réussi à se glisser dans les pages de nos médias régionaux dont le traitement journalistique, voire plutôt partisan, par certains journaux, se trouve parsemé d’erreurs d’interprétation (volontaires ou non ?) laissées à l’appréciation des lecteurs.

Pour mémoire, Richard Martin, directeur du théâtre Toursky, devait débuter le 13 septembre prochain sa grève de la faim initialement prévue fin septembre, la ville de Marseille ayant amputé sa subvention de 85000€ supplémentaires (une baisse avait déjà eu lieu l’année précédente). De plus, la Ville avait -avant l’été- menacé le théâtre d’un audit, maintenant également son refus d’accorder une subvention de fonctionnement pour l’espace Léo Ferré dont elle avait pris en charge en grande partie les travaux.

Nous passerons ici sur les indélicatesses et approximations de certains médias dans le bras de fer entre le théâtre et la mairie. A la fin des vacances, nous apprenons que la date de la grève de la faim est avancée du fait de la tenue du conseil municipal de la ville de Marseille le 16 septembre, une façon de maintenir la pression sur les élus marseillais en ce début de rentrée qui s’annonçait périlleux pour le directeur du Toursky : une grève de la faim n’est pas une sinécure et les risques encourus sont élevés.  

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Suite à une entrevue obtenue in extremis avec le Maire himself et l’adjointe à la culture de la ville le soir même de la conférence de presse organisée le 11 septembre pour annoncer l’amorce de la grève de la faim devant l’hôtel de ville, Richard Martin a décidé de suspendre sa grève de la faim jusqu’à la fin du mois d’octobre(plus précisément comme indiqué dans le communiqué de presse : reporter ) afin de laisser le temps aux tractations en vue de finaliser les accords trouvés entre les deux parties et leur mise en œuvre. Le Maire s’est officiellement engagé à soumettre au vote les 85000€ amputés à la subvention, à soutenir le Festival Russe et contribuer à la participation aux coûts de sécurité du théâtre. Ce qui est un bon point !

Pourquoi un report vous demandez-vous ? Parce que le point le plus important de la discorde n’a point été entendu par la Mairie : cette dernière, par voie de communiqué, fait savoir qu’elle ne subventionnera pas l’espace Léo Ferré, ayant été entendu entre Richard Martin et le Maire de Marseille en 1999 que ce premier ne demanderait aucune subvention pour ce lieu : Richard Martin s’y serait engagé mais il s’agissait à l’époque d’un autre projet, un café-musique solidaire pour faire vite.

Depuis 2014, le projet est devenu celui d’une salle de spectacle où s’imagineraient des créations, seraient organisées des résidences artistiques et programmées de longues séries de représentations.  A ce projet, le maire avait promis publiquement son soutien : la vidéo qui tourne en boucle au théâtre réalisée par les services de la ville de Marseille en atteste. Il est évident que le directeur du théâtre, bien qu’il ait obtenu gain de cause sur la plupart de ses doléances, puisse se sentir floué car in fine, il ne peut reconnaître ni être d’accord avec cette fin de non-recevoir de la Mairie à ce sujet précisément. Pour ces différentes raisons, la grève de la faim ne peut être que logiquement suspendue et la mobilisation, perdurer !

 Alors, oui, l’adage dit  « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », notamment en politique, mais pourquoi diable la mairie se réfère-t-elle à une promesse vieille de 20 ans faite à propos d’un autre projet pour refuser catégoriquement une subvention de fonctionnement ? Je n’ai hélas pas la réponse et ne la cherche pas, les sinuosités empruntées par de nombreux politiques pour justifier de leur choix peinent souvent à me convaincre, notamment ce qui concerne la culture mise à mal dans notre pays depuis de bien longues années tant elle est soumise d’année en année à une chute drastique des aides des tutelles, à l’instar de l’éducation nationale guère mieux lotie.

Je finirais ainsi ce long édito sur ces quelques phrases. La flamme vacillante de la culture ne doit pas s’éteindre dans le quartier le plus déshérité d’Europe et le combat que mène ici Richard Martin pour son théâtre qu’il a fondé voilà 50 ans est celui d’une culture vivante mise en partage et offerte au plus grand nombre, le combat de tous les amoureux de l’art et du spectacle vivant, celui d’un monde rêvé plus fraternel, plus égal, et plus libre. Un combat qu’il n’est pas seul à mener fort heureusement. DVDM

Le Théâtre qui fait tâche …. Quelle drôle d’expression !

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Derrière ce nouveau vocable en vogue dans les milieux théâtraux participant de l’élite, sont désignés les spectacles d’humour, one (wo)man show, café-théâtre, théâtre de boulevard, comédies …  en bref, tous les genres de théâtre où le rire est le moteur du spectacle. Il est opposé bien entendu au théâtre de bon goût, le théâtre sérieux, celui que nous retrouvons dans les lieux où l’élite se bouscule.

Une opposition derrière laquelle se cache l’opposition récurrente entre petits lieux (qui accueillent majoritairement  le théâtre qui fait tâche) et grands lieux (bien entendu dédiés au Théâtre avec ses lettres de noblesse et artistes recommandés). Cette opposition remonte à la nuit des temps et perdure encore, notamment dans les têtes des élites qu’elles soient parisiennes ou régionales.

Nous oublions que le café-théâtre est né pour offrir une alternative au théâtre d’Etat qui portait la bonne parole : sa forme ludique et drôle dans l’esprit du théâtre populaire permettait de sensibiliser le peuple aux questions de société et avait pour objectif d’éveiller les consciences en critiquant le régime en place ! Mais que nenni !

Les institutions et tutelles relevant du Ministère de la Culture considèrent ces artistes du théâtre qui fait tâche comme des artisans proposant des spectacles bas de gamme : ils ne valent même pas un regard fut-il bienveillant, au contraire ils ne méritent qu’un regard condescendant teinté d’aversion pour leur travail si ce n’est un mépris hautain. 

La plupart des journalistes ne daignent par ailleurs que très rarement pousser la porte de ces petits lieux, souvent très peu subventionnés voire pas du tout, pour assister aux créations d’artistes inconnus qui tous ne relèvent pas forcément du théâtre qui fait tâche mais qui ne font également l’objet d’aucune considération.  Et cela vaut pour le théâtre d’éducation populaire, dénigré en ce qu’il relève de la politique de la ville et non de la culture,  voire le théâtre amateur encore méconsidéré malgré quelques avancées dues aux effets de mode…  !

Cette opposition forte, très franco-française, entre le haut du panier, les premiers de cordée, et le bas du panier, les tâcherons, les élus et les autres, est tellement inscrite dans les esprits que nul ne s’en offusque ou que très rarement ! Or cette opposition humour/sérieux et professionnel/amateur n’a pas forcément lieu dans tous les pays du monde. Au contraire ! N’oublions pas que la France est le seul pays à offrir aux artistes un statut lui permettant de vivre de son art grâce au régime de l’intermittence même s’il a été largement entamé ces dernières années.

Et en France, réputé pays de l’Egalité, de la Fraternité et de la Liberté, les verrous maintenant les passerelles fermées entre ces catégories qu’on oppose n’ont toujours pas sauté  en dépit des beaux discours d’ouverture de nos élites qui disent « nous sommes ouverts à tous et à toutes les propositions », sous-entendues du moment qu’ils fassent partis des nôtres. Endogamie oblige !

Pour fréquenter tous les lieux et voir tous genres de spectacles – et ce même si l’humour n’est pas mon genre préféré, mon cœur penche vers le jeune public – je ne peux que constater les œillères de la plupart des habitués du théâtre avec un grand T envers ce genre théâtral qui pourtant a fait les beau jour d’auteurs comme Feydeau, Labiche ou encore Dario Fo. Oups ces derniers sont devenus des classiques…

Alors qui sommes-nous pour dire tel genre est supérieur à tel autre, tel théâtre est meilleur que l’autre ? La qualité d’un artiste est-elle inhérente au genre théâtral choisi ? Ne relève-t-elle pas plutôt d’une maîtrise technique du jeu et d’une capacité à donner vie à des mots pour faire passer un questionnement et des émotions au spectateur ? DVDM

Avant que la Nuit tombe…

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La Biennale Internationale du Cirque bat son plein en notre belle région SUDPACA jusqu’au 10 février avec une programmation faisant la part belle aux arts nouveaux de la discipline et aux créations pluridisciplinaires avec de grands noms (la compagnie galloise  NoFit State Circus que l’on retrouvera à midi sur le parvis de l’Opéra de Marseille le 6 février) mais également des découvertes venant de tous pays (notamment la création l’or blanc de la compagnie cambodgienne Phare Circus (jusqu’au 3 février au village des Chapiteaux à Marseille).  

Ce temps fort au succès indéniable est certes un bel événement mettant également à l’honneur la richesse des arts du cirque en région dans les plus hauts lieux. Rappelons que le Pôle National du Cirque est basé en notre belle ville qui foisonne d’artistes talentueux.  Les amoureux du cirque peuvent satisfaire un mois durant leur curiosité et leur soif de découverte.  

Pourtant, pendant ces mois d’hiver, n’oublions pas tous ces petits lieux qui chaque semaine s’échinent à faire venir du public chez eux sans bénéficier de la surexposition médiatique de la Biennale.  Pour cette raison, nous vous incitons à pousser leur porte (leur tarification étant par ailleurs moindre que dans les grands lieux) afin de les soutenir en cette période difficile pour tout un chacun et éviter qu’ils ne baissent définitivement le rideau. C’est pourquoi nous vous proposerons dans les jours qui viennent une sélection de spectacles tout public à voir ou à revoir en divers lieux de Marseille. DVDM

 

Voeux 2019

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Une nouvelle année, toujours plus de combats à mener

En premier lieu, je vous souhaite au nom de l’équipe de RMTNews une excellente année 2019 ainsi que de belles créations à imaginer, partager, écouter, voir, ou encore lire.

A l’heure du Grand Débat National mis en place afin d’interroger la population française sur ses attentes auprès du gouvernement, de nombreuses voix s’élèvent contre son organisation jugée fallacieuse. A juste titre, en cette période de méfiance généralisée, la crainte que ce débat accouche d’une souris est légitime. Doit-on pour autant ne pas s’en emparer ?

A l’heure où les droits sociaux sont rognés de toute part, où les plus démunis sont méprisés par le gouvernement, où les femmes parce qu’elles sont femmes souffrent d’une double peine, il me semble important que nous soyons tout .e.s solidaires afin de continuer notre lutte pour un avenir plus égalitaire et plus juste ainsi qu’une meilleure reconnaissance de nos droits.

Je souhaite pour cette année que tous les combats en faveur de l’égalité hommes/femmes puissent aboutir à une meilleure considération et visibilité de toutes les femmes qui se battent au quotidien contre le sexisme et les violences faites aux femmes. Je souhaite que toutes les femmes artistes et techniciennes du spectacle*, encore trop souvent sous représentées, soient plus nombreuses et mises en lumière dans les programmations des salles et festivals, également dans les médias.

En effet, aux vues du traitement médiatique des actualités chaudes, le sujet des droits des femmes est largement sous-médiatisé (10 à 30 secondes sur la marche des femmes en novembre dernier dans les JT) au profit d’une dramatisation excessive de l’information autour des manifestations plus médiatiques des GJ et de leur combat pour une amélioration du pouvoir d’achat des français.e.s (quasiment un journal TV entier). Pourtant, les travailleur.e.s les plus pauvres restent encore trop majoritairement les femmes. Alors pourquoi ne pas se saisir véritablement de la question ?

En culture, elles sont souvent reléguées à faire de la figuration et si elles accèdent à des postes à hautes responsabilités, elles sont encore rares à faire les Unes des médias. Le pourcentage d’artistes femmes dans les festivals ne dépasse pas les 30% et dans le spectacle vivant, elles sont encore souvent des seconds couteaux ou servent de faire valoir à leur partenaire masculin. De nombreux préjugés persistent et le chemin vers l’égalité est encore long et parsemé d’embûches.

Nul besoin d’être féministe pour constater ces évidences sur la place dévolue aux femmes (en pratique) dans notre société en dépit des certaines avancées légales (ah ! difficile passage à l’acte).  Sans vouloir participer d’une mode, sans réduire la question à une opposition simpliste entre féminin et masculin, il me semble plus que nécessaire de se questionner sur le sujet et la culture doit contribuer à formuler ces interrogations afin d’aiguiser nos esprits.

Théâtralement vôtre, Diane Vandermolina

*En PACA, ces dernières ont créé une structure Eclosion13 dont l’objet est de promouvoir l’égalité dans ce domaine. Pour les artistes et techniciennes intéressées, retrouvez les sur www.eclosion13.fr [3].

Per Natale…

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Noël approche à grands pas mais l’esprit des fêtes, hélas, n’est pas dans nos cœurs : attentat de Strasbourg avec ses morts innocentes,  évacuations forcées d’habitants mal logés à Marseille en peine de relogement, manifestations en cascade des Gilets Jaunes en faveur d’une amélioration du pouvoir d’achat de tous les français, blocages étudiants contre les réformes du BAC et le fumeux Parcours Sup et bientôt grève des intermittents, les oubliés du gouvernement avec les chômeurs, les handicapés et les rsastes, ces invisibles qui ne manifestent quasiment jamais, ces annonces vues à la TV sur les petits commerçants en mal de bénéfices et celles relayées par les réseaux sociaux avec leurs wagons de fakenews et leurs algorithmes fallacieux conçus au détriment d’une information vérifiée, etc… tout cela concourt à introduire dans les cœurs des personnes, même les plus optimistes, un sentiment de tristesse profonde et un vague à l’âme saisissant, oscillant entre résignation et agacement, à l’image de cette sensation de faim non assouvie qui nous serre les entrailles et trouble nos pensées.

Colère, désarroi, compassion, consternation… de nombreux états nous traversent chaque instant à l’évocation de ces faits et drames. Doit-on renoncer pour autant à toute festivité ? Doit-on abdiquer toute joie et tout rire face à la peur et aux larmes ? A chacun, sa réponse. Tout être vivant est libre de son choix mais chacun se doit de l’assumer et de respecter celui de son voisin.  Néanmoins, il est évident qu’une débauche d’agapes de la part de nos dirigeants et des plus fortunés serait mal vue par le commun des français au regard de la situation actuelle, tout comme nos habitudes de surconsommation dans nos pays dits développés et riches avec son lot de gaspillage peuvent être jugées indécentes au regard des milliards de personnes qui souffrent dans ce monde, exploités et affamés qu’ils sont.  Pourquoi cette comparaison ? Parce que la question de la « consommation » se pose avec acuité ces jours-ci : les villes, les départements et les régions qui assèchent les finances de nombreux acteurs culturels en baissant drastiquement, voire en supprimant, leur aide, vont apporter une aide financière substantielle aux petits commerces touchés par tous ces événements récents au nom de la déesse Economie.

Quid des autres. Les caisses sont vides. Une injustice que nous pointons du doigt ici car elle se fait au détriment de milliers de personnes en attente de relogement depuis le funeste 5 novembre, des autres dizaines de milliers de foyers logeant dans des immeubles insalubres, des millions de pauvres qui peinent à survivre, le loyer et les dépenses attenantes grevant souvent la totalité de leur budget, obligés de fréquenter les restos du cœur et autres associations caritatives pour se sustenter à défaut de se nourrir correctement. A ceux-là, on leur répond par le Dieu Travail. Une notion travestie par notre conception économique des échanges : travail signifie, dans nos inconscients collectifs, activité rémunérée. Est-ce à dire que les bénévoles ne travaillent pas ? Sans être payés, sans compensation aucune, hormis la satisfaction d’avoir œuvrer pour une cause juste, ils donnent de leur temps et de leur énergie, parfois de leurs économies, dans des activités souvent orientées vers l’aide à et le soutien de l’autre. On parle d’ailleurs d’activité bénévole et bien entendu, elle n’a aucune valeur monétaire et n’est en rien comptabilisée dans le compte Travail qui sert au calcul des retraites et/ou des autres allocations. Pourtant, sans tous ces gens, le lien social ne serait plus qu’une minuscule et insignifiante fibre si effilochée qu’un seul souffle suffirait à la rompre.

Ce Noël semble augurer d’un Grand Opening, celui de « La Boite de Pandore ».  En son fond, une fois tous ses maux déversés,  il ne reste que l’espérance, cet espoir qui semble filer d’entre nos cœurs meurtris, comme cette nuée d’oiseaux à la recherche d’un peu de chaleur, en quête d’un ailleurs plus clément…  Mais que ces réflexions n’empêchent personne de penser aux joies des fêtes à venir. Néanmoins, n’oublions pas que le Dieu Argent fut créé à son origine pour faciliter les échanges en lieu et place du troc qui hélas faisait montre de ses limites. Sur ces paroles, nous vous souhaitons de beaux moments en familles ou entre amis pour cette fin d’année. Et si le cœur vous en dit, que vous souhaitez passer un doux moment en compagnie d’artistes généreux, n’hésitez pas à fréquenter tous ces petits lieux qui ne vivent que par votre venue ! DVDM

De la persévérance

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Voilà 15 ans que je fais ce métier, critique de spectacles. Et en quinze années seulement, bien des lieux culturels ont dépéri et la culture s’est délitée.

Alors oui, il y a de plus en plus de grandes manifestations qui monopolisent davantage l’attention des médias et des publics, internet et les réseaux sociaux ont facilité l’avènement d’une foultitude d’événements de proximité portés par des acteurs locaux, les événements culturels sont foisonnants, à tel point que nous ne savons plus vers où tourner nos têtes ni où nous rendre. Ah vertige quand tu nous tiens !

Et à l’heure où les vidéos insolites buzzent plus que les articles de presse, où le zapping culturel est devenu Roi, où la culture s’est transformée en objet marchand comme un autre, je ne peux que craindre la dissolution de la notion même de culture. Dépossédée de son être propre, elle a perdu de sa gratuité et de sa sacralité. Pourtant elle est ce lieu où l’émotion se révèle sans fard dans son expression la plus véritable, la plus pure et la plus universelle.

Sans la confondre avec le grand frisson volontairement suscité par le truchement de mystifications, cette émotion saisit le spectateur et le fait vibrer de toute son âme, lui transmet un petit quelque chose, ce supplément d’âme qui caractérise la culture. Et elle nous élève spirituellement, nous éveille à notre humanité, nous réveille de notre sommeil dogmatique, titille nos certitudes, ébranle nos connaissances ou encore réjouit nos cœurs, l’emplissant d’un sentiment de béatitude complète.

Et c’est bien parce qu’il existe encore des artistes de cœur qui résistent à cette chosification de la culture et que je fais de bien belles rencontres que je persévère dans ce métier de critique. DVDM

Où allons-nous ?

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Dans Le Monde en date du 5 septembre 2018, nous apprenons que la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen, toujours en poste après le remaniement du 4 septembre -même empêtrée dans de sombres affaires- (hé oui !), étudie la mise en place du fameux pass culture de 500€ à destination des jeunes : l’objectif est dit-elle « d’ouvrir le champ des possibles des jeunes et d’encourager la pratique artistique. Il faut éviter que le Pass ne serve qu’à financer des activités qu’ils connaissent déjà et qui sont à but essentiellement lucratif ».

Avec « ses achats d’offres culturelles en ligne limités à 200 euros, ceux des biens culturels limités à 100 euros » ne se contredit-elle pas ? Netflix, Deezer, Canalplay sont les activités plébiscitées par les jeunes qui en font déjà largement usage (écoutez nos jeunes, ils sont incollables dans ce domaine) et franchement, 100€ pour acheter des livres ou des CD, c’est vraiment peau de chagrin : le prix d’un livre ou d’un CD (encore faut-il que les jeunes en usent, le CD et le livre, ça fait un peu vieille école à l’heure de la dématérialisation des supports, non ?) est bien plus élevé qu’un abonnement mensuel à un de ces géants du web !

Alors même si les cours de pratiques artistiques et les sorties culturelles ne sont pas plafonnées, ouf, nous voilà sauvés des grandes eaux, reste à savoir si les jeunes souhaitent dépenser leurs 500 euros en billets de théâtre, d’opéra, de danse, de concert symphonique ou encore en leçons de théâtre, chant lyrique, musique ou danse classiques. Honnêtement, de qui se moque-t-on avec ce pass culture qui sera financé à 80%, apprenons-nous, par le privé ? Et à qui bénéficiera-t-il réellement ? Les doutes sont ici permis!

 De plus, « les réunions, organisées depuis décembre 2017 avec des lycéens référents, ont fait apparaître que les futurs utilisateurs rêvent bien davantage d’assister à un concert de rap ou de partir en voyage plutôt que de se rendre dans un musée ou d’assister à un spectacle d’opéra » souligne le journaliste du Monde, mais est-ce une nouveauté ? Franchement,  tous les efforts de démocratisation de ces arts tels que le Théâtre ou l’Opéra n’ont eu que peu d’effet sur la fréquentation par les jeunes de ces lieux : les préjugés ont la vie dure encore aujourd’hui et faute d’une éducation artistique digne de ce nom, ils persisteront. Ce n’est en rien un scoop. Et c’est à se demander à quoi ont servi ces réunions sinon à réaffirmer ce que nous ne savons que trop?

Pire, avec ce pass culture, les jeunes ne sortiront quasiment plus de chez eux (ils trouveront bien un moyen de contourner les limitations d’achats imposées, je leur fais confiance là-dessus) et les relations humaines avec ce qu’elle apporte d’émotions et comporte d’empathie vont en prendre encore un sacré coup.

DVDM

Après les saisons, les festivals (suite)

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Un p’tit tour d’horizon des festivals de juin, un avant goût de vacances!

Les festivals du printemps, prélude à une saison estivale emplie de surprises culturelles en tout poil, font de Marseille et de la Région PACA une terre de festivals hors norme: théâtre, musique, cinéma, danse etc…

Citons ici le festival des musiques du monde Caravansérail à Silvain (15/16 juin : https://www.festival-caravanserail.com/ [4]), les Belsunciades en centre-ville (13/18 juin : http://www.theatrelepiednu.com/ [5]), Africa fête (18/26 juin : http://www.africafete.com/ [6]), le Festival de la Moline (27/30 juin : http://www.marseillemairie11-12.fr/cadre-de-vie/grands-evenements/festival-de-la-moline-569.html [7]), le Festival de Marseille (15 juin/8 juillet : http://www.festivaldemarseille.com/ [8], le Marseille Jazz festival (18/27 juillet : https://www.marseillejazz.com/ [9]) sans oublier Massilia Afropea porté par Eva Doumbia à la Savine (19/21 juin) et à la Friche Belle de Mai (23/24 juin : http://www.mp2018.com/cycles/massilia-afropea/ [10]) ou encore le M’rire Festival du 27 au 30 juin en plusieurs lieux de la ville (http://www.mrirefestival.com/edition-2/ [11]), voire les immanquables séances de ciné plein air de l’été, gratuites, en divers lieux de la ville (https://www.cinetilt.org/-Cine-Plein-Air-Marseille-2 [12] ) qui s’étendent du 23 juin au 22 septembre.

Une multitude de petits et grands festivals parcourent ainsi la ville en cette veille d’été et parmi ces derniers, nombreux sont labellisés écoresponsables. Tout un programme que nous vous dévoilerons au fur et à mesure de ces pages. DVDM

Photo de Une : Ciné plein air 2017/Place du refuge © Primavera Gomes Caldas

Des saisons et des festivals

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Voilà le temps où les grands théâtres achèvent leur programmation saisonnière, seuls les petits lieux poursuivent jusqu’en juillet la présentation régulière de spectacles.

 Le mois de mai voit fleurir les présentations de saison en soirée dès 19h : les 17 et 18 mai pour  le Toursky, les 22 au GTP et 23 mai au Gymnase pour les Théâtres d’Aix-Marseille de D. Bluzet et le 28 mai pour la Criée. Ces présentations sont ouvertes au public dans la limite des places disponibles.

La saison des festivals est également lancée avec la poursuite du festival de théâtre amateur de Marseille organisé par le FNCTA (tarif : 5 à 8 € /réservation au 04.91.61.15.37). Au menu : le 31 mai à 20h30 au Lacydon  » Le visiteur  » d’Éric Emmanuel Schmitt ; le 1er juin à 18h au Lenche  » Légende d’une vie  » de Stéfan SWEIG, adaptation Arlette Eymery Glaise; le 1er juin à 20h30 au Lacydon « Quatre à quatre » de Michel Garneau ; le 2 juin à 18h au Lenche « Les règles du savoir-vivre dans la société moderne » de Jean-Luc Lagarce et le 2 juin à 20h30 au Lacydon « Pourquoi j’ai mangé papa », Création de la Compagnie Le Poil de la Bête.

Entre temps, ne manquez pas l’ouverture du festival Tendance Clown du Dakiling qui se déroule du  11 mai au 27 mai, avec des spectacles en salle mais également en extérieur. Parmi eux, le cabaret des 15 ans par Le Rire Médecin le 11 mai à 17h à l’Hôpital de la Timone ;  HIC !, Cie Heidi a bien grandi (photo de Une signée Pierre Noirault) suivi du CIRK BIZ’ART  le  19 mai à 14h et 16h au Parc Bagatelle puis ICY PLAGE par la Cie Kartofflen le 27 mai à 16h sur la Place du Lycée Thiers (www.dakiling.com [13]). Ces spectacles sont gratuits et ouverts à tous pour découvrir l’univers du clown!

Fin mai, ce sera au Toursky de fêter la Fraternité avec une multitude propositions artistiques  (conte, concert, spectacle) pour la plupart en entrée libre le 26 mai dans son espace Léo Ferré et sur les terrasses. La veille, à 18h, un conte  « Pinocchio… ainsi commence la Faites ! » proposé par les élèves du Lycée Le Chatelier (Marseille, 3e) abordera la question de l’humanité, de la liberté et du rapport aux autres. Il précèdera le spectacle « Notre vie » des Kesaj Tchavé, groupe créé par Ivan Akimov (à 21h/grande salle), avec des chants et danses traditionnels tsiganes venus de Slovaquie (Tarif : 10 à 12€ /Réservations : 04 91 02 54 54/ www.toursky.fr [14]). Un moment de fête et de joie à savourer.

Etang d’art, festival musical gratuit dès 14h sur les plages du Prado (19/20 mai : http://festival-etangdarts.com/ [15]), les Festives d’éclosion 13, un festival de musique au féminin (fin mai : http://lesfestives.wixsite.com/festival [16]),  le festival littéraire Oh les beaux jours! A la Criée et ailleurs (22/27 mai : http://ohlesbeauxjours.fr/ [17]) émailleront également ce mois de mai festif avec de la danse, de la musique, du théâtre, de la littérature et cinéma.

Il y en aura pour tous les goûts et les amoureux de hip hop, de contemporain, des musiques dites du monde, d’électro y trouveront dans le lot festival à hauteur de leur espérance. A suivre ! DVDM