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Zoom sur la FIESTA des Minots du 18 octobre 2017

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La Fiesta des Minots née en 1996 fête ses 21 ans le 18 octobre au Dock des Suds et pour l’occasion, une invitation au voyage et à la découverte est proposée aux enfants.

Le spectacle ‘Mtoulou fait son safari musical’ d’Ahamada Smis, ici seul en scène, dévoilera en musique un récit surprenant où seront convoqués les personnages Mtoulou, Déma, Gombessa en images animées ne manquera pas de surprendre le public. Avec le spectacle le jeune public (dès 4 ans) BaDaBoum, la Fiesta des Minots propose une jolie rencontre entre les Musiques du monde et les arts du cirque. Les quatre artistes de la compagnie Gondwana (photo ci-dessus), à la fois musiciens et acrobates, proposent une création burlesque et poétique où le public est invité au voyage et à la découverte d’instruments étonnants (à l’image des cajon, kazoo, kora et n’goni), détournés de leur pratique traditionnelle au détour de numéros de cirque originaux mêlant équilibre, portés ou vélo acrobatique. Ce sera l’occasion de rencontrer Cyclopède (Nicolas), nostalgique et rêveur, Bibi (Yani), l’homme à tout faire naïf, Pépette (Julia), la femme enfant qui fait tourner Bibi en bourrique et Éole (Charlotte), une jeune femme qui n’est jamais à l’abri d’une étourderie, d’une fausse note. Enfin, le clown Camyo venu de Bogotta fera également son show à l’occasion de cette après-midi festive et enfantine.

A côté des spectacles professionnels, la Fiesta des Minots c’est aussi et surtout un vaste panel de propositions artistiques faites par les enfants avec les enfants pour les enfants : citons Le Grand Orchestre d’Instruments à Vent de 25 musiciens, constitué des élèves du collège Versailles, Marseille 13003 et de la Cité de la Musique ; l’Ensemble vocal “Tous au vert” où 160 minots proposeront un parcours chanté sur le thème des jardins, de la terre, de la nature, des saisons, des métiers, de la campagne et de la ville, des loisirs et des enjeux du développement durable ; Des mots en musique issu de l’Atelier d’écriture de slam et de rap et la traditionnelle Boom des Minots animée par les jeunes DJ de l’ITEP Sanderval. Sans oublier toutes les animations offertes aux bambins en extérieur et intérieur du Dock avec jeux, ateliers, et autres surprises à l’image des Déambulations de Dragons géants à travers le Dock, avec l’association CHEMLANA, ou encore une Batucada brésilienne et la promenade dans les allées de jeunes Echassiers avec la MMA de l’Estaque.

De quoi passer un beau et agréable moment au Dock : un programme à découvrir sur place dès 14h pour un tarif unique de 5€ ! DVDM

Interview de Catherine Vestieu, directrice de la FIESTA DES MINOTS qui nous en rappelle le crédo.

Fiesta des Suds 2017 : zoom sur Chinese Man et la Méthode

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Rencontre avec deux groupes marseillais qui se produisent à la Fiesta à découvrir ou (re)découvrir : ils nous dévoilent leur coup de cœur.

CHINESE MAN : les maîtres zen de l’électro made in Marseille en escale à la Fiesta avant d’achever sa tournée à Bercy

Le groupe composé de High Ku, SLY et Zé Mateo a été fondé en 2004 et les trois compères sortent d’abord deux volumes The Groove Sessions en 2007 et 2009, ainsi qu’un DVD live, avant que ne retentissent à travers tout l’Empire les notes de l’album Racing With The Sun en avril 2011. Suivront dans la lignée : Remix With The Sun en 2012 puis en 2013 le CD / DVD Live à la Cigale qui couronne une tournée de plus de 150 dates et la réussite aussi bien critique que médiatique du groupe.

À l’occasion des 10 ans de son label Chinese Man Records, le groupe a souhaité repartir sur un projet collectif incluant les nouvelles signatures de Chinese Man Records. C’est donc logiquement que la production de The Groove Sessions Vol. 3 a été lancé aux côtés de Deluxe, Taiwan MC mais également de nouveaux venus comme le chanteur jamaicain Johnny Osbourne ou la chanteuse argentine La Yegros.

2014 permettra également de retrouver le groupe en live aux côtés d’une nouvelle section cuivre, d’un percussionniste et d’une pléthore d’invités. L’occasion pour Chinese Man de se plonger dans une refonte profonde de ses classiques mais aussi dans la création d’une nouvelle identité sonore en lien avec ses derniers morceaux.

 Ils sont à nouveau invités à la Fiesta : rendez-vous ce vendredi 20 octobre !

Interview de Sly

La METHODE : un groupe de rap ovni, aux textes très engagés, et une reconnaissance nationale, publique et critique, après 10 ans d’existence

Mister Bza, K-méléon, Pak Dj’een, Labo Klandestino forment à eux quatre le groupe de rap La Méthode, un savoureux mélange entre de talentueux compositeurs et des MC’s amoureux de techniques acrobatiques, piochant dans tous les styles. Considéré comme l’« ovni du rap », le groupe propose des productions gonflées, électriques, au flow dynamique, technique et aux influences aussi explosives que variées, comme en témoigne leur premier album Adrénaline. Ce dernier, paru en novembre dernier, présentait d’ailleurs un casting cinq étoiles avec DJ Djel, Akhenaton, Lady Leshurr…

Ancrés dans un environnement marseillais rude, les membres du band développent un rap conscient, engagé, et singulier, et se démarquent de la scène Rap en apportant une touche d’originalité et d’optimisme. Le collectif bâtit un empire, faisant de Marseille son terrain de jeu, et se construit une notoriété grandissante. 2017 est leur année. Elle marque la sortie d’un double vinyle (prévue pour courant juin) et d’une immense tournée aux côtés d’artistes influents de la scène hip hop nationale, d’une tournée des prisons et de festivals comme « Terre de Résistance » à Martigues le 2 septembre. 2018 s’annonce rocambolesque, puisque le quatuor donne déjà rendez-vous à ses Méthodien(ne)s avec de nouveaux projets…

C’est leur première venue à la Fiesta et ils en sont heureux : rendez-vous ce vendredi 20 octobre!

Interview de Pak Dj’een et  Labo Klandestino

 DVDM

Photo à la Une de Pak Dj’een et  Labo Klandestino, deux des membres de la Méthode

La dynamique de l’action culturelle de l’Opéra de Marseille

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L’Opéra de Marseille ne se résume pas qu’aux oeuvres lyriques, opéras, opérettes, et autres ballets proposés au public avec leur stars nationales et internationales ; c’est également un large panel d’actions menées envers les publics dits empêchés et les jeunes générations. A l’occasion des 20 ans de l’action phare du temple du lyrisme, nous vous avons choisi de vous présenter ces actions foisonnantes qui oeuvrent à donner le goût à cet art réputé élitiste pourtant accessible à tous.

Une mission de service public menée avec le c(h)oeur

Cette année, à Marseille, l’Opéra c’est classe ! fêtera ses 20 ans d’existence avec quelques surprises au menu, l’occasion pour nous de revenir sur le principe de cette action pédagogique, sociale et culturelle menée par l’Opéra de Marseille sous la houlette de Guillaume Schmitt [2] en charge de l’action culturelle et des relations avec le public au sein de la Maison.

Rappelons que tout au long de l’année, plusieurs fois par ans, l’Opéra met en œuvre de nombreuses actions que ce soit sous forme de récitals offerts par les solistes de l’Opéra aux personnes du bel âge en maison de retraite ou en fin de vie, aux personnes incarcérées en maison d’arrêt ou aux enfants hospitalisés (avec un savant dosage de chansons françaises et d’airs lyriques connus de tous, ainsi qu’un programme adapté pour les petits), ou encore via une offre de concerts spécifiquement concoctés par l’orchestre de l’Opéra à destination des collégiens, dans leurs lieux de vie et/ou d’étude.

Pour le public scolaire, ces actions prennent également la forme de visites historiques du lieu et de ses entrailles créatives (visite de l’atelier de couture où se fabriquent les costumes, de l’atelier de création des accessoires et de la machinerie) avec possibilité pour les élèves et les étudiants d’assister à des répétitions, des générales et/ou pré-générales gratuitement. Elaborées en direction des publics empêchés, souvent éloignés du lyrique, elles ont pour objectif de les sensibiliser à l’art lyrique et reposent sur une volonté de transmission et de partage d’un art souvent taxé d’élitiste : elles permettent ainsi par sa découverte l’apprentissage et le développement du goût pour cet art. Et qui sait, certains d’entre eux deviendront peut-être de futurs spectateurs assidus. C’est du moins tout ce que nous pouvons souhaiter à cette belle Maison.

Revenons-en donc à l’Opéra, c’est classe !, une action phare menée avec 7 établissements (écoles, collèges et lycées) marseillais donnant lieu en fin d’année à un gala de près de deux heures auquel sont conviés les parents et amis pour un temps de partage festif et convivial. Chaque classe travaille sur une œuvre lyrique (opéra ou opérette), en danse, théâtre et/ou chant, avec un ou plusieurs artistes de l’Opéra : Paule Goltier, metteur en scène, Sophie Oinville et Anaïd Nazarian, artistes du chœur de l’Opéra de Marseille et Antonino Ceresia, chorégraphe. Depuis douze ans, Paule Goltier s’attelait à la mise en scène. Nous l’avons rencontrée, émue et profondément touchée, la veille de son départ à la retraite afin qu’elle nous parle plus précisément de son travail avec les élèves. C’était le 27 juin, jour du gala de l’Opéra, c’est classe !

Ce soir-là, les écoles élémentaires Saint Charles II et Guadeloupe  présentaient un travail de mise en scène, chanté et dansé, autour de « Lakmé » de Léo DELIBES ; l’école élémentaire Pharo Catalans a travaillé sur une chorégraphie autour de « Violettes Impériales » de Vincent SCOTTO et l’école élémentaire de La Corderie, autour de « Don Carlo » de Giuseppe VERDI. Le Collège Grande Bastide a, quant à lui, proposé une chorégraphie, autour de « La Belle Hélène » de Jacques OFFENBACH; le Collège Privé Saint Charles Camas, autour de « Lakmé » de Léo DELIBES et pour finir, le Lycée Honoré Daumier a présenté une mise en scène avec chant en russe, autour de « Boris Godounov» de Modeste MOUSSORGSKI. Un programme en deux parties fort réjouissant et de belle qualité, émouvant et original, avec de bien jolies idées de mise en scène, un travail d’acteur et de chant soigné (mention spéciale pour les lycéens et lycéennes de Daumier) et des chorégraphies enlevées mêlant les styles contemporains, indiens et hip hop.

Cette présentation a suscité la complète adhésion du public, ravi de la prestation des enfants, et fut suivie d’un long rappel avec une ovation appuyée, dédiée à la metteur en scène passionnée, aujourd’hui jeune retraitée. Un clap de fin réussi avant son nouveau départ pour d’autres aventures plus personnelles. A Marseille, l’Opéra, c’est (vraiment) classe ! et n’oubliez pas de noter la date de juin 2018 dans vos agendas pour un gala anniversaire qui promet d’être magique. DVDM

Retrouvez l’interview de Paule Goltier autour de son intervention au sein du dispositif A Marseille, l’Opéra c’est classe ! en suivant ce lien [21]

 

Copyright photo: DVDM

Foire Internationale de Marseille 2017: interview de F. David

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Retrouvez l’interview de François David (parlez-moi d’un livre) qui nous raconte la venue inédite et rare de Ken Follett à la Foire le 29 septembre à 18h30.

Actoral – Festival international des arts & des écritures contemporaines

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FESTIVAL ACTORAL à Marseille
26 Septembre-14 Octobre 2017
La 17ème édition du Festival Actoral,dirigé par Hubert Colas,se propose de faire découvrir, comme chaque automne à Marseille, la diversité des écritures contemporaines dans tous les domaines artistiques: poésie, arts visuels, danse, théâtre, musique, cinéma, et à travers tous les pays du monde.
Une vingtaine de spectacles-performances retiennent d’ores et déjà l’attention, parmi lesquels on recommande:
Sunbengsitting de Simon Mayer,le 3 Octobre,à 21h,au Théâtre du Gymnase
Se sentir vivant de Yasmine Hugonnet,le 4 Octobre,à 19h30,au Théâtre des Bernardines
Conversation entre Mohamed El Khatib et Alain Cavalier,le 10 Octobre,à 21h,à Montevideo(13006 Marseille)
Rêve et folie de Georg Trakl,mis en scène par Claude Régy,le 11 Octobre à 21 h ,au Théâtre Joliette
Le programme complet se consulte sur Actoral | Festival international des arts & des écritures contemporaines [22]et l’équipe du Festival est installée 3 impasse Montevideo,13006 Marseille
Philippe Oualid

Dimélo, création 2016 de la Cie La Innombrable/Fleur Duverney-Prêt

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Spectacle à partir de 6 ans/Durée 50 minutes/Présenté en collège en mai 2017

 

Une douce mélodie sur la maltraitance enfantine

En entrant dans la salle, le public peut découvrir côté jardin, un musicien-conteur à sa table de mixage, une guitare à portée de main ; puis en son centre, une jeune femme, en jupe d’enfant noire et laine colorée, devant un écran surplombant une structure en carton de couleur bleu, quelques éléments, parsemés sur le plateau, aux formes oblongues, cubiques et rectangulaires, aux coloris bleus et beige, composantes in fine d’un bateau, de petits tabourets, un piano minuscule et un lapin en peluche appelé Mousse, le confident des rêves de la petite fille; côté cours, un mannequin revêtu d’une robe noire, des chaussures à talon rouges, attributs d’une mère défaillante et le portrait enfantin d’un père absent.

Des objets épars qui rappellent les espaces de jeux des enfants. Nous sommes chez Dimélo, une joyeuse fillette espiègle et bavarde, pétillante, qui aime danser autour des ronds concentriques tracés sur le sol à la craie où elle joue à la marelle, esquissant des petits pas de danse dans les chaussures trop grandes de sa mère, se rêvant adulte avec cette innocence propre aux enfants. Elle nous fait penser à Alice au pays des merveilles, petite fille rêveuse qui a grandi trop vite.

Car Dimélo cache un lourd secret : elle doit s’occuper de sa mère, maniaque du ménage à en oublier sa fille, qui ne tient plus sur ses jambes, victime de malaises à répétition depuis le départ de son mari marin, et elle, Dimélo, la soutient, au sen propre comme au figuré.  Et voilà qu’un beau jour, elle se réveille avec des mains d’adulte, une étrangeté qui fascine ses camarades de classe.

De la fascination à la crainte et à la méfiance (« t’es trop bizarre » disent les voix d’enfants enregistrées), de la moquerie à l’exclusion, le pas est vite franchi par les enfants. Harcelée et rejetée, la petite Dimélo se renferme sur elle-même, ne se confiant qu’à son fidèle compagnon, Mousse, pleine de tristesse et d’incompréhension. Son père est parti en mer et depuis, sa mère a sombré dans une profonde dépression. Dimélo excuse sa maman qu’elle aime, malgré la négligence dont elle souffre.

Avec délicatesse et poésie, nous est ici contée l’histoire terrible de Dimélo jusqu’au jour où elle rencontre Moa. Moa, c’est un enfant au regard doux, différent comme elle, un réfugié sourd et muet qui lui permettra d’avoir le courage de dire non à sa mère.

La musique créée et jouée en live par Stephan Mandine accompagne avec subtilité le récit de la fillette, alternant bruitages (bruit de mer et son des mouettes, en écho aux rêves d’évasion de la petite fille) et effets dramatiques à la guitare fort réussis (par exemple quand la maman tombe) avec une utilisation parcimonieuse des voix off. Le musicien passe avec doigté d’une musique plutôt classique à un rythme flamenco. Il n’est pas en reste côté théâtre quand il interprète avec aisance un professeur de math foldingue posant à Dimélo un problème de mathématiques insoluble et complètement fou. Son jeu « clownesque » et hilarant permet d’apporter un peu de légèreté bienvenue au récit afin qu’il ne tombe pas dans le pathos.

La comédienne Fleur Duverney-Prêt est ici convaincante et plus que crédible dans le rôle de la petite fille. Elle a su saisir l’essence même de l’enfance, ou plutôt de l’enfant qui est en elle : ses mimiques, sa gestuelle, ses déplacements, le positionnement de son corps et sa voix sont d’une justesse étonnante. Aucun sur jeu dans son incarnation de la fillette qui s’interroge avec une naïveté déconcertante : pourquoi la peur fleurit comme la misère ? Pourquoi les guerres ?

Le judicieux montage vidéo avec lequel la comédienne interagit (notamment quand elle se découvre des mains d’adulte) sur fond d’ombre projetée (son corps s’étirant et se déployant entre le Nord et le Sud) mêle images animées et vidéos de la mer. Le public se laisse alors transporter par la beauté des images à la fois poétiques et surréalistes (l’image du poisson dans les étoiles).

Bien entendu, cette histoire se termine bien avec le retour du papa mais il est l’occasion de parler de la maltraitance enfantine qui peut prendre de nombreuses formes, de la négligence à la violence.

Ici au travers de l’inversion des rôles entre mère et fille, se pose la question des droits et devoirs des parents. Ces derniers ne doivent-ils pas préserver leurs fragiles enfants de grandir trop vite au risque de perturber leur développement psychologique ? La loi n’interdit-elle pas de donner des tâches et rôles d’adultes aux enfants ?

En parallèle, est également abordé la question de la différence et de la tolérance, du harcèlement à l’école qui peut prendre des formes complexes et aboutir à des situations dramatiques comme l’atteste les trop nombreux suicides d’adolescents harcelés sur les réseaux sociaux. La dangerosité des réseaux sociaux et de l’internet sont ici abordés en creux.

C’est un grand débat d’actualité qu’ouvre cette belle création, écrite avec finesse, intelligemment mise en scène, et joliment interprétée par deux artistes talentueux. A découvrir lorsqu’il se présentera près de chez vous. Diane Vandermolina

 

Conception : Fleur Duverney-Prêt avec les propositions de Stephan Mandine

Texte : Aïni Akbal et Fleur Duverney-Prêt/Regard extérieur : Marie Salemi et Charlotte Clément

Musique : Stephan Mandine/Interprétation : Stephan Mandine et Fleur Duverney-Prêt

Scénographie : Julie Dubois/Création et régie lumière : Damien Leclerc

Mémé Casse-Bonbons, On n’achève pas les vieux

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Mémé Casse-Bonbons, On n’achève pas les vieux (au théâtre de l’Observance, Avignon off 2017)

Ce second opus se présente comme une suite de « petits arrangements avec la vie » mais il peut se découvrir au public en tant que spectacle à part entière dans la mesure où Mémé rappelle quelques-unes des anecdotes savoureuses du premier volet*, reprenant également la même terminologie pour parler des réseaux sociaux (fesse de bouc pour FB…) ou des nouvelles technologies. Casse-Bonbons est désormais à la page, elle possède un I-phone (I-foun) chapardé à sa nièce par une des ruses dont elle seule a le secret.

Le public entre dans le vif du sujet dès les premiers pas de Mémé sur scène avec côté cours, un paysage, une photo en noir et blanc encadrée représentant deux fillettes, un lit d’hôpital avec ses coussins et sa couverture blanche. Le décor est planté : nous sommes dans la maison de retraite médicalisée où réside son amie Honorine, un mouroir pour personnes âgées en soins palliatifs c’est-à-dire en fin de vie.

C’est avec beaucoup d’émotions que Mémé rend une dernière visite à son amie récemment décédée, elle la houspille comme à son habitude mais sans grand en train, la tristesse s’est emparée de la mémé revêche, son animosité revendiquée faisant place à une tendresse inattendue, ou presque. Car quand Mémé nous conte sa rencontre avec sa sœur de cœur, la petite Honorine, au pied d’un muret surplombant le lavoir du village aujourd’hui menacé de disparition – le réseau social de l’époque et le poumon de son village, nous explique-t-elle- ses yeux se remplissent de larmes véritables. Souvenirs, souvenirs quand vous nous tenez!

La cassante et acerbe Casse-Bonbons, que l’on découvre avec plaisir douce et touchante, dénonce néanmoins bien vertement, avec son franc parler, les conditions de vie en maison de retraite médicalisée et les maltraitances subies par les vieux dans ces mouroirs : surveillés, gavés de médicaments, obligés de manger à heure fixe, ne pouvant sortir comme bon leur semble, autrement dit, emprisonnés aux mains d’agents de santé peu hospitaliers, sans oublier la promiscuité avec « ces têtes blanches à la queue verte comme des poireaux », l’absence d’intimité dans ces lieux hostiles (couche obligatoire la nuit, toilette par l’aide-soignante le matin…).

Car sa famille veut l’y envoyer et bien entendu, notre Mémé s’y refuse catégoriquement. Elle veut rentrer chez elle, à la Bouilladisse. C’est alors l’occasion de raconter avec sa verve bien sentie son installation forcée chez son neveu, sa grosse femme et ses deux abominables enfants, la Glue, le petit dernier qui lui demande sans cesse de lui raconter des histoires (le récit du Petit Poucet version mémé est un régal de méchanceté acidulée), et la Corde, la plus grande avec son look gothique d’épouvantail à moineaux. Mémé n’est pas en manque d’imagination pour faire quelques mauvais tours à son neveu et à sa nièce.

Derrière cette rudesse, elle cache un secret : elle ne sait pas dire « je t’aime » ! Pourtant, c’est avec amour qu’elle prend la carte postale envoyée par son Gunther, une carte de Paris avec une date particulière, celle de son anniversaire, le 10 mai. Celle également d’une cérémonie de commémoration dans son village. Ha ! Son village qui en 1990 a célébré le mariage de Léon et Roger ! Son beau village qui, à l’occasion d’un Intervilles mémorable s’est confronté à son voisin la Destrousse, « oublié par le bon dieu tellement il est laid » ! Vous l’aurez compris ce nouvel opus de Mémé est teinté de nostalgie.

Anne Cangelosi offre à Mémé une plus grande profondeur et complexité, subtil mélange de pudeur et fanfaronnade, de douceur insoupçonnée et méchanceté assumée : se découvre alors un peu plus de l’intimité de Casse-Bonbons qui nous révèle sa fragilité, notamment quand elle parle de sa mère qui ne l’a jamais aimée, elle, le vilain petit canard de la maison. Elle se livre avec sincérité, un peu malgré elle, pour enfin « prendre le train et ne pas rester à quai ».

Dans ce volet, la mise en scène, rythmée, repose essentiellement sur une direction d’acteur précise et sensible (d’ailleurs, les interactions avec le public et improvisations sont moindres) même si son écriture use de certains ressorts comiques propres au one man show pour alléger le récit, évitant de tomber dans le pathétique. Notons l’usage parcimonieux des voix off venant étayer les souvenirs de Mémé à bon escient.

In fine, dans ce second opus bien plus théâtralisé**, l’émotion prend le pas sur l’humour pour nous parler d’un sujet difficile avec intelligence (la vie en maison de retraite des personnes du bel âge) et le public, complice, ne se trompe pas en riant aux éclats avec Mémé de ses mauvaises blagues et bons mots, également ému et touché par son récit d’une amitié indéfectible. Un spectacle à voir et une comédienne à découvrir si vous ne la connaissez pas encore.

Diane Vandermolina

Mémé Casse-Bonbons/De et avec Anne Cangelosi/Mise en scène Alexandre Delimoges/Durée : 1h

*(sa passion pour Amour, Gloire Et Beauté ou encore sa rivalité avec Huguette, la siloconnasse, reine de la tapenade de son village, qu’elle croyait amante de son feu Zacharie, ainsi que sa rencontre avec un soldat allemand à l’aube de l’armistice, voire son commerce florissant de sextoys en forme de canard pour réveiller les fauvettes en ruth majeur)

** L’affiche est par ailleurs plus réussie et représentative du spectacle

 photo-mémé-livre [32]

Bonus : le livre de Mémé est disponible !

Nous vous conseillons de lire Mémé Casse-Bonbons la belle histoire joliment illustré par William Pasquet : ce dernier a su saisir la complexité de cet attachant personnage, son côté cœur d’artichaut, sa pudeur et fragilité dissimulée, la présentant de dos en couverture, avec sa canne et sa robe violette. Ce petit livre permet de se replonger dans les aventures de Mémé : on y retrouve sa rencontre avec sa nine, sa relation avec sa mère qui ne l’aimait pas, la perte de sa fille morte en bas âge, les hommes de sa vie, son village… le tout agrémenté d’un petit lexique pour les non marseillais ! Chaque chapitre délicatement illustré d’un croquis en noir et blanc se dévore avec plaisir, le style fluide et enlevé d’Anne Cangelosi nous replongeant tête première dans les deux spectacles. Un petit bout de mémé à emporter. DVDM

En vente à l’issue du spectacle, Mémé Casse-Bonbons  la belle histoire, Anne Cangelosi et Alexandre Delimoges, Edition Association Bienvenue à Cajar !

 

Une ballade sans chaussettes par la compagnie Elefanto

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Une ballade sans chaussettes par la compagnie Elefanto (collège de la salle, Avignon off 2017)

Voilà un spectacle de cirque d’une trentaine de minutes ravissant en tous points de vue, poétique et ludique, amusant et touchant, sensible et beau !

Imaginée par une jeune compagnie installée du côté de Toulouse, en Occitanie, cette création jeune public (dès 4 ans) mêle cirque et manipulation d’objets, théâtre et danse. La question du genre sous-tend ce travail délicat et fantaisiste qui réussit le tour de force de sortir des sentiers battus, nous questionnant sur nos aspirations enfantines contrariées par une société normée, avec légèreté, subtilité et finesse. Chacun de nous peut se retrouver dans les enfants incarnés par les deux artistes circassiens, Viola et Cristobal, tant leur jeu est d’une véracité incroyable.

Une chambre d’enfants, avec ses jouets : avion, poupées, super héros, lego géants… Les deux compères incarnent les enfants avec grande justesse. La jeune femme est cette fillette moqueuse qui préfère jouer au pirate avec son épée de bois plutôt qu’à la poupée. Cette dernière intrigue le petit garçon rieur et timide, qui n’a cure des jeux dits de garçons et préfère les balles et lego de bois roses aux balles et lego de bois bleus, incarné avec brio par le jeune homme. Une spontanéité dans ces choix enfantins éloignés des stéréotypes que la société continuer à colporter puisqu’encore de nos jours, le bleu est toujours associé au masculin, le rose au féminin.

Le spectacle pose ici la question de ce qui définit le genre masculin et féminin c’est-à-dire les comportements, les choix de jeux, les préférences de couleurs, édictés par la société, allant à l’encontre de nos penchants innés et gouts naturels, innocents. Ce qui pose la question de la normalité imposée par la société à laquelle même les enfants dès leur plus jeune âge n’échappent pas tant elle est omniprésente.

Un dispositif de lumières autonome avec ses nombreux spots accrochés sur des tiges en métal noir alignées côté cours et jardin borde la scène, l’éclairant avec douceur et délicatesse : le travail des lumières sobre permet de jouer sur les ombres projetées par les personnages, créant un effet de mise en abîme judicieux. Nos choix enfantins entrent dans la construction de notre être adulte et risquent, s’ils sont malmenés ou contrariés, d’accroître nos potentielles névroses.

La musique douce et subtile, magnifique avec ses notes cristallines, accompagne les moments de jeux et d’apprentissage des deux personnages : de leur apparition sur le plateau, pieds nus, à la découverte des jeux mis à leur disposition (jeux de construction, voiture, balles, poupées pour fille et pour garçon…) avec le fameux code couleur. Se joue ici la question de la différence et de la tolérance, au travers de l’évolution du rapport entre les deux enfants (qui jouent à se chamailler, l’une volant les jouets de l’autre ou l’empêchant de jouer).

La mise en scène efficace et rythmée, fluide, permet aux artistes qui occupent tout l’espace scénique d’exprimer leur art dans leur complétude : acrobates avec des figures et portées étonnantes la tête en bas, jongleurs avec leur séance de jonglage à l’aveugle, danseurs, et même comédiens. Tous deux offrent à apprécier un large panel de jeu où la technique s’efface derrière l’émotion.

Car s’ils maîtrisent leur art, leur expressivité faciale et corporelle laisse surgir leurs joies et leurs peines, l’une dans une interprétation plus proche du théâtre masqué, voire de la commedia dell’arte avec ses mimiques tordantes (grimaces) lorsqu’elle joue au pirate, l’autre dans une veine plus clownesque avec sa gestuelle plus maladroite. Une belle complicité et générosité se dégagent du rapport entre les deux artistes. Notons ici la savoureuse bataille de chaussettes qui n’est pas sans rappeler les batailles de polochons de notre enfance ou encore leurs jeux de pieds, moment savoureux et drôle qui n’a pas manqué d’amuser les enfants présents ce jour-là.

Les petits, subjugués tout le long du spectacle, ne se sont pas trompés en criant bravo aux deux artistes tant leur performance est réussie et la création aboutie, nous amenant l’air de rien à nous questionner sur nous-mêmes, ce que nous sommes et ce qui nous définit, nous interrogeant également sur notre liberté d’être au sein de la société, au regard de ses règles et normes. Un régal pour petits et grands ! Diane Vandermolina

Interprète(s) : Viola Ferraris, Cristobal Pereira Ber

Mise en scène : Stephane Fortin

Scénographie : Damien Guizard, Stéphane Fortin, Cristobal Pereira Ber

Construction : Damien Guizard, Tomas Pereira Ber, Cristobal Pereira Ber

Composition musical : Erwan Le Guen

Création Lumineuse : Théau Meyer et Stéphane Fortin

Costumière : Colomba Ferraris

Modeste proposition en faveur d’un cannibalisme raisonné

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Modeste proposition en faveur d’un cannibalisme raisonné par la compagnie l’Art de Vivre (au théâtre du petit chien, Avignon off 2017)

Quand nous avions interviewé Pit Goedert autour de cette création, nous avions été séduits par le sujet présenté comme « une plaisanterie féroce et funèbre ». Le comédien avec son humour noir et son faux accent british* nous avait laissé entr’apercevoir un personnage atypique au propos intrigant. Interpellés, nous ne pouvions passer à côté de cette création qui nous a complètement séduits tant elle est d’actualité.

Une scénographie désuète, très 19ème siècle : côté jardin, se trouve un orgue Hammond (magnifique instrument ancien à l’architecture étonnante qui offre des possibilités musicales insoupçonnées en matière de bruitages et de styles musicaux) et caché derrière, l’organiste, Charlie O; côté cours, sont disposés un tableau noir de conférencier et une table avec posés dessus carafe, verre et valise entr’ouverte; une armoire en bois occupe le fond de scène. Le public aperçoit un homme vêtu d’un costume rose avec un nœud papillon jaune, un conférencier à l’allure dégingandé : il attend avec une impatience certaine son auditoire pour lui présenter sa modeste proposition.

Une proposition indécente ? Pas si sûr !

Cette modeste proposition a été imaginée par Jonathan Swift connu pour ses textes satiriques et sa plume noire affûtée : nous pourrions aller jusqu’à le dépeindre comme un indigné avant l’heure.

Alors, oui, l’idée de traiter d’un sujet à priori inconcevable (le cannibalisme comme solution à la misère sociale, la pauvreté et la famine) va certes à l’encontre des règles mêmes de notre société. Le sujet n’est pourtant pas sans rappeler un ouvrage paru en 2009 qui relatait l’histoire d’un homme mangé par les habitants d’un village français. Le roman de Jean Teulé, « mangez-le si vous voulez » inspiré d’une histoire vraie, faisait froid dans le dos.

Ici, ce sont des enfants dont traite ce professeur illuminé : l’idée est simplissime car il s’agit de manger les enfants des pauvres pour éradiquer toute misère. Parler de manger des enfants peut paraître au premier degré quelque chose d’effroyable et attirer les foudres des bienpensants tant cette idée peut paraître ignominieuse et déplacée, à l’image du cynisme affiché par Benoit Poelvoorde dans C’est arrivé près de chez vous, quand il donne la recette de sa boisson fétiche, le petit Grégory.

Pourtant, cette proposition est plutôt à prendre au second degré : il ne s’agit point ici d’une apologie du cannibalisme mais plutôt d’une critique aiguisée du fonctionnement même de notre société.

Une prestation scénique époustouflante

Le comédien fait preuve d’un potentiel comique indéniable, conférant forte crédibilité à son personnage dont l’art de l’exagération est à la hauteur de la logique implacable avec laquelle il nous fait part de sa démonstration, usant d’arguments scientifiques chiffrés.

Sans afficher un cynisme outrancier, l’inquiétant conférencier désorganisé et mal fagoté dont la voix se fait tour à tour chevrotante et mal assurée, laisse transparaitre son malaise, bouleversé par ses propos allant à l’encontre des normes sociales même s’il se reprend vite, laissant courir sur son auditoire son regard gourmand et avide, fier de son raisonnement infaillible.

Pit interprète avec finesse les contradictions de cet homme, coincé entre la morale, sa conscience, et la science, son raisonnement froid. Il passe par une pléiade d’émotions et de sentiments : tour à tour, désemparé, inquiet, sombre, excité, avec une gestualité clownesque très juste quand il revêt de fines moustaches à la Hitler, ou encore quand il fouille frénétiquement dans sa malle aux surprises à la recherche d’un poupon ou encore jette maladroitement un objet.

Il est accompagné magnifiquement par Charlie O : ce dernier joue avec dextérité de l’orgue Hammond dont il maîtrise les arcanes et susurre en anglais d’une voix de crooner les meilleures recettes pour déguster chaque partie du corps d’un enfant dont la chair est tendre et exquise. Une complicité et un accompagnement subtil qui viennent souligner l’efficacité de la mise en scène.

Une démonstration à la logique imparable

Justifier de manger des enfants peut paraitre malaisé. Pourtant, ce serait « un mal nécessaire pour le bien commun ». Et la justification est ici rondement menée. Le cannibalisme est dans la nature humaine et religieuse : pour exemple, l’histoire de certaines tribus, textes de Montaigne à l’appui, l’étude du baiser qui, en tant que pulsion, est une prémisse latente du cannibalisme, ou encore le parallèle développé par la religion catholique entre l’Ostie que l’on mange et le corps du Christ.

Chiffres et savants calculs à l’appui, il file sa démonstration jusqu’à aboutir à l’idée que sur les millions d’enfants pauvres qui naissent, il suffit d’en garder un quart pour la reproduction dont un garçon pour trois filles. Une idée absurde ? Que nenni ! Il s’agit d’un principe « utile, généreux et humaniste » dans la mesure où « faire don de la chair de ses enfants aux riches serait un acte de civisme », surtout qu’il s’agirait d’un acte à priori (bien que pas forcément) volontaire, reposant sur le bénévolat.

La création d’un label « élevé en plein air » viendrait attiser la convoitise des riches pour ce mets délicat. « Ce dispositif pourrait alors s’étendre peu à peu aux classes moyennes », une fois la pauvreté éradiquée.  « C’est une solution écologique et durable ! » Farfelu ? Pas tant que ça !

Une proposition jusqu’au-boutiste qui met en lumière les dérives de notre société capitaliste.

Derrière la proposition indécente de « manger des pauvres », cette création met en lumière la situation toute aussi indécente de notre société « mangeuse de pauvres » (au figuré). En intégrant dans le texte original des références à l’actualité (dont le fameux en marche de notre Président) et surfant sur le phénomène du politique décomplexé (qui contre tout sens moral préfère prendre au nécessiteux pour donner au riche), le texte montre le péril et l’abîme dans lesquels se trouve notre modèle social soumis à un libéralisme acharné.

Il s’agit d’une critique en règle de notre société, notamment du capitalisme poussé à son extrême.  Ce spectacle devient une métaphore subtile de notre société toute aussi cruelle que la proposition du scientifique, une cruauté libérale justifiée de la même façon que celle du scientifique avec cette triste manie des chiffres brandis par nos politiques pour justifier leur action (récemment la remise en cause des contrats aidés jugés couteux et peu utiles). Sous couvert de l’humour noir et incisif, cette satire des temps modernes dénonce méthodiquement la détérioration de notre système capitaliste et de notre société dérégulée.

La mise en scène habile de ce caustique et savoureux spectacle fait fondre les préjugés de tout un chacun pour notre plaisir et avec délice, nous questionnant sur la nature profonde de l’homme derrière le vernis social dont il se pare. N’est-il pas un loup pour l’homme comme le dirait Hobbes ? Bravo pour ce choix et ce travail remarquable! Qui plus est, on rit beaucoup et pas que jaune. Diane Vandermolina

* le comédien est luxembourgeois