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Deuxième coup de cœur: Anna Magnani, le temps d’une messe par la cie Ecl’a dam

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Marie-Joséphine Susini dite Zouzou est une grande amoureuse de l’âge d’or du cinéma italien. Pour l’édition 2022 d’Avignon off, elle revient avec sa dernière création : Anna Magnani, le temps d’une messe d’après le texte d’Armand Meffre. Ce seul en scène est présenté à l’Albatros, rue des teinturiers, le cœur battant du festival,  jusqu’au 30 juillet à 14h30. Il offre à découvrir une des stella italiennes qui ont illuminé le cinéma de la bella Italia.

Le regard magnétique de la Magnani

Il est des actrices qui ont marqué l’âge d’or du cinéma italien néo-réaliste des années 50, l’une d’entre elles est Anna Magnani. La Magnani comme on la surnommait a joué dans les films des plus grands réalisateurs italiens, français et américains de l’époque : elle était l’égérie de Fellini, Visconti, Pasolini, Scola et Rossellini avec lequel elle a entretenu une liaison tapageuse, également de Renoir, Cukor ou Lumet.

Elle a reçu l’oscar de la meilleure actrice pour la Rose Tatouée d’après Tennessee Williams! C’était une première pour une actrice italienne…

Et quelle actrice avec son regard de braise envoutant, capturant et captivant, accrochant l’œil de la caméra tel un aimant ensorceleur. Pourtant, elle n’est pas un de ces canons de beauté qui ont ouvert les portes de la gloire à des Sophia Loren ou Claudia Cardinale mais charismatique, elle l’était avec son tempérament de feu, hérité de son enfance difficile de plébéienne vivant chichement avec sa grand-mère.

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Anna Magnani dans L’amore, 1948. Réalisateur: Roberto Rossellini/ COLLECTION CHRISTOPHEL. Source: www.starok.com

Une femme du peuple qui se bat pour le peuple en incarnant des femmes du peuple courageuses et rebelles comme elle.  C’était la Magnani, une donna au caractère bien trempé et au franc parlé qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Malicieuse, elle aimait à réinventer son enfance, en l’occurrence son lieu de naissance  –est-elle née à Rome comme elle le prétend, fille d’une Romagnole et d’un Calabrais qu’elle n’a pas connu, ou à Alexandrie comme le disent les historiens du cinéma, d’un père égyptien ?-, se rajeunissant d’un an chaque année passée à vieillir, revendiquant sans cesse sa romanité.

Elle aimait entretenir le mystère, la Louve romaine. Pourtant, c’était une femme fragile en quête de l’amour maternel qui lui a fait tant défaut pendant son jeune âge, sa mère s’étant débarrassée d’elle pour suivre son richissime époux.

Son seul point de repère était sa nonna. Ah ! La nonna. Combien elle l’aimait sa nonna disparue trop vite. Comme elle…qui  est morte en 1973, à l’âge de 65 ans d’un cancer du pancréas.  Bientôt 50 ans qu’elle n’est plus !

Eloge de l’artiste et de la femme

Un son de cloches puis un chant liturgique envahissent la salle : sur un marchepied constitué de trois marches recouvertes d’un tapis de velours rouge monte une femme, toute de noir vêtue, les cheveux noirs de jais attachés en un chignon vaporeux duquel s’échappe quelques mèches, le regard noir perçant le clair-obscur de la salle qui laisse apparaitre, côté cour pour unique décor, une chaise et une table-comptoir rectangulaire toute en longueur.

Sur cette dernière, sont posés comme dans une loge de théâtre : un petit miroir, un sac à main contenant du maquillage, une carafe ancienne joliment sculptée et son verre à pied à motifs blancs ciselés. Nul besoin de plus d’accessoires ni de décors pour cette évocation de la Magnani, comédienne de théâtre avant d’être actrice de cinéma.

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Nous voici donc en présence du fantôme de Nannarella : la Louve rebelle s’invite à ses obsèques. Le regard aiguisé, la langue acérée, elle observe d’en haut la ribambelle d’amis, de parents, de vautours ou parasites qui forment l’élite de Rome, tous venus à la messe donnée en son honneur. Elle les scrute un à un, commentant leur attitude passée et présente, critiquant ce milieu où les étoiles d’un jour à l’autre peuvent déchoir de leur tour d’ivoire, broyées par un système qui ne veut plus d’elles dès lorsqu’elles ont passé un certain âge, que leur beauté se fane.

Dans la large assemblée réunie, débordant de l’Eglise Saint-Pierre de Rome, on y trouve pêle-mêle : un de ses ex-maris, Goffredo Alessandrini, entouré de son harem de femmes ; son fils Luca -son amour, la chair de sa chair, son trésor- qui n’aimait pas qu’elle fut actrice et refuse de faire entrer un membre du gouvernement italien venu tout exprès ; également tous ces faux-amis qui ne daignaient plus la voir ni même ni lui jeter un œil à la fin de sa carrière lorsqu’elle les croisait au théâtre.  Et elle rit, se moquant de ce beau petit monde hypocrite.

Marie Joséphine Susini prête ses traits au fantôme de la Magnani, révélant la femme r(ev)êche et passionnée, railleuse et sensible qui se cache derrière l’actrice : toute en nuance, elle évite par son jeu d’acteur fin et délicat de tomber dans l’ écueil de l’imitation de la comédienne. Convoquant berceuses de son enfance et classiques populaires italiens qu’elle interprète joliment à cappella et en italien – une partie du spectacle est dit dans cette langue-, elle nous tient en haleine pendant plus d’une heure et quart sans faillir dans cet hommage magnifique qu’elle rend à une femme et une artiste toutes deux complexes.

Pour l’amour du jeu et du théâtre

Généreuse et talentueuse, à la fois pétillante et sobre, Zouzou offre à voir une performance d’acteur étonnante, déroulant le fil de la vie d’une actrice, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses bons et mauvais choix, ses rivalités et ses amitiés, ses rencontres inattendues et ses soirées solitaires avec sa chienne, Missa, qu’elle préfère aux hommes de sa vie, trop volages ou trop égocentriques. Un changement subtil de voix, une position, un geste, un rictus ici ou là et voilà qu’elle nous découvre et offre en partage une palette de sentiments et d’émotions délicats.

La première rencontre de Magnani avec Brando est savoureuse : Marlon, l’acteur à l’égo surdimensionné qui ne pense que business et avec lequel elle se chamaillera sur un malentendu –avoir ou non son nom en grand sur l’affiche-, apparait tout timide devant elle. Elle qui reste interloquée face à ce grand gaillard tout penaud qui ne sait que lui dire. Des anecdotes amusantes de ce type, le texte en fourmille.

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Ainsi, en s’inspirant de la vie de la Magnani, nous est dévoilé par touches les contours de cette comédienne insaisissable, tour à tour douce-amère et désabusée par la tournure prise par sa vie et sa carrière –elle n’aurait pas dû laissé la trop belle Loren prendre sa place en refusant le rôle qu’on lui avait confié, tout ça par coquetterie – ou heureuse et fière d’avoir exercé son art à une époque aujourd’hui révolue -quand  les réalisateurs écrivaient leur scénario sur des boites d’allumettes, quand les cadreurs se démenaient pour filmer l’actrice en dehors des clous.

Voire nostalgique et touchante quand seule dans sa chambre d’hôtel, elle rêve de sa Rome, à laquelle elle voue un amour sans pareil, qu’elle imagine au loin, la nuit tombée et jusqu’au petit jour, comme elle refuse de dormir, « le sommeil, c’est un peu comme la mort » confie-t-elle.

La Magnani, une actrice hors norme et inimitable, extravagante et instinctive, entière et authentique, au tempérament volcanique et au cœur d’or, ne vivait que pour la scène et le jeu : elle aimait incarner ces femmes du peuple, suivant son instinct, improvisant souvent. Elle aimait cette liberté d’interprétation qui, de son aveu, hélas, n’existe plus au cinéma, tout étant écrit et décidé à l’avance, l’acteur devant juste obéir aux consignes du réalisateur et surtout ne pas sortir du cadre de la caméra. Un comble pour celle qui a toujours agit librement sans se soucier du qu’en dira-t-on.

Nous le savons peu, mais après avoir intégré une école d’art dramatique à Rome, elle a débuté au théâtre dans un tout petit rôle certes mais suffisant pour qu’on la repère et quelle carrière !

Ici, la comédienne au travers de l’évocation de la Magnani nous convie à un magnifique éloge du théâtre, cet art si particulier qui fait que chaque représentation est unique, que chaque personnage qui traverse le comédien le bouleverse au plus profond de lui, que les émotions partagées avec le public sont étonnamment si puissantes et vraies, que nous en sortons bousculés dans nos convictions et croyances. On ne peut tricher au théâtre, on le vit, et c’est là toute sa beauté et magnificence.  

Poignant, tendre et drôle, ce spectacle ne peut laisser le spectateur indifférent : au contraire, il sort conquis de la représentation, et qui sait, se précipitera pour revoir les films de cette femme et artiste, combattante combative, même si elle fut (com)battue par la maladie.

Diane Vandermolina

Anna Magnani, le temps d’une messe par la Cie Ecl’a dam/ Texte : Armand Meffre/ Mise en scène et interprétation : Marie-Joséphine Susini (Zouzou)/Création lumière : Hubert Jappelle/ Son : Thomas Giovannetti/ Durée : 1h15/Tout public/Italien et français

Photo de Une: ©JB Andréani

Le Cartoon fait son show à Marseille

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Du 12 au 15 avril au World Tarde Center, le CartoonNext propose des conférences, one-to-one meetings, rencontres et tables rondes dédiées aux défis, perspectives ou encore actions à mener dans le domaine de l’animation, tous genres (long, court, série, jeu vidéo, VR) et tous types (animation 2D, 3D, stop motion, motion design, vfx) confondus.

Né d’une volonté commune de montrer la richesse de la filière de l’animation en Région Sud, cet événement dédié aux professionnels de l’animation (diffuseurs, plateformes, producteurs, distributeurs…) a été imaginé par l’association bruxelloise Cartoon, créée en 1988, et Sudanim, association née en 2021, regroupant les professionnels de l’animation et du jeu vidéo en Région SUD afin de promouvoir ces filières au niveau régional, national et international ainsi que tous les corps de métiers.

Une première en Région Sud

Selon Christian Davin, président de l’association Cartoon, «il y avait un rattrapage à faire afin de développer cette filière locale en Région. Il fallait absolument venir ici, à Marseille. Avec Sudanim, notre partenaire, on a inventé Cartoon Next pour cette raison ». De plus, « trop d’étudiants quittent la région pour exercer ce métier ailleurs » déplore-t-il.

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Mathieu Morfin et Christian Davin

Deux journées sont ainsi consacrées aux étudiants des écoles d’animation avec une après-midi coaching le 11 avril (devant 50 étudiants présélectionnés) et une journée pitching le 15. A l’issue de cette journée, le lauréat du meilleur mini-pitch sera sélectionné pour participer au Cartoon Springboard de Madrid, qui permet à des jeunes de présenter leurs projets devant des professionnels. Une résidence d’écriture lui sera également offerte par la Région.

Il s’agit aussi « de montrer l’énorme potentiel de cette terre fertile » complète Alexandre Cornu, le vice-président de Sudanim. « En région, nous avons un pôle d’excellence dans l’animation et le jeu vidéo, ainsi que de nombreux talents » poursuit-il. « Le cinéma d’animation français représente 32,7% des entrées des films d’animation et 77 œuvres de ce genre ont été fabriquées dans la région ». 

Partez à la découverte des métiers de l’animation

Cet événement a pour objectif de démocratiser l’accès à la filière animation : cette dernière regroupe une pléiade de métiers divers, accessibles à tout âge. « Nul besoin d’être un geek pour travailler dans ce secteur » souffle à notre oreille, Chrystel Poncet, secrétaire générale de Sudanim, d’autant plus qu’il se développe à grande vitesse.

Interview Christian Davin, président de Cartoon, sur les métiers de l’animation et leurs débouchés pour les jeunes générations

En effet, en 10 ans, le nombre d’entreprises de production d’animation et d’effets visuels est en très nette augmentation : entre 2010 et 2019, il a progressé de 19,8 %. Il s’agit en majorité de petites structures (- de 5 salariés) : elles représentent 61.7% des entreprises dans le domaine. De même, au cours de la même période, l’emploi dans les entreprises de production de films d’animation et d’effets visuels a augmenté de 54,0 % avec la création de 2 685 emplois supplémentaires. De chiffres qui ont de quoi suscité des vocations, d’autant plus que les métiers de l’animation ne se résument pas à la création en 2D ou 3D sur ordinateur.

Notez qu’à l’Artplexe, le 15 en après-midi, le CartoonNext Off permettra aux lycéens de découvrir les métiers de l’animation. La rencontre sera suivie de la projection de « Même les souris vont au paradis » des films du Cygne, réalisé par Alexandre Charlet, produit à Marseille avec le soutien de la région Sud, et nominé aux Césars 2022.

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de gauche à droite :
Stéphane Rizzo, Thomas Demachy, Florian Cabane, Laurent Lhardit, Chrystel Poncet, Mathieu Morfin, Christian Davin, Solange Biaggi, Alexandre Cornu

Féminisation des métiers de l’animation

L’âge médian des salariés de l’animation est de 34 ans (32 pour les femmes, 35 pour les hommes) : 85% sont salariés intermittents et la part de femmes représente 37% – soit 9 points de plus qu’en 2010. En 2019, 38,0 % des métiers identifiés du secteur de l’animation et des effets visuels sont occupés par des femmes.

Ces dernières sont peu présentes dans les emplois de développement/exploitation des pipelines (9,3 %), de TD/infographiste développeur (16,0 %) et dans les métiers de la R&D (13,6 %). Elles représentent en revanche les trois quarts des effectifs dans les professions ayant trait à la distribution (chargé de ventes internationales, commercial), les deux tiers des effectifs de la gestion de production (65,5 %) et 62,7 % des effectifs des fonctions support.

Les métiers de « scan, trace et colorisation » sont la seule famille de métiers de techniciens dans laquelle la part de femmes (61,5 %) est supérieure à celle des hommes. Dans les métiers d’animateurs (2D, 3D, infographistes, …), catégorie la plus représentée au global (27,3 % des effectifs totaux), la part des femmes est de 33,9 %.

Ce salon professionnel tourné les métiers de l’animation a pour objectif d’imaginer le futur de l’animation et des contenus numériques. Il vise à fédérer les acteurs de la filière, également sensibiliser et attirer les jeunes générations vers une filière d’avenir en région Sud. Diane Vandermolina

Plus d’infos :

https://www.cartoon-media.eu/next/ [8]

https://www.sudanim.fr [9]

Bon à savoir :

La France est championne dans le domaine de l’animation. Elle arrive en troisième position mondiale en termes de commande de programmes d’animation, après les Etats Unis et Japon, et se taille par ailleurs la part du lion en Europe dans ce domaine. En Région SUD, bien connue pour la richesse de sa production cinématographique et télévisuelle avec en l’occurrence feu Plus belle la vie, le secteur de l’animation est aujourd’hui en pleine expansion. Les nombreuses industries créatives et écoles implantées (dont les prestigieuses le MOPA à Arles et l’Ecole des Nouvelles Images à Avignon) en région sont reconnues au national et à l’international.

Exploser le plafond : Précis de féminisme à l’usage du monde de la culture

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Autrice : Reine Prat/ Éditeur : Rue de l’échiquier/ Collection : Les Incisives

ISBN : 978-2-37425-310-7/ EAN : 9782374253107/ Prix : 12€

Format : 110 x 190 mm/ Nombre de pages : 112/ Date de parution : 14/10/2021

Un ouvrage revigorant à conserver à portée de main

Avec les mouvements #MeToo et #balancetonporc, ont éclaté au grand jour, dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec une puissance inédite, les inégalités et discriminations, violences et harcèlements (sexistes, sexuels, raciaux, environnementaux…) qui existent depuis la nuit des temps dans le monde de la culture (édition, musique, théâtre, cinéma, etc.) et de la communication.

Les nombreux témoignages à charge des femmes victimes de ces conduites mettent en lumière l’impunité des artistes masculins : ces derniers sont très largement protégés par le système dans la mesure où est opposée, aux critiques, leur liberté de création, alibi bien utile qui nous interroge sur l’éternelle question de la séparation de l’homme et de l’artiste. De plus, leurs comportements inappropriés font l’objet d’un consensus persistant et de nombreuses tolérances, liés à la construction sociale des représentations des rapports entre les hommes et les femmes. Ce que Sartre a par ailleurs théorisé dans l’Etre et le Néant, plus particulièrement dans son passage sur la Mauvaise Foi féminine.  

Dans cet ouvrage écrit à la façon d’un essai, Reine Prat, inspectrice générale de la création, des enseignements artistiques et de l’action culturelle, revient sur le fonctionnement interne du secteur et ses caractéristiques structurelles : usant d’un style incisif revendiqué où la contradiction assumée permet de révéler une réflexion longuement murie par l’autrice, cette dernière nous éclaire sur une réalité que nous ne pouvons ignorer. Sous couvert de promouvoir l’ouverture et la diversité, le monde de la culture reste dans un entre soi dominé par un bastion d’hommes blancs, cis-hétéros, issus des classes moyennes et supérieures, y compris dans des professions fortement féminisées comme le livre. Reine analyse ainsi avec acuité et finesse, précisant chaque source à laquelle elle se réfère, comment s’articulent les représentations proposées au public, l’organisation du travail artistique et culturel et la vie privée de celles et ceux qui le font, partant du constat que la scène, l’intime et l’espace public sont les trois leviers d’un système qui alimente et reproduit une culture patriarcale, dominatrice, inégalitaire et pire, antidémocratique à l’instar et/ou héritée de la démocratie grecque réservée aux seuls citoyens masculins.

La pensée féministe de Reine Prat s’est radicalisée «  à son corps défendant » (dixit G. Fraisse, en préface), à la suite des rapports qu’elle a rendus sur la question des inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts du spectacle parus en 2006 et 2009.

Dans son livre, elle tente de proposer des pistes de réflexion et d’action au monde de la culture pour lutter contre les discriminations et inégalités. Ces dernières sont inscrites dans la langue française elle-même « où le masculin l’emporte sur le féminin » dans les accords, règle aujourd’hui remise en question par les féministes, à laquelle on peut substituer celle de l’accord avec le genre majoritaire. De plus, le français ne connaît pas le neutre au contraire de l’allemand par exemple et seuls certains métiers ont des noms masculins épicènes c’est-à-dire qui se terminent en ‘e’ et peuvent également désigner une femme : photographe, peintre ou encore poète.  A la question non tranchée du langage inclusif, celle qui dit préférer utiliser des majuscules pour plus de lisibilité explique qu’il n’y a aucune règle. Il est vrai que la question divise et que la notion d’inclusivité peut être excluante. Par ailleurs, à la fraternité ou à la sororité, elle oppose la solidarité, terme plus adéquat permettant de sortir d’une pensée binaire, et s’inquiète des discriminations positives dont les effets pervers sont pléthores.

Ainsi, l’histoire même de la langue française permet de comprendre comment la société a été bâtie sur un système patriarcal qu’il est difficile de « (dé)gommer » dans les représentations du monde et par conséquent dans l’organisation, hiérarchisation, et structuration même du monde. Ce constat âpre nous questionne et même si Reine Prat ne donne pas de réponse à la manière dont nous pouvons rééquilibrer la donne, elle nous offre des pistes de réflexion passionnantes, à commencer par sa définition du féminisme : « par féministes, j’entends toute femme ou tout homme ayant vécu ou étant conscient.e des violences exercées quotidiennement contre des femmes, des gays, des lesbiennes, des trans et luttant contre ces violences et contre toute forme d’inégalité ». Cette définition large a pour mérite d’inclure des situations bien plus complexes que ce que le terme de base peut recouvrir dans les esprits, une façon d’ouvrir les êtres à une vision plus globale des problématiques et nous réveiller de notre sommeil dogmatique. En ce sens, cet essai est un guide offrant au monde de la culture des outils de réflexions pour des actions à venir.

In fine, Reine Prat, en nous éveillant à des problématiques que nous ressentons sans pourtant toujours en saisir les tenants et les aboutissants, incite les femmes à exploser ce plafond de verre qui encore trop souvent aujourd’hui les empêche inconsciemment ou non de se projeter dans des métiers par peur qu’ils ne soient pas pour elles ou encore par crainte de subir ces paroles et propos, agissements et comportements, harcèlements et agressions sexistes et discriminatoires existant dans le monde culturel : on ne juge pas le travail d’une femme de la même façon que celui d’un homme, la première sera déconsidérée là où le second sera encensé. Il nous faut donc inverser la vapeur, en commençant par s’attaquer à ce chantier de construction d’un monde culturel véritablement représentatif des diversités existantes à l’image de la culture populaire.

Osez Joséphine chantait Bashung, je terminerais en disant : osez, amies féministes, femmes, cis ou LGBTQI, racisé.e.s ou non ! Diane Vandermolina

Interview de Reine Prat [10]

 

Film Femmes Méditerranée, une édition solidaire et engagée

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En préambule

Décidément, en cette rentrée peu ordinaire, le Crédit Mutuel Méditerranéen est sur tous les fronts dans notre région.

Le Crédit Mutuel a pour habitude de soutenir les associations porteuses de projets culturels populaires et solidaires, que ce soit via la fédération ou les caisses locales : la culture, l’éducation et la solidarité font parties du corpus de valeurs véhiculées par cette banque dont l‘action s’ancre sur les territoires et les acteurs culturels et sociaux locaux, à l’image du soutien mis en place en faveur des étudiants pendant le confinement avec la distribution de repas à leur destination.

Parmi les événements soutenus, citons la locomotive des festivals de la rentrée : la Fiesta des Suds dont la programmation fait la part belle aux femmes artistes. Non seulement le CMM s’associe à des manifestations musicales à l’image du bicentenaire du conservatoire Pierre Barbizet de Marseille (https://www.rmtnewsinternational.com/2021/11/12-novembre-2021-balade-musicale-au-coeur-du-conservatoire-pierre-barbizet-de-marseille/ [11]), mais il (s’)investit également dans des manifestations cinématographiques en soutenant le Films Femmes Méditerranée, présidé par Karine Osswald.

L’objet du festival est de promouvoir le cinéma au féminin tout en restant accessible à tous : l’entrée au festival est gratuite pour les moins de 26 ans, les demandeurs d’emploi ou encore les étudiants cette année, ce qui assurément n’a pas manqué d’éveiller l’attention du Crédit Mutuel.

Zoom sur Le Film Femmes Méditerranée : 16 ème

Pour la 16ème édition de ces rencontres, ce sont 17 longs métrages, dont 10 fictions et 7 documentaires, et 9 courts métrages qui seront présentés du 20 au 25 novembre en une dizaine de lieux partenaires à Marseille et en Région.

Le 20 novembre, pour l’ouverture, un hommage sera rendu aux artistes afghanes, en regard avec l’actualité internationale. Ce sera à la Mairie du 1/7 de Marseille de 14h à 18h avec au menu, table ronde et projections de films autour du thème ‘Femmes Afghanes, au risque de la Liberté’. A 20h30, ce même jour, aux Variétés, se projeté le film d’Emma Dante « Les Soeurs  Macaluso », sorti en 2020, inédit au Cinéma en France.

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Film d’Ouverture – Les Soeurs Macaluso d’Emma Dante

La programmation nous emmènera dans un voyage cinématographique au cœur de la Méditerranée et au-delà, avec des rencontres avec des réalisatrices et des professionnelles du cinéma, des séances jeune public, des films en avant-première et des inédits. Prenez le cap vers l’Italie, le Liban, la Grèce, l’Egypte, l’Algérie, la Turquie, l’Espagne, le Portugal, la France, la Slovénie, l’Iran et le Brésil et partez à la découverte de réalisatrices de talent qui souvent ne sont connues que d’une poignée de cinéphiles amateurs à quelques exceptions près.

Car ce festival répond à un impérieux besoin de reconnaissance et de visibilité. En effet, les femmes réalisatrices -à l’exception de Julia Ducournau qui a reçu, pour son second long métrage, Titane, la palme d’or de Cannes 2021, une récompense autant médiatisée que critiquée – sont rarement mises en avant et considérées à leur juste valeur : leur engagement artistique reste encore trop peu visible sur la scène internationale même si en France, le Centre National du Cinéma essaie de renverser la tendance en offrant des bonus aux réalisations œuvrant en faveur de la parité, l’égalité et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel français.

Cette lutte contre les inégalités, coextensive à la lutte contre les discriminations, a été déclarée cause nationale. Hélas, ces dernières perdurent dans ce milieu encore trop masculin où les femmes sont reléguées au second plan, encore trop victimes de sexisme, et invisibilisées.

In fine

Le Crédit Mutuel Méditerranéen en soutenant ce bel événement montre qu’elle est une banque engagée et solidaire au sens plein du terme (fraternelle et sororale), en prise avec les enjeux de son temps grâce à la forte implication de ses sociétaires, directeur/trice.s et président.e.s, parmi lesquel.le.s de nombreuses femmes, à l’image du Film Femmes Méditerranée resté fidèle aux engagements de ses débuts. Diane Vandermolina

Téléchargez le Programme [13] du FFM!

Plus d’infos  : https://www.films-femmes-med.org [14]

(The) Hero (Festival) returns

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Après deux annulations du festival pour cause de pandémie, le Hero Festival fait son grand retour le dernier week-end des vacances de la Toussaint (les 6 et 7 novembre 2021) dans l’enceinte du Parc Chanot de Marseille pour deux journées dédiées au monde des Héros dans son acceptation la plus large possible : Super Héros, Héros de films et séries, d’animés et de BD, de romans et de jeux vidéo, Héros légendaires ou contemporains, gentils ou vilains.

Les univers Brocéliande pour l’Héroïque Fantaisie et le steampunk, Krypton pour les DC comics/Marvel, Konoha pour les animés et Ludopolis pour l’espace jeu vidéo constituent les 4 piliers de ce festival multiculturel, familial et intergénérationnel: ce dernier fait la part belle aux auteurs avec son espace livre-dédicaces, aux acteurs avec ses rencontres, aux musiciens-chanteurs avec sa grande scène et surtout aux cosplayers qui confèrent par leur participation ce supplément d’âme au Festival avec des nouveautés à découvrir dans chaque univers.

Les temps forts et nouveautés du Hero

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KONOHA crédit photo Clément Bidard

Pour cette édition, au sein de l’espace Konoha, la team du Hero a souhaité rendre hommage à Nicky Larson avec un décor immersif : elle a pour cet effet invité l’interprète du générique de l’animé, Jean Paul Cesari. Ce dernier sera présent sur le salon pendant deux jours pour un show case, des dédicaces et des rencontres.  

Les aficionados de nouvelles technologies pourront découvrir Visual Novel, un concept original. Créateurs de site internet, Yohann GIL et Yann BOYER-DURAND, implantés en Région Sud depuis 15 ans, « ont ramené d’Asie, essentiellement du Japon, les Visual Novels, des romans graphiques qu’ils ont importés en France sur un format digital et interactif dans lequel on choisit la suite de l’histoire. C’est le manga dont je suis le héros en version digitale » précise Annabelle Fouques, co-créatrice du festival. Ils vont venir présenter ce concept novateur et proposeront des démonstrations de cette « solution hybride de roman vidéo ludique », en avant-première les 6 et 7 novembre.

Le village médiéval de Brocéliande situé en extérieur est « agrandi d’un marché médiéval, une première cette année » et proposera un large panel d’animations médiévales. En intérieur, la voix française d’Harry Potter, Kelyan Blanc, et Guillaume Briat, de la série et du film Kaamelott, seront présents : « Guillaume Briat partagera des anecdotes de tournage avec le public » détaille Annabelle et de nombreux auteurs viendront dédicacer leurs ouvrages à l’image des éditions précédentes.

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Cosplayers- crédit photo Alexandre Chabrier

Dans l’espace Krypton, le catch fait son retour cette année avec des démonstrations et des initiations. La réplique de la moto de Daryl Dixon de the Walking Dead sera à l’honneur : on nous nous promet « un déferlement de zombies ». L’invitée Star Wars sera l’actrice anglaise Samantha Alleyne qui a tourné dans les récents épisodes.

Sur Ludopolis, les gamers pourront rencontrer un ou deux pro-gamers sur Fifa et Forza, et deux influenceurs, Skyyart et SerialZpro, viendront parler gaming avec leurs abonnés. Sans oublier bien entendu les animations dédiées aux plus jeunes avec les mini héros et le château gonflable thématique ou encore la ferme des animaux.

Sur la grande scène, un hypnotiseur viendra hypnotiser le public et lui faire faire des actions de super héros. Entre shows, concours Cosplay, jeux, quizz, karaoké, l’équipe a souhaité faire un clin d’œil ludique samedi à la série coréenne en vogue « Squid Game » en organisant un Un, deux, trois soleil géant sur la grand scène. L’ambiance de la série avec ses gardiens, la musique, les costumes sera recréée mais « les éliminés gagneront un lot pour que ça reste bon enfant et ludique» à l’image du festival nous explique-t-on.

Annabelle FOUQUES, co-créatrice du Hero Festival avec Marc Lefèvre, ne boude ainsi pas son plaisir en nous présentant cette nouvelle édition prometteuse dont le fil rouge reste le voyage des sens. Bien qu’il ait fallu repenser l’organisation du festival et inviter moins d’artistes venant des quatre coins du monde, la satisfaction de voir renaître ce festival créé en 2013 est palpable : le voyage au cœur du monde héroïque peut débuter. Diane Vandermolina

https://www.herofestival.fr/marseille/informations-pratiques/ [17]

 

Entretien avec Annabelle Fouques

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Annabelle Fouques, co-organisatrice du Hero Festival – crédit photo Alexandre Chabrier

Diane Vandermolina: Cette année, l’affiche représente un Phénix… symbole de renaissance.

Annabelle Fouques : Tout à fait, quand nous avons repris au printemps, nous nous sommes demandés : « est-ce qu’on recommence ? » Nous avions commencé à organiser deux salons, l’un à Grenoble, l’autre à Marseille, et chaque fois nous avions dû les annuler : tout ce qui avait été construit avait dû être effacé et détruit, on pourrait dire brûlé !  Chaque fois que nous recommençons, nous renaissons de nos cendres.

DVDM: Avec la covid19, vous avez dû adapter le format du festival, pourriez-vous nous détailler les modifications apportées cette année ?

A.F. : Effectivement, nous avons vécu une période difficile après les deux annulations du festival. Nous avions peu de visibilité sur l’évolution des événements quand nous avons construit cette édition car nous avions une équipe réduite (de 12, nous sommes passés à 3 personnes, les autres ayant trouvé du travail ailleurs) et des possibilités moindres, notamment à cause de la fermeture de certaines frontières, des pays en quarantaine et des contraintes sanitaires… Nous avons fait face à des conditions compliquées et notre première priorité a été de repenser le festival pour la sécurité de tous. Comme la météo est plutôt clémente chaque année à cette période, nous avons pensé que pour les rassemblements, c’était mieux de développer les extérieurs. On a aussi fait le pari de mettre la grande scène dehors pour ces mêmes raisons.

DVDM : Concernant la restauration, quels ont été les aménagements réalisés ?

A.F. : Nous avons adapté les espaces restauration en intérieur : il n’y a plus de buffet ni de self-service, tout se fait à l’unité et les files d’attente ont été rallongées. On a doublé les files d’attente sur 5 mètres. Pour éviter les brassages et fluidifier les allées et venues, on a également créé un sens de circulation et installé plus de points de restauration en extérieur.

DVDM : Le port du masque est-il obligatoire en intérieur ?

A.F. : Le pass sanitaire est demandé à l’entrée conformément à la loi mais le masque en intérieur étant à l’appréciation de l’organisateur, il n’est pas obligatoire. Nous avons choisi de ne pas imposer le port du masque en intérieur à l’image des pompiers lors de leur congrès : c’est un risque mesuré d’autant plus que les cosplayers sont très embêtés par le masque pour leur maquillage et que ça gâche le spectacle.

DVDM : C’est une programmation plus française que vous proposez cette année…

A.F. : Oui, il y aura plus d’invités nationaux avec des comédiens français principalement et une comédienne britannique. Pour les auteurs, illustrateurs, influenceurs, chanteurs, musiciens, cosplayers, ce sont généralement des français.

DVDM : Le festival a dû réduire sa voilure ?

A.F. : Oui, beaucoup d’artistes n’ont pas travaillé depuis deux ans et par conséquent, nous avons moins d’exposants : beaucoup n’ont pas survécu à la crise, ce sont des forains qui vivent de ce type d’événement, certains n’ont pu venir cette année par manque de personnel, et n’ayant plus d’activité, d’autres ont fait faillite ou se sont reconvertis. Un bon tiers d’exposants a changé d’activité, forcément, ils n’ont pas été remplacés par des nouveaux.  On espère que même si le festival est plus petit, avec moins d’international, le public comprendra.

DVDM : Attendez-vous beaucoup de monde comme lors des éditions précédentes ?

A.F. : Pour les attentes, nous sommes est très attentifs aux réseaux sociaux même si cela ne traduit pas forcément la réalité. On sent que les gens ont vraiment hâte de se rassembler, de voir de belles choses, de rencontrer des artistes : c’est vraiment le rassemblement qui est attendu. Cette envie de se réunir, retrouver des cosplayers,  sortir des préoccupations du quotidien pour se retrouver dans un monde un peu de rêve. Les gens sont en attente de ça et nous envoient des messages de remerciements. « On va pouvoir rêver à nouveau, s’amuser, rire » nous écrivent-ils.

DVDM : Et côté billetterie ?

A.F. : Elle a été ouverte tardivement, en septembre, le temps d’être sûr car nous en avions marre des procédures à mettre en place pour rembourser les billets, avec les reports et fermetures de billetterie engendrés par les annulations… c’est un gros travail pour une équipe réduite même si globalement 80% des gens ont gardés leurs billets, ce qui est une marque de confiance.  Sinon, en termes de vente de billetterie, c’est comme les autres années, à 5% près. Nous n’avons pas augmenté les tarifs et n’avons pas à déplorer de recul sur les préventes par rapport aux années précédentes. Après on verra sur les derniers jours et sur place.

DVDM : Avez-vous eu des financements publics ?

A.F. : Non, aucun. Nous avons des partenaires privés techniques pour câbler les halls, les alimenter, d’autres pour le transport des invités, ce qui permet d’absorber une grande partie du budget. Nous sommes sur un salon de plusieurs centaines de milliers d’euro  en frais d’installation, d’aménagement, de signalétique, de location… J’ai sollicité cette année le CNL, le CD13 et la Région Sud parce qu’on se relance : on en a besoin pour le volet salon du livre parce que les auteurs ont besoin d’événements comme nous pour vivre et travailler. Ils ne peuvent pas payer un stand et nous avons besoin de quelques dizaines de milliers d’euros pour créer un vrai village du livre et offrir à 150 auteurs un espace d’expression, avec une petite scène, des rencontres, des lectures pour eux et pour les visiteurs parce que c’est extra comme contenu. On m’a répondu que le festival n’avait pas assez d’envergure. La ville de Marseille nous écoute mais nous n’étions pas dans le bon timing. On renait petits mais nous sommes poussés par nos partenaires qui nous suivent, les exposants, les visiteurs surtout, et par les médias. On redémarre.

Propos recueillis par Diane Vandermolina

Foire Internationale de Marseille 2021 : une édition particulière

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La Foire Internationale de Marseille ouvre ses portes le 24 septembre pour onze jours  de rencontres commerciales et d’animations culturelles et sportives au sein de l’écrin du Parc Chanot à Marseille, toujours dans le souci d’être un événement éco-responsable.  La grande dame fête sa 96ème édition après une année blanche. Afin de faire revenir les badauds et attirer une nouvelle clientèle, elle est exceptionnellement gratuite cette année.  Le Rock est le fil d’Ariane de cette édition qui fait la part belle aux nouveautés.

« La Foire est avant tout un événement commercial » L. Fauchon

Entrée gratuite pour tous à la Foire de Marseille

Loïc Fauchon, le président directeur général de la SAFIM, est revenu sur l’événement accueilli en ses murs en début de mois : il salue la performance des équipes de la SAFIM dans l’accueil du Congrès Mondial de la Nature dont le format hybride a permis à des millions de curieux d’assister en direct sur leurs écrans aux différentes tables rondes et rencontres proposées. « Il y a un mois, nous ne savions si nous pouvions l’organiser » explique-t-il à l’occasion de la présentation à la presse de la nouvelle édition de la Foire de Marseille, troisième grand événement national après le salon de l’agriculture et le salon de l’automobile.  « La Foire ouvre officiellement le 24 septembre  avec plus de 700 exposants » annonce-t-il en préambule. «Un protocole sanitaire strict pour assurer la sécurité sanitaire des visiteurs et des exposant sera mis en place avec pass sanitaire et tests à l’entrée » poursuit-il.  Il précise les raisons de la gratuité exceptionnelle de la Foire. Il s’agit de faire « revenir les habitués  et attirer un nouveau visitorat » : près de 200 000 visiteurs sont attendus cette année. Les invitations sont à télécharger sur inscription sur le site de la foire de Marseille : www.foiredemarseille.com [19].

Des classiques et des nouveautés bienvenues

« La Foire de Marseille est une vitrine commerciale multi-secteur avec ses 5 grands halls d’exposition et ses 9 esplanades » développe Laetitia Lenquette, secrétaire générale de la SAFIM.  Habitat, Meubles et Décoration, Mode et Beauté, Artisanat du Monde, Villages et Pavillons internationaux, Gastronomie et Terroir, Piscine et Jardins, Automobile, Sport et Loisirs, Animations et Institutions sont les espaces commerciaux classiques de la Foire. « Pour la gastronomie, ce seront 100 points de vente à emporter et 20 restaurants pour les raisons sanitaires que nous connaissons, un bar à Tiramisu et deux soirées gourmandes avec des ateliers culinaires suivi de dégustations en présence de chefs, les 24 septembre et 2 octobre ». 

[20]

Loïc Fauchon, PDG de la Safim, Laetitia Lenquette, secrétaire générale, Anna Galone, directrice du développement, Valérie Fédèle, directrice du château de la Buzine et Vassily Cornille, directeur de l’Eden Studio. Crédit photo DVDM

Aux grands classiques, se rajoutent plusieurs nouveautés dont la création d’un nouvel espace auto de 3000 m2 avec plus de 200 voitures exposées « l’auto fait son show », une boutique éphémère d’objets créés avec des matériaux récupérés et recyclés accompagnés d’ateliers sur l’économie circulaire avec l’association la Réserve des Arts (hall 8) ainsi qu’une initiation aux nouvelles disciplines olympiques au Village de Sports, JO 2024 obligent.  L’année blanche a ainsi été mise à profit par les équipes pour développer la digitalisation de la SAFIM afin d’améliorer l’accueil du visitorat mais également – et surtout- faciliter le business des exposants avec la création de la plateforme Massaliote. Cette dernière offre sur un temps plus long plus de visibilité aux exposants en leur proposant une vitrine numérique.

Une Foire Rock and Roll

« Le Rock est la thématique de cette édition parrainée par Christophe Mae. Le visiteur dès son entrée sur le site sera immergé dans cet univers grâce aux multiples scènes musicales disséminées entre les halls et esplanades formant un parcours initiatique au Rock avec ses ateliers gratuits de maquillage, son studio d’enregistrement, son espace cosdream et ses expositions» détaille Anna Galone, directrice du développement, avant de laisser la parole à Valérie Fédèle, directrice du Château de la Buzine. Cette dernière commence en citant Johnny Halliday : « Le Rock, c’est le plus important dans ma vie ».  Cette exposition protéiforme proposant une expérience visuelle et sonore au Palais des expositions a pour objectif de « montrer l’importance du rock au fil des décennies : elle propose un voyage de découverte des standards  au travers d’un parcours ludique, d’un jeu Rock and Love afin d’offrir un panorama musical pour tous les âges et tous les publics ». Une discothèque géante sera proposée au visiteur avec 70 albums vinyles allant du psychédélique au punk. Cerise sur le gâteau, un espace d’enregistrement sera mis à disposition par l’Eden Studio et suscitera probablement quelques vocations musicales.

Cette année, la SAFIM met les bouchées doubles pour reconquérir son visitorat en proposant un panel de stands variés et de nombreuses activités. Elle se met en quatre pour ses exposants afin qu’ils puissent développer au mieux leur business durant la Foire qui s’achève le 4 octobre, également après la Foire, la plupart des ventes se concluant à l’issue de la manifestation, premier grand événement commercial de la rentrée. Diane Vandermolina

FAITES DE LA FRATERNITE 7ème : du 24 au 26 septembre au Toursky

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Richard Martin, directeur du théâtre Toursky, présente la 7ème édition de Faites de la Fraternité, le rendez-vous incontournable de cette rentrée 2021 où pendant trois jours du 24 au 26 septembre, les curieux pourront aller à la rencontre d’artistes en tout poil et de spectacles en tout genre, le tout accompagné de repas partagés aux saveurs africaines, de projections et de rencontres philosophiques.

Un programme riche en surprises et découvertes autour de la question de la fraternité. Qu’est-ce que la fraternité ? « Une tendresse nécessaire, une porte de secours » dirait Richard Martin.

[21]La mémoire et la mer ©DR

Cultivons le jardin de la Fraternité

Avec cette Faites de la Fraternité, Richard Martin souhaite faire de Marseille, sa ville d’adoption, « un phare fraternel de la Méditerranée ». « Marseille, c’est une ville monde, universelle et fraternelle : contrairement à ce que disent les médias, ce n’est pas uniquement des kalachnikovs et des règlements de compte même si la ville se dégrade petit à petit depuis plusieurs années ». Pour le directeur du Toursky « il est important que les institutions se rendent compte de la nécessité de redresser la barre et nous avons besoin de philosophes pour avoir des visions pour demain ».

Remerciant le soutien et l’accompagnement du Crédit Mutuel Méditerranéen, représenté par Daniel Lacqua, directeur commercial du Crédit Mutuel Méditerranéen et Robert Peiron, président de la caisse locale Vieux Port, ainsi que l’aide précieuse de la Solimut Mutuelle de France, il insiste sur la nécessité de « rassembler les hommes dans la tendresse fraternelle ».  « Cet accompagnement du Crédit Mutuel Méditerranéen ne doit rien au hasard : notre banque accompagne au quotidien des projets portés par des associations. Nous avons été séduits lors de la première année de notre soutien par la qualité de cette rencontre où la fraternité concourt à améliorer le vivre ensemble. La solidarité, la culture et la proximité sont trois valeurs fortes qui se rapprochent des nôtres » souligne Robert Peiron.

[22]

De gauche à droite : Robert Peiron, président de la caisse locale Vieux Port ; Daniel Lacqua, directeur commercial du Crédit Mutuel Méditerranéen et Richard Martin, directeur du Toursky © DVDM

La Culture contribue au bien-être et à la santé de tout être humain : elle répond au besoin de fraternité, elle relie les uns et les autres. « Nous avons besoin de culture pour que les gens se sentent mieux, dialoguent et s’écoutent : ce n ‘est qu’en allant au théâtre, au cinéma, au concert ou aux expositions que nous avançons les uns vers les autres » développe Patrick à l’origine de la venue de Abdennour Bidar, philosophe et auteur de « Plaidoyer pour la Fraternité » (Albin Michel, 2015).

La fraternité passe également par la rencontre de l’autre, l’acceptation de sa différence : « de cette acceptation, nait la compréhension de l’autre, essentielle à la fraternité » précise Danielle Verna Dufour qui représente le duo Deisis, deux jeunes musiciens originaires de Sicile « là où le volcan est rentré en éruption (l’Etna)» en concert le 25 à midi sur les terrasses du Toursky puis le 26 à 18h au Roudelet Félibren, le centre de culture provençal, dirigé par Denis Pantaléo, « avec un clin d’œil à Sacco et Vanzetti» précise Danielle. Cette démarche fraternelle est également celle de Terre de Chansons qui présente en début d’après-midi un concert  « On n’arrête pas les oiseaux », retraçant l’histoire d’un jeune migrant, le livre-disque enregistré avec des enfants des quartiers sortira bientôt.

Autre création à découvrir : « Prima Donna », mis en scène par Marcelle Basso avec Géraldine Baldini. « C’est l’histoire d’une cantatrice du 19ème siècle qui se réincarne en chanteuse de jazz à la voix de contralto ». Ode à l’art lyrique, ode à la vie également. Ce spectacle burlesque « nous incite à avoir le courage d’être nous-même et de faire ce que nous aimons ». De nous battre pour ! A découvrir en début de soirée, avant « le Cocktail d’humour et de contes » de Saïdou Abatcha, inimitable au verbe succulent et percutant.

[23]

Saïdou Abatcha©DR

Jouant du Sanza, un piano à pouces, instrument mythologique venant du Congo, autrement appelé kalimba (Ouganda), budongo, mbira, mangambeu (Cameroun), ou marímbula, Saïdou nous raconte avec sa verve drolatique les origines de l’humanité. Dieu ne trouvant personne à qui confier le secret de la connaissance s’ennuyait et inventa cet instrument pour remplir le vide, créant le ciel et la terre, l’harmonie. Hélas, une fausse note l’amena à créer l’homme, et « partout où l’homme passe, la monde trépasse ». Saïdou nous parle d’amour, de l’être, de la connaissance et de la vérité. « La vérité n’est nulle part entière », une référence implicite à Pascal. Il parle, beaucoup et juste : « la parole a horreur d’être dite avant, ou après ou pas du tout », « on construit l’être humain par la parole ». De jeux de mots en calembours, tel un griot moderne, il nous aspire dans son univers fait de poésie et d’humour, également de sagesse. Un temps fort  de cette édition que nous vous recommandons chaudement.

Autre temps fort et pas des moindres, la projection du film de François Ruffin et Gilles Perret « Debout les femmes »  le dimanche à 16h30. Dany Bruet, correspondant des amis du Monde Diplomatique, nous rappelle l’objet de ce film, re-contextualisant le récit de ces femmes qui exercent « des métiers de lien » auquel le président Macron avait promis son soutien. Cette promesse- qui après coup se révèle avoir été un coup de com’ – a été rendue caduque par le rejet par les députés de la majorité présidentielle d’une proposition de loi de François Ruffin visant à améliorer leur quotidien au travail. Car ces femmes, qui s’occupent des ainés et des personnes en situation de handicap, « souffrent d’une absence de reconnaissance de leur travail par le système actuel ». Et de citer l’économiste Eloi Laurent dans ANIMAL, le film de Cyril Dion, « une des valeurs économiques les plus importantes à prendre en compte, c’est l’amour ».

Si même les économistes se mettent à parler d’amour, la fraternité n’est pas une vaine valeur. Au contraire, ne définit-elle pas notre humanité, notre capacité à aimer l’autre et le prendre avec soi ? Faisons donc de la Fraternité un cheval de bataille par souci de préservation de notre monde et de l’humanité toute entière. Diane Vandermolina

Programme (infos et réservations sur toursky.fr ou 04 91 02 54 54)

VENDREDI 24 SEPTEMBRE 21h – LA MÉMOIRE ET LA MER – oratorio poétique avec Richard Martin avec l’Orchestre symphonique de Toulon dirigé par Vincent Beer-Demander SALLE TOURSKY / Gratuit sur réservation au 04 91 02 54 54). Un clin d’œil à Néruda et à Rimbaud sera également proposé au cours de cette soirée.

SAMEDI 25 SEPTEMBRE

11h > 12h – CAFÉ LITTÉRAIRE avec Forum Femmes Méditerranée Café du dialogue interculturel de la Fondation Anna Lindh. TERRASSE

12h > 12h30 – POÉSIE SOUS L’ARBRE avec la comédienne Géraldine Baldini. Lecture de poésie de Claude Ber « Célébration de l’espèce ». TERRASSE

12h30 > 14h – MAFÉ EN MUSIQUE avec L’Union des Femmes du Monde. Repas partagé autour de spécialités africaines et animé en musique par le duo italien Diesis. Repas + boisson 12€. Réservations : udesfemmes@gmail.com ou administration@toursky.fr [24] . TERRASSE

14h > 14h30 – DANSE avec les danseurs de la Cie Axolot. Extraits de pièces chorégraphiques de Krystel Dragovic autour de la vie de l’artiste peintre Charlotte Salomon. SALLE LÉO FERRÉ

14h30 > 15h – CHANSON avec l’auteur-compositeur Daniel Beaume et Justine Guichet (flûtiste),en partenariat avec l’association Terre de Chansons. Extrait du spectacle On n’arrête pas les oiseaux sur le parcours d’un jeune migrant. SALLE LÉO FERRÉ

15h >17h – PROJECTION  avec les élèves du Lycée St-Charles. Projection de films documentaires suivie d’un échange avec le public. SALLE LÉO FERRÉ

 17h00 > 18h30 – CONFÉRENCE avec le philosophe Abdennour Bidar, auteur de Plaidoyer pour la Fraternité (Albin Michel – 2015), suivie d’une séance de dédicace. TERRASSE

18h30. >19h15 – THÉÂTRE MUSICAL avec la comédienne Géraldine Baldini/Extrait de La Prima Donna de Claude Ber. SALLE LÉO FERRÉ

19h15 > 21h – REPAS ET MUSIQUE SUR LES TERRASSES avec L’Union des Femmes du Monde. Saveurs sénégalaises accompagnées de musiques orientales ! TERRASSE

 21h – SAÏDOU ABATCHA – Cocktail d’humour et de contes avec Saïdou Abatcha. SALLE TOURSKY. Tarifs : 8/16€

DIMANCHE 26 SEPTEMBRE

16h00 à 16h30 : Les percussions de Mulêketù

16h30 à 18h00 : Projection en avant-première du film « Debout les femmes ! » de François Ruffin & Gilles Perret. À la rencontre de ces femmes des métiers du soin et du lien, qui s’occupent de nos enfants, nos malades, nos personnes âgées (3 à 10€).

18h00 à 19h00 : Débat avec François Ruffin. TERRASSE & SALLE LÉO FERRÉ

Et

-Accrochage éphémère du portrait de Louise Michel par l’artiste plasticien Henri Marquet

-Exposition « Sauver Protéger Témoigner » par SOS MEDITERRANEE

-Performance chantée et dansée d’Empara Rossello

-Stands des associations sur la terrasse toute la journée du samedi : Le CALMS, Association des Amis de Richard Martin, le Crédit Mutuel, SOS MEDITERRANEE, Solimut, Association Forum Femmes Méditerranée, Établissement Français du Sang, Association Terre de Chansons, Les Amis du Monde Diplomatique…

Ciao Moka !

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Le Couvent Levat accueille ce jours-ci un nouveau festival : Ciao Moka! Initié par Sonia Nisi, ce festival entièrement gratuit offre à découvrir jusqu’au 25 juillet la nouvelle scène italienne. Musique, Danse, Conte, Art Visuel et Gastronomie sont au menu de ce nouveau festival qui mêle des artistes italiens résidant à Marseille à ceux venant d’Italie.

[25]

©Giniuzza

Le Partage, la rencontre et l’échange sont au cœur de ce projet franco-italien. Une façon de mieux connaître l’Italie d’aujourd’hui et d’en apprécier les différentes facettes. Et quoi de plus naturel que de le créer à Marseille, ville où la communauté italienne est très présente depuis plusieurs générations.

 

« Ciao MOKA a l’ambition d’amener à Marseille le meilleur de la scène artistique contemporaine du Bel Paese, la plus créative, talentueuse et engagée, en connexion avec la scène marseillaise »

 

Nous avons rencontré Sonia Nisi qui nous rappelle le concept du festival et ses temps forts, Elasi, chanteuse et musicienne piémontaise, Elisabetta Guttuso, danseuse d’origine sicilienne qui travaille sur la gestuelle sicilienne très particulière, ainsi que le peintre muraliste Luca Ledda dont les fresques murales représentent un personnage grassouillet, « son alter égo » explique celui qui a voyagé de par le monde et s’est inspiré de l’art mural mexicain pour ses réalisations gigantesques.

 

Au menu :

Du mercredi 21 au dimanche 25 juillet, dans le cadre exquis du Couvent Levat (52 rue Levat, Marseille 3ème), le public plongera au cœur de la dolce vita moderne italienne avec un concert d’afrobeat-funk-house de la chanteuse piémontaise Elasi, précédé d’une performance de danse d’Elisabetta Guttuso autour du geste.

[26]

ELISABETTA GUTTUSO ©Isabella Lozzi

 
Dès le premier jour, les festivaliers pourront suivre la réalisation en live d’une peinture murale par Luca Ledda.
 
Au lendemain de la fanfare-punk-mariachi de Johnny Marre, et du DJ set de Claudio Anemamé, le public pourra le vendredi 23 apprécier la pop indie du groupe Tropea de Milan, concert précédé par Spartenza et sa musique méditerranéenne.
 
Le samedi mettra le cinéma à l’honneur au Polygone Etoilé avec la projection du documentaire The Milky Way de Luigi D’Alife, en présence du réalisateur, un documentaire sur la question des migrations d’hier et d’aujourd’hui entre France et Italie.
 

[27]

FRIDA MORRONE ©Evelyne Jardot

 
Un village italien avec ateliers de danse et de langue, contes pour enfants dits par la comédienne Frida Morrone, bar à spritz et mets concoctés par la Casa Consolat et Alf entre autres réjouissances culinaires (également ouverts tous les soirs du festival), sera organisé le dimanche 25 pour nous immerger dans la culture et gastronomie italiennes.
 
Le soir, le groupe Fore Paese, avec Manu Theron et Chiara Carruso, nous amènera du côté de Naples avant que les Rumba de Bodas ne clôturent cette édition de ciao MOKA avec ses sonorités funky, swing et latines…
 
A suivre! DVDM

Théâtre Toursky, une saison 21/22 placée sous le signe de la résistance

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Résiste, Existe ; Résister pour exister, Etre-là ! Renaître…

[28]Après une si longue fermeture au public, voici l’heure de la réouverture. « Et cela se fête » précise Richard Martin en préambule à la conférence de presse de lancement de la saison sur les terrasses du théâtre Toursky en ce début du mois de juin.

Pour les 50 ans du théâtre, la saison est dédiée à Elvis, salarié du Toursky, décédé de la Covid19 l’an passé. Quel bel hommage rendu à un être humain aux qualités multiples !

La crise sanitaire n’est pas encore derrière nous mais nous devons vivre avec le virus et continuer à rêver.

« Le gouvernement a eu la maladresse de dire que les artistes et l’art sont non essentiels » continue le directeur du théâtre, expliquant qu’au contraire « l’activité culturelle et le rayonnement artistique sont fondamentaux et capitaux ».

Et ce ne sont pas les artistes présents ce jour qui contrediront Richard Martin.

 

Un artiste à découvrir

[29]

Egalité© Jawad AlHabbal

Nawar Bulbul, artiste franco-syrien, exilé de son pays natal, a déjà été accueilli au Toursky pour sa précédente création : il revient avec un tout nouveau projet Egalité.  L’homme de théâtre, qui veut hurler « vive le Théâtre, vive le Toursky » grâce auxquels il a pu renaître, n’a pas manqué de rendre hommage au journaliste biélorusse arrêté et jeté en prison pour avoir dénoncé la politique du gouvernement : « il faut arrêter ça. C’est une bataille avec un stylo qui est menée et le dictateur répond par la prison et la mort » développe-t-il. « Il ne faut jamais de soumettre mais se sur-mettre » complète Nawar dont la création parle de « fraternité, liberté enlevée, solidarité et égalité ».  Ce sera les 19 et 20 octobre.

Avis aux amateurs

[30]

Le conte de ta mer – Quartiers Nord©DR

Le groupe Quartiers Nord créé par Robert Rock Rossi et sa bande en 1978 propose une création mêlant comédie musicale et conte à la sauce Monty Python sur le thème des migrants, un sujet douloureux que le groupe marseillais a choisi de traiter de façon burlesque. «Cette 10ème création est un véritable challenge » poursuit Rock. Le conte de ta Mer est à découvrir les 19 et 20 novembre. Autre création, Petit boulot pour vieux clown de Matéi Visniec, mise en scène par Virginie Lemoine avec Serge Barbuscia, Pierre Forest et Richard Martin présenté du 7 au 29 janvier à l’espace Léo Ferré. « C’est la troupe que je recherchais, j’y ai trouvé du respect, de la tendresse, de la chaleur. C’est un rêve de troupe que j’ai frôlé » explique Richard Martin, ému de présenter ce texte d’un auteur qui dévoile les petits et grands travers, petites et grandes beautés, de l’âme humaine dans une langue délectable.

Cruauté quand tu nous tiens !

[31]

Sois un homme mon fils ©CandiceNguyen

Bouchta revient du 29 mars au 2 avril avec Sois un homme mon fils, un seul en scène bouleversant qui a révélé un comédien talentueux. Nous vous conseillons ce spectacle, si vous ne l’avez déjà vu, tant le sujet est actuel. Machisme, mariage forcé, homophobie, intolérance, tabous dans les cités et au bled sont ici dénoncés avec humour et humanité,  fragilité et tendresse. Autre spectacle où la cruauté tient le premier rôle : Rencontre avec mon beau-frère de Gilles Ascaride avec ce dernier et Géraldine Baldini les 5 et 6 avril. Un texte au vitriol sur les retrouvailles post-mortem de deux membres d’une famille qui se détestent depuis toujours. Une comédie acide et crue à l’image de la verve de Gilles Ascaride.

Créations internationales

[32]

La Edad De Oro-Paris©FelixVazquez

A côté de ces créations portées par des artistes régionaux dont la dernière création d’Yvan Romeuf, La robe rouge avec Marie-line Rossetti les 10 et 11 mai, la saison propose une multitude de grands noms de la danse : Carolyn Carlson (27 novembre), Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault (le 9 novembre), également un danseur de flamenco qui a révolutionné cette danse : Israel Galvàn. A son propos Maria Perez, fondatrice du centre Solea et du festival Flamenco Azul, précise que « ce Picasso du Flamenco est un révolutionnaire ». Elle se souvient d’un de ses spectacles où en rupture avec le flamenco traditionnel qu’il maîtrise à merveille, il était dans une provocation déstabilisante. La edad de oro est à voir sur la scène du Toursky le 9 avril, n’oubliez pas de réserver !  Hip hop, danse africaine, danse contemporaine… seront également de la programmation.

Festival de têtes d’affiches et de succès, également de découvertes

[33]

Saïdou Abatcha©DR

Les festivals – Faites de la Fraternité qui ouvre et clôture la saison, le Festival Russe et le Festi’femmes- parsèmeront un programme pluridisciplinaire et éclectique avec des succès du Festival Off, des spectacles Moliérisés ou encore des têtes d’affiches, sans oublier ses concerts de jazz détonants! Citons pêle-mêle, La légende du saint buveur avec Malavoy (1er octobre),  Le cercle de Whitechapel (15 janvier), Simone Veil, le combat d’une effrontée avec Christina Reali (1er mars) ou encore le nouveau spectacle de Christophe Alévêque (29 et 30 avril) entre autres grands noms du spectacle vivant.

In fine

La programmation reprend en grande partie celle de la saison précédente annulée pour cause de pandémie : nous reviendrons en cours d’année sur certains temps forts, Faites de la Fraternité avec ses propositions enthousiasmantes, sur le spectacle The Marceline ou encore des créations à l’instar de la création maison Petit boulot pour vieux clowns.  

[34]

Petit boulot pour vieux clown©Frédéric Stéphan

En attendant, le théâtre vous donne rendez-vous à partir de 18h les 16, 17 et 18 juin pour fêter la nouvelle saison, réservation sur billetterie.toursky.fr (jauge limitée, buffet offert)! A vos agendas !

Diane Vandermolina

Retrouvez notre interview de Richard Martin qui revient les revendications des occupants des théâtres même si à l’heure actuelle, le nombre de théâtres occupés est bien moindre du fait des réouvertures et que leur action se joue en amont des spectacles ou en extérieur. DVDM


 

Programme complet sur www.toursky.fr [35] / spectacles à 21h excepté le mercredi à 19h et pour le festival russe à 20h30

Théâtre Toursky, 16 passage Léo Ferré, 13003 Marseille / 04 91 02 58 35