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Annulations en série!

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Les dernières fois que de grands événements avaient été annulés, ou encore les rassemblements limités, c’était lors de la grande grève des intermittents du spectacle en 2003 pour les premiers puis lors des attentats de 2015 pour les seconds avec l’instauration de l’Etat d’urgence.

Aujourd’hui, partout en France, depuis le 13 mars 2020, ont été purement et simplement annulés, voire pour les plus chanceux reportés, tous les rassemblements regroupant plus de 100 personnes (personnel des salles inclus) : la plupart des structures culturelles (Friche, Criée, Opéra, Gymnase, Zef, Toursky, Mucem, Dock des Suds…) sont fermées au public à l’exception des petites salles (jauge inférieure à 100 places) qui pour certaines, faute de public, annulent leur représentation à l’image du festival des petits écolos du Divadlo (initialement prévu ce week-end du 13 au 15 mars) et de certains cinémas qui à l’instar du Prado à Marseille ont fortement réduit la jauge de leurs salles pour qu’entre deux spectateurs soit respectée une distance de sécurité (ici un fauteuil) avec mis à disposition de gels pour se nettoyer les mains. Les festivals sont également annulés. Citons ici le Festival de Pâques, le Festival Russe, voire encore le Babel Minots : pour ce dernier, notons le report des 3 créations proposées avec les enfants à une date ultérieure.

Ces annulations de dates en cascade sont sources d’inquiétudes légitimes pour les intermittents du spectacle : ils craignent de ne pouvoir renouveler leur droit, ne pouvant effectuer les heures nécessaires au maintien de leur statut. Car, la période printanière est une période faste pour de nombreux artistes avec l’ouverture de la saison des festivals. Ils demandent à juste titre par l’intermédiaire des syndicats que soit reportée la date anniversaire de leur renouvellement. Espérons que le gouvernement et que les caisses dont dépendent les intermittents soient attentifs à ces demandes légitimes quand nous savons que les salariés et les entreprises du privé vont pouvoir bénéficier de mesures exceptionnelles.

Sachant que cette situation s’inscrit dans un temps relativement long, un mois, peut être deux, qu’elle va hélas durement impacter le monde du spectacle déjà fragile à plusieurs égards, il faudra véritablement réfléchir à la mise en place de politiques culturelles dignes de ce nom. Car en cette période troublée par le coronavirus, il est urgent de rester solidaires les uns des autres. DVDM

L’arbre qui cache la forêt

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Le Théâtre du Petit Matin tourné vers l’écriture contemporaine et le dire des femmes fermera définitivement ses portes au 31 décembre 2019. Créé par Nicole Yanni en 1986, le petit théâtre a accueilli de nombreux artistes régionaux et offert son plateau à des auteurs de talent, parmi eux Fabrice Melquiot pour ne citer que lui. Pourtant, au lendemain de l’année capitale de la culture, à l’instar de nombreux petits lieux marseillais,  le TPM a perdu les maigres subventions que lui donnait la ville de Marseille au nom d’une politique culturelle tournée vers le divertissement plutôt que la culture.

Divertissement versus Culture

Elles sont nombreuses les structures culturelles qui ont pâti des choix politiques d’une Mairie plus encline à subventionner de grands événements : ces derniers sont fort couteux (citons le cas de la Redbull Crashed Ice) mais leur forte valeur ajoutée (en termes de valorisation de l’image de Marseille) contribue au rayonnement symbolique (voire économique) de la ville et MP2013 a accéléré ce phénomène. La soirée du concours Miss France 2019 au Dôme ce 14 décembre dernier -retransmise en live à la TV- n’est que la suite logique de cette politique où des événements tape-à-l’œil (citons MPG2019 qui vient de s’achever…) mis en avant avec une débauche de moyens (feux d’artifice, grands rassemblements festifs et tout le toutim) et à grands renforts de publicité (matraquage en règle avec le concours des médias) est préféré aux actions certes de moindre envergure en terme de retombées médiatiques, plus confidentielles, mais à haute valeur sociale et culturelle.

La fermeture du TPM, un énième lieu qui tire le rideau

Une bonne demi-douzaine de théâtres ont mis la clé sous la porte depuis 2013 : le Off-4èmeMur, le Carpe Diem, l’Athanor, le TCM, le théâtre de Tatie et maintenant le TPM…  sans oublier ceux qui ont changé de main et de mission, le Gyptis devenu un cinéma et les Bernardines accolées au Gymnase, voire le Lenche devenu une salle du théâtre de la Joliette.  En l’espace de 6 ans, Marseille a perdu au bas mot une dizaine de lieux de culture qui n’ont pas été remplacés par l’ouverture de nouveaux espaces. Et nous ne parlons ici que des théâtres….

A quand une mobilisation générale des acteurs de la culture pour une meilleure répartition des dotations ?

Car avec l’argent de nos impôts mis dans le concours de Miss France 2019, combien de petits théâtres auraient pu avoir de quoi payer son loyer annuel et/ou ses factures d’électricité ? Les petits lieux ne réclament pas des sommes incroyables mais de quoi pouvoir sortir la tête de l’eau afin de mieux travailler à leur mission de démocratisation de l’art, chacun dans son domaine de prédilection. Et si tous ces lieux faisaient route solidairement face à la mairie pour réclamer un peu de considération ? Le Toursky a réussi ce tour de force* et son exemple montre que la lutte peut s’avérer payante.

Il serait aujourd’hui plus que souhaitable que tous les acteurs culturels se rassemblent au-delà de leurs divergences et de leurs égoïsmes afin de forcer les édiles à prendre en considération leur travail et développer une politique culturelle digne de ce nom, à l’image de la diversité des français qui au-delà de leurs différentes appartenances culturelles, sociales et professionnelles, luttent contre la réforme des retraites. D’autant plus que les élections municipales approchent à grand pas.

DVDM

*Nous avons suivi la lutte du Toursky que vous pouvez retrouver ici : http://mprovence.com/recit-combat-culture-theatre-toursky/ [2]

 

Le 5 novembre : un an après !

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Solidarité avec les habitants et Lutte contre l’habitat indigne au cœur des actions du collectif du 5 novembre

Alors que le 5 novembre 2019 sonne l’ouverture du festival Jazz sur la VILLE (étrange coïncidence en terme de date), avec la venue de The Yellbows à Salon de Provence, un quartet de jazz rock and funky (infos http://jazzsurlaville.fr/evenement/the-yellbows/ [3] ), tous les regards se portent vers la Rue d’Aubagne et sa dent creuse, située en lieu et place des numéros 63 et 65. Un rassemblement est par ailleurs prévu ce soir à 18h aux pieds des immeubles effondrés.

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La colère gronde toujours et encore face à l’effroyable constat d’insalubrité qui ronge les murs des immeubles marseillais, délaissés par la municipalité (voir l’accablante enquête conjointe de Marsactu, du Ravi, de la Marseillaise et de Médiapart sur la gestion par la ville de Marseille des logements dégradés dont elle est propriétaire https://marsactu.fr/la-grande-vacance-les-coulisses-dune-enquete-commune/ [5]). Huit minutes de silence en hommage aux huit morts, victimes des effondrements des immeubles de la rue, ont été observées par les Marseillais venus en nombre ce matin à l’heure de la catastrophe. La veille, le collectif du 5 novembre organisait un rassemblement en l’honneur des disparus, avec le lancement de radio Noailles sur 108 FM (https://www.radioking.com/radio/radio-noailles [6]) : la radio éphémère collecte les témoignages-sons des habitants du quartier jusqu’au 10 novembre (chacun peut envoyer son impression ou ressenti sur l’année écoulée à radio@noaillesdebout.org). De nombreux événements (concerts, projections, rencontres) vont avoir lieu à l’occasion de cette semaine du souvenir (voir https://www.facebook.com/pg/Noailles-Debout-Vive-Noailles-104069074343989/events/ [7]) avant la grande marche organisée en soutien aux victimes, revendiquant un logement digne pour toutes et tous, le 9 novembre où rendez-vous est donné métro Notre Dame du Mont (côté cours Ju) à 15h par le collectif du 5 novembre (https://collectif5novembre.org/semaine-de-memoire-du-4-au-10-novembre-2019/ [8]). Une exposition aux rotatives de la Marseillaise ouvre également ce jour ses portes : l’exposition immersive « La dent creuse, cartographie de la colère » par la photographe Agnès Mellon et la journaliste indépendante Chrystèle Bazin est à découvrir jusqu’au 21 décembre (adresse 15 -17 cours d’Estienne d’Orves – 13001 Marseille/ Entrée libre).

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Face à cet état de faits consternant sur l’insalubrité de nos logements et l’inertie de la mairie pendant plusieurs décennies quant à la résorption de l’habitat indigne, nous ne pouvons que saluer et encourager ces initiatives citoyennes qui, depuis un an, fleurissent afin de rendre à notre ville sa dignité perdue car après l’affaire des chocolats de Bagatelle l’an passé, inaugurer un hôtel 5 étoiles aux pieds de Noailles quelques semaines avant la commémoration du drame de la rue d’Aubagne ne participe-t-il pas du même principe de mépris du peuple par nos classes dirigeantes ? RS

Crédit photo de Une : collectif du 5 novembre

Scaramouccia de la Cie Prisma Teatro

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Texte et mise en scène Carlo Boso

Vu le 17 juillet à la CONDITION DES SOIES 13, rue de la Croix 84000 – Avignon / durée : 1h40

Commedia dell’arte ou café-théâtre masqué pour français en recherche d’exotisme italianisant ?

Nous avions eu tant de bons échos de cette création dont c’est le 4ème Avignon off qu’au hasard d’un tractage efficace nous nous sommes décidées à assister à une des représentations proposées au théâtre de la condition des soies d’autant plus que ce soir-là le spectacle se jouait à 20h30. Hélas quelle ne fut pas notre déception au sortir du théâtre ! Non pas que le spectacle soit complètement inintéressant ou tout simplement raté, loin de là… A entendre les rires et applaudissements du public, leurs compliments et félicitations,  il serait exagéré de dire cela.

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En effet…

Comme dans tout spectacle de commedia dell’arte, les personnages de cette création se moquent des puissants (ici, le Juge). Sont également critiqué.e.s et dénoncé.e.s les politiques actuel.le.s : les références au croquemort Christine Lagarde, au libertinage de DSK, ou encore aux dérives de la Macronie sont bien amenées et fort justifiées. La trame du récit amoureux respecte la complexité propre au canevas base de la commedia avec ses contrariétés, malentendus, quiproquos, rebondissements rocambolesques, combats épiques (avec ses duels à l’épée ou en éventails) et son final heureux (vive les mariés !). Ici, nous avons le personnage principal : Scaramouche qui tente de démêler tous ces imbroglios. C’est un Don Juan fanfaron fraichement revenu de la guerre : il drague tout ce qui porte robe, y compris Zerbinette, et fait preuve d’une fourberie sans égal, volant sans vergogne l’or de chacun, poussant Pedrolino à voler le tapis persan du Juge sous son nez, tirant à chaque fois les marrons du feu. Puis, nous avons Lucrezia, la fille du juge, amoureuse du Baron ; ce dernier hésite entre elle et Isabella, une courtisane, puis dans un retournement de situation, se bat en duel avec le jeune Cinzio, amoureux de Lucrezia. Cette dernière voudra en venger la soi-disant mort. Quant au pitoyable Juge, il amoureux d’Isabella, elle-même amoureuse du Baron qu’elle tentera de sauver de la mort, condamné qu’il a été par le Juge à la peine capitale. Sans oublier l’amour qui unit nos deux serviteurs, Zerbinette et Pedrolino.

Néanmoins…

De nombreux éléments intégrés au canevas base pêchent par facilité et certains gags sont vus, revus et archi revus : citons ici la scène de Rose et Jack sur le ponton du Titanic, la chanson de Quasimodo de Notre Dame de Paris, l’imitation de Johnny Halliday et de son Ah que je t’aime, voire la vie en rose de Piaf…  pour ne donner que ces exemples parmi tant de reprises de chansons de variétés archi connues et d’imitations de scènes de blockbusters usées jusqu’à la corde depuis 20 ans. L’ennui vient ici de l’absence de nouveauté dans le choix des reprises ou imitations. Serait-ce un manque d’idée ou d’imagination ou bien un choix réalisé sciemment pour s’attirer les grâces du public en provoquant chez lui le rire par des références incontournables, reconnues immédiatement par ce dernier ? Hélas, à force d’user de cet artifice, ce clin d’œil appuyé ne convoque qu’une complicité complaisante d’un spectateur pré-conditionné à s’esclaffer à des gags bien rôdés et non un rire franc. Avouons que le procédé peut apparaître grossier et lourd tant il tend à s’éroder au fil du temps.

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De plus, un manque notable d’homogénéité sur le plateau est à relever, à l’exception de deux comédiens : Giacomo Bisceglie est Pedrolino, excellent zanni grimaçant et sautillant, dont le jeu est un sans-faute, et Estelle Gaglio-Mastorakis incarne une Zerbinette savoureuse avec justesse et précision de jeu. Les autres comédiens n’ont pas fait preuve ce jour-là d’un talent époustouflant : certains ayant tendance à perdre leur masque au sens figuré bien entendu, d’autres ne correspondant pas forcément au « type » du personnage, voire encore avaient du mal à se concentrer sur l’action en cours en tant que spectateurs de l’histoire, regardant le public, à l’affût du moindre rire ou sourire qui se dessinerait sur les visages du premier rang,  ou nonobstant toute interaction réelle avec le spectateur à certains moments cruciaux où ils étaient en bord de scène.

Ces deux défauts majeurs nous poussent à dire que le spectacle a été « surclassé » en termes de qualité par un public conquis d’avance par un genre théâtral spécifique (ici, la commedia dell’arte très en vogue chez nous) et le nom d’un metteur en scène : Carlo Boso ! Certes, n’est pas Carlo Boso qui veut : la reconnaissance de son travail tant par ses pairs que par les spectateurs est méritée. Cependant, aux vues de cette création, nous pouvons nous interroger sur l’implication du maestro himself dans la direction d’acteur et la réalisation du spectacle. Il faut dire à décharge qu’il a de bien nombreuses créations au compteur chaque année et qu’une année ne fait que 365 jours ! Alors, a-t-il donné quelques indications de jeu, de comique de situation ou de répétition ou a-t-il suivi le travail de ses élèves de bout en bout ?

Pourquoi cette interrogation, vous demanderez-vous ? Il faut savoir que de nombreux spectacles se revendiquent d’un metteur en scène connu afin de donner une caution de référence ou un gage de qualité à une jeune création et ceci pour que le public vienne assister aux représentations en nombre : on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, n’est-ce pas ? Et avec la concurrence impitoyable qui règne dans le Off avignonnais, ce procédé est hélas monnaie courante ! Il est par ailleurs tacitement accepté par tous, et il se servirait à rien de le dénoncer si ce n’était la déception de voir un spectacle se revendiquant du genre de la commedia dell’arte -qui en a l’apparence, le canevas, les masques et les costumes, les personnages et le plateau avec ses musiciens en live-, sans pour autant en avoir la force comique : certaines plaisanteries ne jouant pas sur le comique de situation ou la répétition (à l’exception des interventions de Pedrolino, voire la scène du vol du tapis entre autres) tombent à l’eau et parfois, quelques coups de bâtons se révèlent plus efficaces que des allusions à des clichés éculés (cités plutôt).

In fine, bien que de nombreux ingrédients de la commedia dell’arte soient présents, nous ne pouvons parler ici de commedia dell’arte et nous qualifierions plutôt ce spectacle de café-théâtre* masqué pour français en recherche d’exotisme italianisant. Et cela est bien dommage. DVDM et PL

*sans médire du café-théâtre dont l’origine était populaire à l’image de la commedia dell’arte mais surtout en ce sens que ce spectacle est par trop « français » avec ses défauts très français.

Le Théâtre qui fait tâche …. Quelle drôle d’expression !

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Derrière ce nouveau vocable en vogue dans les milieux théâtraux participant de l’élite, sont désignés les spectacles d’humour, one (wo)man show, café-théâtre, théâtre de boulevard, comédies …  en bref, tous les genres de théâtre où le rire est le moteur du spectacle. Il est opposé bien entendu au théâtre de bon goût, le théâtre sérieux, celui que nous retrouvons dans les lieux où l’élite se bouscule.

Une opposition derrière laquelle se cache l’opposition récurrente entre petits lieux (qui accueillent majoritairement  le théâtre qui fait tâche) et grands lieux (bien entendu dédiés au Théâtre avec ses lettres de noblesse et artistes recommandés). Cette opposition remonte à la nuit des temps et perdure encore, notamment dans les têtes des élites qu’elles soient parisiennes ou régionales.

Nous oublions que le café-théâtre est né pour offrir une alternative au théâtre d’Etat qui portait la bonne parole : sa forme ludique et drôle dans l’esprit du théâtre populaire permettait de sensibiliser le peuple aux questions de société et avait pour objectif d’éveiller les consciences en critiquant le régime en place ! Mais que nenni !

Les institutions et tutelles relevant du Ministère de la Culture considèrent ces artistes du théâtre qui fait tâche comme des artisans proposant des spectacles bas de gamme : ils ne valent même pas un regard fut-il bienveillant, au contraire ils ne méritent qu’un regard condescendant teinté d’aversion pour leur travail si ce n’est un mépris hautain. 

La plupart des journalistes ne daignent par ailleurs que très rarement pousser la porte de ces petits lieux, souvent très peu subventionnés voire pas du tout, pour assister aux créations d’artistes inconnus qui tous ne relèvent pas forcément du théâtre qui fait tâche mais qui ne font également l’objet d’aucune considération.  Et cela vaut pour le théâtre d’éducation populaire, dénigré en ce qu’il relève de la politique de la ville et non de la culture,  voire le théâtre amateur encore méconsidéré malgré quelques avancées dues aux effets de mode…  !

Cette opposition forte, très franco-française, entre le haut du panier, les premiers de cordée, et le bas du panier, les tâcherons, les élus et les autres, est tellement inscrite dans les esprits que nul ne s’en offusque ou que très rarement ! Or cette opposition humour/sérieux et professionnel/amateur n’a pas forcément lieu dans tous les pays du monde. Au contraire ! N’oublions pas que la France est le seul pays à offrir aux artistes un statut lui permettant de vivre de son art grâce au régime de l’intermittence même s’il a été largement entamé ces dernières années.

Et en France, réputé pays de l’Egalité, de la Fraternité et de la Liberté, les verrous maintenant les passerelles fermées entre ces catégories qu’on oppose n’ont toujours pas sauté  en dépit des beaux discours d’ouverture de nos élites qui disent « nous sommes ouverts à tous et à toutes les propositions », sous-entendues du moment qu’ils fassent partis des nôtres. Endogamie oblige !

Pour fréquenter tous les lieux et voir tous genres de spectacles – et ce même si l’humour n’est pas mon genre préféré, mon cœur penche vers le jeune public – je ne peux que constater les œillères de la plupart des habitués du théâtre avec un grand T envers ce genre théâtral qui pourtant a fait les beau jour d’auteurs comme Feydeau, Labiche ou encore Dario Fo. Oups ces derniers sont devenus des classiques…

Alors qui sommes-nous pour dire tel genre est supérieur à tel autre, tel théâtre est meilleur que l’autre ? La qualité d’un artiste est-elle inhérente au genre théâtral choisi ? Ne relève-t-elle pas plutôt d’une maîtrise technique du jeu et d’une capacité à donner vie à des mots pour faire passer un questionnement et des émotions au spectateur ? DVDM

Le COUP DE CŒUR de JIMMY JACKSON pour MISE EN VEILLE…

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Reprise d’une des dernières créations de la CIE Mémoires Vives au POINT D’EAU (Strasbourg) le 3/5/19

Direction artistique : Yan GILG/Dramaturgie et mise en scène : Angie PICT

Auteurs : Falk RICHTER, Alexandra BADEA, Julien PRÉVIEUX, Léonora MIANO, Martin CRIMP

Distribution : Clément AMÉZIEUX, Albert HULINE, Léa JEAN-THÉODORE, Karim MEDJAHED, Jeanne PELTIER-LANOVSKY

Création vidéo : Benjamin PIAT/Création lumière : Jules BOURRET

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En résumé

« Mise en veille » nous interroge sur l’Europe aujourd’hui désincarnée et technocratique qui alimente nos peurs et se nourrit de nos cauchemars, nous enferme dans les frontières idéologiques de l’austérité et du repli identitaire, contraires à ses principes fondateurs d’unité, de démocratie, de solidarité, d’harmonie et de paix entre les peuples.

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Notre avis

STRASBOURG, c’est fini! Et en quelle beauté, avec ce splendide spectacle qui met à mal toutes les utopies européennes, leurs contradictions, joué par cette troupe incroyable, devenue magnifiquement homogène, impliquée, enthousiaste, sexy, bref, jeune et intelligente, sous la direction d’ANGIE PICT, pour laquelle on sait mon admiration !!! Coup de tendresse à YAN GILG, (MÉMOIRES VIVES) qui veille sur ce monde où vibrent les corps et les esprits… JM

Plus d’infos sur le spectacle

Interviews MProvence.com Live autour du spectacle Mémoires Vives [14]

Qui a tué mon père/ Edouard Louis avec Stanislas Nordey

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Les BONHEURS (mitigés) de JIMMY JACKSON…

Qui a tué mon père/ Edouard Louis avec Stanislas Nordey

Du 2 mai au 15 mai 2019 au Théâtre National de STRASBOURG

Durée : 2h/ vu le 2/5/19…

Dans « Qui a tué mon père », paru en mai 2018 aux éditions du Seuil, Édouard Louis écrivain décrypte les mécanismes de domination qui broient les êtres et leurs relations.

L’histoire

Stanislas Nordey met en scène et interprète la parole et le regard d’un fils sur son père, depuis les premiers souvenirs d’enfance jusqu’à sa « mort sociale ». Qui sont les gens qu’on appelle « les classes populaires » et dont les femmes et hommes politiques ne cessent de parler comme étant des « fainéants » ou des « exclus » ? Avec ce texte, Édouard Louis s’engage dans ce qu’il nomme une « littérature de la confrontation ».

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Notre Avis sur la pièce

Il y a bien sûr la performance : un solo de deux heures, l’élégance faussement fragile de l’acteur, la beauté de la scénographie et des fantômes/mannequins, la beauté du texte à qui la mise en voix et en durée rend justice (la lecture à voix silencieuse le précipitant) mais aussi un jeu si distancé que l’artifice finit par peser, et la construction bancale du livre n’est pas sauvée par une profération finale trop appuyée, et, de ce fait, peu convaincante… dommage, j’étais prêt à aimer tellement plus…..

JM

Infos

Théâtre National de Strasbourg 1 Avenue de la Marseillaise 67005 Strasbourg Cedex

Téléphone : 03 88 24 88 24/Mail : billetterie@tns.fr

24h/24h sur www.tns.fr rubrique « Billetterie »

Copyright photo: DR

 

Per Natale…

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Noël approche à grands pas mais l’esprit des fêtes, hélas, n’est pas dans nos cœurs : attentat de Strasbourg avec ses morts innocentes,  évacuations forcées d’habitants mal logés à Marseille en peine de relogement, manifestations en cascade des Gilets Jaunes en faveur d’une amélioration du pouvoir d’achat de tous les français, blocages étudiants contre les réformes du BAC et le fumeux Parcours Sup et bientôt grève des intermittents, les oubliés du gouvernement avec les chômeurs, les handicapés et les rsastes, ces invisibles qui ne manifestent quasiment jamais, ces annonces vues à la TV sur les petits commerçants en mal de bénéfices et celles relayées par les réseaux sociaux avec leurs wagons de fakenews et leurs algorithmes fallacieux conçus au détriment d’une information vérifiée, etc… tout cela concourt à introduire dans les cœurs des personnes, même les plus optimistes, un sentiment de tristesse profonde et un vague à l’âme saisissant, oscillant entre résignation et agacement, à l’image de cette sensation de faim non assouvie qui nous serre les entrailles et trouble nos pensées.

Colère, désarroi, compassion, consternation… de nombreux états nous traversent chaque instant à l’évocation de ces faits et drames. Doit-on renoncer pour autant à toute festivité ? Doit-on abdiquer toute joie et tout rire face à la peur et aux larmes ? A chacun, sa réponse. Tout être vivant est libre de son choix mais chacun se doit de l’assumer et de respecter celui de son voisin.  Néanmoins, il est évident qu’une débauche d’agapes de la part de nos dirigeants et des plus fortunés serait mal vue par le commun des français au regard de la situation actuelle, tout comme nos habitudes de surconsommation dans nos pays dits développés et riches avec son lot de gaspillage peuvent être jugées indécentes au regard des milliards de personnes qui souffrent dans ce monde, exploités et affamés qu’ils sont.  Pourquoi cette comparaison ? Parce que la question de la « consommation » se pose avec acuité ces jours-ci : les villes, les départements et les régions qui assèchent les finances de nombreux acteurs culturels en baissant drastiquement, voire en supprimant, leur aide, vont apporter une aide financière substantielle aux petits commerces touchés par tous ces événements récents au nom de la déesse Economie.

Quid des autres. Les caisses sont vides. Une injustice que nous pointons du doigt ici car elle se fait au détriment de milliers de personnes en attente de relogement depuis le funeste 5 novembre, des autres dizaines de milliers de foyers logeant dans des immeubles insalubres, des millions de pauvres qui peinent à survivre, le loyer et les dépenses attenantes grevant souvent la totalité de leur budget, obligés de fréquenter les restos du cœur et autres associations caritatives pour se sustenter à défaut de se nourrir correctement. A ceux-là, on leur répond par le Dieu Travail. Une notion travestie par notre conception économique des échanges : travail signifie, dans nos inconscients collectifs, activité rémunérée. Est-ce à dire que les bénévoles ne travaillent pas ? Sans être payés, sans compensation aucune, hormis la satisfaction d’avoir œuvrer pour une cause juste, ils donnent de leur temps et de leur énergie, parfois de leurs économies, dans des activités souvent orientées vers l’aide à et le soutien de l’autre. On parle d’ailleurs d’activité bénévole et bien entendu, elle n’a aucune valeur monétaire et n’est en rien comptabilisée dans le compte Travail qui sert au calcul des retraites et/ou des autres allocations. Pourtant, sans tous ces gens, le lien social ne serait plus qu’une minuscule et insignifiante fibre si effilochée qu’un seul souffle suffirait à la rompre.

Ce Noël semble augurer d’un Grand Opening, celui de « La Boite de Pandore ».  En son fond, une fois tous ses maux déversés,  il ne reste que l’espérance, cet espoir qui semble filer d’entre nos cœurs meurtris, comme cette nuée d’oiseaux à la recherche d’un peu de chaleur, en quête d’un ailleurs plus clément…  Mais que ces réflexions n’empêchent personne de penser aux joies des fêtes à venir. Néanmoins, n’oublions pas que le Dieu Argent fut créé à son origine pour faciliter les échanges en lieu et place du troc qui hélas faisait montre de ses limites. Sur ces paroles, nous vous souhaitons de beaux moments en familles ou entre amis pour cette fin d’année. Et si le cœur vous en dit, que vous souhaitez passer un doux moment en compagnie d’artistes généreux, n’hésitez pas à fréquenter tous ces petits lieux qui ne vivent que par votre venue ! DVDM

FLASH INFO !

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Suite à la catastrophe du 5 novembre de la rue d’Aubagne qui a tué 8 personnes à Marseille, les évacuations continuent, de nombreux arrêtés de péril ont été délivrés par les services compétents : à ce jour plus de 848 personnes ont été évacuées de leur logement et depuis 12 jours, à chaque jour, son lot d’évacuations.

Force est de constater qu’il faut attendre que des innocents meurent pour que la situation catastrophique de l’habitat indigne à Marseille soit prise au sérieux par les services en charge de l’insalubrité et du logement, alors que des associations à l’image d’un centre-ville pour tous et quelques médias dont Marsactu avaient déjà alertés les autorités sur la situation plusieurs années auparavant. En vain.

Il n’y a pas de mots pour qualifier cet état de fait et l’abandon par les pouvoirs publics de la population marseillaise au nom d’une politique de gentrification du centre-ville mise en œuvre depuis plusieurs décennies, plus connue sous le nom d’Ambition Centre-ville avec par exemple la construction d’un Hôtel de luxe à deux pas de Noailles, à trois pâtés d’immeubles du lieu de la catastrophe.

Face à l’ampleur de cette catastrophe urbanistique, de nombreux actes de solidarité ont vu le jour et plusieurs concerts de soutien aux sinistrés afin de récolter des fonds sont organisés : le prochain aura lieu le 21 décembre à l’Espace Julien. Les avocats du barreau de Marseille se sont également mobilisés pour venir en aide aux sinistrés et les accueillent en mairie du 1/7.

Pour ceux qui souhaitent aider les sinistrés, sont recherchés des produits d’hygiène, linges de toilette, sous-vêtements, chaussures et vêtements d’hiver : manteaux, vestes… A amener à l’école Chabanon 23 rue Albert Chabanon 13006 ou à l’association « Femmes d’ici et d’ailleurs » 4 Rue Mazagran 13001.

Vous pouvez les déposer également aux points de collecte de la Croix-Rouge française à Marseille au 1 rue du Dr Simone Sedan, Marseille 13005 du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h, au 90 boulevard Baille 13005 Marseille du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 et au 20 rue du Dr Escat 13006 Marseille du lundi au vendredi de 10h à17h.

Une collecte de don a également été mise en place : https://www.leetchi.com/c/marseille-solidarite-effondrements [16]

Informations pratiques pour les sinistrés :

Un « restaurant »  situé  à  la  Maison  des Associations,  au  93  la  Canebière a été ouvert  pour  accueillir  les  personnes  sinistrées  et  leur  proposer  gratuitement  des repas  chauds  ou  des  sandwichs  à  midi  et  à  19  heures (80 à 140 repas servis en moyenne par service).

Abonnement  RTM : Toute  personne  sinistrée  peut  faire  sa  demande  de  carte auprès des référents de la ville de Marseille présents dans les hôtels et les écoles, ainsi qu’en mairie des 1er & 7ème arrondissements.

Un centre d’aide sera ouvert dès le 19 novembre à 8h30 au 2 rue Beauvau pour venir en aide aux sinistrés.

Un numéro spécial joignable 24h/24 et non surtaxé (04 91 14 55 61) d’information au public, réservé en priorité aux personnes touchées par ces événements, a été activé par la mairie de  Marseille.

DVDM