- RMTnews International - https://www.rmtnewsinternational.com -

Pupo di Zucchero – La Festa dei Morti, dernière création d’Emma Dante (Festival d’Avignon In)

Share Button [1]

Une coproduction Palerme – Toulon / Création 2021

Durée : 1h15/ Spectacle en napolitain surtitré en français

A découvrir jusqu’au 23 juillet à 19h, précédé à 15h de Misericordia (à revoir du 12 au 13 janvier 2022 à Marseille au ZEF- scène nationale) au Gymnase du lycée Mistral 20 boulevard Raspail 84000 Avignon

Infos et tarifs : www.festival-avignon.com [2]

Possibilité de réserver les places au guichet du cloître Saint-Louis, au 04 90 14 14 14 ou directement sur le lieu du spectacle 45 min avant chaque représentation.

Spectacle en tournée :

Pupo di Zucchero- la Festa dei morti ou comment appréhender la mort sans tabou

[3]

 

Avec cette dernière création librement inspirée du Conte des Contes de Giambattista Basile, Emma Dante ressuscite, avec talent et intelligence, maestria et brio, l’esprit même de ce qui fut à l’origine de la Festa dei Morti.

En mettant en scène dix personnages, un vivant pour neuf morts, elle nous offre en partage une célébration de la mort empreinte de lyrisme, nous questionnant sur notre rapport à cette possibilité extrême (la mort telle qu’elle est définie par Heidegger dans ‘Etre et Temps’) que nous avons tant de difficultés à appréhender sereinement, tant notre être-là si profondément ancré dans la réalité nous empêche de concevoir notre finitude et notre mortalité. Ces dernières conditionnent pourtant notre rapport à la vie. La mort, nos morts, leur mémoire et souvenir encore vivaces, nous accompagnent tout le long de notre existence, révélant paradoxalement, avec violence et cruauté, notre solitude de vivant, ici au travers du personnage du vieil homme convoquant ses morts.

[4]

Une tradition païenne en voie de perdition

Il était une fois en Sicile, une tradition qui aujourd’hui tend à disparaitre chez les nouvelles générations d’enfants biberonnés à d’autres traditions venues d’Amérique du Nord telles qu’Halloween. Cette tradition séculaire de la Fête des Morts est évoquée dans une comptine sicilienne.

Armi santi, armi santi
Io sugnu unu e vuatri siti tanti
Mentre sugnu ‘nta stu munnu di guai
Cosi di morti mittiminni assai

Âmes saintes, âmes saintes
Je suis seul et vous êtes nombreux
Alors que je suis dans ce monde de problèmes
Emmenez-moi beaucoup de cadeaux des morts

Cette dernière évoque une croyance ancienne voulant que, dans la nuit du 1er au 2 Novembre, les âmes des morts rendent visite aux membres de la famille et apportent des cadeaux destinés aux enfants. Il s’agit généralement de jeux, jouets et friandises typiques de cette fête.

A cette occasion, les vivants préparaient un pupo en sucre, un gâteau à pâte levée sucrée, sculpté en forme de poupée aux couleurs vives et décorations pailletées. Brillant de mille feux, elles font écho aux pupi siciliennes traditionnelles que l’on retrouve dans l’Orlando Furioso : représentant tantôt une ballerine, un paladin ou un soldat, ces pupi di zucchero étaient offertes en offrande aux morts de la famille pour célébrer leur retour en cette nuit particulière avant que les cimetières ne s’illuminent de mille bougies.

Le 2 novembre, les enfants jouaient à une chasse au trésor géante, cherchant les cadeaux choisis par leur soin, offerts tantôt par un grand père qu’ils n’avaient pas connus, tantôt par un cousin récemment décédé, avant de visiter en famille les morts au cimetière. Ce jour-là était jour de fête et comme toujours en Sicile, à chaque fête, des mets traditionnels accompagnent ce joyeux moment de célébration dont la Frutta marturana, délicieuses dolci (douceurs) en pâte d’amande aux couleurs si vives qu’elles ressemblent à de vrais fruits et légumes du jardin.

La Frutta di Martorana fut inventée au 12ème siècle par des religieuses palermitaines du couvent de l’église Santa Maria dell’Ammiraglio pour orner le potager et jardin attenant au couvent en automne et hiver. Elles donnèrent à ces douceurs le nom du Monastère Bénédictin « della Martorana » érigé aux côtés du couvent et de l’église par la noble Dame Eloisia Martorana, une appellation choisie en hommage à cette dernière. Elles sont devenues aujourd’hui l’un des principaux mets de cette fête d’origine païenne, les pupi di zucchero ou pupacena et ossa dei morti tendent peu à peu à disparaitre des tables familiales.

Mémoire des morts

Une lumière tamisée lève le voile sur un vieil homme, sculptant son visage déformé, rongé par la solitude dans un clair-obscur laiteux que la musique souligne avec délicatesse. La scénographie est ici minimaliste : une table, une chaise, puis quelques accessoires et éléments de décor (un tableau, un lit d’appoint ou encore une patère) seront apportés par les personnages à fil du spectacle. Ce choix assumé et volontaire permet de mettre en valeur le jeu des comédiens sans le parasiter.

[5]

Le vieil homme, incarné magistralement par Carmine Maringola, marmonne quelques mots quasi-inaudibles en égrenant son rosaire, convoquant, par cet acte sacré, ses morts en cette première soirée du mois de Novembre. Carmine Maringola nous avait déjà ému par la puissance de son jeu et son interprétation toute en finesse et sincérité de Spicchiato dans le spectacle Acquasanta, premier chapitre de la Trilogia degli occhiali (la trilogie des lunettes), mise en scène par Emma Dante qui avait été présenté à la Criée à Marseille en 2012. Dans Pupo di Zucchero, les légers mouvements de sa tête penchée sur ses épaules recroquevillées, bercés par le rythme étiré de sa respiration quand nous le découvrons assoupi, affaissé sur sa chaise, le tremblé réaliste de sa main tenant son rosaire serré tout contre lui, nous hypnotisent. Une première image exquise, un instant suspendu(e) dans le temps, avant le réveil quelque peu brutal, tel un sursaut, du vieil homme, annonciateur de l’arrivée des morts.

[6]

Le père marin, l’oncle d’origine espagnole, Pedro, les trois sœurs souffreteuses, Primula, Rosa et Viola, l’oncle et la tante, Zio Antonio et Zia Rita, la maman rencontrée lors d’une escale à Marseille, le fils adoptif  Pasqualino arrivé par la mer d’Afrique, apparaissent au fur et à mesure sur le plateau dans une chorégraphie précise, réglée comme du papier à musique, avant de se placer derrière le vieil homme pour former un tableau de famille joyeux et coloré à l’image du bonheur ressenti lors des grandes retrouvailles familiales. Ce tableau si vivant renvoie –voire annonce- en miroir le tableau final où chacun déposera délicatement, sur deux immenses patères reliées l’une à l’autre par une armature formant une croix, dans une chorégraphie faisant écho à ce premier tableau, son double sculpté. Ces sculptures à taille humaine magnifiquement dessinées, signées Cesare Inzerillo, représentent chacune le double momifié du corps des acteurs incarnant les personnages. Ces momies telles les corps embaumés des catacombes sont d’un réalisme à couper le souffle, à tel point que sous les effets de lumière et de l’éclairage en contre plongée par une rangée de cierges allumés du double-portant, elles paraissent s’animer autour du vieil homme –ce dernier apparait à cet instant plus mort que vif. Peut-être afin (ou avant) de l’emporter, lui finalement apaisé, dans la tombe avec elles. Cette image forte empreinte de sacré reste gravée dans nos esprits.

[7]

Solitude des vivants

Dans cette création, chaque scène répond à un schéma de mise en scène très cinématographique, avec ses focus de lumière éclairant par fines touches les différents tableaux, personnages, ou actions (dans une succession de gros plans, plans serrés, plans larges), même dans les scènes les plus bouffonesques (ex : quand les morts entrent en chœur par le fond du plateau, jouant chacun un instrument de musique en live, tabourin et autres pour accompagner l’action). Lorsque tous sont en jeu, aucune action ni personnage ne viennent prendre le pas sur l’autre. Au contraire, un subtil jeu d’entrechats permet de suivre les différents mouvements des protagonistes dans une chorégraphie aux contours géométriques et concentriques, chaque groupe de personnages ne se rencontrant pas jusqu’au lever de tableau par Pasqualino, découvrant une réalité dans laquelle chaque être, au-delà des apparences affichées et des liens affectifs entretenus les uns avec les autres, est seul.

La solitude tenace qui étreint ce vieil homme en bout de vie, à l’aube de sa disparition, et qui s’accroit paradoxalement avec le souvenir de ses morts, transpire par tous les pores du corps de l’acteur au jeu expressif. Esseulé, malheureux, fatigué, il se ranimera peu à peu à l’évocation de cette soirée du 1er novembre. Lors du rituel de la confection du pupo di zucchero, avec une énergie juvénile retrouvée, il mettra tout son être dans ces préparatifs mais la préparation lui donnera bien du fil à retordre, la pâte refusant de pousser, de levitare, à son grand désespoir… telle une métaphore de sa condition de vieil homme dont la force vitale, éphémère et fugace dans les moments d’excitation, tend à s’échapper tout doucement de son corps déclinant. Il rajoutera du sucre de Palerme, un sucre de grande qualité, le meilleur d’Italie, le plus cher aussi, denrée rare et précieuse qu’il a achetée spécialement pour la confection du pupo. Ce passage donne lieu par ailleurs à des scènes pittoresques et drôlissimes (le fils adopté qui mange la pâte crue goulument, la mère qui pétrit la pâte avec force et agilité, les autres membres de la famille qui se renvoient le pâton telle une balle de jeu).

[8]

Son enthousiasme tout enfantin se transforme en désespérance avant de réapparaitre, dans un moment de liesse non contenue, quand il décore le petit gâteau et le présente telle une offrande christique au spectateur, entouré de ses morts ayant revêtu leurs plus beaux costumes de fête pailletés, dansant, chantant, souriant à la vie qui leur a été ôtée, à la mort qui les a accueillis en son sein. Les morts et le vieil homme célèbrent dans un élan d’exubérance baroque et de communion cette fête profane qui permet aux morts de rester de chair dans l’esprit des vivants, de continuer à vivre en eux et rester présents à leurs côtés, et aux vivants de ne pas oublier, se souvenir d’eux et les immortaliser afin de mieux appréhender leur propre mort.

[9]

Ode à notre humanité, si belle et si cruelle

Une expression, un geste, une posture, un mouvement, un hobby ou encore une habitude, croquent avec justesse les contours de chaque personnage qui chacun représente une facette de notre humanité.

[10]

Le père dans son joli costume exalte, exulte, sa fierté d’être un marin. On le connaîtra peu. Pedro joue au matador avec son taureau « polygame » imaginaire. Amoureux de Viola, sa nièce, qu’il tente de séduire avec sa cour à l’espagnole, sorte de danse de l’amour à la mode flamenca, il se présente tous les jours à midi pile pour manger chez la mammina. Cette dernière, les bras levés vers l’horizon infini et lointain telle la Suppliante de Camille Claudel, le visage figé dans un rictus déformant (expression tenant du jeu grotesque que Stéphanie Taillandier maitrise merveilleusement), est restée de longues décennies durant à attendre le retour de son mari perdu en mer, implorant ce moment qui ne viendra jamais. Pasqualino, le glouton, ne cesse de penser à manger, se caressant le ventre avec délectation, se goinfrant de tout ce qui lui tombe sous la main avec une voracité toute animale. Les trois sœurs inséparables sont de bien gaies complices de jeu : l’une danse, l’autre chante des chants traditionnels napolitains aux consonances liturgiques, la troisième joue avec une poupée habillée en ballerine, toutes trois mourront prématurément du typhus.

[11]

L’oncle, une brute épaisse jalouse, le macho italien dans toute sa splendeur, bat la tante dont le vêtement déchiré dévoile un sein arrondi : tous deux sont bâillonnés d’un masque noir, symbole de l’omerta, la loi du silence ou du non dire qui impose de ne pas verbaliser les tabous (ici la maltraitance d’un homme violent envers sa séduisante femme à qui il croit vouloir du bien en l’aimant ainsi). « Ti voglio bene (je t’aime) », lui répète-t-il à l’envi, la coursant pour l’embrasser, elle fuyant puis acceptant ses baisers, le pardonnant à chaque fois de ses méfaits envers elle. Les scènes de violence, pour aussi réalistes qu’elles soient, peuvent certes heurter des âmes sensibles habituées aux spectacles aseptisés et bavards. Pourtant, elles représentent cette violence primitive, incontrôlée, brute, de l’être humain. Elles s’insèrent avec intelligence et justesse dans le fil de l’histoire qui se dévoile à nos yeux, une histoire tristement banale et simple relatant les tragédies et joies d’une famille d’Italie du Sud.

L’universalité nichée au creux des particularismes

Les personnages sont ici très typés, mais point caricaturaux, tant leur incarnation relève du jeu burlesque et joue de l’expressionnisme propre au théâtre corporel de type « grotesque ». Cette exagération que d’aucun confond avec caricature est l’expression de l’incarnation vivante de l’essence même de chaque personnage, résultat d’un travail basé sur l’improvisation collective et individuelle des comédiens qui, à la façon du jeu masqué, construisent au fil des improvisations les personnages et leur histoire. Et à cela, tous les comédiens de la troupe y excellent ! Ce type de jeu permet de mettre en relief la rugosité, l’aridité, la dureté, la misère, la cruauté de notre condition humaine sans tomber dans le pathos ou le misérabilisme. Ce choix est pertinent au regard de la thématique du spectacle, permettant par la distanciation d’ouvrir une fenêtre de réflexion. En effet, bien que très siciliens ou plus largement sudistes dans leur façon de vivre le rapport à la famille, avec la mamma « mater dolorosa », ou encore dans les traditions et habitudes de vie évoquées avec cette loi du silence imposée, très marquée et encore persistante aujourd’hui en Sicile, les protagonistes parlent plusieurs langues (français, espagnol et napolitain) et portent en eux l’universalité de l’humanité dans leurs différences.

[12]

A l’image de la langue sicilienne, qui s’est construite à partir des différentes langues des peuples ayant traversé et colonisé l’île, nous retrouvons ici une métaphore de ce qui fait la Sicile : un peuple issu de différentes migrations, un peuple disparate aux traditions fortes qui se rejoignent et se fondent pour se confondre en une unité. Ce Un de l’universel subsume les particularités pour tirer la substantifique moelle de ce qui fait notre humanité : notre mortalité, cette mort avec laquelle nous nous devons d’apprendre à vivre et qui ne doit pas être le tabou qu’elle est dans la religion chrétienne. Au Mexique, la fête est mort est une célébration et en Louisiane, voire dans certaines contrées d’Afrique, les morts sont enterrés dans la joie pour mieux nous appeler à apprendre à vivre avec la mort, thématique au cœur de cette création. Pour citer Sénèque, « Vivre, c’est apprendre à mourir ».

[13]

Ici, la mise en scène sert merveilleusement le propos du spectacle, au travers d’un point de vue enfantin qui ouvre sur un espoir. Volontairement adopté par la metteuse en scène, ce parti pris prend ici tout son sens, cette fête étant avant tout destinée aux petits. D’où la présence quasi continue des trois sœurs dont le jeu est ici exemplaire : nous les découvrons batifolant, gloussant, s’amusant avec une naïveté touchante, sous un grand drap fleuri alors qu’elles sont malades, l’une étant régulièrement prise de convulsion. Cette création nous invite ainsi à de jolis moments de respiration, des saynètes empreintes de gaieté et d’allégresse, entre deux tragédies montrées sans fards, et nous plonge dans les tréfonds de l’âme humaine et ses démons, nous incitant par là même à dépasser nos peurs. Là est la réussite du spectacle.

In fine

« Pupo di Zucchero » se révèle être un spectacle total mêlant jeu d’acteur, chant et danse, musique en direct, et dont le rythme effréné ne faiblit à aucun moment. Porté par une troupe de comédiens d’excellent niveau, la dernière création d’Emma Dante nous bouleverse, nous émeut, nous transporte avec sa joyeuseté enfantine. Elle nous questionne également sans tabou sur les facettes obscures et lumineuses de notre humanité, ses splendeurs et misères, notre solitude et notre mémoire, notre rapport au passé et au présent, à la vie et à la mort. Voici un spectacle cathartique comme nous aimerions en voir plus souvent. Un enchantement, un éloge joyeux et poétique de la mort, cette fin inéluctable de notre être-là à prendre avec soi à défaut pouvoir de la comprendre pleinement. Diane Vandermolina

Informations pratiques 

Distribution

Avec Tiebeu Marc-Henry Brissy Ghadout (Pasqualino), Sandro Maria Campagna (Pedro), Martina Caracappa (zia Rita), Federica Greco (Primula), Giuseppe Lino (Papà), Carmine Maringola (il Vecchio), Valter Sarzi Sartori (zio Antonio), Maria Sgro (Viola), Stephanie Taillandier (Mammina), Nancy Trabona (Rosa)

Texte et mise en scène Emma Dante
Librement inspiré du Conte des Contes de Giambattista Basile
Sculpture Cesare Inzerillo
Lumière Cristian Zucaro
Costumes Emma Dante
Assistanat costumes Italia Carroccio
Traduction en français pour le surtitrage Juliane Regler
Surtitrage Franco Vena
Assistante de production Daniela Gusmano
Coordination et distribution Aldo Miguel Grompone

Production

Production Compagnie SudCostaOccidentale
Production déléguée Châteauvallon-Le Liberté Scène nationale de Toulon
Coproduction Teatro nazionale di Napoli (Italie), ExtraPôle Provence-Alpes-Côte d’Azur*, Teatro Biondo Palermo (Italie), La Criée Théâtre national de Marseille, Festival d’Avignon,  Anthéa – Antipolis Théâtre d’Antibes
Avec le soutien du fonds d’insertion pour les jeunes artistes dramatiques de la DRAC PACA et de la Région Sud, Institut culturel italien de Marseille

*Plateforme de production soutenue par la Région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur rassemblant le Festival d’Avignon ; le Festival de Marseille ; le Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur ; La Criée Théâtre National de Marseille ; Les Théâtres, Marseille et Aix-en-Provence ; anthéa, Antipolis Théâtre d’Antibes ; Châteauvallon-Liberté, scène nationale et la Friche la Belle de Mai

Crédit photos : Pupo di Zucchero – La Festa dei morti / La Statuette de sucre – La Fête des morts, Emma Dante, 2021 © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

Théâtre Toursky, une saison 21/22 placée sous le signe de la résistance

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,Article/Critique,Cinéma,Danse,Entretien/Portrait,Evénements Gratuits/Free Events,Exposition,Festival,Flash Information(s),International,Marseille,Musique,News,Politique culturelle,Région PACA,Reportages pour MPROVENCE.COM,Save the Date,Théâtre/Opéra | Commentaires désactivés
Share Button [1]

Résiste, Existe ; Résister pour exister, Etre-là ! Renaître…

[14]Après une si longue fermeture au public, voici l’heure de la réouverture. « Et cela se fête » précise Richard Martin en préambule à la conférence de presse de lancement de la saison sur les terrasses du théâtre Toursky en ce début du mois de juin.

Pour les 50 ans du théâtre, la saison est dédiée à Elvis, salarié du Toursky, décédé de la Covid19 l’an passé. Quel bel hommage rendu à un être humain aux qualités multiples !

La crise sanitaire n’est pas encore derrière nous mais nous devons vivre avec le virus et continuer à rêver.

« Le gouvernement a eu la maladresse de dire que les artistes et l’art sont non essentiels » continue le directeur du théâtre, expliquant qu’au contraire « l’activité culturelle et le rayonnement artistique sont fondamentaux et capitaux ».

Et ce ne sont pas les artistes présents ce jour qui contrediront Richard Martin.

 

Un artiste à découvrir

[15]

Egalité© Jawad AlHabbal

Nawar Bulbul, artiste franco-syrien, exilé de son pays natal, a déjà été accueilli au Toursky pour sa précédente création : il revient avec un tout nouveau projet Egalité.  L’homme de théâtre, qui veut hurler « vive le Théâtre, vive le Toursky » grâce auxquels il a pu renaître, n’a pas manqué de rendre hommage au journaliste biélorusse arrêté et jeté en prison pour avoir dénoncé la politique du gouvernement : « il faut arrêter ça. C’est une bataille avec un stylo qui est menée et le dictateur répond par la prison et la mort » développe-t-il. « Il ne faut jamais de soumettre mais se sur-mettre » complète Nawar dont la création parle de « fraternité, liberté enlevée, solidarité et égalité ».  Ce sera les 19 et 20 octobre.

Avis aux amateurs

[16]

Le conte de ta mer – Quartiers Nord©DR

Le groupe Quartiers Nord créé par Robert Rock Rossi et sa bande en 1978 propose une création mêlant comédie musicale et conte à la sauce Monty Python sur le thème des migrants, un sujet douloureux que le groupe marseillais a choisi de traiter de façon burlesque. «Cette 10ème création est un véritable challenge » poursuit Rock. Le conte de ta Mer est à découvrir les 19 et 20 novembre. Autre création, Petit boulot pour vieux clown de Matéi Visniec, mise en scène par Virginie Lemoine avec Serge Barbuscia, Pierre Forest et Richard Martin présenté du 7 au 29 janvier à l’espace Léo Ferré. « C’est la troupe que je recherchais, j’y ai trouvé du respect, de la tendresse, de la chaleur. C’est un rêve de troupe que j’ai frôlé » explique Richard Martin, ému de présenter ce texte d’un auteur qui dévoile les petits et grands travers, petites et grandes beautés, de l’âme humaine dans une langue délectable.

Cruauté quand tu nous tiens !

[17]

Sois un homme mon fils ©CandiceNguyen

Bouchta revient du 29 mars au 2 avril avec Sois un homme mon fils, un seul en scène bouleversant qui a révélé un comédien talentueux. Nous vous conseillons ce spectacle, si vous ne l’avez déjà vu, tant le sujet est actuel. Machisme, mariage forcé, homophobie, intolérance, tabous dans les cités et au bled sont ici dénoncés avec humour et humanité,  fragilité et tendresse. Autre spectacle où la cruauté tient le premier rôle : Rencontre avec mon beau-frère de Gilles Ascaride avec ce dernier et Géraldine Baldini les 5 et 6 avril. Un texte au vitriol sur les retrouvailles post-mortem de deux membres d’une famille qui se détestent depuis toujours. Une comédie acide et crue à l’image de la verve de Gilles Ascaride.

Créations internationales

[18]

La Edad De Oro-Paris©FelixVazquez

A côté de ces créations portées par des artistes régionaux dont la dernière création d’Yvan Romeuf, La robe rouge avec Marie-line Rossetti les 10 et 11 mai, la saison propose une multitude de grands noms de la danse : Carolyn Carlson (27 novembre), Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault (le 9 novembre), également un danseur de flamenco qui a révolutionné cette danse : Israel Galvàn. A son propos Maria Perez, fondatrice du centre Solea et du festival Flamenco Azul, précise que « ce Picasso du Flamenco est un révolutionnaire ». Elle se souvient d’un de ses spectacles où en rupture avec le flamenco traditionnel qu’il maîtrise à merveille, il était dans une provocation déstabilisante. La edad de oro est à voir sur la scène du Toursky le 9 avril, n’oubliez pas de réserver !  Hip hop, danse africaine, danse contemporaine… seront également de la programmation.

Festival de têtes d’affiches et de succès, également de découvertes

[19]

Saïdou Abatcha©DR

Les festivals – Faites de la Fraternité qui ouvre et clôture la saison, le Festival Russe et le Festi’femmes- parsèmeront un programme pluridisciplinaire et éclectique avec des succès du Festival Off, des spectacles Moliérisés ou encore des têtes d’affiches, sans oublier ses concerts de jazz détonants! Citons pêle-mêle, La légende du saint buveur avec Malavoy (1er octobre),  Le cercle de Whitechapel (15 janvier), Simone Veil, le combat d’une effrontée avec Christina Reali (1er mars) ou encore le nouveau spectacle de Christophe Alévêque (29 et 30 avril) entre autres grands noms du spectacle vivant.

In fine

La programmation reprend en grande partie celle de la saison précédente annulée pour cause de pandémie : nous reviendrons en cours d’année sur certains temps forts, Faites de la Fraternité avec ses propositions enthousiasmantes, sur le spectacle The Marceline ou encore des créations à l’instar de la création maison Petit boulot pour vieux clowns.  

[20]

Petit boulot pour vieux clown©Frédéric Stéphan

En attendant, le théâtre vous donne rendez-vous à partir de 18h les 16, 17 et 18 juin pour fêter la nouvelle saison, réservation sur billetterie.toursky.fr (jauge limitée, buffet offert)! A vos agendas !

Diane Vandermolina

Retrouvez notre interview de Richard Martin qui revient les revendications des occupants des théâtres même si à l’heure actuelle, le nombre de théâtres occupés est bien moindre du fait des réouvertures et que leur action se joue en amont des spectacles ou en extérieur. DVDM


 

Programme complet sur www.toursky.fr [21] / spectacles à 21h excepté le mercredi à 19h et pour le festival russe à 20h30

Théâtre Toursky, 16 passage Léo Ferré, 13003 Marseille / 04 91 02 58 35

2021: Un 8 mars placé sous le signe de la grève des femmes

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,Article/Critique,Flash Information(s),International,Marseille,News,Région PACA,Tout en Images | Commentaires désactivés
Share Button [1]

En cette journée de célébration des droits internationaux des femmes, plusieurs manifestations ont eu lieu place général de Gaulle en matinée, métro Réformés avec une marche qui a attiré près de 200 manifestant.e.s en début d’après- midi et une troisième sur le Vieux Port où la foule était plus dense.

Un an déjà que la Covid sévit avec les conséquences dramatiques que nous connaissons, tant sur le plan économique que social, collectif et individuel.

Appel à la grève des femmes

Ce bien triste anniversaire est marqué par un accroissement des violences faites aux femmes, l’aggravation de la précarisation des femmes, la multiplication des tâches journalières – les femmes ayant à charge les tâches domestiques, l‘aide aux devoirs en sus de leur métier : un appel à la grève des femmes « premières de corvées » avait été lancée pour le 8 mars afin de sensibiliser chacun.e à ces problématiques persistantes malgré les avancées de ces dernières décennies.

Ce Huit mars a hélas pris une forme plutôt éclatée avec ses manifestations morcelées. Il est à déplorer l’absence d’un appel unitaire des collectifs féminins et féministes pour cette journée dédiée à la cause des femmes. « Un regret » pour les militantes des droits des femmes qui avaient répondu à l’appel unitaire du 7 mars.

Petit retour en image de la manifestation du 8 mars signé Cathy Aubron

Des revendications multiples

La lutte pour les droits des femmes reste d’actualité et nécessaire afin d’obtenir une véritable reconnaissance en terme d’égalité de chance et de rémunération. A poste égal, leur salaire est inférieur de 25% à celui d’un homme : à partir de 15h40, elles travaillent gratuitement.

Autre revendication de taille, la valorisation du travail domestique qui n’est pas reconnu comme un travail à part entière parce que non rémunéré et invisible. Sachant que seuls 27% des hommes s’occupent des tâches ménagères, les femmes cumulent tâches professionnelles et tâches domestiques.

Le combat porte également sur la propagation des violences sexistes en tout genre dont l’époque sombre que nous vivons favorise la résurgence des plus barbares. N’oublions pas que les droits acquis par les femmes sont fragiles, menacés par le retour en force des extrémismes religieux de tout poil contre la PMA et qui remettent en cause le droit à l’avortement.

Un ras le bol général bien palpable immortalisé par Jean Barak

Le chemin vers l’égalité et la parité ou libération complète de la Femme est encore bien long et semé d’embûches* car la conception patriarcale de la société reste fortement inscrite dans l’inconscient collectif même si les consciences s’éveillent, en fissurant le vernis. Que cela soit dans le regard porté, la parole énoncée, le geste engagé, un grand effort reste à faire pour la reconnaissance pleine et entière des femmes par tous et toutes.

Diane Vandermolina

 

 En Une, photo de la manifestation du 7 mars avec Naky Sy Savane en première ligne (crédit photo Cathy Aubron)

Dernières actualités/ Breaking news

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,Edito,Flash Information(s),France,Gastronomie,International,Livre,Marseille,News,Région PACA | Commentaires désactivés
Share Button [1]

Chers lecteurs,

Nous allons vous proposer une série de papiers sur différents sujets en lien avec les métiers de bouche, qu’il s’agisse de vins et de spiritueux, également des accords mets/vins et mets/spiritueux.

Ces articles seront l’occasion de découvrir des vignobles d’ici et d’ailleurs : domaines, commanderies ou encore châteaux ; leur histoire et leur production.  Nous agrémenterons ces appels à la dégustation* d’interviews et de rappels historiques afin de vous offrir un panorama complet : nous commencerons par un domaine proche d’Aix en Provence, La Bargemone, avant de voyager au gré de nos coups de cœur en France et à l’Etranger, avec notamment une sélection de spiritueux du Monde et un ouvrage sur un Château bourguignon presque millénaire, le Clos de Vougeot, Chef-d’Ordre de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin dont nous vous raconterons le riche passé.

Cette série s’enrichira de chroniques de livres de gastronomie et de guides afin de vous offrir des recettes de chefs. Bonne lecture ! DVDM

*vins et spiritueux à consommer avec modération – l’abus d’alcool est dangereux pour la santé

Dear readers,

We will offer you a series of papers on various topics related to the crafts of the mouth: wines and spirits, food/wine and food/spirits pairings.  These items will be an opportunity to discover vineyards from here and elsewhere, their history and production.  We will complete these calls for tasting** with interviews and historical stories in order to give you a whole panorama. All will start with a domaine near Aix en Provence, La Bargemone, before travelling according to our heart in France and abroad, including a selection of spirits from all over the world and a book on a Burgundy Château almost millennia old, the Clos de Vougeot. This series will be enriched with chronicles of gastronomic books and guides, recipes of Chefs… Have a good reading! DVDM

**Wines and spirits to be consumed in moderation – alcohol abuse is dangerous to health

Adina Aaron Interview

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,Entretien/Portrait,International,News,Théâtre/Opéra,Tout en Images | Commentaires désactivés
Share Button [1]

Adina Aaron is a soprano from USA, singing all over the world Verdi, Bellini, Puccini. Her last project was « le dernier jour d’un condamné » with Roberto Alagna in Marseille, oct 2017. In the interview, she explains her passion for her work, the reason of her involvement in David Alagna Opera and her love for Marseille.

 

 

La Légende du Serpent Blanc/The White Snake Legend

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,France,International,Marseille,Tout en Images | Commentaires désactivés
Share Button [1]

Reportage autour de la Légende du Serpent Blanc présenté par la Compagnie Nationale de Chine d’Opéra de Pékin à l’Opéra de Marseille les 24 et 25 octobre 2014 à l’occasion du cinquantenaire des relations franco chinoises. Interview de Yu Kuizhi, chanteur; coulisses du maquillage des artistes et extraits de l’opéra.

Report on The White Snake Legend, by the National Chinese Company of Beijing Opera , performed at Marseille Opera, the 24th and 25th October 2015, for the fifty anniversary of France and Republic of China’s diplomatic relationships. Yu Kuizhi’s interview (in Chinese, with french subtitles), visit of the backstage and opera extracts.

La légende du Serpent Blanc [32] by f1279931459 [33]

Incognito in Petersburg: a juicy surprise show

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,Article/Critique,News,Théâtre/Opéra | Commentaires désactivés
Share Button [1]

Have you ever tried to go to the theater without knowing what will be played and by whom? What if it allowed you to discover something open-mindedly, to have an unprepared, unbiased perception of the show? Director Alexander Grigoryants and actor Nikolai Baranov decided to run an experiment. They scheduled two shows in The Cheshire Cat Art Café that they enigmatically called “Incognito in Petersburg” and “Incognito in Petersburg-2”. Apart from the practical information (time, date, etc.) no other precision was announced.

Struck by curiosity, people were quite numerous to come to the first show – it sold out for the evening. And the welcoming speech of the director Alexander Grigoryants only increased the anticipation of the audience. Finally the show has begun. Nikolai Baranov appeared on stage in a relaxed outfit and introduced his character with natural ease: it was a noble English bachelor who was collecting and restoring paintings. Irresistible, fun and moving, he told us with touching sincerity the story of how and why he decided to take his revenge on a lady. Brilliantly presented and played, his story was gripping. With the same mixture of worry and excitement, we watched his revenge coming into life and breathlessly waited for the results.

Nikolai Baranov-Incognito in Petersburg [34]

Nikolai Baranov-Incognito in Petersburg

The ending took everyone by surprise. In a matter of but a couple of sentences, the whole story suddenly took an unexpected turn that instantly raised thoughts and discussions. The audience rose as one to applaud. After that, the title and the author of the story were revealed: “Nunc Dimittis” by Roald Dahl. Realistic, psychological and ironic, this short story written fifty years ago remains just as relevant today with its eternal themes of revenge, forgiveness and resentment. In a word… thrilling. Judging by the full house at the second show, the concept of surprise was appreciated. This time we were about to discover a combination of three works by different authors. The lights went off and we plunged into the fascinating world of the theater show.

Darkness enveloped us, only disturbed by the flickering light of a candle. A mysterious man slowly emerged from the blackness and as he came closer, the trembling light fell on his face and his dark suit, and threw a menacing, over-sized shadow of his hand on the ceiling above. For a moment, he just watched us, and a feeling of unease started creeping upon everyone. Then he spoke, and his calm and slightly dismissive voice sent a shiver down everyone’s spine. Addressing someone we could not see, the dark man started explaining his truth, and his words, pitiless and unshakable, slithered and coiled around us, slowly closing their icy embrace. It was an Inquisitor, all his terrible dark nature perfectly displayed. His eyes madly glittered on his sharply outlined face as he talked about his obsessive idea with an increasing passion and cruelty that made the hair stand up on the back of our necks. His words were hugely affecting. They raised in everyone a storm of thoughts and questions that would not be easily gone. The sensation was so powerful that even a thunder of applause at the end could not completely pull out of it. No one was likely to forget that frightening, pitiless and imperious Inquisitor tremendously played by Nikolai Baranov. It was the chapter “The Great Inquisitor” from the novel “The Brothers Karamazov” by Fyodor Dostoyevsky.

After an interval, the mood and the style drastically changed. Charming and trendy, the hero was greeting the audience with a glittering smile as he made his way to the brightly lit stage. This man was devilishly handsome, witty and eloquent. It was the tempter.

Screwtape Proposes a Toast [35]

Screwtape Proposes a Toast

A proven expert in his domain, he took genuine pleasure in mentoring an enlightening “the young generation” that hung on his every word. With joy and optimism he explained to us the best practices of his profession: thoughts, beliefs, behaviors and policies designed by his kin or by the Devil in order to lead the human souls into sin and to Hell. He recalled everything – from simple ignorance to the religious wars… Thus, the same deep, life-related questions were shown from a different point of view, which contributed to their in-depth perception. Once again, the audience sat transfixed and wide-eyed, and expressed their delight by the hearty applause. Then we discovered the name of the work that we had just seen: “Screwtape Proposes a Toast” by Clive S. Lewis.

After yet another interval, the actor was back on stage. Only this time he had become a fabulous storyteller. He instantly captivated us, bringing the story into life. And a civil servant from the Department of Commerce and Transport took shape in our imagination. We followed him to the expensive restaurant with exotic food, and then back to his office and so on as his day went on. And as his regular working day was unfolding in front of us, the character and the true nature of the personage were becoming more and more obvious. That man, false and greedy, hiding under a socially acceptable mask and hypocritical even in front of God was a clear illustration of the sins and vices previously described by first the Inquisitor and then Screwtape. The story was “The Cantaloups” by Alexander Kuprin, and once again the show brought down the house.

Despite being so different, these three works look great in one show. They match up and complement each other, forming one single picture, while their differences allow us to dive even deeper into the issue. Amazing job. Unmissable theater.

F. Colins

The shows were played in Saint-Petersburg, Russia, in The Cheshire Cat Art Café on September 17th and September 24th, 2014 respectively.

BEIJING OPERA ON TOUR IN EUROPE

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,News | Pas de commentaire
Share Button [1]

BEIJING OPERA EXTRACTS BY THE TIANJIN NATIONAL ACADEMY

The National Academy of Tianjin, an independent municipality of China, located 15o km away from Beijing, offered at the Toursky Theatre on last 8 and 9 November a selection of Peking Opera extracts….

More on www.tjjjy.com [36]

A deserved success!

The reason they did not present a whole Opera is double. First, it allows the singers-actors-acrobats to show the extent of their agility and virtuosity: Peking Opera is an art requiring a high master degree in acrobatics…. But reducing Peking Opera to an acrobatic performance is hazardous. Peking Opera is very complex and the topics are infinitely various: it deals with love story, concubine story, and the great Chinese history or even ghost and fox story. These stories, warrior epics or borrowed legends, inspired from literary pieces, folklore and literary traditions are executed in more or less acrobatic forms, with acting and singing parts and for sure, battle scenes but not always….

In the program chosen by the company, one could appreciate an extract of a Fox Tale. The fox with 9 tails was embodied with brio by a young actress and this is usual to see (young) women acting these kinds of characters whose sex may change at the discretion of its transformations and lives. This presentation makes us think that we won’t only have battle stories and acrobatics. We can expect some more singing and acting parts. So, after the intermission, the company introduces an extract of the Autumn River with a very gifted young actress: her singing was really beautiful and her presence on stage, deeply generous. Of course, they conclude the show with the story of the legendary Monkey King and his tricks! The actor on stage was a very great actor whom energy and talent are incredible: he was the one who played the winged innkeeper in the first extract. This extract delighted the audience; satisfied indeed by the program even one can be critic about the lack of unity in some scenes – especially during the Fox Tale when the army has to walk like one man. Anyway, the artists have a really good master of the Beijing operas techniques, including the musicians with their drums, flutes, guitar, lute and other cymbals.

And this is the second reason they choose to present only extracts: the palette of the characters on stage -with their assorted clothes and make up- shows the diversity of the characters in Peking Opera. One can say that it is a very good choice for a first approach of this kind of Opera because it is not so well known in France. So to conclude, even if I had preferred to see a complete Beijing opera, this set had the beautiful aim to make french audience discover the different facets of the Peking Opera. The magic operated!

But the question is: when will they present a complete Peking Opera in France? Of course, western ears are not accustomed to the acute sounds of the Chinese voices and instruments… Is it the only reason that makes the directors of French theatres and the Chinese art directors not dare to present it? Cos I am sure that some contemporary Peking Opera with lighting and other modern effects could be presented to western audience with success. DVDM

AFRICAN VOODOO

Publié Par Rmt News Int Sur Dans All over the world News,News | Pas de commentaire
Share Button [1]

Last days for the VODUN EXHIBITION: AFRICAN VOODOO…

Foundation Cartier, 261 Bd Raspail, 75014 Paris, France – Metro Raspail

Until September 25th 2011/ From 11am to 8pm/ Tickets: 9,50euro /6,50euro

More on http://www.vaudou-vodun.com/en/#/toc/sommaire/ [37]

An old ‘Religion’ still lively

Since 1994, the Foundation Cartier, housed in an airy building filled with light designed by the architect Jean Nouvel, gives a chance to exhibitions, conferences and artistic productions to come to life. At once a creative space for artists and a place where art and the general public can meet, ‘the Foundation Cartier pour l’art contemporain’ is dedicated to promoting and raising public awareness of contemporary art. Each year, the Foundation Cartier organizes a program of exhibitions based on either individual artists or themes. These last months are dedicated to African Voodoo. This exhibition, the first major one devoted to the West African sculptural tradition of Bocio (empowered cadaver), shows some rare pieces of Vodun Art, found by Jacques Kerchache in Africa, especially in Benin and Togo. One can discover and feel the voodoo cosmology, its gods and spirits, beliefs throughout one hundred sculptures.

The latest are presented in a simple and intimate scenography, conceived by Enzo Mari, which allows us to admire this art work in its nudity and feel its powerful spiritual meaning. In the first room, at the entrance, the biggest statuettes stood firm in front of wooden houses, as if they were welcoming us into their invisible world. Then, one has to go down the second space. Under the stairs…In a large black room, we are conveyed to discover little pieces of Vodun Art under a tiny light: 48 black high columns for 48 little sculptures. Each of them isolated from the other under a cube of glass to feel closer to these little objects and admire quietly their impressive details.


The third room is dedicated to the ‘chariot of death’, emerging from the dark, surrounded by two other large columns with other voodoo pieces. When one enters this room, one can be trapped by a strange feeling, discovering this big piece in its amazing beauty, under ghostly yellow lights. Another sculpture attracts us: the one with the wooden wings catches our attention, as if it was a protective angel from all human diseases… Then, the curious ones can have a look on the documentary made by Kerchache during his search… but this documentary is not so thrilling, too close to the preconceived ideas one can have about voodoo. And we advice the visitor to read the book of the exhibition: the meanings of the sculptures are explained in a very simple and pedagogic way.

We can learn that the bondage on some Bocio is a way to overcome some troubles and the bondage – cords or feathers- has a specific meaning according where it is placed on the sculpture. The piercing of the Bocio – the power of the statuette is activated with an incantation- appears to affect some part of the body in order to cure or hurt someone. Many Bocio got some deformities to protect some places – temples, houses…- or some people – pregnant women- from bad things. They are not only used to sorcery purposes. On the contrary, they appear to be part of ordinary life and beliefs. These sculptures are like ‘gifts’ to the divine spirits whom people ask protection against injuries, diseases or death….

The interest of the exhibition lies in the fact that the voodoo religion -or philosophy? –  is introduced on its spiritual side. One can see that the voodoo cannot be reduced to witchcraft, bad spells and trances or folkloric habits. With its prayers and sculptures, sacrifice and divination, it is a way to communicate with the invisible world and the Vodun, ‘messenger of the invisible’, appears to help people to remain calm whatever happens in one’s life. And isn’t it the aim of any religion? Reassuring people and making them feel quieter in their life. DVDM