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Musical Bounce Back, un projet artistique et pédagogique au service de la visibilité des compositrices

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Tel Ulysse de retour à Ithaque après un long périple, Musical Bounce Back revient à Marseille après un parcours de 3 ans dans plusieurs pays européens : Chypre, Arménie, Grèce et Portugal. Nathalie Négro nous dévoile les contours de cette étape finale d’un projet au long cours qui a démarré à Marseille et dont la mise en bouche était une conférence sur les compositrices oubliées. L’occasion de rappeler que malgré la mise en place de lois en faveur de la parité, en Musique, les femmes restent encore très minoritaires, notamment en termes de composition et de direction.

La directrice de Piano and Co, fervente défenderesse du matrimoine musical, développe en préambule les raisons de ce projet. « Les compositrices ont été effacées de l’histoire au fur et à mesure que l’histoire de la musique s’est écrite. Elles ont disparu, elles se sont évaporées et nous tentons de les réhabiliter, les réintégrer et les faire ressurgir de l’histoire. Je pense qu’il faut vraiment travailler là-dessus avec les jeunes. Mobiliser les jeunes, leur faire prendre conscience de cette invisibilité. C’est un sujet très important qui me tient énormément à cœur. Et Musical Bounce Back a pour objectif de mettre en avant ce matrimoine musical passé et présent que je défens depuis toujours. Dans chaque pays visité, on a rencontré des compositrices, découvert de nouvelles et redécouvert certaines que nous connaissions. »

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Interview

Diane Vandermolina : Vous faites appel à deux compositrices contemporaines pour les concerts de clôture du projet.

Nathalie Négro : Oui, la première, Eve Risser a composé pour la trentaine de musiciens qui participent au projet. Eve est à la frontière de différentes esthétiques : c’est très important parce qu’elle travaille entre le jazz, la musique contemporaine, classique et traditionnelle. Elle prend en compte dans son écriture musicale l’héritage de musique traditionnelle des jeunes musiciens du projet. Il y a un mixte entre ce qui est contemporain et traditionnel dans sa composition pour orchestre. Et le fait que les jeunes musiciens viennent de 5 pays différents permet d’avoir un mélange intéressant. Elle a travaillé du début jusqu’à la fin du projet avec eux. Eve nous a suivis dans tous les déplacements pour travailler avec les jeunes de chaque pays et elle écrit véritablement pour eux. C’est une oeuvre pour orchestre et bien sûr il y a un côté plus écrit que dans le jazz mais elle garde dans sa composition cet esprit jazz et l’héritage traditionnel en les mêlant avec l’écriture d’aujourd’hui.

DVDM : Vous avez également fait appel à une autre compositrice d’origine grecque, Esthir Lémi

NN : Oui, c’est une compositrice d’électro-acoustique et elle a écrit une pièce pour harpe, piano et marimba. Il y a trois musiciens du projet européen qui vont interpréter sa pièce. Elle travaille des partitions graphiques car elle est plasticienne et musicienne et sa création est une bande électro-acoustique : elle s’appelle Calculi Mediterranei.

DVDM : A ce propos, pour ce projet, vous avez travaillé avec le LICA, le laboratoire d’intelligence collective artificielle.

NN : Oui, ça fait de longues années qu’on travaille ensemble. Ils ont été surtout présents pour le site web qu’on va créer pour que les jeunes puissent avoir accès à toutes les ressources qu’on a accumulées pendant trois ans. Ils étaient là aussi pour faire toutes les animations d’atelier et je trouvais ça pertinent de voir comment les nouvelles technologies peuvent s’intégrer au niveau de la création, de la recherche musicale et de la transmission. C’est une collaboration très fructueuse qu’on développe avec eux depuis plusieurs années.

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DVDM : Parlez-nous du programme des 3 soirées.

NN : Le jeudi, il y a la projection d’un film sur les pionnières de l’électro-acoustique avec la voix de Laurie Anderson qui retrace tout ce qui s’est passé en électro acoustique depuis le début du 20ème siècle et après, il y a quatre compositrices qui seront jouées. C’est une soirée électro-acoustique. L’ L’électronique étant surtout un domaine masculin, il nous a paru intéressant de faire un focus sur les compositrices. Puis vendredi soir, il y a une première partie avec des compositrices qu’on a rencontrées depuis le début du projet, des compositrices des cinq pays et les musiciens vont jouer, non pas en orchestre pour cette première partie, mais en duo, en trio, en quatuor. La deuxième partie, c’est la création d’Eve Risser où tous les musiciens vont se retrouver. Le samedi est une journée intense, il va y avoir une belle table ronde. Parce qu’à Piano & Co, on fait des mélanges d’esthétiques, il y aura une jeune rappeuse, Amalia, il y aura une chanteuse de jazz, Macha Gharibian, Eve Risser et une autrice qui a écrit un livre qui s’appelle Les femmes musiciennes sont dangereuses. Cette table ronde est animée par un homme spécialiste de cette question d’égalité des femmes. Puis, la réalisatrice, Anne Alix qui a fait un documentaire sur tout le projet, va en montrer quelques extraits et il y aura une rencontre avec elle. Le soir, il y aura le deuxième concert avec une première partie avec des compositrices qu’on a rencontrées au fil du projet et la deuxième mondiale d’Eve Risser, on rejoue la pièce qui aura été créée la veille. C’est très dense.

DVDM : Comment avez-vous rencontré ces compositrices ?

NN : Ce sont les pays qui nous ont proposé des femmes : on ne les connaissait pas, parfois elles ne sont même pas éditées, et il a vraiment fallu aller faire des recherches pour les découvrir et dans chaque pays, ça a été une vraie découverte des compositrices : c’est ce qui a motivé toute la démarche, la recherche car on est sur la valorisation du répertoire, sur le matrimoine musical. On a imaginé un kit pédagogique, une sorte de guide d’emploi. Comment peut-on changer les habitudes dans les conservatoires, dans les écoles de musique ? Comment peut-on faire pour valoriser les femmes compositrices, les cheffes d’orchestre et changer la donne pour que ce ne soient pas toujours les garçons qui jouent de la trompette et la fille à la harpe, changer les habitudes etc…. ? C’est aussi ce qu’on a essayé de faire avec notre groupe de jeunes, on est à peu près 50-50 de garçons-filles avec une fille à la trompette.

DVDM : Non seulement il y a eu une recherche mais aussi une mise en pratique effective. Par ailleurs, le projet a reçu le label “ONU Femmes France / Génération Égalité”, en 2023 pour tout le travail mené.

NN : C’est une belle reconnaissance au niveau du travail et de notre engagement aussi d’autant plus que des projets comme ça, d’aussi grosse envergure avec 5 pays différents, c’est assez compliqué à mettre en place. Piano & Po est leader de ces projets et c’est très compliqué, surtout quand on touche des pays de différents endroits comme la Grèce, le Portugal, l’Arménie qui sont assez éloignés les uns des autres. C’est cependant intéressant de voir comment, par exemple l’Arménie pense le matrimoine…

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DVDM : Quel est l’impact de ce projet sur les enseignants avec lesquels vous avez travaillé ?

NN : La plupart des enseignants ne s’étaient pas vraiment posé la question, et ça a un peu réveillé les consciences. Et pour cela sur le site web, on trouvera des interviews de compositrices, des micros trottoirs, des enquêtes, des captations des conférences….On veut qu’il soit le reflet du travail de réflexion mais aussi du travail sur le terrain qui a été mené. Pour finir, le kit pédagogique, la boîte à outils, va permettre à d’autres conservatoires de réfléchir sur ces questions, voire utiliser ces outils qu’on a développés et les intégrer au sein de leur conservatoire : par exemple en imposant de jouer des compositrices dans les concours de fin d’année pour les instrumentistes afin de permettre aux jeunes d’avoir des modèles. Par exemple, il n’y a pas beaucoup de cheffes d’orchestre femmes et c’est difficile de s’imposer en tant que femme. Depuis 2020, il y a un concours de femmes cheffes d’orchestre mais il y a beaucoup de travail à faire. On a seulement mis un doigt dans l’engrenage.

DVDM : Avez-vous de nouveaux projets à venir ?

NN : Oui, je suis déjà en train de réfléchir sur le prochain projet, et comme on commence à avoir une expérience de cette thématique, on a les outils, on a les ressources, on a déposé un projet européen Europe Créative, et non Erasmus + comme celui qu’on présente à Marseille. C’est toujours enrichissant d’aller se confronter aux autres cultures. On va avoir des pays des Balkans et peut-être du Nord, pour confronter ces cultures qui sont peut-être un peu moins sur le patriarcat que celles du Sud.

DVDM : Et maintenant, vous êtes non seulement Présidente de la Cité de la Musique, mais en plus membre du CA de la Casa Velázquez.

NN : C’est une reconnaissance de travail, de la qualité aussi. Ça permet de mettre des femmes dans des sphères de direction. C’est important parce que qu’il n’y en a pas beaucoup. Mais, aujourd’hui, on commence à avoir des oreilles et des yeux attentifs.

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DVDM : Est-ce qu’il y a, par exemple, une petite anecdote qui a été dans cette aventure-là marquante pour vous ?

NN : Il y a eu une anecdote. C’est que pendant notre déplacement en Arménie, je racontais aux jeunes Arméniens mon parcours. Je leur racontais qu’on m’avait dit quand j’ai passé un concours de piano, bravo, tu as un beau jeu masculin. À 14 ans, on m’avait dit ça. Et il y a une jeune fille arménienne, une jeune pianiste qui m’a dit, écoute, on m’a dit la même chose cette année. Donc, après tant d’années – elle peut être ma petite-fille- on lui a dit la même chose. Ce qui est complètement ridicule de dire qu’il y a un jeu masculin ou un jeu féminin. Je défie quiconque de reconnaître sur un même morceau de musique, si c’est un garçon ou une fille qui joue, c’est impossible. Et ils le disent aussi des cheffes d’orchestre femmes, de leur façon masculine de diriger. C’est quand même assez terrible. Mais, allez, on va dire que ça bouge un tout petit peu.

DVDM : En comparaison avec les compositrices anciennes ?

NN : Oui, Clara Schumann et Fanny Mendelssohn ont écrit beaucoup d’œuvres. Pourtant, Fanny a été interdite par son frère et surtout par son père. Mais il reste quand même quelques partitions. On peut avoir un petit doute, puisque son frère s’appelait Félix et elle s’appelait Fanny. Et quand il y a une partition, il y a un F. On a un doute si c’est Fanny ou Félix. Mais ces femmes-là, ces anciennes compositrices, ne devaient pas s’exposer en public. Il y avait une interdiction, un empêchement de la part des pères, des frères et des maris.

DVDM : Et le fait que maintenant, il y en ait moins d’interdiction, est-ce que ça permet aussi aux femmes compositrices d’être un peu plus reconnues ?

NN : Elles prennent un peu plus de place. Mais franchement, le chiffre des programmations de femmes n’est pas énorme. On est en-dessous des 10%.

DVDM : Et est-ce que l’autocensure, par exemple, est encore très présente ?

NN : Je pense qu’elles s’autorisent moins ou qu’elles s’autorisent moins à prendre de la place. Peut-être pas de l’autocensure, mais d’être en manque de confiance. C’est vrai que ce n’est pas évident d’arriver, dans un monde plutôt patriarcal, à s’imposer. Surtout que la musique reste quand même très, très masculine. En jazz, c’est terrible. On voit un peu plus de femmes, mais, les femmes, ce sont surtout les voix. Si on demande de citer des compositeurs ou des compositrices, le chiffre de d’énumération de compositrices sera très petit alors que pour les compositeurs, on va citer Beethoven, Chopin, Mozart, ça vient plus facilement. Et tout le but du projet est de permettre aux enseignants d’enseigner autrement, d’ouvrir un petit peu des pages blanches sur des choses qui ont été oubliées. Effacées.

A partir de ce jeudi, venez découvrir ces « Rebondissements musicaux » inédits proposés par Piano and Co. Un temps fort à ne manquer sous aucun prétexte ! DVDM

 

Programme du 11 au 13 avril 2024 :

JEUDI 11 AVRIL Conservatoire Pierre Barbizet – Marseille

Film

18h : « Sisters with transistors » film réalisé par Lisa ROVNER, 2021

Concert électroacoustique

20h : Création mondiale Esthir LEMI, oeuvre d’Angela da PONTE

VENDREDI 12 AVRIL Conservatoire Pierre Barbizet – Marseille

Concert

20h : Création mondiale d’Eve RISSER, soirée « Compositrices européennes »

SAMEDI 13 AVRIL Conservatoire Pierre Barbizet – Marseille

Table Ronde

14h45 : Rencontre modérée par Pierre-Yves GINET, journaliste

avec : Eve RISSER, compositrice ; Annie COSTE, autrice « Les femmes musiciennes sont dangereuses »

Macha GHARIBIAN, pianiste compositrice ; Amalia, rappeuse

Projection

16h : Extraits du documentaire « Musique Maestra ! », réalisé par Anne ALIX

Suivie d’une rencontre

avec : Anne ALIX réalisatrice ; Eve RISSER, compositrice ; Nathalie NÉGRO, directrice artistique de PIANO AND CO

Concert

20h : Concert de clôture, soirée « Compositrices européennes »

Bon à savoir :

DU 8 AU 13 AVRIL Conservatoire Pierre Barbizet – Marseille : 1 PARCOURS, EXPOSITION ITINÉRANTE

Un parcours singulier, pour tout public a été imaginé par la directrice artistique de PIANO AND CO. Nathalie NÉGRO, afin de sensibiliser le public à l’invisibilité des compositrices. C’est à Claudine BERTOMEU qu’a été confiée toute la scénographie de la déambulation qui aura lieu au sein du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille. Différents espaces ont été investis afin de jouer sur la visibilité et l’invisibilité des compositrices. Le public pourra déambuler au fil des étapes proposées, où il découvrira des projections vidéo, des stations d’écoute, des informations retraçant l’histoire des compositrices des pays impliqués dans le projet, des portraits de compositrices affichés

Entrée libre

MUSICAL BOUNCE BACK ce sont :

5 pays euro-méditerranéens partenaires

10 enseignant.e.s impliqué.e.s

30 jeunes musicien.ne.s au coeur du projet

50 000 étudiant.e.s impacté.e.s dans l’ensemble des établissements

Infos pratiques :

Conservatoire Pierre Barbizet – Marseille 2 Pl. Auguste et François Carli, 13001 Marseille

Tarifs

Concerts vendredi / samedi : Tarif plein 15€ / Tarif réduit 8€

Concert électroacoustique : 12€ / Tarif réduit 7€

Film “Sisters with transistor” : 7€

Concert électroacoustique + film : Tarif plein 15€ / Tarif réduit 10€

 

Anne-Marie Coulomb, Peintre de l’âme

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 Anne-Marie Coulomb peint et expose. Dans son magnifique atelier, ‘’Les caves du Logis Neuf’’, cher à son cœur, ses glacis s’emparent du regard avant qu’il ne s’y accroche, comme aimanté par ce ‘’ je ne sais quoi’’ qui fait des huiles de l’artiste des tableaux d’exception, de ceux qui remuent quelque chose au fond de soi, de ceux, rares, que l’on voudrait garder, regarder et qui restent ancrés en nous.

Un onirisme lyrique

Les peintures d’Anne-Marie Coulomb, véritable onirisme lyrique,  ont les couleurs de son âme. Un exutoire ? Une dénonciation ? Un rêve ? Autant de sentiments à fleur de toile… Avec ses peintures, Anne-Marie panse les blessures de la vie, les siennes, les nôtres, mais pas seulement. Elle nous dit la nature, le printemps, l’amour, la tendresse. Ses pinceaux caressent la toile sans la heurter. Anne-Marie Coulomb interpelle, harmonise. L’artiste nous dit l’équilibre, elle nous dit la femme !

Nous l’avons rencontré.

Interview

[6]Danielle Dufour-Verna : -Anne-Marie Coulomb, qui êtes-vous ?  Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Anne-Marie Coulomb – Je suis peintre. J’ai toujours aimé la peinture. Mes études de littérature m’ont amenée à la culture de l’art, bien plus que vers les mathématiques ! Après un passage aux Beaux-Arts, j’ai acquis, en 1998, un atelier où je peins, j’expose, je reçois des élèves, et où nous faisons de magnifiques expositions de groupe.

DDV – Cet amour de la peinture que vous avez toujours eu en vous est venu par rapport à vos parents par rapport à et une sensibilité particulière ?

Anne-Marie Coulomb – Je dirais plutôt à une sensibilité particulière, une sensibilité d’artiste. Je ne savais pas que j’allais peindre il y a 60 ans. Je ne savais pas que je ferais autant de réalisations. C’était quand-même un goût dans la famille. Il n’y avait pas de grands artistes mais des cousins et un goût particulier pour la peinture.

DDV -Voulez-vous transmettre un message au-travers de vos œuvres ?

Anne-Marie Coulomb – Je ne pense pas avoir de message à donner mais des sentiments, des sensations à percevoir. Ce que mes œuvres mettent en perspective, c’est ce côté théâtre de ma vie. On s’aperçoit que je parle effectivement de moi, de ce qu’il m’est arrivé en tant que femme, en tant que mère.

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DDV – vous avez exposé au Vieux Bassin d’Allauch dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme. Est-ce-que vous êtes une artiste engagée et de quelle manière ?

« Un engagement féminin »

Anne-Marie Coulomb : -je ne pense pas, en tout cas pas consciemment. Il est vrai qu’après la littérature, je me suis formée à la psychologie clinique. Cela joue sans-doute dans ce que je révèle de moi. Ce n’est pas un engagement politique, plutôt un engagement féminin en tant que femme, épouse, mère. Il y a encore beaucoup à faire pour les femmes. J’ai beaucoup de mal avec l’autorité, surtout celle de ma mère qui était très dure. On dit souvent que mes huiles sont tristes.

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DDV – Je trouve, pour ma part, que vos huiles sont à la fois lyriques et lumineuses…

« Je n’aime pas ce qui est agressif. »

Anne-Marie Coulomb – Je pensais traduire en peinture mon fort caractère, réagir, mettre de grosses épaisseurs sur la toile. Il s’avère que pas du tout ! Je travaille en couches fines, à l’huile, en glacis superposés. Petit à petit, je monte mon monde sur la toile par petites couches très minces. Je n’aime pas ce qui est agressif. Je suis du domaine du rêve, du lyrique, oui, tout-à-fait.

DDV -Des projets ?

« Des œuvres détournées »

Anne-Marie Coulomb – Oui, d’autres expositions sont en prévision. D’autre part, nous avons initié avec mon atelier un projet qui me tient à cœur et qui m’amuse bien. Chaque artiste de l’atelier fera une œuvre détournée d’un peintre très connu comme par exemple ‘’Le déjeuner sur l’herbe’’ de Manet.

DDV – Ma dernière question, quelle est votre propre conception du bonheur ?

Anne-Marie Coulomb – Je n’ai pas de conception du bonheur. Je ne sais pas. Je n’ai pas de ce n’est pas de croyance religieuse ; j’aime bien être tranquille. Je peins, j’ai une belle maison. J’étais dans mon jardin en train de sortir toutes mes plantes. La peinture, la famille, le jardin, notre atelier, il est peut-être là le bonheur.

Danielle Dufour-Verna

Atelier des Caves du Logis Neuf- 38 avenue Leï Rima- 13190 ALLAUCH

www.ateliercnl.net [9]

Hero Festival 2023 : Deux Jours d’Héroïsme, de Culture Pop, et de Collaboration Cinématographique Inédite les 11 et 12 novembre au Parc Chanot

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Le Hero Festival, lors de sa 9ème édition au Parc Chanot, s’annonce comme un événement épique sur deux jours, réunissant une pléiade de héros et d’activités captivantes. Découvrez les moments forts, les invités prestigieux, et les univers fascinants qui font de cet événement un incontournable pour les passionnés de pop culture.

Retour triomphal des héros et rencontre exclusive avec Richard Dean Anderson

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Les deux jours du Hero Festival sont marqués par le retour éclatant des héros, animant le Parc Chanot de leur présence magnétique. Les festivaliers auront l’occasion de plonger dans plus de 25 000 m² d’expositions, répartis sur 3 halls et 4 scènes, où chaque coin réserve une aventure unique. En tant qu’invités d’honneur, des légendes telles que Richard Dean Anderson, célèbre pour son rôle dans MacGyver, et des scénaristes de renom, dont Joe Kelly, créateur de récits captivants pour X-men, Spiderman, et Deadpool, apportent une dimension exceptionnelle à l’événement.

Collaboration Cinématographique Inédite avec le Musée Cinéma et Miniature

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À l’occasion de la venue de Richard Dean Anderson, le Hero Festival s’associe de manière exclusive au Musée Cinéma et Miniature pour offrir aux festivaliers une exposition unique au monde. Parmi les trésors exposés au sein du Musée à Lyon, la caméra utilisée par Alfred Hitchcock sur « Sueurs froides », la canne emblématique de Charlie Chaplin, des artefacts de « Men in Black » et « Beetlejuice », ainsi que l’armure de « Robocop » et d’autres éléments emblématiques de films tels qu' »Entretien avec un vampire » ou « Thelma & Louise ».

A l’occasion du Hero Festival, l’exposition « The MacGyver Collection » présente des objets originaux de la série MacGyver, issus de la plus grande collection privée au monde, constituée par Marc-Antoine Bressand après douze ans de recherches.

Village du Livre : Rencontre avec les Auteurs et Élargissement des Horizons Littéraires

Le Village du Livre, point de ralliement des amoureux de la lecture, s’enrichit cette année avec la présence de 3 librairies, 10 maisons d’édition, et plus de 50 auteurs. Des rencontres privilégiées avec des auteurs renommés, dont l’illustrateur Jérôme Alquier, sont au programme. Couvrant les trois univers du Hero Festival – Krypton, Konoha avec un focus sur Dragon Ball, et Brocéliande avec la présence de Serge Papagalli & Gilles Graveleau, comédiens de la série Kaamelott – le Village du Livre offre une expérience littéraire immersive.

Espace Broadway : Spectacle, Conférences et Cosplay

La nouveauté de cette année, l’espace Broadway, étend le divertissement sur plus de 2 500 m² avec une Grande Scène, des conférences, des shows d’hypnose, et des concerts. Cette scène majeure accueille une programmation continue, comprenant des conférences et des séances de questions/réponses avec les invités d’honneur, des défilés de cosplay, le Concours Cosplay du dimanche, et des concerts enchanteurs.

Cosplay à l’Honneur : Expérience Améliorée pour les Passionnés

Cette année, le Hero Festival met à l’honneur le Cosplay avec des aménagements dédiés, une programmation spéciale, des invités exceptionnels, et des événements uniques. Les festivaliers auront l’opportunité de rencontrer 25 cosplayeurs talentueux dans l’Artist Alley Cosplay du Hall 1 ainsi que dans les allées du Hero Festival. Parmi eux, des figures renommées telles que Dothy Trunks, Kotori Doll, et Lioko Cosplay offriront aux visiteurs une expérience immersive et interactive.

Le Hero Festival 2023 promet d’être une célébration de la pop culture, réunissant héros, auteurs, et passionnés dans un tourbillon d’aventures et de découvertes. Avec des univers variés, des invités d’exception, et une programmation riche, cet événement s’annonce comme un rendez-vous immanquable pour tous les amateurs de l’extraordinaire. Que la célébration des héros commence ! DVDM

Infos pratiques :

HeroFestival Saison 9 – 11 & 12 Novembre 2023 Parc Chanot, Marseille

9h00 pour les Légendaires | 9h30 pour les préventes 10h00 pour la billetterie sur place

Samedi Soirée Concert : 17h00 – 21h00/ Dimanche fermeture : 18h30

Lien de la billetterie : https://www.herofestival.fr/billetterie [17]

Offre Pass Culture : https://bit.ly/44eZL91 [18]

Les Accès : Privilégiez les transports en commun 🙂 Accès direct en trains, bus, métro.

Le Parc Chanot est un parking public (1800 places disponibles – voir tarif sur place)

Infos PMR & Sécurité :  https://www.herofestival.fr/infos-pratiques [19]

Claude Serrile, l’art brut d’un peintre Passeur d’Espoir

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      A (re)découvrir au Parc Chanot – Marseille- art3f – du 20 au 22 octobre 2023

 Le 4e salon international d’art contemporain se tiendra du 20 au 22 octobre à Marseille, au Palais de la Méditerranée du Parc Chanot.

Allée B, Claude Serrile, à voir absolument, Allée B

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Parmi les artistes sélectionnés, nous avons rencontré Claude Serrile. Claude Serrile, artiste international installé à Marseille, attend les férus d’art Allée B. Exposé dans tout l’hexagone, en Suisse, en Espagne et bientôt à Los Angeles (Etats-Unis), cet artiste français cache sous sa modestie et sa pudeur le talent exceptionnel qui éclate dans ses œuvres.

Claude Serrile peint avec passion parce que l’art est un des instruments les plus puissants pour inspirer la civilisation ; parce que nous vivons dans une société inéquitable, injuste, qui maltraite son environnement au point de mettre en péril l’Humanité et plus globalement la vie sur Terre.
Claude Serrile se veut ‘œuvrier’, celui qui fait œuvre de ses mains, qui privilégie le fond plutôt que la forme, la raison plutôt que la séduction.

S’il est parfois frondeur, ses lignes sur la toile sont ses seules pierres. S’il est révolté, c’est plutôt du côté des Croquants ou du rêve de Martin Luther King

Si les œuvres sont mordantes, elles n’agressent jamais. Les figures, pour certaines au rendu stylisé, primitif, parfois en plein style tribal, questionnent, fascinent. Les tableaux de Claude Serrile sont un appel, une émotion qui emporte au-delà de la simple contemplation. De l’artiste au spectateur, du tableau au spectateur, c’est un véritable dialogue qui s’installe, qui perdure, avec en filigrane le plaisir de l’esthétique. Claude Serrile est un passeur d’idées, un éveilleur de sentiments. Il parle de chacun de nous et son imaginaire se confond avec le nôtre.

Notre rédaction vous engage fortement à aller à sa rencontre !

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Sculpture, Peinture, Photographie, à voir seul ou en famille

Plus de 200 galeries et artistes internationaux seront présents avec plus de 3500 œuvres proposées à la vente, les signatures prestigieuses, les nouveaux talents. Art3f bouge les lignes des traditionnels salons marchands d’art contemporain, en redonnant à ces événements culturels un côté humain et chaleureux. Sans code, sans préjugé et décomplexé, art3f est un savant mélange entre l’art coup de cœur, l’art abordable et la plus belle représentation artistique du moment.

Echange direct et partage des émotions avec les artistes et galeries

Les férus d’art et les collectionneurs pourront rencontrer les artistes en direct et partager avec eux leurs univers singuliers. Une occasion unique de dénicher de nouveaux talents et de partir à la découverte des stars de demain ! Parmi ces nombreux talents (peintres, sculpteurs, photographes…), des découvertes art3f, la jeune garde contemporaine internationale mais aussi des artistes installés et des œuvres prestigieuses

De la restauration à toute heure

Un grand bar/restaurant central, véritable espace de convivialité, est installé en plein cœur du salon. Il accueille le vernissage officiel dans une ambiance jazzy (musique live) et propose à toute heure ses suggestions gourmandes.

Danielle Dufour-Verna

Plus d’infos : www.art3f.com [22]

Les horaires

Vendredi 20 octobre – 16h/23h

Samedi 21 octobre – 10h/20h

Dimanche 22 octobre – 10h/19h

Mobilisation Féministe : Trois Événements Majeurs à Marseille les 21 et 24 octobre puis 24 novembre 2023

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Dans un effort continu pour sensibiliser et lutter contre les violences faites aux femmes, plusieurs organisations marseillaises se mobilisent en préparation de la Journée Internationale Contre les Violences Faites aux Femmes fixée le 25 novembre 2023. Au programme, une « Fiesta Féministe » au « Rouge Belle de Mai » le 21 octobre, suivie d’une conférence inspirante de Valérie Tender à l’Alcazar le 24 octobre et d’un spectacle « J’aimerais arrêtée » le 24 novembre à la Cité des associations. Ces événements promettent de mêler la musique, le théâtre, la discussion et la prise de conscience dans un esprit de solidarité féminine.

Fiesta Féministe au « Rouge Belle de Mai » : Célébrons l’Automne et la Lutte

En amont de la Journée Internationale Contre les Violences Faites aux Femmes, plusieurs organisations engagées dans la défense des droits des femmes vous convient à une soirée exceptionnelle. Le Collectif13 Droit des Femmes, la Mairie de Marseille, l’Amicale du Nid 13, le Mouvement du Nid 13, Éclosion13 et Femmes Solidaires vous invitent à une Fiesta Féministe au « Rouge Belle de mai » le samedi 21 octobre 2023 à 19h. Le « Rouge Belle de Mai, » situé au 47, rue Fortune Jourdan, 13003 Marseille, sera le lieu de rassemblement pour cette soirée engagée (parking gratuit à proximité).

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Cette soirée promet d’être exceptionnelle, alliant engagement féministe, musique et discussions captivantes. Au programme :

L’assiette apéro dînatoire sera disponible toute la soirée au prix de 10€, tandis que l’entrée est à prix libre et conscient. Pour en savoir plus sur cet événement et obtenir des informations pratiques, vous pouvez consulter le site web du « Rouge Belle de Mai » à l’adresse https://rougebelledemai.com [24].

Valérie Tender : Un Témoignage Inspirant et Engagé pour un Monde sans Violence envers les Femmes

En aval de cette soirée, nous avons également le plaisir de vous informer d’une autre occasion unique de vous impliquer dans la lutte contre les violences faites aux femmes avec la Conférence de Valérie Tender « Cessons d’aménager la sexualité des hommes » le 24 Octobre 2023 à 18h Auditorium de l’Alcazar, 58 Cours Belsunce, 13001 Marseille.

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Valérie Tender, survivante de la prostitution originaire du Canada, féministe universaliste et abolitionniste, partagera son expérience hors du commun. Ayant été plongée dans la prostitution à l’âge de 16 ans, elle a réussi à s’en échapper six ans plus tard pour reprendre ses études. Aujourd’hui, elle intervient auprès de personnes en situation d’itinérance chronique, donne des conférences dans des écoles et des associations, milite pour l’écologie, crée des entreprises communautaires et chante dans les rues pour sensibiliser le public. Elle incarne la lutte pour l’abolition de la prostitution et aide d’autres femmes à sortir de l’exploitation sexuelle.

Cette conférence est proposée par le Collectif 13 Droit des Femmes, la délégation aux droits des femmes et à la lutte contre les violences faites aux femmes de la Ville de Marseille, représentée par Mme Nathalie Tessier, Éclosion-13 et Femmes Solidaires.

Révéler les Voix Silencieuses avec le spectacle « J’aimerais arrêtée »

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Après la Fiesta Féministe au Rouge Belle de Mai le 21 octobre et la Conférence à l’Alcazar le 24 octobre, nous vous encourageons à vous retrouver pour un autre événement essentiel, proposé par le Mouvement du Nid, dans le cadre de la Journée pour l’Élimination de la Violence à l’Encontre des Femmes, le 24 novembre.

Il s’agit d’une représentation théâtrale intitulée « J’aimerais arrêtée », basée sur le témoignage réel d’une étudiante de la région et de son parcours dans la prostitution. Deux représentations auront lieu le vendredi 24 novembre, à 14h et à 19h30, à la Cité des Associations sur la Canebière. L’entrée est libre pour les deux horaires, et chaque représentation sera suivie par un échange et débat enrichissants.

Cette pièce de théâtre offre un aperçu authentique des échanges de courriels entre une étudiante et un bénévole du Mouvement du Nid, jusqu’à sa sortie de la prostitution. Elle met en lumière la réalité difficile de la prostitution étudiante et souligne comment cette pratique est le résultat d’une culture qui limite les options économiques des jeunes. Déconstruire la prostitution étudiante, c’est lutter contre cette culture et toutes les violences faites aux femmes qu’elle engendre (réservations et renseignements à l’adresse lescomediens@laposte.net).

Ces événements démontrent l’engagement inébranlable de la communauté pour mettre fin aux violences faites aux femmes et promouvoir l’égalité des genres. La « Fiesta Féministe », la conférence de Valérie Tender et le spectacle « J’aimerais arrêtée » sont autant d’opportunités pour les individus de tous horizons de se rassembler, de s’informer et de soutenir une cause cruciale. Ensemble, nous pouvons faire progresser la lutte contre les violences faites aux femmes et contribuer activement à la création d’un avenir plus équitable et plus sûr pour tous. Diane Vandermolina

Crédit photo: DR

Le Festival d’Art Lyrique de Salon-de-Provence célèbre le Centenaire de Maria Callas

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Le Festival d’Art Lyrique de Salon-de-Provence, dans sa 18ème édition, s’apprête à rendre un vibrant hommage à l’une des plus grandes artistes lyriques de tous les temps : Maria Callas. Du 10 au 13 Août 2023, cet événement d’exception prendra ses quartiers au majestueux Château de l’Empéri – Cour Renaissance, Montée du Puech, Salon-de-Provence, pour des soirées qui s’annoncent empreintes d’émotion et de magie musicale.

Le festival, placé sous la direction éclairée de Jacques Bertrand, fondateur s Bertrand, qui se définit comme un homme de l’ombre, s’est entièrement dédié à honorer la mémoire de Maria Callas, la cantatrice grecque légendaire, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Dans ce cadre enchanteur à l’acoustique exceptionnelle, véritable boite à musique dans un écrin somptueux, les amateurs d’opéra auront la chance de vivre des moments uniques, célébrant le talent inégalable de cette diva aux talents multiples.

Rencontre avec Jacques Bertrand, fondateur du Festival International d’Art Lyrique de Salon

 A l’occasion de cette édition anniversaire en Hommage à la Callas, nous avons eu l’immense honneur de nous entretenir avec Jacques Bertrand, fondateur du festival à la carrière bien remplie, producteur pendant 30 ans, ancien directeur du théâtre de la Colonne à Miramas. Le passionné d’Opéra travaille depuis un an à la réalisation de cette édition exceptionnelle qui espérons-le trouvera son public.

En effet, le festival souffre de l’après-covid, les amateurs d’art lyrique se font moins nombreux et se déplacent bien moins qu’avant la pandémie. Sur les 450/500 fauteuils, « on a du mal à avoir 250 personnes, on a divisé par deux. J’espère que cette année sera meilleure car les gens, jusqu’à l’année dernière, avaient encore peur de venir. Cette année, on a l’impression que les feux sont aux verts. J’espère qu’on va retrouver 80% de notre public. Même à Venise où j’habite, les meilleurs endroits ont perdu une grande part de leur clientèle cet hiver : il y a une peur du danger de la promiscuité. »

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Jacques Bertrand, fondateur et directeur du Festival International d’Art Lyrique de Salon

 Jacques Bertrand dont le festival est ouvert à tous les publics, avec sa tarification douce, souhaiterait proposer plus de représentations mais son budget étant contraint, il ne peut se permettre de proposer des œuvres moins connues et opte pour une programmation d’œuvres mondialement connues. Un choix artistique qui l’honore puisque cette année il propose une édition entièrement consacrée à la Callas. « Chaque année nous décidons de donner une orientation au festival. Par le passé, nous avons célébré Mozart, le bicentenaire de la naissance de Verdi etc.… et cette année, il se trouve que c’est le centenaire de la naissance de Maria Callas, nous avons décidé de lui rendre hommage ».

Une passion pour la Callas

 De son propre aveu, « ce n’était pas la plus belle voix, mais elle a révolutionné l’opéra et c’était une grande tragédienne » nous explique celui qui a eu la chance de la rencontrer chez elle à Paris avant sa mort. Avec nostalgie, il nous raconte cette entrevue et l’amitié qui la liait à Di Stefano.

 « J’ai rencontré 4 fois la Callas, j’étais un ami intime de celui qui a été probablement, un peu, sûrement, son amant, il était son compagnon, son confident. Elle a fait toute sa vie avec lui et ne pouvait pas respirer sans prononcer son nom, c’était Guiseppe Di Stefano, le ténor. D’ailleurs tous les enregistrements de la Callas sont faits à 90% avec Di Stefano. Il y a 30 ans, la Fnac de Paris organise une signature au travers de toutes ses filiales de France et Di Stefano me demande si je pouvais le véhiculer et l’accompagner dans toutes les FNAC où il allait pour faire des conférences et signer des autographes. Nous sommes partis tous les deux pendant deux mois pour faire ce tour de France ; on a longuement parlé de Callas pendant ces deux mois. Il m’a dit qui elle était probablement et qui est très différent de l’image qu’on se fait d’elle. A la fin de la tournée, il me dit mais tu la connais ? Non. Alors on va aller rue Georges Mandel, je lui passe un petit coup de téléphone. Il m’a emmené dans son appartement où elle est morte à Paris : on s’est salué, elle a été polie, elle m’a demandé deux trois choses du métier, on a parlé de la tournée de Di Stéfano qu’elle trouvait formidable. Puis je suis reparti, on n’était pas amis. Elle parlait parfaitement le Français. »

 Avec émotion, il poursuit : « J’ai eu la chance de l’entendre dans « Norma » en 1964 où j’ai fait la queue pendant une nuit avec mon frère au Palais Garnier, de 9h du soir à 11h du matin, ouverture des locations. On n’a pas eu de bonnes places. Puis l’année suivante, je l’ai entendue chanter « Tosca» à l’Opéra de Paris et puis je l’ai entendue, et là ce fut un moment d’une intense émotion, d’une ferveur, d’une déception, à son concert d’adieu en 1973 au théâtre des Champs Elysées avec Di Stefano. Je n’ai jamais entendu un succès pareil pour personne. On acclamait la carrière de Callas et sur scène, il y avait une tonne de roses rouges. Puis, elle a arrêté et est morte trois ans plus tard dans son appartement parisien où elle ne voyait personne ou presque. »

  « Je n’aurai servi à rien » Maria Callas

Dans une interview, « elle disait : personne ne vient plus me voir, personne ne m’adresse la parole, je n’aurai servi à rien » et en perspective avec ce que me disait Di Stefano, « elle n’a jamais été capricieuse, c’est un truc que les journaux ont monté en épingle, évidemment, c’était une star alors Christian Dior, ou Chanel, lui donnait un sac à main ou une montre à porter : c’est encore valable aujourd’hui. Comme disait Di Stefano, Callas n’a été qu’une folle furieuse de la perfection, ce n’était probablement pas la plus grande voix du siècle mais c’était la plus grande artiste. Elle donnait vie à Tosca, elle rentrait sur la scène, elle était Floria Tosca. »

 « Maria Callas a sauvé l’Opéra » Jacques Bertrand

Par ailleurs, « elle ne supportait pas les enregistrements de studio car on coupe en rondelle les opéras, on va commencer par les chœurs, les duos, les ensembles, etc… «Quand je fais mon premier jour d’enregistrement, je commence par la mort de Tosca : qu’est-ce que cette histoire de me faire mourir avant même que j’existe ? » s’exclamait-elle. « En effet, dans le découpage commercial, les gens qui produisent un disque saucissonnent l’œuvre puis le technicien remet tout ça dans l’ordre après. Oui, elle était perfectionniste et il y a des anecdotes extraordinaires à ce propos. Quand elle attaquait un ouvrage d’opéra, elle savait tout : elle n’imaginait pas chanter Norma sans savoir qui était la druidesse Norma, elle créait le rôle, et dans ce domaine, elle a été la plus grande, la meilleure. Et encore aujourd’hui inégalée. Elle a sauvé l’opéra de l’abîme dans lequel on l’avait jeté, c’était devenu ringard l’Opéra, avec de grosses dondons, des ténors ventripotents, qui se plantaient devant et chantaient leur truc puis repartaient etc… Callas a compris cela et même si elle a eu des difficultés vocales, sa voix l’a trahie à plusieurs reprises. Comparée à toutes ces grandes voix de l’époque, Freni, ou encore la Tebaldi, dont Toscanini disait qu’elle était un ange sur la terre car elle avait tout basé sur la beauté intrinsèque de la voix, Callas était appelée la Divine : elle jouait un rôle. Et en 20 ans, elle a abordé 52 rôles différents ! » énonce-t-il.

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Mihaela Dinu et Stephanie Portelli et Roberta Paroletti au piano

Un Hommage Enchanté à la Diva du Lyrique

Les festivités débuteront le 10 Août à 21h00 avec une projection sur écran géant dans la cour du château du magnifique film « Maria by Callas » réalisé par Tom Volf en 2017. Ce film retrace la vie et la carrière de Maria Callas d’une manière poignante, offrant aux spectateurs une plongée captivante dans l’univers de cette artiste extraordinaire « avec des documents inédits, certains colorisés, d’autres restaurés, où Callas elle-même raconte sa vie » précise Jacques Bertrand, fondateur du Festival et Président de l’association Mezza Voce, qui évoquera également la vie de la cantatrice, rendant hommage à sa carrière légendaire.

Tosca

La soirée du 12 Août à 21h30 promet un moment musical inoubliable avec l’opéra fétiche de Maria Callas, « Tosca », en trois actes de Giacomo Puccini dans une mise en scène de Stefano ORSINI. Cette représentation promet de faire revivre toute la passion et l’émotion intenses qui ont marqué les interprétations de Maria Callas. « « Tosca » est l’opéra dans lequel Maria Callas a quasiment débuté sa carrière et c’est avec Norma, un des rôles qu’elle a le plus chanté » développe notre interlocuteur en fin connaisseur de l’art lyrique. Sur scène, des solistes talentueux tels que Mihaela DINU « soprano connue dans toute l’Europe, avec plus de 700 représentations », dans le rôle de Floria Tosca, Diego DE SANTIS, un ténor « à la carrière florissante  qui a chanté sous la direction de Ricardo Mutti », dans le rôle de Mario Cavaradossi, et Clorindo MANZATO, « un grand baryton italien », dans l’incarnation diabolique du Baron Scarpia, se produiront accompagnés du Chœur de l’Opéra de Parme, « un des plus beaux chœur européen qui était jusqu’à récemment aux Chorégies d’Orange », et de l’Orchestra Sinfonica « Cantieri d’Arte », dirigés par le Maestro Stefano GIAROLI. Ce dernier « a commencé sa carrière en faisant des spectacles dans des petites villes en Italie. Quand il y a eu la crise en 2008, les grandes maisons n’avaient plus le budget pour faire appel à certains chefs et orchestres. Il faut savoir que l’Opéra, c’est dans l’ADN de l’Italie : on ne peut pas annuler un Opéra comme on le fait en France. Et de fil en aiguille, par le bouche-à-oreille, ils se sont tournés vers Giaroli : il amenait les chœurs, les costumes et l’orchestre pour 80 000€ au lieu de 300 000€. Petit à petit, il y a eu plein de gens qui se sont agrégés à sa compagnie qui aujourd’hui est la première compagnie itinérante en Italie ».

Pour la petite histoire, c’est « Mihaela DINU qui s’occupe de l’organisation du festival avec moi et du recrutement des chanteurs: nous arrivons à avoir des artistes de très haut niveau parce qu’on a développé de longues amitiés, je suis dans le métier depuis 50 ans, et que les chanteurs apprécient de venir à Salon, dans ce cadre magnifique, pour apporter leur contribution au festival. Cette année, la plupart sont italiens car c’est un ouvrage spécifiquement italien : les chanteurs italiens le maîtrisent complétement et, en France, c’est plus compliqué de bâtir un projet en si peu de temps car je n’ai pas trois mois de répétition, ni le budget d’une grosse production. Quand on organise un festival, on est obligé de construire un spectacle de qualité dans un laps de temps et un budget, tous deux contraints. On est sur la production depuis septembre, c’est-à-dire presque un an car on doit choisir les chanteurs et le chef, voir leur disponibilité, les rencontrer etc… pour qu’on puisse répéter en juillet avant le filage puis la représentation d’août. Et là, je peux vous dire que notre budget est passé. »

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Les plus grandes héroïnes incarnées par la Callas

En clôture du festival, le 13 Août à 21h30, un Grand Concert Lyrique intitulé « Les Grandes Héroïnes de Maria Callas » viendra enchanter le public. Mihaela DINU (soprano), Stéphanie PORTELLI (soprano), Jean GOYETCHE (ténor) et Clorindo MANZATO (baryton) se produiront accompagnés au piano par Roberta Paroletti du Gran Teatro La Fenice Di Venezia. Ce concert sera l’occasion de rendre hommage aux héroïnes mythiques que Maria Callas a si brillamment interprétées tout au long de sa carrière, nous plongeant dans l’univers fascinant de l’opéra : avec des airs de « la Gioconda, rôle dans lequel Callas a débuté à Vérone, un ouvrage que j’aurais adoré monter mais on n’a pas le public ici, le Trouvère, la Force du destin etc… »

Et pendant toute la durée du festival, du 8 au 14 Août, une exposition exceptionnelle intitulée « Les Visages d’un Mythe » se tiendra à l’Espace Culturel Robert de Lamanon. Cette exposition, d’entrée libre, présentera plus d’une centaine de photos de Maria Callas, la montrant telle qu’elle était au quotidien et sur scène. Capturant son aura intouchable, son élégance et sa prestance presque irréelles, ces clichés offriront aux visiteurs un aperçu unique de cette véritable tragédienne grecque. L’association Mistral de Venise et l’association Mezza Voce se sont unies pour offrir au public cette occasion rare d’admirer la beauté et la puissance d’expression de Maria Callas, véritable icône du monde lyrique.

En somme, le Festival d’Art Lyrique de Salon-de-Provence, dans cette 18ème édition en hommage à Maria Callas, s’annonce comme un événement inoubliable pour tous les passionnés de musique et d’opéra. Au cœur d’un cadre majestueux, avec une programmation riche et des artistes exceptionnels, ces soirées lyriques sauront captiver les spectateurs et perpétuer la mémoire de cette cantatrice légendaire. Venez célébrer l’art lyrique dans toute sa splendeur et rendre hommage à une diva inégalée lors de ce festival unique en son genre. Diane Vandermolina

 

En aparté

 Pensées de Jacques Bertrand sur l’évolution du milieu de l’Opéra

Le monde de l’Opéra a été très impacté par les années covid, du fait de son public vieillissant, mais également des coupes budgétaires effectuées ou encore de la stagnation des subventions. De nombreux opéras ont fermé leur porte bien avant la fin de la saison cette année et de nombreuses productions ont été annulées, le nombre de représentations par opéra ayant depuis plusieurs années drastiquement baissées : un Opéra comme « Carmen » a fait l’objet de seulement 5 représentations lors de sa venue à Marseille alors qu’il affichait complet et qu’il aurait fait le plein avec deux dates supplémentaires. Hélas, la venue d’un Opéra et le choix des solistes sont planifiés depuis deux, voire trois ans, en amont.

 De même, les coûts de production d’une œuvre lyrique chiffrent très vite, nous rappelle Jacques Bertrand : entre la création des décors et des costumes, la régie générale et la régie lumière, le transport du matériel et des artistes, leur hébergement et le coût des cachets des artistes et de l’orchestre, sans oublier les techniciens et toutes les personnes impliquées dans une production lyrique, les sommes deviennent très rapidement astronomiques d’autant plus qu’« on a suicidé l’Opéra en supprimant les troupes permanentes » rappelle-t-il et que certains cachets d’artistes sont trop élevés : « Pavarotti, paix à son âme, demandait 200 000 dollars par représentation sinon il ne venait pas. » nous dévoile-t-il.

 « J’ai connu tout le renouveau de l’Opéra de Paris avec Liebermann qui avait rendu à l’Opéra de Paris sa place aux côtés du Met, de Covent Garden, de la Scala… Liebermann me disait « pourquoi je vais chercher des grandes stars qui me bouffent la moitié du budget ? Si j’arrive à hisser le théâtre à ce niveau international, ces gens-là baisseront leurs cachets pour venir y chanter. Car ce qui est important pour un artiste, c’est aussi d’avoir chanté dans les plus grands théâtres. Domingo disait que s’il était invité même sans être payé dans une maison prestigieuse, il irait chanter » poursuit-il.

 Jacques Bertrand regrette que le nombre de représentations soit aussi réduit, et, lui qui a connu la belle époque des longues séries de représentations, il s’interroge sur ce choix : en effet, une production lyrique ne serait-elle pas plus « rentable » si elle était jouée sur une longue série ? « Certains frais restent les mêmes quel que soit le nombre de représentations – les frais fixes comme le transport, les décors, les costumes…- et le coût par représentation est amorti si on fait 6 représentations au lieu de 3. De plus, on a des accords avec les chanteurs quand il y a plusieurs représentations, les cachets groupés sont inférieurs au montant de 3 cachets successifs par exemple ». Hélas, les maisons d’opéra préfèrent réduire la voilure par crainte d’un public raréfié.  DVDM

Programme

Le Programme du Festival d’Art Lyrique de Salon-de-Provence au Château de l’Empéri – Cour Renaissance Montée du Puech, 13300 Salon-de-Provence « Hommage à Maria Callas »

10 Août 2023

Projection du film : « Maria by Callas », à 21h00 (sur Invitation – à retirer à la billetterie au Théâtre Armand)

Évocation de la vie de Maria Callas par Jacques Bertrand

12 Août 2023

« Tosca » à 21h30 (entrée 45€) de Giacomo Puccini, Opéra en trois actes

Les solistes seront accompagnés par le Chœur de l’Opéra de Parme et l’Orchestra Sinfonica « Cantieri d’Arte », sous la direction musicale du Maestro Stefano GIAROLI, mise en scène Stefano ORSINI.

13 Août 2023

« Les Grandes Héroïnes de Maria Callas » à 21h30 (entrée 35€), Grand Concert Lyrique

Les solistes seront accompagnés au piano par Roberta Paroletti du Gran Teatro La Fenice Di Venezia

Exposition « Les Visages d’un Mythe » : du 8 au 14 août 2023 (entrée libre) Espace Culturel Robert de Lamanon 120 rue Lafayette 13300 Salon-de-Provence

Informations pratiques

Billetterie du Festival d’Art Lyrique de Salon-de-Provence

Places Numérotées

Théâtre Armand 04.90.56.00.82 (renseignements et réservation sur place ou par téléphone)

Site de la ville de Salon-de-Provence

Placement libre (sur les rangs réservés Billetweb)

Billetweb (*Hors soirée du 10 août 2023 )

https://www.billetweb.fr/festival-dart-lyrique-de-salon-de-provence

Site : https://festivalartlyriquesalon.fr [30]

Venez fêter les 30 ans de Nuits Métis

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Sur le plan d’eau de Saint Suspi, à Miramas, après 4 jours d’installations du site et pour 3 jours, du 22 au 24 juin, les Nuits Métis vont enflammer la ville pour son édition anniversaire. C’est gratuit alors pourquoi ne pas y faire un saut ? A l’occasion de notre rencontre, Marc Ambrogiani, directeur des Nuits Métis, nous en dit plus sur cette édition et les projets à venir.

Une édition entre passé et avenir

Pouvez-vous nous parler de cette édition anniversaire pour les 30 ans de Nuits Métis qui promet de belles soirées en perspective?

« C’est une édition particulière qu’on fait durer dans le temps : elle a commencé le 13 juin et se déroule jusqu’au 24 juin pour les spectacles. L’exposition est visible jusqu’au 30 juin. C’est une édition où à la fois on se retourne vers le passé, notamment au travers de l’installation où on reprend l’itinérance de Nuits Métis. Nuits Métis est né à Marseille et à la Ciotat et on a beaucoup travaillé en Algérie, en Guinée. On travaille avec des scénographes sur cette thématique-là et sur le passé des échanges qu’on a pu développer avec les pays où on a travaillé. Mais on se tourne également l’avenir. Pour l’exposition je me suis jeté sur les archives et les photos, pour ressortir les souvenirs. Deux artistes sont partis de cette matière pour imaginer une itinérance et un artiste musicien a recueilli la parole de quelques artistes emblématiques des Nuits Métis pour ses 30 ans. Il y aura des valises imaginaires avec des photos qui racontent tout cette aventure, la diffusion des paroles recueillies, des projections, des décors flottants etc. »

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Amoureux de l’électro et des nouveaux sons, à vos agendas !

« Pour la programmation, il y a évidemment des stars internationales comme la Diva malienne Oumou Sangaré et HK qu’on a déjà accueilli il y a 13 ans : un des chanteurs refusait de faire des concerts pendant le covid quand il y avait la pass sanitaire et a inventé les bals paysans. On travaille beaucoup avec des artistes engagés. On accueille Melissa Laveaux avec son groove thérapeutique et sa voix magnifique et beaucoup d’artistes à découvrir : Jarava, Benzine, Aywa, Radio Byzance. Ce sont des artistes que les gens ne connaissent pas nécessairement. Benzine est lauréat du tremplin Prend ton envol (que Nuits métis organise, ndlr). Artistiquement, au-delà d’une super Odyssée, la programmation va de la Turquie en passant par l’Algérie, le Maroc, les Balkans et on retrouve cette année une prédominance des musiques électroniques. De nombreux artistes de musique traditionnelle les marient aux musiques électroniques pour inventer de nouveaux sons : par exemple, Biensüre et sa musique anatolienne avec une touche électro, Radio Byzance qui est vraiment une fièvre électropicale très Sound System, Electro Faune qui marie électro et chants brésiliens, du rai électro avec et le premier jour, Alee Ft Mourad Musset (Rue Kétanou). Ali est un artiste qu’on adore et qu’on a accueilli à Miramas pour des projets d’ateliers qui touchaient au rap avec les enfants : il vient avec le chanteur de la rue Kétanou.  Et bien entendu Temenik Electric : pour la petite histoire, le groupe avait été créé il y a 20 ans lors d’une résidence Nuit Métis au Sahara. On a aussi une belle création avec Nidia Góngora & Canalón De Timbiquí X Reco Reco, qui mêle blues et musique colombienne. Puis, bien sûr, on retrouve la Batucada de la Famille Géant qui permet à 60 personnes du territoire d’être acteur de l’événement, la Fanfare Vent Métis qu’on développe depuis 2 ans sur le territoire avec une vingtaine d’amateurs dirigés par Samuel.»

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Et la clôture ?

«Pour clôturer tout ça, le samedi, on a un formidable spectacle de la Cie Caramantran, Congo Massa : le spectacle fait actuellement le tour du monde et la compagnie revient à peine de Taiwan où ils ont tourné dans plusieurs villes. Le spectacle, ce sont des grandes marionnettes d’animaux géants (des gorilles, des zèbres etc…). On y trouve aussi un immense éléphant poussé par 4 personnes. Ce samedi, on partira des quartiers de Miramas dès 18h30, rendez-vous au centre social, et on amènera le public sur le site du festival, précédés par le roi de la savane, le grand lion. »

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Des projets plein les poches

Quels sont vos projets en cours ?

« Après 15 ans sur Miramas, et les années Covid, on n’avait qu’une envie, c’est de reprendre l’international et on a eu des opportunités d’un projet européen, Conversons, avec le Maroc, la Mauritanie et on a une convention pour travailler avec la Guinée aussi. Du coup, on organise une grosse rencontre professionnelle le vendredi 23 juin avec des représentants du Maroc, de la Mauritanie, du Burkina Faso, de la Guinée, du Sénégal, de l’Algérie, de la Syrie et des structures nationales sur la thématique de la coopération internationale autour de trois points : la création et la mutualisation, la culture et l’éducation à l’environnement car j’ai découvert en Afrique plusieurs associations culturelles qui travaillent sur des actions de récupération du plastique et forment des femmes à la valorisation des déchets en les transformant en sacs. Le troisième point -qui est inscrit dans l‘histoire de Nuits Métis- porte sur les échanges et les chantiers jeunes à l’étranger : l’idée est d’amener des jeunes des quartiers nord de Marseille pour faire des échanges avec d’autres pays comme la Guinée. On a voulu développer cet axe sur la solidarité internationale et l’échange de jeunes. C’est aussi parce qu’il y a un gros projet sur la ville de Miramas, l’année prochaine à l’occasion des JO : la ville va recevoir pendant 8 mois l’équipe d’athlétisme du Kenya et souhaite travailler avec des structures culturelles. On va donc sur cette journée du 23 réfléchir collectivement à tout ça. Cette journée nous permet de travailler sur le sens et pas que sur la fête ; c’est dans l’ADN de Nuits Métis, provoquer les rencontres, faire bouger les gens. »

Propos recueillis par DVDM

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Crédits Photos © Léa Ambrogiani

Plus d’infos : 04 90 58 98 09

http://festival.nuitsmetis.org/ [35]

Les artistes de cette édition :

OUMOU SANGARÉ / HK DANSER ENCORE / ALEE FT MOURAD MUSSET (RUE KÉTANOU) NIDIA GÓNGORA & CANALÓN / MELISSA LAVEAUX / TEMENIK ELECTRIC

JARAVA / BENZINE / AYWA / RADIO BYZANCE / ELECTRO FAUNE / BIENSÜRE CONGO MASSA / LES DAMES DE LA JOLIETTE & UNE CHORALE D’ENFANTS

LA BATUCADA DE LA FAMILLE GÉANT / LA FANFARE VENT MÉTIS

Avignon In : 77ème

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Avignon : l’édition 2023 mettra à l’honneur la langue anglaise, les femmes et la nature pour offrir plus de nouveautés

Le Festival d’Avignon se prépare pour une nouvelle édition, qui aura lieu du 5 au 25 juillet 2023. Si de grands noms sont affichés, son directeur, le metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, a fait une grande place aux nouveaux visages du théâtre qui représentent 75% de la programmation, mais aussi aux femmes qui sont 55% des porteurs ou co-porteurs des propositions, et à la langue anglaise.

En effet, cette année, l’anglais sera à l’honneur avec plusieurs spectacles programmés en langue anglaise, dont des pièces de dramaturges britanniques tels que Tim Crouch, Alistair McDowall et Alexander Zeldin. Le festival accueillera également une pièce de la metteuse en scène allemande Susanne Kennedy et une pièce de la compagnie new-yorkaise « Elevator Repair Service ».

Aux côtés des nouvelles têtes, le Festival d’Avignon accueillera également des habitués tels que Julien Gosselin, qui présentera une nouvelle pièce-fleuve de cinq heures intitulée « Extinction », le grand metteur en scène polonais Krystian Lupa ou encore Milo Rau.

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Tiago Rodrigues, à la FabricA, à Avignon, le 5 avril 2023. CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE/FESTIVAL D’AVIGNON

« On est passionné par les premières fois à Avignon » T. Rodrigues

Le directeur du Festival d’Avignon, Tiago Rodrigues, metteur en scène portugais a succédé à Olivier Py en septembre 2022 pour un mandat de 4 ans renouvelable. Il a présenté lors de la conférence de presse du festival une heureuse initiative visant à inciter la nouvelle génération à participer au festival : « Première fois ». Cette initiative permettra à 5 000 jeunes de participer à l’édition 2023. En 2022, 15% du public était venu pour la première fois, dont un tiers de moins de 30 ans. Il souhaite maintenir une programmation accessible à tous malgré les défis budgétaires.

Retour aux sources

Le Festival d’Avignon renoue avec un lieu mythique abandonné depuis 2016 : la Carrière de Boulbon, utilisée pour la première fois en 1985 pour le « Mahabharata » de Peter Brook. Philippe Quesne y créera « Le Jardin des délices », une pièce inspirée du célèbre tableau de Jérôme Bosch. Le Festival d’Avignon se fera également plus vert cette année, avec deux spectacles « fleuves » présentés en plein air. « Paysages partagés » proposera sept pièces en sept heures sous les arbres, tandis que « Que ma joie demeure » de Clara Hédouin, d’après Jean Giono, proposera six heures et demie de théâtre et de marche dans la nature à Pujaut, dans le Grand Avignon.

Avec ces « Paysages partagés » le public embarque pour une après-midi et une soirée (plus de 7 heures au total) de découvertes au départ de Pujaut (dans le Gard, au Nord d’Avignon) avec sept propositions artistiques au fil de la promenade. Sculptures musicales, créations sonores, audio-tour chorégraphique, pique-nique détourné, pièces philosophiques créent une expérience sensorielle collective et participative, pour entrer dans le paysage, s’y perdre puis s’y retrouver. La pièce « Que ma joie demeure » de Clara Hédouin, quant à elle, est une adaptation du roman éponyme de Jean Giono, qui met en avant la figure féminine de Marie, l’épouse du musicien protagonistes. Cette pièce de 6h30 allie théâtre et marche, proposant ainsi une expérience immersive pour les spectateurs.

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G.R.O.O.V.E de Bintou Dembélé © Christophe Raynaud de Lage

Femmes, femmes, femmes

Bien que la question de la représentation féminine ne soit pas centrale dans la programmation de cette édition qui interroge plutôt, via le prisme de l’art, la mémoire, la trace ou empreinte qu’elle laisse au présent, plusieurs femmes metteuses en scène et chorégraphes sont bien présentes, contribuant ainsi à la diversité artistique du festival. Le Festival d’Avignon 2023 sera donc marqué par la présence des metteuses en scène telles que Susanne Kennedy et Clara Hédouin qui présenteront leurs pièces, ainsi que des auteures telles que Anne-Cécile Vandalem et Magali Mougel ou encore la chorégraphe de hip-hop Bintou Dembélé dont la création G.R.O.O.V.E [38] sera présentée au Festival de Marseille en avant-première du 27 au 29 juin à la Friche de la Belle de Mai.

L’une des rares femmes à faire la Cour d’honneur en 77 ans (avec les légendaires Ariane Mnouchkine ou Pina Bausch) sera Julie Deliquet. Elle signe une adaptation de Welfare, un documentaire de Frederick Wiseman, connu pour sa critique des institutions américaines. Cette création montrera une « journée particulière dans la vie des sans-abris, des apatrides, des travailleurs, des mères célibataires et des démunis ». La metteuse en scène et directrice depuis 2020 du Théâtre Gérard Philipe (Centre dramatique national de Saint-Denis) est connue pour ses adaptations de films à l’instar de Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman en 2019 pour la Comédie-Française.

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Palais des papes de nuit ©Christophe Raynaud de Lage

In fine, le Festival d’Avignon 2023 s’annonce donc riche en découvertes, en surprises et en émotions, avec des spectacles variés et des artistes de talent venus du monde entier. Une édition à ne pas manquer pour tous les amoureux de théâtre et de culture avec en clôture By Heart, de Tiago Rodrigues himself. DVDM

Le programme complet du festival d’Avignon 2023 est disponible sur le site: festival-avignon.com [40].

Les artistes du festival

Clara Hédouin (Que ma joie demeure), Alexander Zeldin (The Confessions), Trajal Harrell (The Romeo), Arthur Amard, Rémi Fortin, Simon Gauchet & Blanche Ripoche (Le Beau Monde), Rébecca Chaillon (Carte noire nommée désir), Mal Pelo (Inventions), Mathilde Monnier (Black Lights), La Maison Tellier & friends (Harvest – Trilogie 72), Tiago Rodrigues (By Heart), Marta Górnicka (Lecture de / Reading of Mothers), Christophe Raynaud de Lage (L’œil présent continue),   Bintou Dembélé (G.R.O.O.V.E.), Julie Deliquet (Welfare), Patrick Corillon (Portrait de l’artiste en ermite ornemental), David Geselson (Neandertal), Anne Teresa De Keersmaeker, Meskerem Mees, Jean-Marie Aerts & Carlos Garbin (Création 2023), Philippe Quesne (Le Jardin des délices),  Carolina Bianchi & Cara de Cavalo (A Noiva e o Boa Noite Cinderela), Tim Crouch (An Oak Tree),  Elevator Repair Service (Baldwin and Buckley at Cambridge),  Caroline Barneaud & Stefan Kaegi (Paysages partagés), Émilie Monnet (Marguerite : le feu), Julien Gosselin (Extinction), Tim Etchells (L’Addition),  Gwenaël Morin (Le Songe), Pauline Bayle (Écrire sa vie), Michikazu Matsune & Martine Pisani (Kono atari no dokoka), Maud Blandel (L’œil nu), Tim Crouch (Truth’s a Dog Must to Kennel), Krystian Lupa (Les émigrants),  Susanne Kennedy & Markus Selg (Angela (a strange loop)), Anne Teresa De Keersmaeker (En Atendant), Alistair McDowall, Vicky Featherstone & Sam Pritchard (all of it), Patricia Allio (Dispak Dispac’h), Silly Boy Blue (Transformer – Trilogie 72), Milo Rau (Antigone in the Amazon), Léonie Pernet (Ziggy StardUST – Trilogie 72)

Photos © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

En une, Tiago Rodrigues © Vincent Beaume

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La Carrière de Boulbon ©Christophe Raynaud de Lage

ENCADRE

Le festival d’Avignon est un événement culturel majeur qui contribue au rayonnement de la ville et de la France à l’étranger.

Fondé en 1947 par Jean Vilar, le festival d’Avignon représente, avec le « off », événement parallèle au festival officiel, l’une des plus importantes manifestations internationales de théâtre avec chaque année plus de 100000 spectateurs. On y retrouve les classiques, mais aussi, des œuvres méconnues et des textes contemporains.

Dès l’époque de Jean Vilar, le Festival s’est ouvert à la danse, au cinéma et au théâtre musical. Parmi les grands noms d’auteurs, metteurs en scène, chorégraphes ou comédiens qui se sont succédé à l’affiche figurent Antoine Vitez, Georges Wilson, Antoine Bourseiller, Marcel Maréchal, Ariane Mnouchkine, Antoine Vitez, Pina Bausch, Jacques Lassalle, Gérard Philipe, Maurice Béjart, Jacques Lassalle, Didier Bezace, Olivier Py, Stanislas Nordey, Angelin Prejlocaj…

Au-delà de sa programmation, le festival d’Avignon est également un lieu de rencontre et d’échange pour les professionnels du milieu culturel. Il permet de créer des liens entre les différentes compagnies, de découvrir de nouveaux talents et de stimuler la créativité.

Les 75 ans du Festival d’Aix

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Le Festival d’Aix-en-Provence tiendra sa 75ᵉ édition du 4 au 24 juillet 2023 avec une programmation novatrice autour de la thématique de la « manipulation ». Cette édition présentera six nouvelles productions, dont une création mondiale, ainsi que trois opéras en version de concert et de nombreux récitals. En prélude à cette édition riche en découvertes, le festival offre au public plusieurs propositions musicales et cinématographiques en accès libre durant tout le mois de juin à Aix.

Prélude au festival d’Aix du 8 au 30 juin

Tout le mois de juin [42], le public pourra assister à plusieurs événements gratuits : le Wajdi Riahi Trio (17 juin) et les « voix de Silvacane » feront résonner des chœurs d’Arvo Pärt, des spirituals et de la poésie soufie (23 et 24 juin). Seront offerts des concerts des Résidences de musique de chambre et de chant de l’Académie. Cette dernière sera à l’honneur à l’occasion de ses 25 ans dans le grand concert Parade[s] sur le cours Mirabeau, qui mène de Mozart à la musique cubaine (29 juin).

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PASSERELLES Département de médiation, sensibilisation et pratique artistique amateurs Services éducatif et socio-artistique du Festival d’Aix-en-Provence © Nicolas Klein

Les 9 et 10 juin, un grand week-end fêtera les 15 ans du service éducatif et socio-artistique Passerelles. Ce dernier intervient dans 44 communes de la Région Sud- PACA, auprès de plus de 170 structures associatives, éducatives, sanitaires et sociales, et touche près de 3500 enfants, adolescents et adultes afin de les sensibiliser à l’Opéra et à la musique ainsi qu’à leur pratique. Il proposera sur deux journées de nombreux ateliers ainsi que 4 concerts gratuits. Une journée sera dédiée le 14 juin au grand chantier consacré aux collections et à la mémoire du Festival.

Enfin, le public pourra de nouveau suivre les « préludes » aux opéras et dialoguer avec les artistes dans le cadre des « tête- à-tête » et des « midis », également disponibles sur la #SCENE NUMERIQUE. Les Têteàtête ont lieu tous les jours à 18h dans la cour du presbytère de l’Archevêché ou celle du Collège SainteCatherine, les dramaturges du Festival conduisent ces rencontres avec les artistes. En introduction aux spectacles, les Préludes fournissent des clés sur la genèse, la musique et le livret de l’œuvre, ainsi que sur la production qui en est présentée au Festival. Ils ont lieu systématiquement une heure avant chaque représentation d’opéra, sur le lieu de la représentation. Les Midis du Festival sont un cycle de rencontresdébats qui ont lieu à 12h dans la cour du Collège SainteCatherine. Au programme :  des master classes, des entretiens avec des artistes et des débats sur des thèmes variés, en lien avec la programmation en cours.

[44]Une programmation axée sur une question sociétale actuelle

La thématique « la manipulation » de cette édition est en résonance avec les problématiques sociétales actuelles, marquées par la prolifération des fake news et la montée des régimes totalitaires qui utilisent ces outils de manipulation de masse.

Ainsi, « Les œuvres proposées cette année convoquent des époques de confusion morale et d’oppression, des gestes de démesure, et par-dessus tout des dispositifs de manipulation – des faibles, des femmes, des foules – qui résonnent fortement avec notre temps. Le plus souvent, ces fables existentielles et parcours initiatiques empreints de cruauté mènent fatalement l’individu et la collectivité à leur perte ; mais elles rendent aussi parfois possible, paradoxalement, la découverte de soi et l’émancipation – l’être humain s’y montrant tout à la fois incroyablement vulnérable et extraordinairement fort. » précise le directeur du festival, Pierre Audi (en photo ci-dessous : OperAward Preistraeger © Björn Hickmann Stage Picture).

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En février dernier, le Festival  d’Aix-en-Provence s’est par ailleurs vu récompensé, parmi 19 autres lauréats, du Prix du Meilleur Festival (BEST FESTIVAL AWARD) par les OPER ! AWARDS 2023, organisés par le magazine allemand Oper ! Magazin, publication de référence dans le monde germanophone et attribués par un jury international de journalistes et de professionnels du monde de l’opéra.

Des Opéras

Depuis la première représentation de Così fan tutte en 1948, le Festival est devenu l’un des grands incontournables des rendez-vous de l’été. L’ouverture sera marquée cette année par une nouvelle production de l’Opéra de Quat’sous dans sa version originelle de 1928, dirigée musicalement par Maxime Pascal. Présenté au Théâtre de l’Archevêché, le chef-d’œuvre de théâtre musical satirique sera interprété par la troupe de la Comédie-Française et marque les débuts de Thomas Ostermeier sur une scène lyrique.

Le festival proposera également la reprise de deux productions initialement prévues en 2020 mais annulées en raison de la pandémie : une nouvelle production de Così fan tutte dirigée par Dmitri Tcherniakov et une nouvelle production de Wozzeck mise en scène par Simon McBurney. La distribution de Così fan tutte mettra en vedette des artistes à la carrière déjà longue, notamment Claudia Mahnke, Agneta Eichenholz, Russell Braun et Rainer Trost, tandis que Wozzeck mettra en vedette Christian Gerhaher et Malin Byström, également Héloïse Mas qui nous avait époustouflés dans Carmen à Marseille. Le chef d’orchestre Sir Simon Rattle dirigera le London Symphony Orchestra pour l’opéra Wozzeck.

Des Opéras en version concert

Le Prophète de Meyerbeer sera joué pour la première fois à Aix, avec le London Symphony Orchestra, le Choeur de l’Opéra de Lyon, la Maîtrise des Bouches-du-Rhône et une distribution comprenant John Osborn, Anita Rachvelishvili, Mané Galoyan, James Platt, Edwin Crossley-Mercer, Guilhem Worms et Valerio Contaldo. Otello de Verdi sera également présenté avec Jonas Kaufmann dans le rôle-titre, aux côtés de Maria Agresta et Ludovic Tézier. L’Orchestre du Teatro di San Carlo sera dirigé par Michele Mariotti. Enfin, Lucie de Lammermoor de Donizetti sera présentée dans sa version française, avec une distribution incluant Lisette Oropesa, Pene Pati, Florian Sempey, Nicolas Courjal, Yu Shao et Sahy Ratia.

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Des concerts et récitals

En complément de la programmation lyrique, une série de quinze concerts ambitieux explore diverses époques et styles musicaux, allant de Mozart à la création contemporaine, en passant par les grandes œuvres chorales, les concerts symphoniques, la musique de chambre, le jazz et les musiques méditerranéennes. Des artistes virtuoses tels que Lakecia Benjamin, les Gharbi Twins, le Noé Clerc Trio avec Robinson Khoury et Minino Garay, ainsi que le sextet Mosaïc, partagent une passion commune pour la collaboration et la transmission, souvent teintée d’une profondeur spirituelle. Ces valeurs se retrouvent également dans le grand concert de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, dirigé par Duncan Ward.

Certains des plus grands chanteurs de la scène internationale y font leurs débuts, notamment dans l’exceptionnelle série de récitals, de Asmik Grigorian dans un récital grégorien à Pretty Yende dans un répertoire de mélodies en passant par John Osborn. L’occasion de découvrir des représentants de la nouvelle génération comme Mané Galoyan, Liv Redpath et Fatma Said.

Du théâtre musical

Cette année, le festival présente Die Dreigroschenoper de Weill, avec la troupe de la Comédie-Française, et la nouvelle création mondiale de Georges Benjamin et Martin Crimp, intitulée « Picture a day like this », onze ans après le succès mémorable de Written on Skin – un conte philosophique grave et léger qui suit une jeune femme lancée dans la quête éperdue d’une preuve tangible de bonheur. Suivront The Faggots and Their Friends Between Revolutions de Philip Venables et Ted Huffman, revue musicale baroque et iconoclaste célébrant joyeusement tous les types de différences et œuvre orchestrale de Betsy Jolas, commandée conjointement par le London Symphony Orchestra et le Festival à l’occasion de cet anniversaire.

La compositrice de quatre-vingt-dix-sept ans, qui a assisté à la première édition du Festival, jette un regard serein sur l’ensemble du parcours accompli. George Benjamin, Betsy Jolas et Kirill Gerstein sont par ailleurs mis à l’honneur dans des portraits illustrant les différentes facettes de leur art.

Des ballets

Avec la réouverture du Stadium de Vitrolles, lieu modulable qui rend possibles les projets les plus variés, l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä accomplira la prouesse de donner en une seule soirée les trois ballets les plus célèbres de Stravinski, que des cinéastes inventifs – Rebecca Zlotowski, Bertrand Mandico et Evangelia Kranioti – revisitent librement dans des paraboles montrant l’art, la condition humaine et la nature aux prises avec une forme de démesure.

Réservez vos billets dès maintenant pour ne rien manquer de cette saison anniversaire exceptionnelle. Depuis 75 ans, le Festival présente des œuvres qui renouvellent les approches et le répertoire, élargissent les contours de l’opéra, dialoguent avec les autres arts et modifient le rapport entre les œuvres, les publics et les lieux.  DVDM

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© Vincent Beaume

Toutes les infos : https://festival-aix.com/fr/calendrier [48]

Bon à savoir :

Soucieux de s’adresser à un public le plus large possible et de le rendre accessible aux plus jeunes, le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence développe son offre en lançant cette année un nouveau tarif pour les moins de 30 ans qui ont désormais accès à toutes les catégories de places en payant seulement 30% du tarif plein : toujours 9€ en catégorie 6 et jusqu’à 89€ en catégorie Plus. Cette année 51 781 billets sont mis à la vente. 36% des places (18 000 places) sont proposées à moins de 59€.
 
INFORMATIONS PRATIQUES
Informations et réservations
En ligne sur festivalaix.com
Par téléphone au 08 20 67 00 57 (12cts/min) I Depuis l’étranger au +33 4 34 08 02 17
Au guichet à partir du 4 avril 2023
Programmes détaillés d’Aix en juin, des rendezvous avec le public et des projections
des opéras 2023 à venir le 25 mai sur festivalaix.com
Ouverture des réservation le 1er juin