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Gender Matters à Marseille, chronique d’un succès public – chapitre 1

Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

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On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

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Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

Publié Par Rmt News Int Sur Dans | Commentaires désactivés

Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

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On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

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Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

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Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

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On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

Publié Par Rmt News Int Sur Dans | Commentaires désactivés

Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

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Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

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Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

Publié Par Rmt News Int Sur Dans | Commentaires désactivés

Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

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On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

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Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

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Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

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On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

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Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

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Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

Crédit photo: DVDM

Publié Par Rmt News Int Sur Dans | Commentaires désactivés

Exploration Poétique des Genres et de la Tolérance : Le Triomphe d’Human Constellations’ à Marseille

Du 8 au 12 août dernier, le regard du badaud était attiré par un grand Bus noir stationné sur le Bas de Canebière. Des barrières Vauban entouraient le Bus et la petite scène constituée sur son flanc droit.  Une centaine de chaises déposées attendaient patiemment les spectateurs. A côté, un petit chapiteau blanc servait de loge pour les artistes. Montage de la scène et du matériel technique, remplissage du groupe électrogène… Un balai de techniciens et d’artistes s’affairaient le 9 août aux vues et aux sus de tout un chacun depuis le matin.

[1]

Des Préparatifs Intenses : De la Scène au Public

Puis, ce fut l’heure de la mise en place des chaises pour la conférence de presse prévue en fin de journée. Le Bus Theater accueillait journalistes et élus pour leur présenter le projet Gender Matters, un projet européen financé par Creative Europe porté par 4 compagnies – venant d’Italie (Sciara Progetti et Bus Theater) du Portugal (Teatro Metaphora) et de France (Compagnie Duanama) – dont la dernière escale avait lieu à Marseille, un mois après la tournée qui leur fit traverser l’Italie, la Pologne et l’Allemagne. Un joli moment sous le regard de curieux ébahis. Mais que se passe-t-il donc ?

Après la conférence, voici venu, la nuit tombée, le temps des ajustements lumière et son, des répétitions devant un public amassé et curieux de savoir ce qu’il se tramait là. Derniers filages avant la représentation du spectacle « Human Constellations » par les artistes du Bus Theater, prévue le lendemain à 21h. Rendez-vous était pris, les réservations affluaient, par téléphone, par texto, sur site, in situ. Quelques ajustements pratiques et tout fut prêt le jour J pour la représentation.

[2]

Le 10 août, 20h30… Le public afflue de toute part, tout le monde ne pouvait trouver de siège, priorité aux réservations et aux personnes en situation de handicap ou du bel âge. Quant aux autres, compréhensifs, ils s’amassaient derrière les barrières, de part et d’autre du bus, débordant du trottoir et s’agglutinant autour des rares espaces libres, sur les bancs. Des marseillais de tous les villages, des touristes finlandais, anglais, ou asiatiques, des grands-mères en vacance venant de Martinique et des îles, des mamans avec leurs enfants de tout âge, des groupes d’adolescents, des familles entières, des jeunes hommes et des jeunes femmes… Un public métissé, éclectique, multiculturel à l’image de Marseille, était venu en nombre assister au spectacle dont le thème aurait pu en faire fuir plus d’un.

« Human Constellations » : Naissance et Mort, Genre et Violence Poétiquement Explorés

Car « Human Constellations » parle de la Vie et traite des violences faites aux femmes et des violences de genre. Avec poésie et fantaisie, onirisme et douceur, nous suivons le parcours de quatre êtres de leur gestation quand ils n’étaient pas encore déterminés par leur sexe, fœtus au long manteau unisexe et à la tête en forme de cœur, à leur disparition symbolisée par une bougie qui s’éteint tout doucement, paisiblement, lorsque tous cheminent sur le toit, passant le témoin aux générations futures.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

On assiste à leur naissance lorsqu’éclate le ballon-cœur, à leur découverte de la sexualité et de leur genre : ces jeunes êtres innocents s’amusent à se déguiser et se travestir mais le monde les rattrape. On y voit une femme maltraitée par son mari ; un homme en jupe malmené par un groupe de jeunes. En explorant les dynamiques de groupe et les relations humaines, le spectacle montre de façon métaphorique et imaginative l’effet d’entrainement du groupe sur l’individu, l’effet pervers des médias qui n’ont de cesse de couper la parole à leur invité (un moment ironique savoureux et drôle à souhait), les jeux, amitiés et flirts entre les membres d’un même groupe.  

Le spectacle visuel et presque sans parole mêle acrobaties, breakdance, manipulation d’objet, chorégraphies contemporaines, théâtre physique sur fond de gros son électro et d’airs d’opéras italiens avec une transformation à vue des comédiens-artistes ; tout l’espace du bus, in and out, top and down, est judicieusement utilisé de manière créative, donnant lieu à des images visuellement frappantes. Accompagnés par une création lumière efficace et subtile, chacun des artistes de la compagnie maitrise son art et l’ensemble est magistralement incarné, avec une mention spéciale pour Pimenta à la gestuelle d’une précision incroyable et Ilaria dont le jeu avec le manteau -lorsque la femme rencontre son amour- et les acrobaties sont fort bien exécutés.

[3]

Un Public Curieux et Attentif : Réaction et Témoignages éloquents face aux Thèmes Audacieux abordés

Un très beau spectacle, de grande qualité et de très haut niveau largement plébiscité par le public, 400 personnes applaudissant à tout rompre, certains réclamant un bis comme dans les concerts. Le bonheur était palpable, la joie irradiait des visages des spectateurs. Tout d’abord surpris par la thématique, voire choqués pour quelques-uns, ils se sont laissés porter par cette rêverie et de l’aveu de certains, repartis heureux d’avoir été gentiment bousculés dans leur certitude et n’est ce pas la magie du théâtre, du spectacle vivant, que de susciter la réflexion chez le spectateur, remettre en question ses idées reçues, ses croyances, et lui ouvrir une porte vers plus de tolérance et de compréhension, d’acceptation de l’autre sans jugement ?

Je finirais en citant les mots d’une spectatrice radieuse, peu habituée au théâtre qui a été touchée par la poésie du spectacle et sa manière imaginative d’explorer la thématique : « au début, j’étais perturbée mais en fait, pourquoi un homme ne peut pas mettre une jupe ? Il faut accepter l’autre sans le juger. Ce spectacle me donne aussi beaucoup à réfléchir sur les violences faites aux femmes : on doit agir, nous, les femmes, pour empêcher ça, toutes ensemble ». Ce spectacle porte un message de paix et d’amour, de solidarité, qui a porté ses fruits. Cet événement artistique a réussi à aborder des thèmes complexes de genre et de violence avec créativité et sensibilité, suscitant des réflexions et des émotions parmi les spectateurs. Un triomphe et une réussite indéniable que ce premier chapitre de l’escale marseillaise du Gender Matters.

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Pour les performances du lendemain, qui suivirent les visites du bus de l’après-midi – où chaque petit groupe est ressorti, émerveillé devant tant d’ingéniosité dans la modulation de l’espace intérieur et son aménagement- , nous laissons la plume à notre collaborateur, Yves Bergé. Diane Vandermolina

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