ENSDM



SPECTACLE de fin d'année de l'ENSDM
(28-29 Mai 2011)

Comme l'an dernier,le spectacle de fin d'année de l'Ecole Nationale Supérieure de Danse de Marseille,dirigée par Jean-Christophe Paré,a été présenté dans le grand studio du BNM du boulevard Gabès.Ce spectacle qui durait environ trois heures,a permis aux élèves de toutes les classes,élémentaire,moyenne,supérieure et d'insertion professionnelle,de se produire dans des pièces chorégraphiées par leurs professeurs sur des musiques mélodiques ou percussives qui épousaient remarquablement les mouvements de la danse.Deux pièces de Mireille Bourgeois(Viva Vivaldi) et d'Hervé Robbe(Flow down)crées au studio Kelemenis,en janvier dernier,pour la classe d'enseignement supérieur,et dont nous avions rendu compte dans DANSE N°259,Mars 2011,p.4-5,étaient reprises à cette occasion avec un éclat particulier au début et à la fin de la soirée.
Dans la première partie,nous sont présentés en alternance les enfants des classes d'Isabelle Toutain et les adolescents des cours moyen et supérieur de Mireille Bourgeois,d'Alain Rouillon,Marie-Claude Dubus et Isabelle Hernandez.Sur des musiques de la Grèce antique,(De vent,de terre et de feu),les enfants de 8 à 11 ans réalisent avec habileté,pliés,pirouettes,sauts de chat,rondes.Ensuite les adolescents de 14 ans,en costumes militaires du XIXème siècle,et leurs amies en tutus blancs,exécutent avec grâce entrechats,arabesques,glissades,piqués, révérences et tours aériens,sur l'ouverture de La Pie Voleuse de Rossini.Enfin,sur Les Saisons de Glazounov,valsent avec une maîtrise souveraine du style classique,les garçons et les filles dans des duos pleins de charme,où nous avons l'occasion d'admirer les progrès accomplis par Laure Joly,Charlotte Bérard,Justine Gerbault,Emma Ciabrini,Estelle Payet,qu'accompagnent Antony Bachelier,Valentin Condette,Raoul Riva,Fabio Lopez,Stephane Arestan-Orré.(Playtime).
Après les tangos d'Astor Piazzola,chorégraphiés avec goût par Marie-Claude Dubus pour les jeunes filles de la classe 6(Libertango),la pièce d'Isabelle Hernandez,Souvenirs de Londres,composée sur des morceaux de Bach,de Chopin,de Steve Reich et Saint-Saëns(Aria de Dalila),fait tournoyer autour d'un couple d'amoureux(Mathisse Leroux et Léa Perichon),de joyeuses bacchantes enivrées au cours d'un bal par des flûtes de Champagne...
Après l'entracte,nous retrouvons les classes moyennes dans des danses provençales,légères et lumineuses,accompagnées à l'accordéon par Marie Blaise,suivies de trois pièces de danse contemporaine chorégraphiées par Juliette Vezat et Hayo David,pour "ouvrir" selon le mot de Jean-Christophe Paré,"la palette de couleurs" que les danseurs du cours supérieur devront utiliser quand ils seront recrutés par différentes compagnies de ballets.Corps percussif relève de la danse libre avec ses projections de bras et de jambes,ses culbutes,ses roues,et donne à chaque corps la possibilité de trouver sa vibration,son rythme.Corps chantant,voix dansantes,en hommage à Odile Duboc,joue sur les relations entre mouvement et immobilité,percussions corporelles et vocales,dans l'esprit des spectacles de music-hall.Shaker Loops d'Hayo David,sur la musique minimaliste de John Adams,entraîne tous les danseurs du cours supérieur dans une danse débordante d'énergie,d'urgence à vivre,s'exprimant par des courses,des roulades,des cabrioles,des glissades,des entrées et sorties précipitées par vagues,dans le stress permanent de la violence urbaine.
Enfin,parmi les moments les plus émouvants de cette seconde partie,signalons la récitation par un jeune danseur-poète de 12 ans,Joshua Tria,d'un poème sur le rythme musical qui fait corps avec son corps,tandis que derrière lui un danseur du cours supérieur,Samuel Watts,exécute un solo qui fait écho à ses paroles,avant de porter verticalement l'enfant vers la coulisse.
En définitive,ce spectacle de fin d'année où Jean-Christophe Paré n'a pas hésité à mêler les plus jeunes élèves aux danseurs presque adultes sur un thème cher à Balanchine,"voyez la musique,écoutez la danse",a été très applaudi par le public de parents et d'amis,séduits par la qualité des chorégraphies d'une grande école qui se respecte,et par l'application des interprètes à bien servir leurs professeurs qui se dévouent heureusement à sauvegarder des valeurs esthétiques et morales fondamentales.
Philippe Oualid






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