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« Age d’or du Hip-Hop » au Musée d’Art Contemporain de Marseille

Une magnifique et conséquente exposition sur l’histoire du mouvement hip-hop aux USA et en France composé de 5 chapitres. D’abord sur la naissance du mouvement puis le succès post-80 rencontré avec son arrivée en France et l’avènement des rappeurs, DJs, grapheurs et danseurs. L’expo s’achève sur l’apogée du Hip-hop, reconnu comme culture à part entière, et son impact économique et marketing. Exposition à voir en complément de « Graff en Méditerranée ».

1ère partie. C’est l’histoire de ce mouvement qui naît dans les cendres d’un quartier abandonné de New-York dans les années 70. Une expo qui regroupe photos et vidéos aux USA et en France de la fin des 70’s jusqu’aux 90’s, ainsi que des objets, albums à écouter etc… A l’époque disco, le Hip-hop nommé alors par ses praticiens le « Get Down » (principe de prendre des parties de vinyle où il n’y a que du son pour le mixer avec un autre vinyle et faire vibrer la foule en « scrachant », ce qui affole et horrifie les clubs de disco de l’époque) tente de faire sa place dans les soirées New-yorkaises mais sans véritable succès au début, la conquête se fait alors dans les rues :  « Conquer your neighbourhood, conquer your city, conquer your country, and then go after the rest of the world. That’s my mantra. » [« Conquis ton quartier, conquis ta ville, et ensuite conquis le reste du monde. Tel est ma mantra »], citation du Grand Master Flash, l’un des inventeurs du Hip-hop.

Des très belles photos du South Bronx sont ici exposées, un quartier dégradé par les politiques urbaines désastreuses de la ville et détruit par les requins de l’immobilier à travers une gentrification inversée. C’est dans cette misère sociale que va naître ce mouvement. Les premières Block Party sont organisées et cette expo nous dévoile des images inédites de ces concerts de rue organisés alors par les membres du quartier et de certains gangs.

On retrouve dans l’exposition l’impact de la mode vestimentaire amenée par ce mouvement, qui devient un signe d’appartenance sociale dont les habitants ont besoin. La danse arrive et ça y est on tourne sur la tête à même le bitume, régalant les B-Boyz et affolants les passants. De magnifiques photos de ces jeunes dans les rues qui dansent, qui « posent » en train mixer des vinyles sur des terrains de baskets. Et sur les murs, les premiers flyers de ces fameuses Block Party …

En deuxième partie de l’exposition : c’est l’arrivée de ce mouvement en Europe. Grâce aux radios et aux Disques Jockeys, le Hip-hop gagne peu à peu les esprits. 1982, c’est le point de départ, des émissions de radio vont diffuser ces nouveaux sons notamment grâce à Sidney, Chabin ou encore le célébrissime DJ Dee Nasty, le premier à passer du rap français sur les ondes et sur les terrains vagues du quartier de la Chapelle à Paris. En France aussi on « battle » avec l’un des premiers spectacles de hip-hop, le « SOBEDO » qui mélange danse Hip-hop et contemporaine en 1994.

Dans une troisième travée, se fait la présentation de la scène rap et hip-hop française avec les groupes IAM, NTM, Assassin et Ideal J. Dans cette partie sont exposés des textes manuscrits des premiers écrits des groupes IAM et Assassin. Encore une fois sont disposés en vitrine des vêtements emblématique du style hip-hop avec les bobs, les casquettes, pantalons larges, et sneakers aux pieds.

Ensuite une travée sur le succès, et un regard sur l’évolution de la danse de rue qui peu à peu se chorégraphie et prend de l’ampleur en trouvant écho dans une jeunesse à la recherche d’un art contestataire. Une travée dédiée à la rue et à la culture urbaine très importante avec des photos de la scène urbaine du hip-hop marseillais. Encore des objets (synthés, les premières tables de mix et ordinateurs pour créer les sons) dont une machine sur laquelle a été créé le 1er son d’IAM, une stéréo signée par de nombreux graffeurs de l’époque mais aussi un tableau qui dépeint les oubliés du hip-hop avec le dessin de gens vivant sous des ponts.

En fin d’expo des produits dérivés de cette mouvance avec des livres, des magazines et tableaux de tags et graffs.

L’exposition, conçue avec le MuCEM, qui met à disposition les plus belles pièces de sa collection, est une belle réussite. A voir de toute urgence.

Mossé David

Photo d’entête © Martha Cooper

 

Infos pratiques :

Hip-Hop : un âge d’or 1970-1995 au Musée d’Art Contemporain du 13 mai au 14 janvier 2018,  69 Avenue D’Haïfa – 13008 Marseille  04 91 25 01 07
http://musees.marseille.fr [1]

 Tarif : à partir de 3 euros