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The culture beyond borders

Du chaos naissent les étoiles

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Direction artistique et chorégraphie : Nabil Hemaïzia

Interprétation : Jeanne Azoulay, Nacim Battou, Santiago Codon Gras, Farrah Elmaskini, Andréa Mondoloni

Décor : Christophe Beyler/Lumière : Thomas Falinower

Présenté au théâtre du Merlan à Marseille, 6 mai 2017 (durée 1h)

 

 Fondée en 2006,  la compagnie 2 temps 3 mouvement présentait le 6 mai au théâtre du Merlan leur nouvelle création «  du chaos naissent les étoiles » dirigé par Nabil Hemaïzia et interprété par cinq jeunes danseurs talentueux. Comme le rappel le titre, le thème du chaos et de la reconstruction à partir du désordre sont au centre du spectacle.

 

Si comme moi vous pensiez que spectacle hip-hop rimait avec musique hip-hop et acrobatie ? Et bien vous vous trompez ! Dans ce spectacle se croisent danse hip-hop et contemporaine, la musique est électronique, bordée d’inspirations orientales et de vocaux arabes. Une disposition scénique plutôt minimaliste avec côté jardin, un banc de neige synthétique que les artistes éparpillent petit à petit au cours de la représentation et ensuite côté cour, un tapis déroulé sur lequel les danseurs démontrent les uns après les autres leur talent acrobatique.

La performance s’ouvre sur cinq danseurs regroupés et cloués au sol sur le banc de neige, se levant petit à petit en mouvements brusques et sporadiques. Cet amas de corps qui n’en constitue qu’un prend forme et s’élève. Une fois debout, les performeurs se séparent en deux groupes, s’émancipant peu à peu du groupe : le spectacle commence alors. Une musique lente et douce comme les battements du cœur humain accompagne les danseurs dans des mouvements sensuels et souples. La chorégraphie évolue ensuite vers une danse plutôt saccadée, très près du sol, marquée par des temps assez lents et des accélérations soudaines donnant l’impression d’un désordre contrôlé.

Les groupes se forment et se déforment, les danseurs semblent s’attirer autant qu’ils se repoussent tel un essaim en pleine effervescence. Les moments où la musique s’arrête se révèlent être un défi pour les danseurs qui doivent faire vivre leur art sans le support de l’outil musical, qui n’est pas des moindres. Le danseur doit lui-même créer son propre rythme et le suivre afin de transmettre l’émotion sans son principal allié : un exercice ici très bien réalisé.

Puis les acrobaties propres au style hip-hop entrent en scène, accompagnées d’une musique électronique à la rythmique rapide. Les corps semblent lutter contre la gravité ; les membres ne répondant plus aux influx nerveux, les performeurs tirent et font vivre leurs propres membres tels des marionnettistes de leur propre corps, nous questionnant ici sur les notions de dé(con)struction/reconstruction d’un monde qui peut être le nôtre.

 

   Tout au long de la représentation, la chorégraphie nous rappelle la formation des étoiles et des planètes, les danseurs représentent les objets cosmiques d’abord regroupés en un amas de matière pour ensuite imploser et former les corps célestes de notre univers. À la danse des astres se substitue celle des hommes pour nous livrer une belle représentation du pouvoir de la destruction créatrice.

Mossé David

 

 

Rmt News Int • 15 mai 2017


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