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The culture beyond borders

A Marseille, les grands événements ont le vent en poupe !

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Alors que la seconde Biennale Internationale des Arts du Cirque bat son plein jusqu’au 19 février et que les spectacles se jouent à guichet fermé, ce début d’année 2017 se dévoile riche en nouveautés : avec la création des Dimanches de la Canebière voulu par Sabine Bernasconi, Maire du 1/7, chaque dernier dimanche de chaque mois (le prochain, c’est le 26 février), dont l’objectif est de permettre aux Marseillais de se réapproprier le temps d’une journée festive et populaire l’artère mythique de la cité phocéenne mais également de découvrir les lieux artistiques et culturels du quartier ainsi que leur travail, et bien entendu, la création du festival #M’Rire qui occupera l’écrin majestueux du Théâtre Silvain, du 27 juin au 1er juillet, avec en tête d’affiche Titoff, Patrick Bosso, Les Chevaliers du Fiel, Le Comte de Bouderbala et bien d’autres…, festival précédé de Mars à Mai de tremplins artistiques pour jeunes humoristes et de master classes animées par des humoristes professionnels. Les amoureux de l’humour et des bains de foule ne bouderont pas leur plaisir.

Autre grand événement qui sera présenté le jour de la Saint Valentin, et pour cause, il aura pour thématique l’Amour, ce sera la mini-capitale de la culture 2018, sobrement intitulée MP2018 qui commencera vous l’aurez deviné le 14 février 2018 et durera 6 mois, voulue par les acteurs économiques du territoire ayant participé à la capitale européenne de la culture 2013, la CCIMP et Mécènes du Sud, en tête, regroupant les grands acteurs culturels de notre ville et du territoire provençal (Macha Makeieff, Dominique Bluzet, Francesca Poloniato, Jan Goossens, Bernard Foccroulle, Jean François Chougnet pour ne citer qu’eux….) au sein d’une association MP Culture présidée par Raymond Vidil. Deux ans avant Manifesta en 2020, la grande biennale d’art contemporain, un an avant la capitale de la Gastronomie désirée par Martine Vassale, la présidente du CD13, en 2019, pour mettre en valeur les terroirs de notre riche Provence, et un an après la capitale européenne du Sport, revoilà donc la capitale de la culture qui devrait s’ouvrir avec un opéra de rue entre autres grandes manifestations populaires, à l’image de l’entre deux biennale ! Nous reviendrons bien entendu sur cet événement qui reprend les mêmes ingrédients ayant fait le succès de MP2013 et dont plusieurs médias ont déjà parlé.

Que penser de toutes ces nouveautés ? Il est certain que les acteurs économiques et politiques ont saisi l’importance de grands événements culturels, festifs et populaires : ils renforcent l’attractivité économique et touristique d’un territoire. C’est indéniablement bon pour le commerce, les hôtels, les restaurants mais cela ne réduit-il pas hélas la culture à une marchandise comme les autres alors qu’elle véhicule un supplément d’âme ? La référence faite au rayonnement culturel, patrimoine et tradition pour désigner la culture et le contenu de nombreux grands événements avec leur parade démesurée ou encore leurs animations carnavalesques sont symptomatiques de cette vision restrictive et restreinte, voire duale, de la culture. Ici, nous ne parlons pas des spectacles présentés dans les grandes salles où l’exigence artistique est mise en avant ou de certaines créations d’art de rue. Mais il est regrettable que ce type d’événement n’inclue que rarement les « petits » acteurs culturels qui font un énorme travail au quotidien pour sensibiliser les habitants à la culture et proposent des créations aussi qualitatives que les « grands » acteurs culturels, les moyens financiers et la visibilité médiatique en moins (souvent, on en parle quand rien ne se passe ailleurs).

C’était la grande critique qui avait été faite à la MP2013, les « petits » acteurs culturels s’étant sentis délaissés, voire exclus dans la préparation de l’événement, et pour certains, exploités quand le label leur était attribué sans aide financière en contrepartie. Alors, oui, l’idée d’un mini capitale est intéressante et reflète la nécessaire défense de la culture. Ici, je dirais plutôt les cultures, sans frontières ni stigmatisation des uns et des autres, et surtout sans conforter le mythe du tout élitiste ou celui du tout populaire ni s’y conformer aveuglement au prétexte que la Culture pour les élites ne se joue que dans des hauts lieux institutionnalisés et que la culture pour le peuple se réduit à des parades gigantesques ou aux feux d’artifice. Car ces deux mythes-là ont la vie bien dure et persistent dans les esprits de tout un chacun qu’il soit simple spectateur, acteur culturel, homme politique ou encore journaliste. Dépassons nos préjugés et restons ouverts aux formes culturelles proposées ici et ailleurs. DVDM

Rmt News Int • 7 février 2017


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