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Petite balade en images au cœur du rêve !

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Reprenant une thématique chère au surréalisme, cette exposition sur le Rêve, présentée au Musée Cantini jusqu’au 22 janvier 2017 et organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et la Ville de Marseille, offre à voir de nombreuses œuvres surréalistes et apparentées d’artistes reconnus dans le monde entier mais pas que…. En dehors des Dalí, Magritte, Goya, Picasso, Rodin, Ernst, Miró, Brauner, pour ne citer qu’eux, l’exposition fait découvrir des artistes méconnus à l’image du marseillais Valère Bernard.

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A noter que quelques femmes sont mises à l’honneur au fil de cette exposition qui, en prime, met en scène un jeu de tarot de Marseille créé par plusieurs surréalistes sur commande, offert en 2013 par la fille d’André Breton en souvenir de Varian Fry (au 2ème étage du musée).

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Un rêvez ! lumineux et multicolore signé Claude Lévêque accueille le visiteur dès la première salle, où se découvrent des œuvres de Salvator Dalí (la grotte vertébrée), du symboliste Odilon Redon (avec un magnifique Orphée sommeillant), Marc Chagall (et les amoureux au clair de lune), Auguste Rodin (dont la voix intérieure est mise en regard avec la dormeuse aux persiennes de Pablo Picasso). Après une plongée dans le monde du Sommeil et de sa mythologie assoupie, le curieux peut s’enfoncer dans la nuit.

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Nocturne, deuxième étape de l’exposition, met à l’honneur des œuvres aussi surréalistes que symbolistes. Citons ici : la Forêt de René Magritte (superbe !), qui jouxte la Forêt lépreuse de William Degouve de Nunques, face à la dernière Forêt de Max Ernst. Accrochée au mur tel un arachnide suspendu à son fil, Spider II créé par Louise Bourgeois (ha, une femme tout de même présente dans cette exposition très masculine) attire l’œil et nous plongeons dans les lumières sur l’eau d’Amédée Ozenfant avant d’accéder au Rêve.

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Ah le Rêve ! Quel doux mot pour désigner l’activité nocturne de notre cerveau lorsque notre corps est en repos. Un minuscule Dalí serti d’un énorme cadre circulaire noir trône  face à nous : Rêves sur la plage qu’il nous faut approcher méticuleusement, à la loupe, pour y découvrir l’univers qui les peuple.  A ses côtés, le souvenir de mon île ainsi que le Dimanche de Óscar Domínguez, surprenants de beauté. Notre œil peut alors se poser délicatement sur l’inspiration d’Yves Tanguy avant de fureter autour de trois Joan Miró.

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Du Rêve au Fantasme (forcément masculin ici, hélas), le pas est bien vite franchi : certaines œuvres exaltent la beauté du corps féminin avec la belle martyre et les rendez-vous aux Baux de Félix Labisse ou la Toupie de Hans Bellmer, bronze peint d’un buste féminin aux multiples seins qui n’est pas sans rappeler les représentations antiques d’Artémis d’Ephèse. Le Cauchemar est proche avec la baignade de Jindrich Styrsky.

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Cette partie de l’exposition, notre préférée, met en lumière un artiste marseillais méconnu, Valère Bernard dont les œuvres abondent dans les sous sols de la réserve du musée des Beaux-Arts de Marseille (Palais Longchamps) : à proximité d’un petit Goya, intitulé Cauchemar, se découvrent une chevauchée infernale, une pieuvre, un cauchemar, une femme sphinx ou encore la mort ou le succube  d’un artiste prolifique au coup de crayon sombre et précis. Autre œuvre remarquable à admirer : l’Orphée aux enfers de Pierre Amédée Marcel Berronneau (encore un prêt du musée des Beaux-Arts de Marseille qui recèle décidément de nombreuses merveilles picturales insoupçonnées et inexploitées malheureusement).

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Araignée I sculptée par Germaine Richier nous permet de transiter vers l’espace Hallucination : un portrait de Hans Richter, une idole au collier de Raymond Hains ou encore les encres de chine de Henri Michaux nous font entrer dans un univers étrange duquel ressort le très réussi lavis d’encre de chine intitulé Décalcomanie de Óscar Domínguez.

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Une curiosité à créer chez vous occupe presque à elle seule une pièce entière : il s’agit la dreamachine de Brion Gysin, un système savamment pensé pour que chacun puisse la reproduire avec un matériel fort basique, duquel s’échappe un tourbillon de lumière dont nous ne pouvons ressentir les effets que les yeux clos et dont nous gardons quelque souvenir au Réveil.

le carillon de Pierre Huyghe (photo DVDM)

le carillon de Pierre Huyghe (photo DVDM)

Pour se faire, le carillon de Pierre Huyghe vous aidera à sortir de votre torpeur afin d’achever cette exposition par le visionnage d’un chien andalou de Buñuel ou encore du cabinet du docteur Caligari de Wiene, entre autres films projetés à cette occasion.  Ce tour d’horizon d’une exposition riche en œuvres de qualité n’est que partiel et partial et nous ne saurons que vous recommander de vous y rendre à plusieurs reprises, histoire d’y savourer les quelques pépites qui s’y cachent.

Vue d'ensemble d'une partie de la salle 2 et de la salle 5 (photo DVDM)

Vue d’ensemble d’une partie de la salle 2 et de la salle 5 (photo DVDM)

Néanmoins, dans les rêves, nous sautons du coq à l’âne sans discontinuer. Ici, pourtant, l’ordonnancement des sous-thématiques de la thématique principale du rêve est très cartésien, notamment en ce qui est du parcours au tracé logique de l’expo (même si à certains endroits, l’on peut se demander la raison de l’intégration de certaines œuvres dans cette thématique un peu « fourre-tout »).

De plus, elle reste trop basée sur une conception freudienne du rêve (pensé comme étant la voie d’accès privilégiée à l’inconscient et au ça pour y chercher des réponses), s’appuyant de façon quasi exclusive sur le surréalisme (chef de file de l’idée selon laquelle l’imaginaire débridé permet l’exploration du labyrinthe de l’âme humaine), et réduit à tort le fantasme à un fantasme masculin ayant pour objet de désirs : la femme.

DVDM

Infos pratiques : Musée Cantini 19 Rue Grignan, 13006 Marseille

Gratuit le 1er dimanche de chaque mois/3€ tarif plein

Rmt News Int • 20 octobre 2016


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