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The culture beyond borders

Julien BLAINE à la galerie J-F Meyer jusqu’au 30 avril 2016

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Quand Julien Blaine épluche la Naissance du monde

 

Julien Blaine est un calamar aux mille tentacules. Toutes tournées autour de la poésie, de la culture et de l’invention créatrice. A peine revient-il du Japon où il a fêté les quarante ans de son Doc(k)s nippon, une des nombreuses revues qu’il enfanta, qu’il accourt chez son complice Jean-François Meyer à la galerie de poche sise rue Fort notre Dame pour régaler ses amis de sa dernière performance. Auparavant il était à Göteborg à un festival de performances et à Gap il expose sa fameuse girafe dans la neige tout en préparant une exposition collective dans la maison du facteur Cheval (mais n’est-il pas un maître du Mail Art ?)

Sautant de la poésie action à la performance en passant par le sonore et le visuel, notre homme a exploré et inventé tout ce qu’il y a de neuf.

Marseille n’a pas oublié qu’il fut adjoint à la culture de Robert Vigouroux. « Mais dit-il, modeste, (ce n’est pas son genre), Germain Viatte et Dominique Wallon avaient bien défriché le terrain. Il n’empêche que son obsession est de rendre hommage à Antonin Artaud et à Arthur Rimbaud, les immenses poètes de sa ville. On lui doit la splendide exposition Poésure et Peintrie et aussi la création du centre international de poésie, un lieu unique en Europe sinon dans le monde qui l’exaspère de le voir dépérir. « L’esprit fondateur qui englobait Jacques Roubaud, Bernard Heidsieck, Jean-Jacques Viton, Emmanuel Ponsart et moi-même est mort. Le centre s’est enfermé derrière des grilles avec une gouvernance totalitaire. Il est temps qu’un nouveau conseil d’administration regroupant la ville, la DRAC, la région et le département remettent à la lumière ce lieu fermé. J’ai bon espoir que Christian Cavalier, le nouveau patron de la culture s’attelle à la tâche ».

Julien Blaine a créé les journées d’Averroés, créé le MAC, le musée de l’Afrique contemporaine. La liste est longue pour un seul mandat.

2013 année de la culture fut pour lui un ratage malgré la présence de lieux magnifiques tels que le Mucem et la Friche.

« Marseille est résolument tournée vers la Méditerranée mais les acteurs locaux n’ont pas été sollicités ou si peu. On a inventé la transhumance dans un espace qui n’a jamais vu un mouton ou un cheval tandis que Camus est passé à la trappe tout comme l’immensité fusionnelle et multiculturelle que la mer a charrié sur nos rives ».

Mais revenons à notre performance avec ce mélange de Francis Ponge pour le travail sur les huîtres, la déclinaison autour de la Naissance du monde de Courbet décortiquée comme des pommes de terre Mona Lisa : tout cela dans un érotisme flamboyant qui mêle le feu et l’eau depuis que la parole s’est faite chair. « Je savais d’où je venais hurle-t-il devant la matrice ».

On l’a dit mille fois de Julien Blaine mais c’est vrai : « il faut s’y faire, il vocifère.

 

Jean Kehayan

Jusqu’au 30 avril

43 rue Fort notre Dame

 

Légende

Julien Blaine et son complice de 55 ans

Photo Richard Patatut (libre de droits)

Rmt News Int • 19 avril 2016


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