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The culture beyond borders

Barouf de JC Gil

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Entretien d’Elisabeth Oualid avec Jean-Charles Gil au sujet de BAROUF,la nouvelle création du Ballet d’Europe,
Interprètes:Jorge Calderon et Simon Kuban
Au Transformateur d’Allauch,du 18 au 20 Novembre 2015
Elisabeth Oualid:Votre dernière création chorégraphique qui s’intitule BAROUF,présente un climat de conflit puis de réconciliation entre deux garçons.Et l’on ne peut s’empêcher de penser à la pièce de Goldoni,Barouf à Chioggia(1762) qui évoque la bagarre,la discorde,la dispute et le désordre au sein d’une communauté de pêcheurs…Quel sens du mot « barouf » retenez-vous pour cette chorégraphie?
Jean-Charles Gil:La tension entre deux personnages,la jalousie,l’envie,se bagarrer pour un rien,prouver qu’on est mieux que l’autre,un duel entre deux personnes…Le propos décrit des situations,mais pas la relation entre les hommes.
E.O: Barouf,c’est le moment où on perçoit une sorte de dialectique entre deux êtres où l’un veut avoir le pouvoir sur l’autre…
J.C.G:…où chacun teste l’autre et fait de la surenchère de sa propre force par rapport à l’autre.
E.O: Mais il y a prise de conscience que cette domination ne peut pas durer…
J.C.G:On n’est pas dans l’imagerie primaire.Toute la rivalité va être vécue au second degré pour permettre à chacun de se reconstruire…Je ne voulais pas du narratif au premier degré.Tout cela est évoqué dans la recherche du mouvement en adéquation avec la musique de Spiky.Il y a un travail fusionnel.Danse et musique sont inséparables.nous sommes sur la même longueur d’onde…
E.O: Barouf,est-ce le symbole de la crise existentielle que traverse tout un chacun au cours de sa vie?N’y a-t-il pas de vie sans barouf,sans désordre?
J.C.G:Il faut créer le désordre pour pouvoir trouver l’ordre.Il faut vivre sa colère pour la laisser s’exprimer.Le barouf permet d’avancer,de se ressourcer.
E.O: Quel est le motif de la première partie de cette pièce?
J.C.G:La bagarre,la confrontation,les épreuves,divers degrés par lesquels ils passent jusqu’à ce passage où ils se rendent compte qu’après avoir tout épuisé,ils ont besoin l’un de l’autre pour se reconstruire.Et à la fin,c’est que chacun se sente porté par quelque chose.
E.O :Comment le mouvement assume-t-il tout cela au niveau chorégraphique?
J.C.G:La chorégraphie est évolutive par rapport à l’univers musical.Elle est en perpétuelle transformation:il y a des moments où les danseurs font le coup de poing et d’autres où ils arrivent à une espèce d’épuisement du corps et de l’esprit.
E.O: Vous adoptez donc une gestuelle qui vise un but déterminé?
J.C.G:Il y a toute une atmosphère scandée par le tam-tam pour exprimer le retour aux origines,le retour aux sources…Une exaltation du corps pour l’épanouissement de l’être.Nous,ce qu’on voulait,c’était susciter des imaginaires…ça va donc renvoyer à des images très fortes.

Rmt News Int • 19 novembre 2015


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