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Coticota, conte marionnettique pour les moins de 3 ans mais pas que….

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Coticota, spectacle pour les tout petits d’une durée de trente minutes, a été présenté au théâtre des Chartreux, la veille du Week End pascal, pour le plaisir des tout petits et des grands ! Ces histoires de poulailler imaginées par Stéphane Lefranc et racontées par Magali Lindemann ont su ravir le public de ce petit théâtre à l’accueil agréable, situé dans le 4ème arrondissement de Marseille. Un spectacle et un lieu que nous vous conseillons de découvrir si cela n’est déjà fait !

Vous ne verrez plus les poules du même œil !

Un castelet constitué de tableaux noirs de différentes tailles avec une petite grille en son milieu, symbolisant un poulailler, voici le décor qui apparait lorsque le public entre dans la salle, tel une mise en bouche délicate annonçant le ton intimiste et poétique de la création à venir. Des jeux de lumière sobres, légèrement tamisés, mettent en valeur le castelet, illuminant le visage de la conteuse marionnettiste interprétée avec grand talent par Magali Lindemann, vêtue d’une robe noire et rouge fantaisie. Cot cot cot… Magali dont on peut saluer ici l’interprétation, toute en douceur, délicatesse et générosité, simplicité, nous raconte la vie des trois poules de son poulailler : Paulette, la poule noire, rondelette, qui veut toujours être la première, Roussette, la rouquine aux flans généreux, amatrice de galettes et autres pâtisseries, un peu fainéante sur les bords lorsqu’il s’agit de pondre des œufs, et Mistinguett, la poulette blanche, chanteuse à ses heures perdues, bonne fille qui pond des bons gros œufs à volonté. Des personnages hauts en couleur, drôles, que la conteuse fait vivre au fil de l’histoire où les comptines traditionnelles ont été réécrites avec tendresse et finesse par Stéphane qui signe ici un très beau texte alliant poésie et drôlerie, entre ses rimes bien trouvées, ses bruitages et caquètements de gallinacées savoureux. Le choix des mots simples, l’alternance entre texte et sons, la musicalité du texte et la musique rappelant celle des comptines, avec ses sons tout doux, sont ici très justes et fort adaptés au public, évitant l’écueil de la facilité. La mise en scène est fort précise en ce qui est du travail d’acteur et sa conception, en jouant sur une alternance bien dosée entre musique, chant, manipulation d’objets et de marionnettes et jeu (les enfants ne relâchant leur attention qu’au final de cette histoire émouvante), est très bien équilibrée.

Un pari réussi pour la compagnie du Funambule

Les enfants étaient hypnotisés devant ces poulettes aux formes simples et arrondies avec leurs crêtes flamboyantes et becs pointus aux couleurs vives, dessinées en live sur le décor conçu à cet effet, ou préfigurées au crayon craie sur de petits tableaux noirs, que la conteuse manipule avec une grande dextérité. Une idée ingénieuse qui relevait pourtant d’un défi : trouver des formes qui parlent aux tout petits, retenir leur attention en dessinant les poulettes ou en manipulant les petits tableaux noirs, tout cela n’allait pas de soi. Mais le texte de Stéphane avec les bruitages (cric, crac, croc) et chansonnettes de Magali (la chanson de Mistinguett est un régal, très bien interprétée par Magali, une artiste complète à la fois chanteuse, musicienne, marionnettiste et comédienne) ont permis à la magie d’éclore, à l’image des œufs pondus par ces poulettes délicieuses : la scène où le poussin sort de sa coquille est ici fort réussie. Les marionnettes, conçues par Armelle, une jeune femme adroite et douée dans son métier de créatrice de marionnettes, font alors leur apparition, fofolles à l’instar de la rousse qui saute partout et dont le cou s’allonge démesurément, créant un effet comique irrésistible, ou du canard, avec ses pattes qui font flip, flap, flop (un système bien trouvé qui a conquis les tout petits). Ce dernier, par ailleurs, vole un peu la vedette aux poulettes… Sans oublier la guest-star, celui qui s’invite dans les poulaillers du monde entier, le Renard qui au cours d’une course poursuite effrénée tente vainement d’attraper une des poulettes (une course poursuite digne d’un dessin animé en live avec un système d’une ingéniosité rare que nous vous laisserons le soin de découvrir).

Coticota s’est révélé être une création pour tout petits d’une grande beauté, où l’inventivité et la magie ne sont pas en reste ; un très bon moment à partager en famille (ou pas, les adultes présents s’étant autant régalés que les tout petits) ; un travail de qualité qui prouve encore une fois que le théâtre jeune et très jeune public est loin d’être une sous-catégorie artistique ! Bravo à toute la compagnie du Funambule pour cette représentation de Coticota, tendre, poétique, et drôle! DVDM

Conte théâtral, marionnettes et objets avec musique et chansons

Très jeune public, à partir de 6 mois/Durée 30 minutes

Metteur en scène, auteur : Stéphane Lefranc/Avec Magali Lindemann

Décor et marionnettes : Stéphane Lefranc, Armelle Demange/Musique: Thierry Vaudé

Plus d’informations sur la compagnie : http://spectaclepourtoutpetit.over-blog.com/

Rmt News Int • 5 avril 2015


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