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La Nuit des prodiges à la Roque d’Anthéron

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Etonnants pianistes à la Nuit de jeunes Prodiges à La Roque d’Anthéron !

 

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Le samedi 11 août au parc du Château Florans fut une soirée bercée par d’exceptionnels artistes. Le public venu nombreux pour entendre et ovationner les musiciens polonais du Sinfonia Varsovia dirigé par le chef d’orchestre français Fayçal Karoui qui ont offert deux magnifiques interprétations du cinquième concerto pour piano et orchestre opus 103 de Saint-Saëns dit l’Égyptien  et des deux concertos pour piano et orchestre de Franz Liszt ! Quelle riche idée d’ouvrir cette grande nuit avec la première symphonie dite classique de Serge Prokoviev, hommage masqué au maître de la forme symphonique Joseph Haydn. Rien y est classique sauf le titre. Fayçal Karoui aime les musiciens du Sinfonia Varsovia dans cette œuvre teintée d’humour et redoutable à diriger. Il en évite tous les pièges avec brio.

 

Le dernier concerto pour piano et orchestre de Saint-Saëns composé et créé en 1894 fut interprété par le jeune pianiste Hannes Inaar « néerlandais », vainqueur du concours de la Reine Elisabeth en 2010 avec cette œuvre. Son interprétation habitée jouit d’un jeu d’une grande légèreté et raffiné. Il nous transporte aisément dans l’univers romantique de l’œuvre du compositeur français. Ce compositeur d’hier tend à la fin de sa vie vers des hardiesses harmoniques propres à ce concerto à la verve orientale, période nomade de Saint-Saens à la mort de sa mère. Ce jeune soliste se hisse déjà au niveau des meilleurs interprètes de ce répertoire tel Aldo Ciccolini ou Bruno Rigutto…

Fayçal Kairaoui et  Hannes Minaar sont au diapason et nous enchantent. Le public en redemande. Un seul regret, on attendra en vain le bis du jeune interprète batave.

Après une pause, le  pianiste Joseph Moog  allemand  joue avec les musiciens du Sinfonia Varsovia dirigé par le chef d’orchestre français Fayçal Karoui dans les deux concertos pour piano et orchestre de Franz Liszt. S’attaquer à ces deux œuvres, c’est un peu découvrir le Mont Blanc par sa face la plus difficile pour un alpiniste averti.

Joseph Moog au jeu athlétique émerveille dans le premier concerto par son agilité et sa facilité à nous transporter dans le mystère lisztien.

Dans le deuxième mouvement du premier concerto joseph livre un jeu aérien pour nous promener dans une atmosphère quasi élégiaque. Son jeu se trouve transcendé par  la beauté et la sobriété des cordes, des bois et des cuivres du Sinfonia Varsovia.

Soliste et chef d’orchestre forment la paire ! Son jeu maîtrisé nous laisse sans voix !

Triomphe mérité du public à la fin du premier concerto laissant juste le temps au jeune soliste de se jouer des difficultés requises du deuxième concerto donnant une interprétation aboutie de ce concerto symphonique tourmenté aux accents romantiques et à l’orchestration efficace.

Son interprétation nous procure une émotion rare tant cette musique est maîtrisée sous ses doigts. Joseph Moog évite tous les effets de manche coutumiers de certains de ses confrères. Il jouit de deux mains phénoménales, fruit d’une technique hors paire au service de la musique. La musique du compositeur s’en trouve transcendée… On tient là sans conteste un des grands interprètes de Liszt de la nouvelle génération. Fayçal Kairaoui devant tant de talent du soliste a un regard admiratif. Il est pourtant l’artisan de la réussite totale de ce concert tant son accompagnement nuancé crée une symbiose avec son  soliste. Ils sont beaux, bourrés de talent… Soyez en sûr, l’avenir leur sourira. Il est détenteur de nombreux enregistrements réussis. En Bis, Joseph Moog ne se fait pas prier et étonne le public ravi avec une image oubliée de Claude Debussy… Debussy comme Liszt ne semblent plus avoir de secret pour ce prince du clavier !

 

Jocelyne Defert-Noirot

Rmt News Int • 15 août 2013


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